Chapitre 11

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LÉLIA

Je n'ai pas fait de nouvelle rencontre ces derniers temps, je me suis laissée un peu de temps pour assimiler et apprécier la précédente expérience avec ce petit couple que j'ai trouvé très sympa. Certes, nous n'avons pas tant parlé que ça et j'ai foncé tête baissée vers l'inconnu mais j'ai passé un moment agréable.

J'ai bien senti que Matt est très contrarié par la situation, quelques tensions ont émergé dans notre duo et nous nous sommes pris la tête plusieurs fois parce que ça le rend fou de savoir que je donne mon corps à n'importe qui. Et parfois, j'ai l'impression qu'à mon égard il éprouve plus que de l'amitié, quelque chose de plus fort, plus destructeur.

C'est souvent de mon côté qu'il m'arrive de l'avoir dans mes pensées mais pas pour les mêmes raisons. Juste que le sexe avec lui, c'est très plaisant.

Je crains son invitation chez lui cet après-midi, je l'ai accepté alors je suis bien obligée de me rendre chez lui et de l'honorer. Je tape nerveusement contre la porte d'entrée qu'il ouvre aussitôt comme s'il m'attendait avec impatience. Il n'a pas fait les choses à moitié non plus, l'odeur de son parfum m'embaume les narines. Il sent bon en toutes circonstances et je remarque qu'il est bien habillé pour me recevoir, cela me met mal à l'aise c'est limite si ça ne ressemble pas à un petit rencard. Je remarque chaque détail, la couleur marron de sa chemise lui va à merveille, assortie à ses magnifiques yeux marrons verts, je risque de craquer sexuellement une fois de plus. Je suis cette fois totalement sobre et de le voir à la lumière du jour, chemise entrouverte, joli pantalon noir et des chaussures plutôt classes, je reste bouche bée plusieurs secondes avant de lui dire bonjour. Notre bise est maladroite, ne sachant pas de quel côté s'embrasser, il manque d'y avoir un smack.

Il me propose de m'asseoir dans le canapé alors qu'il prend place dans le fauteuil juste en face. Son visage est ferme, il ne m'a pas habituée à ça, d'ordinaire il a un sourire franc que je juge presque charmeur. Parfois, cela me fait culpabiliser je me dis que c'est à caude de moi. Aussi il n'a qu'à pas prendre autant à coeur toute cette histoire. Il nous sert un verre de jus de fruits pêche de vigne et au bout d'une grande discussion banale, il amène le sujet délicat qui me tend. Rien qu'à entendre son '' j'aimerai te parler ''.

  • C'est bien ce qu'on fait depuis toute à l'heure, réplique-je sur la défensive.

  • Je dis ça pour toi, Lélia. Je suis inquiet de savoir que tu te donnes à n'importe qui.

Je l'envoie balader, bien agacée.

  • C'est une expérience comme une autre Matt alors détends toi. Je sais ce que je fais et je prends le temps de discuter avec les personnes avant et en général je suis loin d'être déçue à chaque fois.

  • Un jour je te jure, il va t'arriver une merde et ça ne sera pas faute de t'avoir prévenu ! lâche t-il en s'attrapant les cheveux. Tu vas tomber sur des gens mal intentionnés et on voit tellement de faits divers en ce moment, c'est mettre ta vie en danger pour pas grand chose au final.

  • Matt, je n'ai plus quinze ans, je sais ce qui est bon et ce qui ne l'est pas pour moi !

  • Non je ne pense pas que ce soit très bon pour toi justement !

Il est fâché contre moi, c'est évident et je dois le décevoir mais je suis libre de mon corps et de mes envies.

  • Écoutes c’est soit tu me parles d’autre chose soit je me casse parce que là vraiment tu m’es insupportable !

Il est crispé comme pas possible, je vois bien qu'il se ravise pour ne pas subir une énième engueulade à propos de mon épanouissement intime. Il le sait de toute façon, s'il ne la ferme pas je le fous dehors.

  • Comme tu veux, dit il sèchement. Mais saches que je tiens beaucoup à toi, je n’ai pas envie de te perdre....

Je sens qu'il y a des mots qu'il aurait souhaité ajouter mais il reste muet comme une carpe n'osant pas les prononcer.

  • Moi aussi je suis très attachée à toi donc t’inquiètes pas tu ne me perdras pas.

  • Je pense que je le suis plus que toi. J’ai l’impression que tu en joues d’ailleurs....

  • Mais arrêtes de croire n’importe quoi !

  • Ce n’est pas n’importe quoi, ça me fait beaucoup de mal. J'ai peur pour toi, c'est tout.

Il me fait peine avec son air de chien battu, je me lève pour lui faire une bise appuyée sur la joue et lui tapote l'épaule.

  • Tu te prends la tête tout seul vraiment. Une petite partie de wii pour se réconcilier ça te va ?

Le beau brun finit par accepter. Nous avons joué tous l'après-midi tous les deux, enfin, j'aurai préféré jouer autrement mais cela n'empêche pas que nous avons bien rigolé. Lorsque nous nous quittons, j'ai un petit pincement au coeur car il est loin de se douter que ça va devenir compliqué et invivable pour lui. Je suis jeune et j'ai la soif d'expériences.

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