Chapitre 11

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- Talia ? Tu es rentré ? s’écria la voix d’Alban en passant la porte de son domicile. La voix fluette de l’adolescente lui répondit depuis la cuisine avant qu’elle n’en sorte, un torchon dans les mains.

- Tu as été à l’hôpital ? Lui demanda la jeune femme, la voix chargée d’inquiétude.

- Non, je n’ai pas pu passer, la réunion vient seulement de se terminer, je vais les appeler, tu as vu ton oncle ?

- Oui, Mickaël m’y a déposer en revenant d’Annecy, tu as souvent des réunions le samedi… dit la jeune femme.

- Je sais, mais le directeur préfère pour ne pas manger sur les heures de cours des élèves. Je vais essayer d’appeler l’hôpital, je suppose qu’ils ne t’ont pas fait de compte rendu ?

- Non rien…

- Ca c’est bien passé à Annecy ? Tu t’es bien amusé ? demanda le quarantenaire en se déchaussant.

- Oui, c’était chouette…, répondit Talia avant de retourner dans la cuisine. Elle avait commencé à préparer le repas du soir et une bonne odeur se dégagea du four.

- Qu’est-ce que tu as préparé ? Demanda Alban en arrivant après avoir récupérer le téléphone fixe.

- Un gratin de crozet, répondit Talia.

- D’accord. Je vais passer le coup de fils, je reviens.

Talia hocha la tête, sans s’arrêter d’essuyer la casserole. Elle espérait sincèrement que l’hôpital aurait des informations à donner à Alban. Elle s’inquiétait pour son oncle, mais majoritairement, c’était un garçon aux cheveux ébène et aux yeux bleus qui occupait l’esprit de l’adolescente. Elle avait entendu ses pensées, avait même discuté avec lui par la pensée. Elle avait un peu peur, que lui arrivait-il ? Elle savait qu’elle avait toujours eu des dons particuliers, qu’elle avait des affinités avec certaines choses, elle voyait les morts, avait une compréhension assez facile de l’autre, mais de là à développer des dons ? Et puis ce livre, dont lui avait parlé son oncle, elle le gardait précieusement depuis qu’il le lui avait donné quelques mois plutôt, lors d’une des rares fois où il était sortit de sa chambre à la maison. A l’époque, il lui avait interdit de le lire, et maintenant il le lui demandait. Cela l’effrayait autant que cela l’excitait. Elle sentait qu’elle allait apprendre beaucoup de choses, des choses importantes sur sa famille, sur ses origines. Des centaines de pensées tourbillonnaient dans son esprit, elle ne savait pas ce qui l’attendait dans les jours à venir. Elle entendit Alban revenir et se retourna après avoir rangé ce qu’elle avait dans les mains.

- Alors ?

- Ils n’ont pas encore tous les résultats, mais dans l’ensemble ton oncle se porte bien, on ira le voir demain dans la journée, je pense qu’ils auront tout d’ici là. Talia hocha la tête, le soulagement traversant son corps et elle s’appuya sur le meuble derrière elle. S’il allait bien s’était le principal, elle espérait pouvoir le voir et lui poser des questions le lendemain. Elle voulait comprendre, savoir, elle avait tellement de questions à lui poser ! La soirée se déroula rapidement, et très vite Talia se retrouva dans sa chambre. Elle rangea ses affaires, avant d’ouvrir son armoire et d’en sortir un gros livre. La couverture de cuir, usée, tannée par le temps refermait toute l’histoire de sa famille depuis plusieurs générations. Elle l’effleura du doigt avant de se glisser sous ses draps et de se caller dans son lit, posant l’ouvrage sur ses genoux avant d’ouvrir la première page. Elle se mit alors à lire. Ses yeux bougeant rapidement sur les lignes d’écriture courbes. Le tracé était fin, doux, très lisible, peut-être une écriture de femme, elle n’en était pas sûre.

