Chapitre 29

21 minutes de lecture

Le stress monte. Je suis là, dans mon bureau quasiment vidé. Mes affaires dans deux cartons, à attendre cette fameuse Amanda. Rien que son nom me fait forcément penser à ma blonde. Quand elle frappe, je sursaute et lui dit d'entrer. Elle est la caricature de la secrétaire. Brune, les cheveux tirés à quatre épingles dans un chignon strict. Elle porte un tailleur jupe-chemisier et ses jambes enfermées dans des bas noirs se terminent par des talons hauts qui affinent sa silhouette qui n'en a pas vraiment besoin. Elle a même les lunettes. Ce qu'elle n'a pas, c'est la poitrine opulente dans un décolleté impudique. Et elle ne se maquille que très peu. Je pense qu'elle a une petite trentaine d'années, moins de 35 en tout cas. Elle sent l'expérience, malgré une pointe de stress. C'est à peine si elle me sourit en me tendant une main pour que je la serre. Mais son regard me jauge déjà.

-- Bonjour monsieur Pestel, je suis Amanda Fallu, votre nouvelle secrétaire.

-- Enchanté Amanda, appelez-moi Julien, lui dis-je en lui serrant la main.

Les présentations semblent la détendre un petit peu, puis elle jette un coup d'oeil vers mes cartons.

-- Vous êtes prêts pour votre nouvelle aventure?

-- Un peu stressé, je dois avouer.

-- C'est soudain, en effet. Si on m'avait dit que je ferais ça, je ne l'aurais pas cru.

-- Oui, mais je suis certain qu'on fera une super équipe!

-- Espérons-le. C'est en tout cas enthousiasmant.

Je me retiens de ricaner. Son enthousiasme doit être tout intérieur. J'attrape mes cartons et la suit dans les couloirs jusqu'à l'étage supérieur qui a apparemment été complètement réaménagé. On passe devant de beaux bureaux, où des ouvriers terminent les derniers préparatifs. Je suis sûrement le premier à m'installer à cet étage. Amanda me mène jusqu'au bureau le plus loin de l'ascenseur. Elle ouvre la porte et je constate que j'ai mon propre secrétariat. Ici, tout est bien terminé, les ordinateurs en place et même quelques plantes vertes.

Elle ouvre la deuxième porte qui donne sur mon bureau. Il est assez spacieux sans être énorme. Mais il n'y a qu'une armoire et je suppose que lorsque les autres arriveront, je serai plus à l'étroit. Par contre... Par contre! Face à moi, il y a le bureau, certes. Un bureau tout à fait normal. Mais sur ma droite... Trois fauteuils et une table basse! J'ai trop hâte d'organiser des réunions!

-- Voilà votre nouveau bureau, monsieur Julien. J'espère que vous vous y plairez.

-- Julien tout court, s'il vous plaît. Et j'espère que vous plaisantez! lui dis-je en posant mes cartons sur le bureau. Je m'y plais déjà!

Elle me sourit, les mains croisées timidement dans le dos. Ses yeux me fixent encore durement. Comme si elle se méfiait de moi. Elle me fait une impression bizarre. Tout en elle est plutôt avenant, sauf son regard. Je ne sais même pas comment elle réussit à faire cette prouesse.

-- Je vous laisse vous installer, mons... Julien. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, vous n'avez qu'à faire le 0 sur votre téléphone et vous m'aurez directement.

-- Heu... Oui, très bien. Je pense que je n'en aurai pas pour longtemps. J'ai... juste une question, Amanda.

-- Oui?

-- Comment je suis sensé vous... Enfin... Je n'ai jamais eu de secrétaire. Je ne sais pas quelles sont exactement vos tâches.

-- Tout ce qui peut vous aider, en fait. Bien sûr, je réponds au téléphone, je filtre les appels, je mets en attente en cas de besoin, mais si vous avez des choses à rédiger, vous pouvez simplement les enregistrer de vive voix et je les taperai. Ou même en direct. J'ai été greffière pendant deux ans, je suivrai votre débit... Les plus difficiles à suivre sont les drogués. Je vais aussi gérer votre agenda, caler vos rendez-vous, les annuler, les déplacer. Vous rappeler les dates butoires en cas de besoin, aussi, pour tel ou tel dossier. Bref, tous les petits tracas du quotidien qui vous prenaient du temps avant, ce sera à moi de les gérer.

