Chapitre 17

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Voilà quelques jours que je vis sur un petit nuage. Je ne pourrais pas dire que j'ai réussi à mettre complètement de côté mes sentiments pour Annais. Ils sont là, le sont depuis longtemps et le seront sûrement encore un bon moment. Mais ça ne m'empêche pas de vivre pleinement mon histoire avec Amandine. En fait, je ne ressens aucune frustration à aimer Annais sans être en couple avec elle. Ce que l'on vit est tout autre. Rien à voir avec le fait d'être en couple, ou même en trouple, comme on dit maintenant. Ça va bien au-delà de tout ce que la société peut nous permettre de connaître. Je suis bien plus que son amant, que son ami. Je crois que la langue française n'a aucun mot pour définir notre relation. Et tant mieux, ça la rend encore plus précieuse.

Amandine est une jeune femme pleine d'enthousiasme, sexy, inventive, enjouée. Elle vit avec moi depuis lundi soir et certes nous ne sommes que jeudi, mais je me sens bien. Le célibataire endurci que j'étais lui a fait une place. Elle est logique, dans mon appartement. J'adore me réveiller avec ses cheveux sur le visage. J'adore même écouter ses petits ronflements au milieu de la nuit! Mais je ne lui avouerai jamais ça, puisqu'elle ne ronfle pas!

Sa vision du monde est d'une fraîcheur, pour moi! En vieillissant, j'ai oublié la fougue de mes 20 ans, quand je voulais changer le monde. Nos discussions, qui partent dans tous les sens alors que nous sommes encore haletants et plein de sueur - au point que la vieille du quatrième ne prend même plus la peine de frapper du balai -, me rappellent qui j'étais, qui je voulais devenir. Pendant longtemps, j'ai cru qu'il était trop tard, que le combat ne valait plus la peine, que tout était perdu. Mais Amandine a su raviver ma flamme révolutionnaire.

-- Je te parle pas de renverser le pouvoir en place. On est en démocratie et l'écrasante majorité en a trop peur pour te laisser faire. Mais de toute façon, toute révolution est d'abord intérieure, Julien. Tu dois vivre en accord avec ton coeur et tes convictions. Alors tu rayonneras et permettras à d'autres de faire cette révolution en eux. Un jour, nos petits-enfants ou arrière-petits-enfants pourront peut-être entamer quelque chose de plus concret. C'est comme ça que je vois les choses. Nous ne sommes que des chainons qui doivent s'assembler les uns les autres, tu comprends?

-- Je vais t'assembler, tu vas voir!

Bon... Comme ça, on pourrait croire que je me fous de ce qu'elle me raconte et qu'il n'y a que son cul serré qui m'intéresse. Mais c'est faux. Totalement faux. Je sais que même si ce n'est qu'une histoire qui passera, Amandine m'apportera beaucoup, énormément. Et déclenchera cette révolution en moi.

On est jeudi matin et je me dirige vers la fenêtre sans réveiller ma blonde. Lydia est déjà là. Je souris et la regarde, tentant de me placer pour qu'elle me voit le mieux possible. La voir se caresser pour moi, me dire que c'est peut-être en train de devenir un rituel, celui du jeudi, me fait bander rapidement. Elle se penche pour ramasser quelque chose au sol et je la vois tenir un gode qu'elle se met à sucer comme s'il s'agissait de ma queue, j'imagine. Je m'astique de plus belle, souriant. Elle s'adosse à l'armoire deriière elle et glisse son jouet entre ses cuisses. Peut-être réussit-elle à sentir à nouveau ma queue la pilonner contre cet arbre. Quoi qu'il en soit, elle y va gaiment, légèrement penchée en avant, sa deuxième main branlant son clitoris en même temps.

Je quitte un instant ma voisine des yeux lorsqu'Amandine apparaît dans l'ouverture de la porte qui donne sur la chambre. Elle a les yeux encore gonflés de sommeil, mais l'état de ma queue semble la ravir.

-- T'es le mec le plus obsédé que j'ai jamais connu, me dit-elle en approchant doucement.

-- Il faut dire que je suis entouré d'obsédées, réponds-je en continuant de me caresser et désignant l'immeuble d'en face d'un coup de tête.

Amandine s'approche de moi et regarde par la fenêtre, découvrant une Lydia qui s'est remise à sucer son gode en continuant de frictionner son bouton.

-- Quelle salope, lâche ma blonde en passant dans mon dos.