« A l’aube des temps, le monde n’était qu’un simple roc. La Magie parcourait notre monde, être intangible, puissante, donnant et prenant la vie sans se soucier d’une quelconque valeur morale, physique ou sentimentale. L’être avait un cycle et elle l’appliquait. Mais l’Homme naquit, et commença à vouloir contrôler la Magie, la soumettre à sa volonté. La Magie n’était pas être à se soumettre, mais elle acceptait d’aider certains, s’il l’amadouait correctement. Lors des premières guerres du Monde, la Magie donna naissance à deux enfants, deux êtres issues de la Magie. Merlin et Morgane. Deux êtres, foncièrement semblable et foncièrement différents, mais avec un même but, protéger l’équilibre, maintenir la balance du bien, ne pas la faire pencher du côté du mal. Pour ne pas faire sombrer le monde dans le chaos et que tous soit détruit. »

Talia s’arrêta de lire, pas bien sûre de comprendre la préface du livre. Pourquoi parlait-on de la Magie, de Morgane et Merlin. Elle fronça les sourcils. Elle avait toujours adoré les mythes celtes, arthurien. Petite, elle se souvenait d'avoir souvent demander des contes à ses parents. Mais, elle ne se souvenait pas de tous, pourtant, elle sentait qu’un souvenir essayait de remonter à la surface, mais son esprit ne semblait pas de cet avis et ne laissait pas ce souvenir revenir à sa mémoire immédiate. Peut-être une protection de celui-ci pour préserver la jeune femme. Elle retourna à sa lecture. La préface expliquait la naissance de Morgane et Merlin, leur but, mais surtout la façon dont ils se débrouillaient pour maintenir l’équilibre. Morgane passait par le Chaos, elle soignait le « mal » par le « mal », tout cela pour maintenir l’équilibre. Elle était décrite comme cruelle, froide, sans cœur avec ceux qui ne suivait pas ces ordres, ceux qui tentait de rompre l’équilibre. Elle aimait le Chaos, mais dans le chaos qu’elle créait, elle ne voulait que faire le bien, sans forcément y réussir à chaque fois. Merlin, à l’inverse… Respectait profondément la vie, respectait chaque être vivant, chaque chose que l’on pouvait trouver, fabriquer. Il pensait fondamentalement qu’en chaque être il y avait une part de bon, et qu’elle devait être encouragé, pour ne pas qu’il sombre dans la folie. Morgane et lui ne s’entendaient pas, ils ne se comprenaient pas, mais savaient qu’ils œuvraient pour la même chose, alors ils se supportaient, sachant que l’existence de l’un équilibrait celle de l’autre. Et puis vint la grande guerre, celle de leur disparition.

Morgane et Merlin s’étaient fondus dans la Magie, abandonnant leur enveloppe physique pour devenir intangible même si certains pensent qu’ils vivent toujours en Brocéliande. Merlin sous l’apparence d’un grand loup noir aux yeux vairons, et Morgane sous celle d’une énorme buse cendré. Cependant, avant de disparaître, chacun d’eux avait eu des enfants, avait formé des Hommes aux pratiques de la magie, à des humains qui avaient des sensibilités particulières aux phénomènes surnaturelles. Ils furent les druides, les fées, les elfes, les mages, les magiciens. Mais petits à petits, avec le temps, ces savoirs se perdirent presque tous. Presque. Presque car Merlin comme Morgane avait choisi leur enfant. Leur donnant leur nom elfique. Rhiannon pour les enfants de Morgane, Myrdyr pour ceux de Merlin.

