chapitre sept

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De : Louis

Je suis là dans deux minutes, tu peux sortir.

Armée de mon sac rempli de mes affaires toutes plus futiles les unes que les autres, je vérifie que l’ordonnance est bien présente et je sors de la maison que je ferme à clé. Je ne patiente presque pas avant que mon ami arrive et m’emmène pour le prélèvement. Dans la voiture, je n’arrive pas à cacher mon anxiété et triture mes doigts sans relâche, observée par Louis qui pose une main réconfortante sur mes poignets. Je souris, reconnaissante et tente d’apaiser mes nerfs qui se tendent.

En arrivant dans le hall, je me présente à la secrétaire qui me donne un dossier à remplir et m’indique la salle où je dois attendre qu’une infirmière vienne me chercher. Je remplis le dossier avec précision et patiente, toujours très nerveuse, pendant quelques instants quand tout à coup arrive une jeune femme brune qui m’appelle. Je me lève alors et la suis alors que Louis me lance un sourire réconfortant depuis la chaise où il m’attend. La jeune femme me traîne jusqu’à une salle où elle m’indique une blouse que je dois enfiler pour l’examen puis elle m’explique le processus.

  • Alors, je vais te faire une anesthésie locale, c’est juste une piqûre pour faire moins mal. Ensuite le médecin va venir, injecter une deuxième dose pour être certain que ce soit bien endormi, il va nettoyer la zone et enfoncer une seringue dans ton bassin, ça risque tout de même de faire mal parce que ça va traverser l’os mais ne t’en fais pas, ça ne dure que quelques instants. Tiens, allonge-toi sur le côté.

J’obéis et m’installe alors qu’elle désinfecte ses mains et enfile des gants en latex avant de remonter la blouse en papier bleu sur mes hanches. Elle rapproche le plateau d’elle et fait sortir deux gouttes de l’aiguille qu’elle finit par enfoncer dans ma peau. Elle me fait la conversation, ce qui me relaxe, jusqu’à ce que le médecin arrive dans la petite salle blanche. Il me salue avec chaleur et tente de me rassurer, en vain. J’ai peur mais je sais que j’y suis forcée alors je laisse le spécialiste faire. Avec une solution antiseptique, il nettoie la zone et pose un drap sur ma peau. Bien que la zone soit endolorie, je sens l’aiguille transpercée ma peau et quand elle traverse mon os pour venir se loger dans ma moelle épinière, je retiens mes larmes et tâche de ne pas bouger. L’infirmière me voit et prend ma main droite, la serre entre ses paumes chaudes. La prise en elle-même ne dure que quelques secondes et pourtant j’ai l’impression que l’instant ne se terminera jamais. Et enfin, le médecin retire la seringue, un geste qui me fait bien plus mal que je ne l’avais imaginé.

  • Courage, demoiselle, c’est bientôt terminé. Promis après je vous laisse tranquille.

Une dernière respiration et l’aiguille a enfin disparu de mon corps.

  • J’ai terminé. Vous avez été très courageuse. Je vous laisse vous rhabillez, ensuite vous pourrez y aller. Les résultats seront envoyés à votre médecin traitant d’ici peu, deux semaines maximum.

J’acquiesce alors qu’il quitte la salle suivi par la jeune femme qui part chercher Louis. Pendant ce temps, je me rhabille. Devant la salle, Louis m’attend. Quand je sors. j'ai des perles aux coins des yeux, il m’attire vers lui et m’enserre dans ses bras.

  • C’est fini. Ça va, c’est fini, me chuchote-t-il.

J’essuie les larmes qui sont tombées malgré moi et nous quittons l’endroit rapidement. Dans sa voiture, il saisit une adresse sur le GPS et il suit les instructions tandis que je reste muette à côté de lui qui chantonne. Il se gare enfin sur le parking d’un centre commercial, celui où Raphaël travaille comme serveur. Je lance un regard à Louis lourd de sens, parce que je sais parfaitement pourquoi il m’emmène ici.

  • Non Manon, ne me regarde pas comme ça. Tu m’as dis que tu lui dirais et tu ne l’a pas fait. Donc tu fais ce que tu veux aujourd’hui, je ne le ferais pas à ta place mais je ne suis pas sûr que tu résistes quand il sera face à toi.
  • Je ne veux pas l’inquiéter, il a suffisamment à penser pour l’instant !
  • C’est ton copain, Manon. Tu penses qu’il le prendra comment quand tu lui diras enfin ? Parce que ne sois pas naïve ! tu devras forcément lui dire à un moment ou à un autre.
  • Je sais mais le plus tard sera le mieux.
  • Comme tu voudras. Allons-y.

**

*

En rentrant, je me suis reposée quelques heures avant de faire des paniers sur plusieurs sites internet, des paniers que je n’achèterais jamais. Quelle tristesse ! je choisis quelques luminaires, des cadres de tailles différentes, des stickers à motifs pour les coller sur les meubles de la cuisine que j’ai trouvé, de la vaisselle, des pots pour y mettre des fleurs et des ustensiles.

En rentrant, mes parents me questionnent sur ma journée et j’arrive à cacher mes occupations pendant les premiers instants mais cet instant ne dure que très peu et je leurs avoue enfin être allé à l’hôpital pour un dernier examen.

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