Ses seins s'écrasent contre moi, son souffle chaud fait frissonner mon cou et ses douces mains viennent remplacer les miennes. Je lâche un gémissement de plaisir et Lydia replante son jouet violemment en elle, sûrement excitée de plus belle par l'arrivée d'Amandine. D'une main, je cherche la vulve de celle qui me branle devant ma voisine mais elle a un léger recul.

-- Non... Toi et elle. Tu t'occuperas de moi plus tard, Julien.

Son doigt qui caresse mon périnée me laisse sans voix, tant je sens son envie de s'aventurer dans de nouvelles intimités de mon corps. Ma seule réponse à ses mots est de laisser retomber mon bras et d'écarter les jambes pour lui donner toute lattitude à me faire jouir. De l'autre côté de la rue, Lydia semble déjà céder à ce plaisir. Elle laisse tomber son jouet au sol et s'adosse à nouveau à l'armoire, caressant ses seins en nous regardant.

Passée sur mon flanc droit, Amandine me branle énergiquement et hésite à venir me caresser l'anus. Dans l'état où je suis, je la guide moi-même. Le râle que je lâche en sentant enfin son doigt fin sur ma rondelle lui fait comprendre à quel point j'aime ça. Elle le masse délicatement, ralentissant ses va et vient le long de ma verge. Je dois m'appuyer au bord de la fenêtre, les yeux rivés sur une Lydia qui reprend ses caresses profondes. Je devine deux doigts plongés dans son antre, sûrement appuyés sur son point G. Puis je me raidis d'un coup, sentant Amandine appuyer plus fermement son doigt pour le faire pénétrer en moi. Elle doit s'y reprendre à deux fois, faisant un détour par sa bouche pour l'humidifier.

-- T'es le mec le plus excitant que j'ai jamais connu, me souffle-t-elle. Quand je pense qu'on t'a même pas vu, quand je lui bouffais la chatte, exactement au même endroit.

-- J'ai joui par terre, ici, en vous matant, lui dis-je avec une voix tremblante.

-- Cette fois ce sera sur mes seins, me lâche-t-elle en retirant ses mains de mon corps.

Lydia semble prise à nouveau de spasmes quand Amandine s'agenouille devant moi. Je peux voir la vulve reluisante de celle que j'appelle maintenant ma chérie, sa peau douce et chaude. Elle prend sa poitrine à pleines mains et serre ses seins l'un contre l'autre en les tendant vers ma queue. Je plonge mes doigts dans ses cheveux et la maintient dans la position pendant que je me branle comme un dératé. De loin, je peux voir Lydia se mettre des claques entre les cuisses, survoletée de voir Amandine participer à ce réveil. Cette vision termine de m'achever et de longs jets de sperme giclent dans le cou et sur les gros seins d'Amandine.

Le temps que je me remette de cette jouissance, Lydia nous envoie un baiser et s'éclipse pour se préparer. Je lui réponds rapidement et saute sur ma blonde qui est en train d'étaler mon foutre sur toute la rondeur de ses seins pour, me dit-elle, garder mon odeur toute la journée. Sans qu'elle ne puisse vraiment réagir, elle se retrouve dos au sol, la croupe relevée et ma bouche qui la dévore. Cet assaut inattendu la terrasse en à peine une minute. Dans sa crispation, elle serre les jambes autour de mon visage au point de m'empêcher de respirer tout le temps où les spasmes orgasmiques secouent son corps.

Lorsque ses jambes retombent lourdement au sol, je lui souris. Haletant, avec un réveil sous le signe de la lubricité, je sais que la journée va être excellente! Et elle me plaît de plus en plus. Elle a tout ce qu'il faut pour moi. Pourtant, quand je me retrouve seul dans mon bureau, c'est le fait d'imaginer que Stéphane accepte notre proposition qui me transporte le plus. En revoyant le sourire d'Amandine allongée sur le sol, je me rends compte à quel point les sentiments sont dénués de toute raison. D'autant plus que même si je commence à accepter les sentiments qui m'animent, j'ai toujours envie d'Amandine près de moi. Pas simplement comme une roue de secours parce que je ne peux pas avoir Annais. Il y a une autre raison - si on peut appeler ça comme ça - qui fait que j'aime Annais sans avoir envie de partager mon quotidien avec elle.