Talia se figea. Un déclic se produisant en elle, ses yeux virant au blanc durant un cours instant. Son souffle s’accélérant dans sa poitrine. Le souvenir que son esprit tentait de retenir remontant à la surface comme une bulle d’air. Une comptine, plus exactement une berceuse que lui chantait sa mère lorsqu’elle était bébé. Elle n’avait aucune idée de comment elle pouvait se souvenir de ça, mais elle savait que la comptine racontait qu’ils étaient descendant de Merlin. Que la magie coulait dans leur veine et qu’il devait chérir la vie, maintenir l’équilibre. Talia ferma les yeux. Sa tête lui tournait, elle n’était pas sûre de pouvoir en lire plus cette nuit, pourtant elle le devait, elle voulait savoir, comprendre. Si elle était vraiment descendante de Merlin… Existaient-ils d’autres personnes comme elle ? Le fait que la Magie évolue dans leur monde, le parcourt, le régisse, lui paraissait de moins en moins incongrue au fur et à mesure qu’elle continuait à lire. Elle apprit beaucoup sur les origines de sa famille. Ils venaient de Brocéliande et avait bouger partout en France et autour du monde, pour maintenir un équilibre, leur clan, les « Merlinois », étaient composés de centaines, de milliers de personnes, elle sentit son cœur se gonfler, elle comprenait bien que ces gens n’étaient pas sa famille de sang, Merlin avait lancé ses pouvoirs partout, sa magie guidé par la Magie-mère, avait choisi des êtres pour l’accueillir, formant les Merlinois. Les pouvoirs se transmettant de générations en générations. Talia sentait ses yeux la piquer, elle fatiguait. Elle ne savait pas combien de temps elle avait lu mais elle était épuisée. Elle marqua sa page avant de refermée le livre et d’aller le ranger à nouveau dans son armoire. Elle avait le sentiment que personne ne devait tomber sur l’ouvrage. Elle le cacha bien avant de retourner sous la couette, éteignant la lumière, sombrant dans un sommeil agité.


Les jours s’écoulèrent, à la fois rapide et lent. L’oncle de Talia, semblait en bonne voie de guérison, même si les médecins restaient prudents. Ils pensaient que le cinquantenaire pouvait avoir des répercutions cardiaques suites à son coma et les différentes médicaments qu’ils avaient dû lui administrer pour le calmer. Cependant, Talia avait le sentiment que son oncle se portait mieux, qu’il arrivait sortir doucement de la torpeur qui l’engourdissait. Il ne voulait pas lui dire pourquoi il avait attenté à ses jours, par deux fois, niait même avoir tenté de le faire. Il ne semblait pas vraiment savoir pourquoi il était à l’hôpital et c’était l’une des seules choses qui inquiétait la jeune femme. Il suivait une thérapie, de groupe et une individuelle et même le psychologue qui le suivait ne comprenait pas comment il pouvait être dans un tel déni. Malgré tout, son oncle dès qu’il était certain qu’il soit totalement seul, lui parlait. De leur famille, de leur origine, et lorsqu’il se sentait trop fatigué pour parler… Il lui montrait, lui envoyait les connaissances qu’ils possédaient, répondait aux questions qu’il lisait dans son esprit du mieux qu’il pouvait.

- Talia, dit un jour le vieil homme, ton Mickaël…

- Ce n’est pas mon Mickaël tonton, le reprit encore une fois Talia.

- Peu importe, ne doute jamais de lui… Il te protégera toujours.

- Tonton ?

- Je suis fatigué ma chérie… J’ai besoin de dormir, dit Samwell en souriant doucement à sa nièce, ces nouveaux médicaments m’assomment…

