Chapitre 2.2

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Axel et Maddy courent dans une petite ruelle peu éclairée. Le soleil s'est couché depuis un moment et la lune n'est qu'un faible croissant. De temps en temps, Axel regarde par-dessus son épaule pour vérifier qu'elles ne sont pas suivies. En tout cas, pas de trop près. Elle serre plus fort la main de Maddy. Le petit sac de la fillette saute sur son dos et elle tient fermement sa peluche dans son poing. Axel espère qu'elle ne la laissera pas tomber, la ramasser serait une grande perte de temps, mais elle ne pourrait pas non plus l'abandonner, l'ourson étant l'un des rares éléments stables dans la vie de Maddy.

Au détour d'un virage, elles percutent presque une personne plantée là. Une grande femme vêtue de noir. Ses cheveux bruns sont remontés dans un chignon serré et stricte et ses mains sont cachées par des gants. La seule touche de couleur est la bande blanche qui orne son bras.

Un sourire sarcastique s'étend sur son visage.

- Bonjour, Axeline. Tu t'es rouillée, depuis le temps, tu n’as même pas fait l’effort de changer le protocole de fuite de l’Organisation !

Son regard descend vers Maddy, cachée derrière les jambes d'Axel et son rictus s'agrandit.

- Tu ne dis pas bonjour à Maman, Maddison ?

- Tu n'es pas sa mère, Sarah, dit Axel en posant la main sur l'épaule de sa protégée.

- C'est Dame Sarah maintenant.

- Oulala, elles t'ont reprise ? Tu étais pourtant nulle, elles doivent vraiment manquer de personnel.

Le sourire de son interlocutrice se fige. Axel sait que le sujet est sensible mais qu'importe, il faut gagner du temps.

- Rends-moi ma fille, Axeline, reprend-elle, le ton dur, avant de tenter autre chose : Maddison, obéis-moi et tu auras des bonbons à la Maison. Les bonnes filles sont toujours récompensées. Tu viens avec moi ?

- Non, fait Maddy d'une petite voix.

- Maddison, obéis.

- Non ! Non non non !

Elle crie avec les mains sur les oreilles, les yeux fermés. La rumeur des poursuivants est plus élevée, signe certain qu’ils approchent.

- Tu as ta réponse. Laisse-moi, Maddy et je ne te ferai rien. Et décide-toi vite, je ne laisserai pas tes sbires nous attraper.

- Axeline, je ne veux pas me battre contre toi.

Mais au même instant, Sarah envoie son poing en avant. Il heurte avec force la joue d'Axel, faisant violemment reculer sa tête. Maddy lâche un cri, recule et s'enfuie en courant. Elle sait ce qu'elle doit faire, elle l'a répété avec Axel de nombreuses fois. Cette dernière se relève, la pommette ouverte. Ses yeux se sont durcis. Elle riposte. Elle n'a rien oublié de son entraînement. De plus, Sarah n'a jamais réussi à prendre le dessus quand elles s'entraînaient ensemble, à la Maison, même si Axel est de cinq ans sa cadette.

Un craquement retentit quand la jambe d'Axel heurte le genou de Sarah qui gémit. Elle se félicite d'avoir pensé à mettre les renforcements durs sur ses tibias, puis esquive le coup suivant. La jeune femme est de retour dans son élément. Axel manque un peu de pratique, certes, mais elle reste bien plus expérimentée que son opposante. Elle pare des coups prévisibles, s'étonnant du peu de progression que Sarah montre. Les Dames ne lui ont rien appris depuis son retour ?

Plus rapidement qu'elle ne s'y attendait, Axel la maîtrise. Elle ressent un peu de culpabilité en serrant le cou de son ancienne amie, mais Maddy a besoin d'elle et les renforts sont toujours plus proches. Elle compte les secondes, ne voulant pas tuer Sarah. Quand son corps se ramollit, elle attend encore un peu puis la lâche et pose doucement le corps à terre. Sarah a recommencé à respirer, elle reviendra à elle dans peu de temps. Axel part en courant, sans un dernier regard.

Elle espère que Maddy a bien réussi à atteindre sa cachette. Qu'ils ne l'ont pas trouvée. Axel emprunte le dédale de rues. Elle tourne dans une impasse. Troisième poubelle... Là. Elle la pousse. Derrière, il y a une petite faille dans le mur. Axel s'accroupit devant.

- C'est bon, Maddy, tu peux sortir.

- C'est quoi le mot de passe ? résonne une petite voix.

Un sourire parvient aux lèvres d'Axel.

- Quand les poules auront des dents et les singes des culs poilus.

Des bruits de pas retentissent et la tête de Maddy sort par l'ouverture. Elle se jette sur Axel qui tombe sur ses fesses. La jeune femme serre sa protégée avant de vérifier qu'elle n'a rien. Elle soupire.

- Ça va, Maddy ?

- Oui oui. Tu as été longue, Axel, je commençais à être inquiète, moi.

- Excuse-moi, canaille. (Axel l'embrasse sur le front, la pose sur ses pieds et se lève à son tour) On y va ?

Maddy hoche la tête, faisant sourire Axel. Cette dernière frotte légèrement le devant de sa veste, couverte de poussière, puis prend la main que lui tend la fillette.

Laurence me fit descendre au niveau moins cinq, un niveau que je n'avais jusqu'à ce jour jamais pu atteindre. Apparemment, j'avais de nouvelles habilitations. Les portes de l’ascenseur s'ouvrirent avec un petit "cling !" aigu, dévoilant un long couloir blanc, comme aseptisé. De nombreux panneaux ornaient les murs. Laurence le traversa sans un seul regard pour les photos et je dus accélérer pour rester à son niveau. Elle poussa le battant, tout au fond, et me laissa entrer. C'était encore plus blanc. Une sorte de grand laboratoire. J'en avais déjà vu dans la Maison mais celui-ci semblait plus encore à la pointe de la technologie. Futuriste. Une femme nous attendait. Je n'arrivai pas à lui donner un âge, comme c'était le cas pour la plupart des Dames. Disons entre trente et soixante ans peut-être. Large fourchette.

- Dame Danielle, s'inclina Laurence.

- Dame Laurence. Damoiselle Axeline.

Je saluai en retour, ne sachant toujours pas ce que je faisais là, bien que commençant à avoir une vague idée.

- Damoiselle Axeline est ici pour commencer à préparer sa mémoire.

- Je m'en suis doutée, sourit Dame Danielle. Damoiselle Axeline, approche. Assieds-toi sur le tabouret et tend le bras.

J'obtempérai. Elle s'installa en face de moi, désinfecta le creux de mon coude à la bétadine afin d'empêcher la contamination de mon sang, prit une longue aiguille qu’elle enfonça avec précision dans l'une de mes veines avant d’y accorder une grosse seringue Le liquide sombre coula dans le tube transparent. Dame Danielle en récolta une éprouvette avant de compresser la plaie. Elle banda mon bras et tapa sur mon épaule.

- C'est bon, tu peux disposer.

- C'est tout ? m'étonnai-j en ouvrant de grands yeux.

Elle agita le flacon.

- Ton ADN est tout ce dont nous avons besoin réaliser ton clone.

Je fus surprise que ce soit aussi simple.

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