À midi, Amandine me propose que l'on se retrouve pour déjeuner ensemble. J'accepte avec plaisir, sans aucune réserve. Il est vrai que je devrais lui parler de tout ça, mais j'en suis encore incapable. Comment pourrait-elle accepter que je ne l'aime pas autant qu'elle le voudrait sûrement, mais que je veux d'elle près de moi quand même? Je choisis donc de me taire tant que ce n'est pas assez clair pour moi.

Je la retrouve dans une brasserie bondée, bruyante. Je ne m'y attendais pas. Pourtant, je me rends vite compte que c'est dans le brouhaha général que l'on se retrouve le plus tranquillement pour discuter en public. C'est elle qui enchaîne directement:

-- Tu sais, je crois qu'il faut qu'on parle sérieusement, Julien. Je tiens énormément à toi, comme à ma liberté. Mais on ne peut pas continuer notre vie libertine chacun de notre côté si on ne s'impose pas des règles, et qu'on s'y tienne.

-- Tu as raison, lui dis-je, un peu étonné. Je t'écoute, il semblerait que tu y aies déjà réfléchi?

-- Toute la matinée, m'avoue-t-elle en me souriant. Je dois te dire que si tu me plaisais beaucoup avant de te connaître plus charnellement, aujourd'hui c'est bien plus profond, ce que je ressens. Le fait que tu ne m'aies pas sauté dessus, ce vice qui t'habite et pourtant si respectueux. J'aime tout ça, sans exception. Je n'ai aucunement l'intention de t'empêcher de sauter cette nana que tu as matée en rentrant, me dit-elle en me narguant. Mais nous devons tout nous dire, et d'autant plus en ce qui concerne Annais.

Je me penche vers elle et attrape ses mains dans les miennes alors que nous attendons nos plats. Je plante mon regard dans le sien, ne cillant pas d'un poil alors que je me rends compte que nos sentiments sont peut-être plus inégaux encore que je ne le pensais. Mais après tout, ne le sont-ils pas dans tous les couples, surtout au départ? Qu'est-ce que j'y connais? La seule personne dont j'ai été amoureux avant Annais, c'est celle qui m'a dépucelé. J'avais 15 ans, elle en avait 32. Elle m'a formé à devenir le libertin que je suis, elle m'a fait connaître des plaisirs que je n'aurais jamais imaginés à cet âge-là. Mais j'étais jeune et idiot, j'ai cru que l'aimer était une raison sufisante pour qu'elle m'aime de la même manière en retour. J'ai cru que le lui dire était la seule chose à faire, puisque je le ressentais. Tout ce que j'y ai gagné, c'est de l'obliger à me repousser. Je l'entends encore me dire qu'elle m'avait bien prévenu qu'il était hors de question de tomber amoureux si je souhaitais revenir la voir dans son lit conjugal, pendant que son mari travaillait pour subvenir à ses besoins. Elle a donc mis fin à notre relation, parce que mon amour la mettait en danger, je m'en rends compte aujourd'hui.

Puis Annais. Encore une à qui je ne peux dire mes sentiments. Suis-je destiné à n'aimer que pour ne pas être aimé en retour? Je sais que cela peut paraître égoïste, je sais que je devrais lui dire que je ne l'aime pas autant qu'elle le souhaiterait. Mais c'est si bon de se sentir désiré au-delà du physique. Et des sentiments, j'en ai pour elle. Ils ne sont juste pas à la hauteur des siens envers moi. Les sentiments grandissent, comme tout le reste. Je me laisse donc une chance, tout simplement. C'est uniquement pour ça que j'exagère un peu mes propos:

-- Je tiens énormément à toi aussi, Amandine. C'est la première fois que je sens les choses aussi partagées. Tu as raison, nous sommes tous les deux épris tout autant de notre liberté. Et on doit garder ça. Tu seras au courant du moindre de mes faits et gestes avec Annais. Et tu y participeras aussi encore. J'aimerais que tu les rencontres tous les deux ensemble, ils sont si... géniaux! Mais tu sais, je ne baise pas non plus tous les week-end avec une femme différente. Ces derniers jours sont très exeptionnels, d'habitude j'espère plus que je ne trouve. Mais je ne compte pas non plus t'empêcher de vivre ta liberté, que ce soit avec des hommes ou des femmes, d'ailleurs.

Je lui lance un petit sourire en coin et cette pause me fait remarquer que le couple d'à côté nous entend, et nous écoute visiblement, même s'ils font semblant d'être absorbés par la qualité de la nourriture qui garnit leurs assiettes. Amandine rougit légèrement en ricanant à l'évocation de son penchant pour les femmes.

