Chapitre 9

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MATT

Nous partons entre amis en boîte de nuit, nous faisons ce genre de sortie au moins une fois dans le mois. Les filles étant plus jeunes que nous de quelques années, elles sont encore bien dans ce délire. Avec Dayvon, nous sommes un peu leur garde du corps. Les projecteurs valsent autour de la piste, nous nous sommes mis en retrait autour d'une petite table avec notre consommation.

Méganne accoudée à la table ronde, se penche au plus près de Lélia, moi je tends l'oreille pour savoir comment s'est passée sa soirée sexe avec Maxime. Pas que je veuille vraiment le savoir mais plutôt parce que c'est plus fort que moi. Elle attend les détails croustillants en dévorant sa copine des yeux, une lueur d'excitation la traverse alors que je bavarde avec mon meilleur ami de banalité, je l'écoute d'une oreille distraite. J'essaie de percevoir quelques bribes de conversation.

  • Et alors, tu as eu des orgasmes ma belle ? lui demande Méganne.

Le projecteur vient éclairer Lélia qui a les yeux qui pétillent, je porte à mes lèvres mon cocktail.

  • Oui, j'ai joui deux fois c'était carrément génial ! Le meilleur coup de ma vie ! s'exclame Lélia épanouie.

Je m'étouffe avec la gorgée que je viens d'ingurgiter, bruyamment je recrache à l'intérieur de mon verre. Le liquide me resort même par les narines suite à ce que je viens d'entendre. Sa remarque m'a vexé et le fait qu'elle puisse s'envoyer en l'air avec le premier venu, ça me rend fou. Mon sang ne fait qu'un tour, je bouillonne en essuyant le col de ma chemise.

  • Excuses moi mais ça ne te déranges pas de faire ça avec des inconnus ?

  • Tu y vas un peu fort là, me rétorque Lélia. Ce n'est pas DES d'abord, il n'y en a eu qu'UN ! Et ensuite qu'est ce que ça peut faire je suis célibataire ? Et pour finir j'ai trouvé ça vraiment excitant.

Je ne sais pas à quoi elle joue mais elle veut me faire sortir de mes gonds. Cette fille que j'admire tant est en train de me décevoir.

  • Ah ouais d'accord, elle est passée où la Lélia réservée qui se respectait ?

  • Tu insinues quoi Matt ? poursuit-elle.
  • On dirait que ça te dérange ! renchérit Dayvon. On dirait que ça te rend jaloux mon pote ?

Je lui lance un regard noir avant de parler à l'attention de Lélia. Mes mains tremblent, nerveusement elles tirent sur le bord de mes manches.

  • Je dis ça pour elle c’est tout, répondis-je tout bas.
  • Puis je vois pas ce que ça peut te faire tu n’es pas mon mec ! s'emporte la petite brune.
  • Non c’est vrai, mais c’est pour ta réputation et ta sécurité, poursuivis-je la voix tremblante, le noeud dans la gorge.
  • T’inquiètes pas pour moi je gère, rétorque t-elle.

Notre musique favorite à tous les quatre défile dans les enceintes, cela met fin à l'altercation entre elle et moi. C'est idéal pour danser un slow, mais avec qui d'abord ? Dayvon a déjà entraîné sa chérie sur la piste de danse pour un délicieux corps à corps mains sur les fesses de celle-ci et puis Lélia est furax contre moi.

Nous nous regardons longuement, je me force à sourire.

  • Est-ce que tu acceptes au moins de m'accorder une danse ?

  • Oui, accepte t-elle. Ça te fera plaisir comme ça !

Sa réflexion me fait tiquer, elle m'agace et elle a l'air d'en jouer en plus. Lélia se contente de poser sa petite tête sur mon épaule sans trop se coller à moi et ses bras viennent pendre dans mon dos. Je veille à poser mes mains doucement sur sa taille sans réellement être en contact avec elle. Sa proximité et la chaleur qu'elle dégage n'est pas déplaisante et j'ai le regret de voir le slow se terminer pour faire crachoter un tout autre style de musique dans les basses. Lélia se détache de moi et éclate de rire en voyant Méganne et Dayvon se rouler la pelle du siècle. De l'entendre rire aux éclats me fait sourire et mon pote n'a pas perdu de temps puisqu'il entraîne sa petite femme vers les toilettes. Et à mon avis ce n'est pas pour faire la causette.

Lélia se tient face à la piste de danse, elle regarde les gens danser, tourner, sauter et se fait même bousculer au passage. J'ai l'impression d'avoir l'air d'un con, planté là au milieu. Je pose ma main dans le dos de Lélia et plonge mes yeux dans les siens.

  • Tu es vraiment magnifique dans cette robe, tu la portes bien.

  • Merci, murmure t-elle du bout des lèvres.

Je lui tends la main, avec ses origines latines, je suis certain qu'elle ne refusera pas une petite lambada. Cette fois, c'est un peu plus collés serrés mais sans arrière pensée, juste on s'amuse, on profite. Mon déhanché est endiablé, mon bassin bute contre le sien mais ce n'est pas comme si ça allait la surprendre, je pense qu'elle s'en est déjà rendue compte il n'y a pas si longtemps. Yeux dans les yeux, je l'entraîne dans un rythme où elle a du mal à se lâcher. Lorsque la musique s'arrête, je lui lève le bras pour la faire tournoyer, elle manque de tomber et nos rires couvrent la musique.

Nos amis finissent par revenir au moment où l'on se détache de l'un, de l'autre. Méganne est décoiffée, Lélia lève son sourcil.

  • Enfin, vous foutiez quoi ?! S'écrie t-elle.

  • A ton avis ? rigole Dayvon.

  • Sérieux ? répond Lélia en levant les yeux au ciel.


Nous nous mettons à rire, amusés de la situation. Tout le monde prend son pied ces derniers temps.

  • Bon il est tard... je vous raccompagne ? nous demande Dayvon.
  • Avec plaisir avons nous répondu tous en cœur.

Dayvon nous ramène à destination, je suis le dernier à faire la route avec lui et le petit coup vite fait dans les toilettes semble avoir eu raison de lui. On se fait une bonne poignée de main, à celui qui serre le plus fort. Il me relâche, je déplie plusieurs fois la main en entendant mes os craquer. Je récupère ma sacoche et le remercie à travers la vitre baissée.

Malgré quelques petites prises de bec avec Lélia, la soirée s'est très bien passée. Personne n'a fini émêché et j'ai pu danser avec elle toute la soirée pendant que nos amis faisaient les chauds lapins.

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