Chapitre 7

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J'ouvre la porte et tombe nez-à-nez avec Stéphane qui me tape la bise avant d'entrer dans mon appartement en me demandant si j'ai des bières. J'acquiesce et il se dirige vers le frigo alors que je fais entrer Annais.

Annais. Dans sa robe à volant et une veste légère sur les épaules, on dirait qu'elle part à un pique-nique dans les champs de blé. Je me retiens de mordiller ma lèvre inférieure en la reluquant mais elle profite de ce que Stéphane a le dos tourné pour me lancer un petit sourire en coin qui me fait fondre comme neige au soleil, juste avant de me faire la bise à son tour.

-- On a le temps de s'en jeter une petite! s'exclame Stéphane, trois bières dans les mains.

C'est donc parti. Et je le connais, l'énergumène, quand il est comme ça. Je sais déjà qu'il va finir couché le premier, et je dois bien avouer que je m'en réjouis d'avance. Mais pour l'instant, ce qui me réjouit le plus, c'est le naturel avec lequel Annais va s'asseoir sur le canapé. Celui-là même où je l'ai baisée deux jours plus tôt. Je ne rate pas le petit sourire qui se dessine sur ses lèvres délicieuses, quand elle pose les yeux sur les coussins.

Pour ma part, je m'installe dans le fauteuil et laisse Stéphane, assis près de sa femme, servir les bières.

-- Je suppose que t'as pas prévu de tente pour dormir, me lance-t-il après qu'on ait trinqué tous les trois.

-- Tu sais bien... En vrac dans un coin de canapé, ça m'ira très bien, lui dis-je en rigolant.

J'ai toujours eu cette capacité de dormir n'importe où, n'importe comment. Et même à jeun! Cette fois, pourtant, je vois Stéphane sourire à Annais et devenir taquin.

-- Tu vois? lui lance-t-il. J'ai bien fait de te dire de prendre les deux tentes.

-- Oui, répond-elle alors avec un petit truc dans la voix qui me fait dire que la suite va me plaire. Ça évitera que tu te retrouves dans la même situation qu'il y a dix ans, si tu ne finis pas la soirée tout seul.

J'aurais dû m'y attendre. C'est vrai que ce mariage avait tourné bizarre. Lorsque les choses avaient commencé à se préciser entre moi et Mélissa, la copine black d'Aurélie, j'avais repéré plusieurs endroits dans la salle où on pourrait s'éclipser. Il y a dix ans, on était beaucoup plus de célibataires. Deux couples se sont formés ce soir-là, d'ailleurs. Et pendant que les parents, oncles et tantes, et petits cousins-cousines, festoyaient à table ou sur la piste de danse, les recoins se remplissaient de couples en train de baiser, à droite à gauche, avec une discrétion tout à fait admirable, je dois bien avouer.

Seulement voilà! Il semblait que j'avais été le dernier à conclure, comme on dit. Pour ma défense, Mélissa dansait comme une déesse. Un corps qui ondulait d'une façon... Quand elle dansait, on avait l'impression d'avoir déjà commencé les préliminaires. Quoi qu'il en soit, je la tenais par la main et l'entraînais dans tous les endroits que j'avais repérés. On a surpris cinq couples, en tout. Ce qui ne nous a pas vraiment aidés à rester patients. C'est donc elle-même qui m'a attiré depuis l'arrière-scène vers la pièce où étaient rangées les chaises et les tables.

Les préliminaires ayant déjà été bien entamés sur la piste de danse, elle m'a littéralement sauté dessus. Elle baisait comme elle dansait. Elle vous donnait l'impression de se laisser guider tout en guidant. Une vraie artiste. Le mec qui lui a fait les deux enfants qu'ils ont maintenant a dû adorer les faire! Ça aurait dû être une de mes meilleures parties de jambes en l'air. Mais c'était sans compter sur les idées pourries de Fabien, le meilleur ami d'Augustin et son témoin. Fabien s'était senti obligé d'organiser des jeux toute la soirée. Bon, il y a eu des moments où on a quand même bien rigolé. Mais mijoter une chasse au bouquet au lieu du traditionnel lancer, c'était peut-être trop.