-- Mon cerveau et ma soupape, en quelque sorte!

-- On peut dire ça! s'exclame-t-elle en ricanant franchement cette fois. Enfin... Une partie de votre cerveau uniquement. Pour que vous puissiez vous concentrer sur les choses importantes.

-- Je peux vous poser une question plus personnelle, Amanda?

-- Personnelle?

-- Non, je veux... Enfin... Vous semblez avoir beaucoup d'expérience dans ce domaine. Vous avez une idée de pourquoi on vous a mise sur ce poste? Je veux dire... Vous pourriez travailler avec quelqu'un de bien plus haut placé.

-- Parce que je l'ai demandé, me répond-elle presque sèchement.

Devant mon étonnement, elle continue donc:

-- Je lis beaucoup de ce genre de romans depuis longtemps. Sur les réseaux sociaux, je suis en contact avec plusieurs personnes qui travaillent dans l'édition érotique, des auteurs et autrices. Je vais souvent aux salons où il y a de la littérature érotique, dès que je le peux. Je pense vraiment pouvoir être un atout pour cette collection. Sachant cela, monsieur le Directeur Général n'a pas hésité une seule seconde à retirer à son fils sa secrétaire. Et croyez-moi, je ne descends pas beaucoup plus bas dans la hiérarchie. Mon dernier travail auprès de monsieur Arthur a été de rédiger votre contrat. Dès que monsieur le Directeur Général l'aura signé, il vous parviendra. C'est tout ce que vous vouliez savoir, Julien?

-- Je... Oui...

Elle me lance une sorte de sourire plein de défi. Et je suis quasiment sûr qu'en sortant, elle fait exprès de faire rouler ses fesses moulées dans sa jupe en se cambrant un peu plus. Je dois me calmer. Je ne dois pas laisser mon imagination prendre le dessus. Si elle lit de la littérature érotique, ça ne veut pas dire qu'elle a le fantasme de sucer son boss sous le bureau! Non-non-non, Imagnaire! Tu ne m'auras pas cette fois!

Pourtant, une fois assis à mon bureau, je ne peux m'empêcher de regarder sous le bureau, me demander si elle y serait à l'aise. Mais que je suis con! Je serais beaucoup plus à l'aise sur un des fauteuils, une verre de cognac à la main, qu'elle m'aurait servi juste avant!

La journée va être longue... Il va vraiment falloir que je m'habitue à travailler dans cette branche, sinon je vais craquer. J'allume donc mon ordinateur et me plonge dans mon travail. À la fin de la matinée et plusieurs cafés servis par Amanda qui a dû s'ennuyer ferme, je suis plutôt satisfait. Les idées ont fusé, j'ai une bonne idée de la façon dont je vais tourner cet appel à manuscrits, j'ai catégorisé les différents thèmes principaux et j'ai fait un tour sur les réseaux sociaux en créant un compte professionnel sur chacun d'eux. J'ai même trouvé Amanda sur un ou deux! Mais je n'ai pas osé lui envoyer de demande d'amitié.

J'ai aussi reçu et signé mon nouveau contrat. Mon salaire fait un bond de plusieurs centaines d'euros par mois. Il me faut relire le chiffre pour y croire vraiment. Je n'étais déjà pas vraiment à plaindre, mais là! Je le donne rapidement à Amanda pour qu'elle l'amène à la direction. Dans le quart d'heure qui suit, je suis officiellement "Directeur de la collection Indécente".

Je me lève et prends mes affaires pour aller manger à l'extérieur. Mon balcon me manque déjà. Je devrai descendre les trois étages à chaque fois que je voudrai fumer une clope.

-- Je vais manger en ville, dis-je à Amanda en passant par son bureau. On pourra discuter ensemble de quelques trucs, après? J'aimerais inaugurer mon espace réunion!

Un instant, elle oublie son visage de secrétaire professionnelle jusqu'au bout des ongles. Elle me sourit franchement, sûrement heureuse de voir que je n'ai pas oublié les raisons qui l'ont poussée à demander ce poste.

-- À tout à l'heure, Julien! me lance-t-elle juste avant que je ferme la porte.