-- Je crois qu'on devrait commencer toujours ensemble. Qu'est-ce que t'en dis? lui fais-je. Tu m'emmènes dans tes soirées, si t'as pas trop honte de traîner avec un vieux, et je t'emmènerai aussi dans les endroits où je sors. Il y a ce club liberin, aussi, le...

-- L'Eden, me coupe-t-elle. J'y suis allée quelques fois avec Lydia et Estelle.

-- L'Eden, oui. On pourrait y aller ensemble. Je n'y vais pas souvent, parce que les hommes seuls sont mal vus, dans ce genre d'endroit. Ce que je comprends largement! Qu'est-ce que t'en penses?

-- Je pense que tu as tout à fait raison. Et je n'aurais jamais honte de me trimbaler aux bras d'un homme tel que toi, aussi vieux que tu puisses paraître aux yeux de mes amis. Moi, je sais que tu l'es plus que ce que tu n'y parais! me dit-elle en ricanant de sa petite boutade. Je serais même fière qu'ils voient l'homme que j'ai choisi.

Ce disant, elle tend la jambe et pose son pied sur mon entre-jambe. Nous sommes interrompus par le serveur qui nous dépose les plats et dans ce laps de temps, je remarque que nos voisins ont les yeux rivés sur la jambe d'Amandine qui n'a pas bougé. La femme, une belle rousse aux yeux bleus d'une bonne quarantaine d'années, sourit en se mordant discrètement la lèvre, jusqu'à ce qu'elle me voit la regarder. Elle me sourit, gênée, et replonge le nez dans son assiette. L'homme, lui, aux cheveux plus que grisonnants mais au corps visiblement encore en grande forme, reste subjugué par l'endroit où est posé le pied de ma blonde. Au point que j'hésite: est-ce le pied, mon entre-jambe ou les deux ensemble qui le trouble autant?

Quoi qu'il en soit, à peine le serveur remercié et reparti, Amandine se met à me caresser avec énergie, pensant sûrement à tord être cachée par la nappe.

-- Pour Annais, il semble que les choses soient différentes. C'est elle qui te réclame, n'est-ce pas?

J'acquiesse en sentant mon membre durcir, sûrement autant en raison des caresses que des regards que je sens sur moi sans les voir.

-- Tout ce que je te demanderais, c'est d'être prévenue, même par texto, quand tu baises avec elle. Et tout me raconter dans les moindres détails devrait m'exciter énormément.

-- Voilà une règle délicieuse, lui dis-je en resserrant mes jambes pour emprisonner son pied. T'exciter. Je crois que j'ai une envie pressante à faire passer aux toilettes.

Je me lève d'un bond et ne lui laisse pas le temps de me répondre. Le mari et la rousse sont aussi pivoines l'un que l'autre et ça m'amuse. Mon début d'érection est sûrement visible mais dans ce genre d'endroit, personne ne fait attention à personne. J'arrive aux toilettes pour hommes où se trouvent plusieurs d'entre eux en train de se vider la vessie. Je me dirige lentement vers une cabine ouverte et envoie un texto à Amandine une fois à l'intérieur pour lui signaler dans lequel je me trouve. À peine 10 secondes plus tard, je l'entends s'exclamer:

-- Excusez-moi, je suis désolée, mais c'est vraiment pressé et il y a une longue... queue, chez les femmes!

Je me mets à ricaner en l'entendant insister sur le mot "queue" juste avant de s'engouffrer dans la cabine avec moi. Personne ne proteste et j'imagine même que certains ont espéré qu'elle regarde leur bite encore molle. Mais c'est pour la mienne qu'elle est là. Je n'ai pas fermé la porte clé qu'elle est déjà en train de faire sauter les boutons de mon pantalon.

-- Tu m'excites tellement, me souffle-t-elle à l'oreille en se saisissant de mon pieu déjà bien durci.

Je plonge mon nez dans son décolleté et lui souris:

-- Y a plus d'odeur...

Elle ricane en comprenant le message. Elle ouvre son pantalon et le baisse avant de s'agenouiller. Deux doigts plantés au fin fond de son antre, elle ne passe par quatre chemins et me fait sentir sa langue et sa gorge de cette façon aussi enivrante que mystérieuse. Je me demande encore comment elle réussit à faire ça en m'accrochant à sa tignasse. Je la laisse faire totalement. Elle n'a pas besoin que je l'oblige à quoi que ce soit pour m'avaler entièrement, même si pour des raisons évidentes de discrétion, elle ne me garde pas aussi longtemps que d’habitude dans sa gorge serrée.