Il y avait deux portes qui amenaient à cette salle. Celle par laquelle on était arrivé avec Mélissa qui donnait sur l'arrière-scène, puis une autre qui donnait directement sur la salle. J'étais allongé sur une pile de table, la belle black me chevauchait en me tournant le dos. Si je me souviens bien, je lui tirais les cheveux pour la cambrer, et j'étais à deux doigts de jouir. Les portes se sont ouvertes en grand. Je me souviens des visages, surtout. Il y avait les trois filles venues chercher le bouquet dans cette pièce qui ont éclaté de rire. En arrière-plan, un gamin ou deux qui ont ouvert de grands yeux tout ronds. Et encore plus loin, des visages bien plus vieux carrément outrés. Les portes se sont refermées très vite, mais Mélissa n'a pas osé revenir dans la salle pour les deux heures suivantes, le temps que la plupart des membres de famille soient partis et qu'il ne reste quasiment plus que les amis, beaucoup plus compréhensifs.

Stéphane a connu Annais un an après cette soirée. Mais je crois bien que le jour où il me l'a présentée, il n'a pas attendu cinq minutes pour lui raconter cette anecdote. J'aurais pu m'en offusquer, mais la voir en rire en rougissant ainsi m'avait fait craquer. Alors très vite, j'ai assumé devant elle le personnage de l'éternel célibataire qui enchaîne les conquêtes.

La suite, vous la connaissez. Alors je lui souris de toutes mes dents, prends mon air taquin et lui réponds du tac au tac:

-- Peut-être que Mélissa sera là, oui.

Je m'attends forcément à un petit retour de bâton, genre jalousie, chasse gardée, et tout le toutim. D'ailleurs, il faudra bien, si l'on continue à baiser ensemble, qu'on parle de ça à un moment. Ce n'est pas parce que je suis son amant que j'arrêterai de baiser ailleurs. Et vu qu'on passe pas mal de week-end ensemble, il serait bien possible qu'elle me voie partir avec une autre femme qu'elle. Et pourquoi pas me mettre en couple avec quelqu'un. Je vais bientôt avoir 40 ans et c'est vrai, des fois j'aimerais bien rentrer chez moi et ne pas être seul. Mais la réponse vient directement de Stéphane, qui ne laisse pas le temps à Annais de répliquer:

-- Elle est mariée et a deux gosses, maintenant, tu sais.

-- J'en ai connu que ça ne dérangeait pas, tu sais! lui dis-je sur le ton de l'humour, vu qu'il est au courant de quasiment toutes mes aventures.

Tout en disant ça, j'évite quand même de regarder Annais, histoire de ne froisser personne. Ce qui l'aide sûrement à revenir dans la conversation sans mal:

-- Et moi qui croyais que tu ne ferais jamais le premier pas pour qu'une femme trompe son mari. Ce n’est pas ça que tu disais?

Et bim! Prends ça dans ta gueule, Julien! J'imagine facilement qu'elle pense à un truc du genre: rentrer dans la chambre de son meilleur ami où sa femme dort alors qu'il vient de partir. Mais je ne suis pas du genre à me laisser abattre si facilement. Je reprends mon air de tête à claques et lui sors:

-- Je ne fais que répondre à des attentes... plus ou moins sous-jacentes. Tu remarqueras que je n'ai jamais brisé de couple. Quand ce n'est qu'une histoire de cul, c'est plus facilement pardonné... voire oublié.

Petit blanc de sa part, même si elle ne montre rien de ce que je crois se passer en elle. Oui, ces mots étaient clairement pour elle. Oui, je reste persuadé que si elle n'a pas fait le premier pas vers ma queue, elle m'a offert tous les signaux pour que je le fasse. Je ressens encore dans mon cœur l'assurance avec laquelle je suis entré dans cette chambre. Je n'aurais jamais osé le faire si elle n'avait pas tout fait pour que je le fasse.