Pendant que je déguste une salade bien fournie, j'envoie un petit message aux deux femmes de ma vie, pour leur dire combien je suis bien dans mon nouveau bureau et enthousiasmé par mes nouvelles fonctions. Je n'oublie pas de leur préciser que j'ai une secrétaire. Elles me répondent presque en même temps. Toutes les deux en rapport à la secrétaire. Annais me demande si je compte la traiter comme elle, quand elle était passée me voir au bureau. Amandine, elle, toujours plus directe, m'envoit une photo en gros plan de son sexe sous sa robe alors qu'elle est en plein cours: "Elle a une aussi belle chatte que moi?". Je soupire de plaisir devant cette image. Je pose mon téléphone sur la table, après leur avoir répondu. À Annais que si Amanda ne le fait pas, elle pourra toujours changer de métier et la remplacer. À Amandine que j'espère bien avoir l'occasion de vérifier ça un jour!

Tout en mangeant sereinement, un sourire collé au visage, je repense à elles. Aux plaisirs que l'on a eus et à ceux à venir. Puis me revient cette sensation furtive d'hier soir. Cette fois, elle se précise. Je la laisse m'envahir en fermant les yeux et apparaît devant moi une image. Celle du panneau de vente de la maison voisine d'Annais et Stéphane. J'ai un coup de chaud. J'ouvre les yeux subitement et me rue sur mon téléphone. Sur internet, je retrouve l'agence immobilière et appelle, vu que c'est un portable. En quelques minutes, j'ai un rendez-vous ce soir pour une visite.

Je retourne donc au bureau gonflé à bloc. Le prix demandé par l'agence est plutôt raisonnable et il y a moyen de négocier. Il n'y aura aucun problème à la banque avec mon nouveau salaire et je ne devrai pas vivre dans la misère pour le rembourser. Je suis certain que cette collection va marcher du feu de Dieu! Et la petite réunion avec Amanda ne fait que me persuader encore.

Elle s'avère aussi enthousiasme que moi. Ses remarques sont pertinentes. Au point que je me dis parfois qu'elle aurait largement eu les compétences pour être à ma place. Au fur et à mesure que le temps avance, les choses se précisent et elle se détend, s'excite même par moments quand nos idées s'alimentent mutuellement jusqu'à trouver le mot parfait, ou l'idée originale qui serait à creuser.

-- Dommage qu'ils n'aient pas mis un petit frigo dans mon bureau! J'aurais bien fêté cette première réunion si fertile!

-- Mes fonctions peuvent m'amener à aller vous acheter de quoi vous sustenter, me répond-elle. Vous n'aurez sûrement pas le temps tous les jours d'aller manger en ville. Je ferai une demande auprès de la direction, pour ce frigo, ça ne devrait pas poser de problème. Voulez-vous que je vous ramène quelque chose?

-- Du vin rouge? Ce serait bien, non?

-- Ce serait parfait, Julien.

-- Oh! Et autre chose... Je ne suis pas forcément très à l'aise avec le vouvoiement. Alors si on pouvait se tutoyer. Au moins quand on est entre nous.

-- Ce n'est pas vraiment dans mes habitudes.

Elle se raidit un instant. Mauvais point. Je suis peut-être passé pour ce genre de type qui veut serrer sa secrétaire dès le premier jour. Pourtant, je ne pourrais vraiment pas la vouvoyer constamment. Surtout après l'aide qu'elle a été cet après-midi. L'appel à manuscrits est parfait, les noms de catégories à soumettre aux webmasters pour le site sont aussi délicats qu'ils donnent envie. Je me rends compte qu'on va former une équipe, bien plus qu'elle ne sera à mes ordres. Alors je veux la traiter en égale. C'est donc avec plaisir que je la vois finalement sourire.

-- Mais je veux bien essayer. Quand on est entre nous. Je te rapporte cette bouteille rapidement.

Elle revient un petit quart d'heure après et il ne me reste plus énormément de temps avant mon rendez-vous pour la maison. Avant de boire notre verre, nous regardons ensemble le logo que les designers ont envoyé entre temps. Il me va parfaitement. Même Amanda n'a rien à redire. Je le mets en fond d'écran de mon pc et nous nous installons dans un fauteuil pour savourer le nectar qu'elle nous a ramené.

-- Oh! me dit-elle au bout de quelques minutes. J'ai noté en descendant que vous... que tu avais créé un compte sur les réseaux sociaux. Je t'ai envoyé une demande d'amitié, du coup. Tu y répondras plus tard.

-- Avec plaisir! lui dis-je, ravi d'avoir l'occasion d'en apprendre peut-être un peu plus sur elle.

