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J'attends
J'absorbe les morts
Et ma vie est frêle
Une abeille ensevelie sous vos bénins péchés
Je déglutis
Les déclins, les fatigues, les bonheurs fauchés
Je digère
Mes rêves d'enfant
Vous ne vous frayerez pas de chemin à travers mes lacunes
Donc je fuis
Jusqu'à ce que s'épuise mon sang entravé
Parce qu'en dépit de ma douceur, vous le savez
Mon âme est fantaisiste, sauvage, fracassante
C'est un cheval en plein galop qui me
COGNE
Et sûrement, sans lui, aurais-je été
Ordinaire et aimée
Attendrissante
L'ombre d'une femme
Et non ce radeau fou
Affamé de solitudes, de paradis et de douleurs
Et sûrement mon amour n'aurait-il été
Sous un désert, une cathédrale
Où les vitraux entêtés imposent leurs doctrines aux dunes déserteuses
Et j'aurais partagé vos assourdissements
Vos mépris qui se baladent comme des poux des uns aux autres
J'attends
J'ensevelis
Mes souhaits, mes triomphes, mes ardeurs
L'entièreté de mon coeur insoluble
Dans la douleur qui est une maladie et un miracle
L'animal en moi s'élancera toujours
Je réduis l'homme au silence
à une poignée de main
au secret
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