Heureusement, je n'ai pas le sentiment que mes mots l'aient touchée dans le mauvais sens, et Stéphane sauve inconsciemment la situation en claquant sa bière vide sur la table basse.

-- Bon! C'est pas tout ça, mais va falloir y aller! Je pisse un coup et on file?

-- Ça marche! répond-on en chœur avec Annais.

Et dès que Stéphane n'est plus dans notre champ de vision, les hostilités démarrent. Annais me lance un sourire en coin et remonte sa robe jusqu'à ce que je puisse voir qu'elle ne porte pas de culotte. Elle tapote son clitoris du bout de l'index et me dit à voix basse:

-- Oui, Julien... Tu as répondu à mes attentes à ton encontre. Et j'espère que tu le referas très vite.

Autant dire qu'après l'après-midi que j'ai passé, c'est comme un coup de grâce qu'elle me porte, là. Elle vient d'activer le mode "queutard". Je pourrais me mettre à baiser et lécher tout ce qui passe et qui réclame un tant soit peu d'attention de la part d'un homme. Je termine ma bière d'un trait pendant qu'elle redescend sa robe et me lève pour passer dans son dos et me pencher dans son cou, juste pour la renifler.

-- Je suis sûr qu'ils auront préparé plein de sangria, lui dis-je en me relevant alors que la chasse d'eau s'actionne. Allez, termine ta bière, qu'on puisse y aller!

Stéphane adore la sangria. C'est son péché mignon. Il boit ça comme s'il n'y avait pas d'alcool, jusqu'à ce que les effets soient dévastateurs.

Quelques minutes plus tard, nous voilà dans la voiture, sous le soleil, les fenêtres ouvertes, la musique à fond en train de rire et de crier dans l'habitacle. Presque dix ans en arrière. Quand Annais n'était que la copine de Stéphane, qu'ils baisaient encore régulièrement, sûrement, et qu'ils n'avaient pas d'enfants. Nous retrouvons notre jeunesse le temps du voyage, à parler de tout et n'importe quoi, comme s'il n'y avait rien d'autre à penser que le moment présent.

Mais putain... Dix ans de mariage. La plupart des gens présents dans ce jardin d'un demi-hectare sont mariés et ont des enfants. D'ailleurs, la plupart des discussions tournent autour des mioches, qui n'ont pas été invités, pourtant. À part quelques uns qui n'ont pas pu les faire garder et qui disent déjà que, du coup, un des deux rentrera tôt pour que l'autre reste, tout le monde est venu sans ses enfants. Ça donne à ce début de soirée des airs de retrouvailles d'étudiants. On s'était dit rendez-vous dans dix ans. Sauf que je suis resté en contact avec quelques uns, quand même.

On commence par dire bonjour aux gens et je laisse Stéphane et Annais aller installer leur tente. Je prétexte une envie d'aller aux toilettes pour ne pas installer la mienne tout de suite. En fait, je n'ai surtout pas envie de l'installer trop près de la leur. Parce qu'il faut bien avouer une chose: c'est Stéphane lui-même qui nous a donné l'endroit où sa femme va se faire baiser ce soir. Je me rends donc aux toilettes -des cabines de toilettes sèches dans une caravane aménagée- et m'arrête plusieurs fois en chemin pour dire bonjour, prendre des nouvelles. Je dois bien avouer que si je n'ai pas osé le demander à quiconque, je garde un œil sur les arrivées, dans l'espoir de voir Mélissa débarquer.

Ce qui arrive en sortant de la caravane. Contrairement à beaucoup de gens, on n'a pas l'impression qu'elle a pris dix ans, si ce n'est ses hanches plus rondes que le soir du mariage. Mais je dirais que ça la rend encore plus belle. Si je m'attendais à la trouver un peu gênée, il n'en est finalement rien. Elle m'offre même un large sourire et me fait la bise comme si nous étions de vieux amis. Pourtant, je ne l'ai jamais revue depuis tout ce temps.