-- Tu n'as pas chômé, j'ai vu que tu as déjà une cinquantaine d'amis sur chacun d'eux. Pour un compte créé ce matin, c'est plutôt rapide.

-- Vraiment? J'ai pas régardé depuis ce matin. Bon... Ça doit vouloir dire que j'ai réussi à cibler les bonnes personnes. Merci les algoritmes! J'ai hâte de recevoir les premiers manuscrits!

-- En parlant de ça... Demain, vous devrez passer une partie de la journée avec les autres candidats. Les postes vont être répartis et aussitôt, vous commencerez tous ensemble les recrutements internes des équipes de relecture, des graphistes. Il y a beaucoup de personnes au sein de l'entreprise qui veulent faire partie de l'aventure. Et il semblerait que la collection Indécente soit très vite devenue celle sur laquelle compte la direction pour se faire un nom. Ceux que tu choisiras personnellement devront travailler en priorité sur ce que nous leur enverrons.

-- Oh... Cette pression...

-- Non... Comme je t'ai dit, je lis cette littérature depuis longtemps, mais je m'intéresse aussi aux maisons d'édition et aux auteurs. Il m'est arrivé d'adorer un éditeur en particulier et j'achetais les yeux fermés tout ce qui sortait de chez eux. Tu as une bonne vision des choses, je suis sûre que ça fonctionnera bien. Et peut-être même assez rapidement, rajoute-t-elle avec un petit sourire en coin.

-- On dirait que tu as quelque chose derrière la tête. Je me trompe?

-- J'attends sa réponse, mais il y a une amie... Elle écrit beaucoup. Je l'ai connue sur les réseaux sociaux, elle auto-édite tous ses livres, plutôt de la science-fiction, à la base. Mais de temps en temps, pour décompresser, comme elle dit, elle écrit un peu d'érotisme. Où elle met en scène ses personnages de romans. Elle passe tellement de temps à la promotion de ses romans auto-édités qu'elle ne fait lire ces textes qu'à quelques amis, pour s'amuser. Mais elle est très bonne. Elle est persuadée qu'elle ne pourrait pas vivre en écrivant ce genre de choses. Je lui ai demandé si je pouvais te soumettre une de ses nouvelles. Je pense que beaucoup de ses fans se jetteront dessus. Parce qu'en plus d'être douée, elle est très belle.

-- Et j'aime pas dire ça, mais dans ce genre littéraire, c'est clairement un plus. De ce que je sais, c'est par notre présence sur les salons qu'on se fera vraiment un nom. Et malheureusement, avoir des auteures plutôt jolies aidera. Mais ce sera loin d'être suffisant! Je ne veux pas qu'on en mette plein la vue, avec des femmes plantureuses qui font plus fantasmer que leurs écrits. Je veux que les gens aient des étoiles dans les yeux en lisant ce qu'on leur proposera. Pas d'arrivée sur les salons avec des panneaux plus grands que les autres, ou des animations "m'as-tu vu". De la qualité, et rien que de la qualité. Si tu penses qu'elle vaut le coup, donne-moi cette nouvelle. Si je suis d'accord avec toi, je la contacterai moi-même. Si ce serait une bonne chose de recevoir quelque chose d'un ou d'une auteure déjà connue, j'aimerais surtout qu'on se lance avec des nouveaux noms qui sortent du lot. Et il y en a!

Je me rends compte à la fin de cette tirade qu'Amanda se mordille la lèvre inférieure en me fixant. Je ne rêve pas en remarquant que sa respiration est légèrement accélérée. Et bordel, si elle n'était pas penchée en avant, je suis certain que je verrais ses tétons tendus sous son chemisier. Il me semble avoir remarqué qu'elle ne porte pas de soutien-gorge, mais ces seins sont trop petits pour que j'en sois persuadé, malgré les premiers boutons ouverts. Il y a un silence de deux ou trois secondes, avant qu'elle ne réalise que j'ai terminé de parler. Elle rougit violemment et se reprend du mieux qu'elle peut.

-- Oui, je crois que c'est ainsi que vous devez faire.

Je ne la reprends pas sur le vouvoiement. Elle est sûrement assez gênée comme ça. Mais lorsque je quitte mon bureau après cette première journée de boulot en tant que Directeur de collection, elle n'a plus de regard méfiant. Et je sens que ce partenariat finira par devenir un peu plus que professionnel. Si la collection décolle comme je l'espère, l'excitation se traduira en corps qui se cognent l'un contre l'autre.