L'effet n'en est pas moins irrésistible. Surtout lorsque je la vois se doigter, laissant un filet de cyprine couler au sol, alors qu'elle tient mon sexe par ses boules pour me pomper maintenant goulument. Les petits bruits d'une pipe énergique étant camouflés par le brouhaha ambiant, augmentant encore dès que quelqu'un ouvre la porte qui donne sur la salle, Amandine s'y donne à coeur joie, cognant allègrement mon gland au fond de sa gorge.

Elle repère d'elle-même le moment où je m'apprête à ne plus retenir ma jouissance. Elle attrape ma verge hyper tendue d'une main ferme et l'astique fermement au niveau de son cou. Il me faut une contraction violente pour ne pas râler au moment où mon foutre jaillit de ma queue. Je ne vois plus que son sourire, ses yeux brillant de bonheur quand elle reçoit ma semence sur sa peau. Liquide qu'elle s'empresse d'étaler dans son cou et son décolleté, tout en goûtant à ses doigts trempés.

Alors que je reprends mon souffle, elle se relève, un large sourire aux lèvres. Elle remonte ses vêtements dans le même temps, mais s'occupe d'abord de fermer mes boutons à moi en picorant doucement mes lèvres.

-- Sors le premier, me dit-elle.

-- Tu en as un peu dans les cheveux, lui réponds-je en me retenant de rire.

-- Tant mieux, me lance-t-elle avec un regard malicieux.

Je ne rajoute rien et sors de la cabine, me dirigeant vers les lavabos comme si de rien n'était malgré mon visage encore enflammé. Lorsque je me dirige vers la porte, Amandine ressort à son tour et personne ne remarque que nous étions dans la même cabine.

Arrivé à la table, je constate que nos voisins sont partis. Il semblerait toutefois qu'ils nous aient laissé un souvenir! Je tire sur le papier bloqué sous mon assiette et lis: "Si vous souhaitez vous amuser en couple... 06.84.37.75.98." Signé de la part de Romain et Karine. Ça pourrait être marrant!

Voyant Amandine se diriger vers la table, je sors mon portable pour vérifier l'heure. C'est que je dois retourner au boulot! J'oublie pourtant de relever l'heure lorsque je vois que j'ai un message de Stéphane. Mon coeur bat de toutes ses forces le temps qu'il s'affiche: "Rdv samedi? J'ai hâte d'y être, mon pote!". Mon blocage sur ces mots ne passe forcément pas inaperçu.

J'explique donc à Amandine de quoi il en retourne. Et l'idée semble la mettre de nouveau dans tous ses états.

-- Tu crois que ça pourrait être l'occasion de faire plus ample connaissance? me demande-t-elle au bord de me supplier.

-- C'est Stéphane qui décide, lui dis-je. Mais je vais lui demander tout de suite.

Je pianote mon texto sans oublier de lui dire à quel point je suis heureux de sa réponse. Amandine est toute émoustillée et j'aime la voir comme ça. C'est un réel bonheur, j'en suis transporté. Elle sursaute quand mon portable sonne à nouveau et ça me fait rire. Je lis le texto et souris de toutes mes dents.

-- Il est d'accord? me demande-t-elle, impatiente.

Au lieu de lui répondre je lui passe mon téléphone et elle lit la réponse: "Si elle est aussi belle et coquine que ce que m'a dit Annais, ce sera avec plaisir! Tu crois qu'elle pourra quand même rester spectatrice comme moi?".

-- Oh oui, me dit-elle, je resterai sagement à vous scruter tous les deux ensemble.

-- Et il semblerait que ce ne soit pas la seule invitation qu'on ait, lui dis-je en lui glissant le papier. Ils ont remarqué notre petit manège, à commencer par ton pied.

Elle rit de bon coeur, à la fois excitée et étonnée de ce numéro devant ses yeux. Et lorsqu'elle m'embrasse avant de me quitter pour retourner à la fac, j'ai comme un pincement au coeur. Mes sentiments pour elle atteindront-ils un jour la force qu'elle espère? Je les sens grandir, à chaque fois que nous avançons ensemble, mais elle semble si éprise de moi. Alors que je ne suis obnubilé que par Annais que je vais baiser devant son mari et ma copine. Une superbe femme m'aime et je ne pense presque qu'à la femme de mon meilleur pote.

Je m'en veux.

Mais en même temps, c'est si bon d'être aimé!

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