Toutefois, je trouve ça rafraichissant et me laisse même aller à poser une main sur son bras nu pour lui dire bonjour, enchainant directement:

-- Comment tu vas, Mélissa? T'as pas bougé d'un poil, dis donc!

-- Espèce de flatteur! me lance-t-elle en rigolant. J'ai pris dix ans comme tout le monde, mais je vais super bien. Et toi?

-- Moi, à part ma bedaine, rien n'a vraiment changé. Toujours célibataire, pas d'enfants. Enfin que je sache! Ahah!

Un peu gênée, cette fois, elle tortille ses doigts et me dit d'une voix douce, comme si elle était désolée pour moi:

-- Il faut parfois réussir à faire un choix, juste. Même si je suis sûr que parmi toutes les femmes qui te courent après, ça doit être difficile! Mais parfois, il vaut mieux être seul que mal accompagné, non?

Je ne peux pas vraiment dire qu'on me court après. Ce serait plutôt l'inverse. Sauf que je n'ai jamais su exactement après quoi je courais.

-- Je n’ai jamais aimé choisir. Et je commence à croire que c'est moi qui suis de mauvaise compagnie! lui dis-je sur le ton de l'humour.

-- C'est faux, lance-t-elle de but en blanc. Enfin... Il y a dix ans, c'était faux, en tout cas, rajoute-t-elle avec un regard qui se met sûrement à pétiller malgré elle.

-- Ah ben voilà les gagnants!

Voilà Fabien. Il pose ses mains sur nos épaules, nous fait la bise à chacun et s'exclame à nouveau:

-- Je vous promets, pas de chasse au bouquet, cette fois!

On éclate de rire et il me conduit jusqu'à la table d'apéritif en laissant Mélissa aller aux toilettes. Je rejoins un petit groupe dont font partie Annais et Stéphane. Aussitôt, l'anecdote du mariage il y a dix ans revient sur le tapis. Je sens que ça va me gonfler rapidement. En même temps, me rappeler continuellement le déhanché de Mélissa me met dans un état ouaté. Et être là, près d'Annais, à écouter les autres se remémorer leur folle jeunesse, tout en sachant que ma voisine ne porte pas de culotte et que c'est à mon attention... Cela me rend à la fois heureux et agressif. Comme si j'avais envie que cette soirée avance plus vite pour pouvoir la sentir jouir sur moi.

Malheureusement, il n'y a pas de sangria. Et Stéphane a laissé un peu retomber la pression de l'excitation. Fabien, cette fois, sauve le début de soirée, autant pour moi que pour Stéphane. Lui doit se relancer, et moi je dois penser à autre chose. Une partie de palets. Ça fait un sacré bail. Mais en souvenir du bon vieux temps, où on n'arrêtait pas de jouer à ça dès que l'occasion se présentait, on accepte avec plaisir, laissant Annais poursuivre sa soirée de son côté.

Le coéquipier de Fabien s'appelle Paul. Et c'est le mari de Mélissa. Il a placé la planche et distribue rapidement les palets. Apparemment, ce n'est pas une excuse pour boire des bières, pour lui. Il nous dicte les règles qu'il utilise, nous demande si on est d'accord et je me dis que j'aurais dû rester près du bar. Pourtant, les minutes passent et Paul s'avère un gars des plus plaisants. Il me dit avoir entendu parler -forcément- de ma mésaventure avec sa femme.

La plupart des maris ici présents n'auraient sûrement pas joué aux palets avec moi avec ce genre de passif. Encore moins m'en auraient parlé avec une telle aisance. Et ce n'est pas que j'étais gêné de jouer avec lui, mais ça me prouve que c'est un mec bien, ouvert. Et rapidement, on sympathise et il se met à enchaîner les verres au même rythme que nous. J'aime ça, quand le palet n'est qu'un prétexte pour passer du temps ensemble. Par réflexe, il suit quand même les points, mais il ne joue plus aussi bien qu'au début. On s'en fout, au fond.