Je passe prendre Amandine à l'appartement et la met dans la voiture sans lui dire où on va. Elle reconnaît rapidement la direction, la route, le quartier... la maison. Pourtant, quand je m'arrête devant la maison suivante où nous attend une sorte de jeune croque-mort digne d'un Lucky Luck, elle semble à la fois comprendre et ne rien comprendre. Le type ne donne vraiment pas envie de sortir de la voiture. Pourtant, je lui serre la main chaleureusement. Le terrain des petits vieux était superbement entretenu. Il faut dire que jardiner leur permettait de mieux entendre ce que les passants disaient! Amandine est comme une folle. Elle sautille presque au lieu de marcher et ne cesse de venir m'embrasser en me glissant à l'oreille des mots qui j'espère n'arrivent pas à celles du croque-mort.

À l'intérieur, ça pue le vieux et la poussière. Mais c'est nickel. Apparemment, ils ont mis toute l'électricité aux normes plusieurs mois avant de vendre. La toiture a été refaite il y a cinq ans. Ça, je m'en souviens. Elle est spacieuse et lumineuse, il y a une chambre avec une salle de bain attenante. C'est une douche à l'italienne, mais je pense qu'on mettra une baignoire... Grande, la baignoire, me précise Amandine en me béquotant encore devant un vendeur clairement gêné. Et la pression monte d'un sacré cran lorsqu'il nous fait descendre à la cave. Le regard d'Amandine réussit à projeter en moi les images qu'elle se fait de cet endroit une fois aménagé en vértiable salle de torture.

Quand on a finit de faire le tour, il nous regarde, attendant sûrement une réponse de notre part, au moins notre ressenti.

-- Pouvez-vous nous laisser quelques minutes, que l'on puisse en discuter ensemble? lui demande-je.

-- Heu... Oui, bien sûr. Je vous attends dehors, répond-il en rougissant.

Il sait. Il sait ce qui va se passer mais il ne peut rien y faire. À peine a-t-il refermé la porte qu'Amandine me saute au cou et m'embrasse partout sur le visage.

-- J'y crois pas, Julien! On va vraiment être leurs voisins et vivre quasiment avec eux?

-- Je pense que ce serait une bonne idée, oui. Mais on leur demandera leur avis.

-- Ils seront d'accord! Enfin, Annais, c'est sûr! Elle m'en avait elle-même parlé en rigolant. Jamais je n'aurais pensé que... Ça va quand même coûter un bras.

-- Ça changera pas beaucoup de mon loyer... Et j'ai signé mon nouveau contrat. Ça va aller, vraiment.

D'un coup, elle se recule, gênée d'un truc. Elle se tortille avant d'enfin oser dire ce qu'elle a à dire:

-- Je sais que nous deux c'est très récent. Et on ne sait pas de quoi l'avenir est fait. Qui sait? Peut-être que dans un mois, tu te seras lassé de moi? Mais Julien...

-- Amandine, j'ai pas l'intention de...

-- Chuutttt... Julien... Je suis extrêmement touchée que tu sois venu me chercher pour cette visite. C'est un peu comme si... On s'installait ensemble...

-- J'espère que ça va être le cas, Amandine.

-- Alors laisse-moi te remercier comme il se doit, beau brun.

Se disant, elle se glisse à genoux et s'attelle à défaire ma ceinture et les boutons de mon pantalon. D'où nous sommes, au niveau de la cuisine, la fenêtre donne sur l'arrière de la maison. Je repère avec amusement un endroit de la haie où je pourrais installer une barrière qui donnerait chez Stéphane et Annais. Passer d'un côté à l'autre sans que tout le quartier soit au courant. Mes pensées sont stoppées par une Amandine goulue qui avale ma demi-molle tout en glissant mon pantalon à mes chevilles. Elle m'aspire si fort que je sens mon membre gagner en volume dans sa bouche. La voilà bientôt qui suffoque légèrement. Elle reprend sa respiration en me souriant, sa main astiquant mon manche.

-- On verra dans un mois où on en est, mon cher Maître que j'aime tant. En attendant, ta chienne te demande à genoux de la culbuter rapidement contre la gazinière et de lui faire boire ton jus si délicieux.

-- Accordé! réponds-je en la prenant par un bras pour la soulever.

Je la plaque contre l'endroit demandé et soulève sa robe. Je ne suis ni surpris de voir qu'elle ne porte rien en-dessous, ni de sentir à quel point sa vulve coule déjà de désir. La tirant par les cheveux, je la cambre avant de la pénétrer. Une fois remplie de ma chair tendue, elle râle de plaisir et m'invective:

-- Défonce ta chienne, Maître. Prends possession de mon âme à travers mon corps. Je veux être à toi. Me sentir à toi.

Je ne tarde pas à lui asséner des coups de reins qui lui font serrer les dents pour ne pas crier son plaisir. Accrochée à la gazinière, elle en rajoute avec son bassin qu'elle lance vers le mien.

-- À moi, partout, tout le temps... dis-je en grognant de plaisir autant que d'effort.

-- Oh oui, râle-t-elle. Ta chienne, ton sac à foutre, ta salope, ta pute... Tout ce que tu veux, dès que tu le veux... Je t'appartiens, Julien...

Ses mots me font perdre tout sens de la discrétion. Je claque ses fesses à mesure que je la pilonne. Je la vois mordre dans son poing pour ne pas hurler. Mes coups de boutoir sont un véritable test à la solidité des meubles. Son bas-ventre cogne contre l'arête en bois de chêne à chaque fois que je viens percuter son utérus qui me semble de plus en plus gonflé de plaisir. Je sens sa cyprine dégouliner sur mes couilles qui fouettent son clitoris bandé. Je frémis de plaisir à cette sensation et mes bourses se serrent l'une contre l'autre, me donnant l'impression qu'elle tapent encore plus fort contre elle.

Ses fesses rougies par mon traitement sont une vision de béatitude. Je vois ses lèvres engloutir mon pieu en reluisant de son nectar dont l'odeur remonte à mes narines, comme pour m'enflammer encore, attiser mes sens. Je n'y tiens presque plus. Je veux la sentir se contracter d'un plaisir intense. Tout en continuant de la besogner, je bave sur deux doigts et appuie sur sa rondelle. Elle lâche un petit couinement de surprise, mais s'empresse de faire tout son possible pour que je puisse les enfoncer rapidement et facilement.

Les yeux exorbités, elle ne tarde alors pas à jouir. Une véritable explosion dont je sens sur ma queue la violence du départ. Sa contraction m'arrête net dans mes mouvements. Je me projette simplement bien au fond d'elle et tire de plus belle sur sa crinière blonde. Puis elle se met à trembler. Tout son corps est pris de spasmes violents, le temps de quelques secondes. La puissance de son orgasme semble décuplé par le fait qu'elle garde dans sa gorge tous les cris qu'elle pousse habituellement.

Puis elle retombe sur la gazinière, vanée, haletante, à la fois loin d'ici et tellement avec moi. Je l'envie. J'envie toutes les femmes de pouvoir vivre des orgasmes de cette taille. Mais je ne boude pas mon plaisir, surtout qu'elle le fait si bien sien. Je la mets à genoux et malgré son regard de chien battu, je me branle violemment devant son visage, prêt à décharger à tout instant.

Elle ouvre la bouche, tire la langue pour caresser le dessous de mon gland, et ce contact fait partir la sauce. Elle voulait le boire, mais elle en a partout. Les premiers jets fusent sur ses cheveux et son front et seulement les derniers coulent sur sa langue.

-- Ce que tu es belle, lui dis-je en me penchant pour l'embrasser après qu'elle ait avalé mon sperme.

-- C'est toi qui me rends comme ça, Maître.

Je ricane en me rhabillant, la laissant se relever péniblement. Lorsqu'elle se dirige vers l'évier, je lui demande d'une voix autoritaire:

-- Je t'ai dit de te nettoyer?

Elle me regarde, affolée. je lui souris et la prends dans mes bras.

-- Allons dire à ce petit jeune qu'on la prend, cette maison. Et imagine le moment où il se paluchera en pensant à ton visage couvert de sperme. Ça t'aidera à vivre ce moment pleinement.

-- Qu'un mec si moche se paluche sur moi ne va pas m'exciter beaucoup.

-- Ouais mais le fait qu'il se paluche en pensant à toi, tout en sachant qu'il ne t'aura jamais, ça c'est excitant.

-- Tu es le diable en personne, Julien.

-- Et toi la catin du Diable, alors.