Et lorsqu'on délaisse le jeu pour retourner parmi les invités, l'ambiance a monté d'un cran. Contrairement à ce que je pensais, il n'y a là que des amis, anciens et nouveaux réunis. Pas de grande tablée avec un nom à chaque place, pas de moment où il faut s'asseoir ou se lever. Juste des invités, juste celles et ceux qu'ils avaient envie de voir pour cet anniversaire. Chacun se sert une assiette, un verre, et va s'asseoir avec les gens qui sont en train de manger. Juste une soirée entre amis.

La journée est définitivement derrière nous et les verres s'enchainent, les inhibitions tombent, les rires gagnent en volume sonore, tout comme la musique qui se fait de plus en plus entrainante. Je retrouve encore d'autres personnes que je n'avais pas vues depuis plusieurs années. On prend des nouvelles, se remémore quelques anecdotes, évoque avec tristesse ceux et celles qui nous ont quitté trop tôt. Je passe une excellente soirée, me permets même une petite danse avec Mélissa, en souvenir du bon vieux temps, comme elle me dit. J'avoue facilement qu'il me faut pas mal de self-control pour ne pas laisser mes mains se balader sur son corps encore plus appétissant qu'il y a dix ans. Ce qu'elle a perdu en déhanché, elle l'a gagné en sensualité. Elle fait moins de rentre-dedans, mais je la trouve encore plus gracieuse. Et ce petit moment n'est pas passé inaperçu, forcément, pour tous ceux qui étaient présents au mariage. Ni même pour Annais, qui profite d'un instant où Stéphane fait le clown devant quelques spectateurs:

-- Ça doit rappeler quelques souvenirs, me fait-elle en posant sur moi un regard pétillant de malice.

-- Les souvenirs... C'est bien, les souvenirs. Mais le mieux, dans les souvenirs, c'est de les vivre, non?

-- Et tu n'as pas eu envie d'en avoir de nouveaux avec elle, pendant que vous dansiez, peut-être?

-- On ne peut rien te cacher, lui dis-je sur le même ton provocateur.

-- Mais pas le premier pas, hein? me demande-t-elle en se mordillant la lèvre inférieure.

-- Exactement, lui réponds-je en sentant une pression violente sur mon bas-ventre.

Et la voilà qui fait un pas vers moi. Elle soutient mon regard un instant avant de trinquer avec moi et boire une gorgée comme si de rien n'était. Je ne l'aurais jamais imaginée comme ça, aussi provocatrice, à prendre autant de risques. Je ne peux m'empêcher de jeter un coup d'œil autour de nous pour voir si quelqu'un a repéré son manège. Mais personne ne semble nous regarder, comme si nous étions invisibles.

-- Je devrais peut-être aller installer ma tente avant que je n'y vois plus rien, lui dis-je calmement malgré mon corps qui bout de désir.

Elle me lance son petit sourire en coin et sort le trousseau de clés de son sac à main pour l'agiter devant mes yeux.

-- Je t'accompagne.

Et nous voilà, après qu'elle ait prévenu Stéphane qu'elle allait me donner la tente, à nous écarter de la fête, le pas léger. Je me surprends moi-même. Nous discutons en nous dirigeant vers la voiture comme nous l'avons toujours fait, sans aucun sous-entendu, sans aucune arrière-pensée. Elle ouvre le coffre et me met la tente dans les bras.

-- On s'est gardé la deux secondes pour nous. Mais je veux bien t'aider.

Rapidement, la tente est montée et là, les choses se corsent, pour moi. J'ai envie d'elle. Je sens bien qu'elle a envie de moi. Mais se faire griller n'est pas dans l'ordre du possible. Alors faire quoi que ce soit pendant que Stéphane ne dort pas, c'est impensable.

On retourne en silence jusqu'à la voiture pour prendre le matelas qu'ils ont prévu aussi pour moi.

-- Une vraie mère pour moi! lui dis-je pour me détendre quand elle me met le tapis de sol enroulé dans mes bras.