Je plaque ma bouche contre la sienne, lui claque la fesse et relève sa robe un instant pour frotter mes doigts de la main droite contre ses lèvres encore coulantes.

-- Allez, en scène!

Lorsque j'ouvre la porte en grand d'un coup sec en déclarant qu'il peut considérer la maison comme vendue, tout en lui tendant ma main encore humide de la cyprine d'Amandine, et qu'il aperçoit le visage d'Amandine derrière moi, le jeune croque-mort manque s'étouffer. Il me serre la main, hésitant, et décide de ne regarder que moi, le visage pivoine, ayant presque perdu le sens de la parole.

-- Je... super, je... Voici ma carte, vous...

-- Je vous envoie dès ce soir ma contre proposition, monsieur! Je ne veux pas faire traîner ça, je veux que ça aille très vite! Alors vous pouvez déjà appeler les vendeurs. Je la prends pour 15000 de moins que le prix initial et c'est vraiment parce que c'est un coup de coeur.

Je fais signe à Annais, qui a dû voir ma voiture garée là et qui est sortie, ne comprenant sûrement pas pourquoi je ne venais pas sonner à sa porte. En me voyant, elle s'excite comme une puce, me fait un coucou et file dans la maison.

-- Dites-leur bien, qu'on gagne du temps, continue-je vers le vendeur. Dites-leur bien que normalement, j'aurais proposé 20000 de moins, pour qu'ils me disent 10 puis qu'ils finissent par accepter 15 parce qu'ils ont besoin rapidement de cet argent. Les maisons de retraite, c'est pas donné, malgré le service proposé, hein! Alors bon, faites en sorte qu'ils acceptent, et vite. Un petit chèque de 170000 balles, ça devrait leur faire plaisir, pour leurs vieux jours. Quoi qu'ils sont déjà bien entamés! Ahah!

Le gars est juste outré. Pendant que je lui parle, il ne peut pas s'empêcher de lancer des coups d'oeil sur Amandine, collée à moi, qui joue les potiches souriantes comme si elle ne se rendait pas compte de ce qui coule de ses cheveux. J'adore cette nana! On salut le croque-mort qui a bien failli oublier de refermer la maison et nous dirigeons vers Annais et Stéphane qui nous attendent au pas de leur porte, souriants et interrogatifs.

Leurs yeux s'arrondissent en voyant Amandine qui finit par éclater de rire.

-- C'est quoi ce cirque? me fait Stéphane alors que ma blonde essaye de se nettoyer.

Je note Annais qui lui colle un baiser sur la bouche avant de l'emmener discrètement à l'intérieur, juste dans l'entrée, où elle lèche mon sperme sur Amandine en riant pendant que je réponds à Stéphane:

-- Ben j'ai eu mon nouveau poste, qui s'accompagne d'une nouvelle paye... Et je me suis dit que vous aimeriez avoir des voisins sympas. Qu'est-ce que t'en dis?

-- J'en dis viens boire l'apéro, voisin! s'exclame-t-il en me poussant vers l'intérieur à mon tour. Quand vous aurez fini vos conneries, je vous rappelle qu'il y a des enfants, ici, lance-t-il à Annais et Amandine qui se roulent une pelle.

J'entre et Annais m'embrasse à mon tour, après s'être assurée que lesdits enfants sont toujours en train de s'entretuer dehors.

-- Bienvenue dans le quartier, voisin, me fait-elle avec son petit sourire en coin et un regard de braise qui ont le don de me refaire monter directement.

Avant même que je ne puisse répondre, Amandine la tire par le bras.

-- Viens m'aider à enlever tout ça avant qu'il te viole sur place, Annais.

-- Qui t'a dit que ce serait un viol? lui répond Annais en palpant mes bourses avant d'être attirée dans la salle de bain par ma blonde.

Je rejoins Stéphane en terrasse, embrasse les enfants qui m'accueillent avec force cris de joie, puis trinque avec lui.

-- Tu pouvais pas mieux tomber, poto, qu'il me fait.

-- Comment ça?

-- Des fois, je me dis que toi et moi, on s'est pas rencontré pour rien, que c'était le destin.

-- C'est une déclaration d'amour, que tu veux me faire?

-- Pas loin... Je disais à Annais que j'allais t'appeler, juste quand elle a vu ta caisse garée devant.

-- Ah?

-- Ouais... On se demandait si ça te dirait pas de devenir notre voisin.

-- Ben merde...

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