Et je la vois venir sans avoir la moindre possibilité de l'arrêter. Elle jette un coup d'œil rapide vers la fête et s'approche d'un pas vif contre moi, plaquant sa main sur mon entre-jambe. Je reste coi, regardant à mon tour avec un brin de panique vers le lointain, où Stéphane est en train de rire.

-- Ta mère ferait ça? me demande-t-elle en ricanant, alors que ses doigts s'agitent déjà sur ma braguette pour l'ouvrir et en sortir ma queue.

-- Il y a fort à parier que non, lui dis-je avant de la voir s'agenouiller et avaler mon sexe encore tout mou d'un trait.

Le tapis m'en tombe des mains.

-- Oh bordel, Annais. T'es sûre que...

-- Je veux sucer ta queue, Julien.

Et le ton qu'elle prend ne laisse aucune place à la discussion. Il semblerait que je n'aie autre chose à faire que de subir son envie. Malgré l'excitation, je mets un certain temps à bander. Le regard rivé sur l'assemblée au loin, il m'est difficile de penser autant à Stéphane et de bander. Je décide donc de baisser la tête et la regarder, prenant ainsi le risque de ne pas voir quelqu'un débarquer. Mais ça fonctionne. Annais s'acharne littéralement sur ma queue. Elle malaxe mes couilles fermement et va et vient le long de ma queue avec la rage de la passion.

Je ne mets pas longtemps à glisser une main dans ses cheveux et à l'inciter à continuer. Mes hanches se mettent à balancer en rythme mais bientôt, elle ne peut plus me prendre avec autant de facilité en bouche. Elle choisit donc de me faire monter encore avec sa langue. Ses yeux se plantent dans les miens, un large sourire aux lèvres, alors qu'elle joue du bout de sa langue sur le dessous de mon gland gonflé à souhait, puis tout le long de ma verge tendue.

-- Tu as une belle queue, me dit-elle alors en la caressant du bout des doigts.

Mon cœur bat à cent à l'heure. Je sais que je devrais répondre un truc gentil du genre "Toi aussi tu es magnifique" mais un peu de mouvement dans le lointain me fait relever la tête. Juste deux personnes qui vont vers la caravane se soulager. Ce petit moment me fait prendre conscience que si quelqu'un venait par ici, nous n'aurions que peu de temps pour se remettre présentables. Alors je gagne du temps et ne tombe pas dans le sentimentalisme. Je pose ma deuxième main sur sa tête et la dirige vers mon membre tendu.

-- Alors fais-la gicler, Annais.

Il y a quelque chose de déstabilisant à la découvrir aussi gourmande alors que pendant tant d'années, je l'ai crue plutôt du genre prude. Loin d'être déçue de ma réponse, elle se met à me sucer comme une furie. Elle perd un peu de sa sensualité naturelle, sans que ça n'en soit déplaisant. Elle entre tout simplement dans un autre registre, celui de bouffeuse de queue. Elle reçoit mes petits coups de bassin au fond de sa gorge avec un délice qu'elle n'essaye même pas de dissimuler.

-- Humm... Oui, encore! Baise-moi comme ça, me souffle-t-elle après avoir repris son souffle, les larmes menaçant déjà de couler.

Je vois une main se glisser sous sa robe et la voilà qui se branle le clito en encaissant mes va-et-vient de plus en plus furieux. Dans cet état, je n'ai plus aucun souci à regarder régulièrement vers la fête pour m'assurer que personne ne vient. Je sens sa main libre venir titiller mon anus maladroitement, en profitant d'un massage le long de mon périnée, et de la mienne je viens appuyer sur son doigt, baissant les yeux vers elle avec un sourire en coin.

-- Vas-y, lui dis-je simplement.

Et alors que je ralentis le mouvement de mes reins, elle enfonce son doigt petit à petit dans mon cul. À peine l'a-t-elle inséré à moitié qu'elle se crispe de tout son corps, jouissant en me faisant sentir ses dents sur ma verge devenue hypersensible. Quelques secondes plus tard, elle reprend d'elle-même les va-et-vient sur ma queue tout en remuant son doigt comme elle peut.

Je sens bien à quel point c'est nouveau pour elle, ça. Doigter un mec. Et pourtant, ça me fait monter à une vitesse folle. Rares sont les femmes qui osent et qui aiment. Et à chaque fois, Annais fait preuve d'une ouverture d'esprit à toute épreuve. Ce n'est pas tant la femme gourmande qui m'impressionne, c'est la personne dans son ensemble. Et quelque part, je trouve ça triste qu'elle n'ait pas pu divulguer ce côté d'elle pendant tout ce temps.

J'aurais pu utiliser le mot "s'épanouir". Mais ça aurait été faux. Annais a toujours été quelqu'un d'épanouie. Je comprends aujourd'hui, en baissant les yeux vers elle qui me suce avec un plaisir intense, qu'elle n'a jamais été malheureuse avec Stéphane. Elle a juste mis sa curiosité de côté parce qu'elle aurait voulu partager ça avec lui. Elle s'est simplement rendu compte qu'elle ne le pourra jamais, que si Stéphane le faisait, ce ne serait pas par plaisir, et que si elle veut le faire un jour, ça devra être sans lui.

Je lâche un râle significatif et Annais relève les yeux vers moi, souriante, rayonnante. Gardant son doigt où il est, elle coulisse ses lèvres le long de mon pieu jusqu'à ne garder que mon gland entre elles. Quelle sensation enivrante que celle de la douceur de sa langue qui caresse le bout turgescent de mon sexe, mêlée à celle plus piquante de ses dents plantées à la base de mon gland. Contracté de tout mon être, je recule encore ma jouissance d'une petite seconde ou deux, avant de décharger dans sa bouche.

Aussitôt, elle se met à suçoter, et me doigter avec plus d'assurance, avec la sensualité qui la caractérise tant. Je me détends au fur et à mesure que mon sperme lui remplit la bouche. Ses petites déglutitions me prodiguent de nouvelles vagues de plaisir. Et tout ce temps, elle ne me quitte pas des yeux. Les larmes ont fini par couler et son maquillage un peu aussi, mais je crois que ça rajoute encore à sa beauté.

Dès que je me penche vers elle, elle retire son doigt et avale le reste de ma semence avant que nos bouches se trouvent. Elle prend mon visage dans ses mains et m'embrasse avec une douceur qui complète mon voyage dans le monde cotonneux du plaisir. Sa langue lèche la mienne avec lenteur avant de s'enrouler et recommencer.

-- Tu es le meilleur, me dit-elle alors avec un brin de honte dans la voix.

-- Tu te trompes, Annais. Mais je prends le compliment. Et te le retourne, lui dis-je en refermant ma braguette pendant qu'elle se relève.

D'un coup d'œil circulaire, elle s'assure que ce petit moment est resté inaperçu et me sourit, secouant les plis de sa robe.

-- Je serais étonnée de t'avoir offert la meilleure pipe de ta vie.

-- Je peux compter sur les doigts d'une main celles qui ont aimé me mettre un doigt. C'est en tout cas une des meilleures.

Annais rougit et je lui souris de toutes mes dents. Au bout d'une seconde où je ne le quitte pas des yeux, elle me repousse gentiment:

-- Arrête de me regarder comme ça. Tu ferais mieux d'aller mettre ton matelas pendant que je me remaquille vite fait.

Je m'exécute le cœur léger, entendant des rires et même une chanson reprise en chœur par plusieurs voix que je reconnais. Et lorsque je reviens, Annais m'attend près de la voiture, les larmes disparues, le maquillage retouché. On dirait qu'elle a fait ça toute sa vie.

Et je dois bien avouer que la question me traverse, alors qu'on se dirige à nouveau vers la fête: est-ce que c'est vraiment la première fois qu'elle trompe Stéphane?

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