- Je vois… je reviendrais demain tonton… Reposes-toi, dit la jeune fille en se levant et quittant la chambre de son oncle sans bruit. Elle était heureuse de retrouver son oncle. Il n’avait jamais été aussi bavard, mais il avait toujours été cette présence rassurante dans la vie de l’adolescente et savoir qu’il était toujours de ce monde, semblait se battre pour vivre, mais si ce n’était peut-être qu’une façade qu’il donnait à sa nièce… Lui mettait du baume au cœur. Talia savait qu’il ne s’était jamais totalement remis de la mort de son épouse et de sa sœur, la mère de Talia. Il les avait perdue toutes les deux, le même jour et à seulement quelques heures d’intervalles. La mère de la jeune femme étant décédé dans l’ambulance et sa tante sur le billard. Elle le trouvait par ailleurs étrangement calme, lui qui avait toujours détesté les hôpitaux, il avait eu de terrifiantes colères lorsqu’enfant, Talia avait été très malade et que leur médecin avait voulu la faire hospitalisé. Samwell s’y était formellement opposé, il avait préféré aménager la chambre d’ami pour Talia plutôt que de l’envoyé dans « cette boite à mort ». Elle tenta de se rassurer, se disant que s’il ne protestait pas autant s’était parce qu’il était sous sédatif quasiment constamment. Mais elle l’avait l’étrange pressentiment que son oncle ne rentrerait pas, ne sortirait pas vivant de l’hôpital. Elle sortit finalement du bâtiment et se figea.

- Mickaël ? dit-elle surprise.

- Yo, répondit le jeune homme rangea sa cigarette éteinte dans sa poche et se décollant du mur.

- Qu’est-ce que tu fais là ? demanda l’adolescente en sentant son cœur s’accélérer dans sa poitrine.

- Ch’ai pas, j’voulais t’voir, dit-il.

- Tout va bien ? demanda Talia, alarmé par le ton qu’il employait.

- Mhm… Tu viens ? dit-il en regardant Talia. Elle hocha la tête, prenant le chemin du retour. Elle voulait marcher et à la posture de Mickaël, elle devinait aisément que le jeune homme était venu à pied.

- Comment va ton oncle ? demanda-t-il d’une voix un peu amorphe.

- Aussi bien que possible au vue des circonstances… dit la jeune femme, elle regarda son ami, l’inquiétude voilant un instant son regard, Mika… je vois bien que quelque chose ne va pas, parle-moi… Je sais que c’est l’hôpital qui se fout de la charité, parce que je parle peu mais… C’est pas bon que tu gardes tout ça pour toi… Mickaël la regarda avant de se passer nerveusement la main dans les cheveux. Comment lui dire ? Il avait pensé à elle en premier, il voulait la voir, entendre sa voix alors qu’il ne s’était quitté que quelques heures plutôt en fin de matinée lorsqu’ils avaient fini leur cours.

- Tu me manquais… finit-il par dire, j’avais envie de te voir… Il ne disait pas toute la vérité, et comme t’as pas de portable j’ai demandé à Alban où je pouvais te trouver, il m’a dit que tu étais ici.

- Oh… Tu es sûr que c’est tout Mika ? dit-elle après avoir regardé plus attentivement son ami, elle voulait savoir ce qui le rongeait, même si elle était plus que touchée par ce qu’il venait de lui dire. Elle le vit inspiré,

- Mon père… Il a encore essayé de prendre Eléana à l’heure du repas.

-Sérieux ? Même avec l’accord du juge que vous n’y alliez plus ?

- Ouais… Ma mère a dû appeler les flics pour qu’il parte… J’avais tellement les nerfs… J’aurais voulu t’appeler… Talia posa une main apaisante sur le bras de Mickaël.

- Je comprends, je suis désolée…

- C’est pas grave. Mais j’avais tellement envie de le frapper… ! dit le jeune homme en serrant les poings.

- J’imagine, mais tu ne l’as pas fait et c’est tout à ton honneur. Il n’en vaut pas la peine. Tu as eu raison de pas le frapper. En plus ta petite sœur aurait eu surement peur.

- Oui… dit Mickaël, sachant pertinemment que la jeune fille avait raison, il soupira avant de se passer une main dans les cheveux, tu veux venir avec moi ?

- Où ça ? demanda Talia curieuse.

- A ma répèt, le groupe se retrouve en fin d’aprèm.

- Je… Pourquoi pas, dit Talia. Elle était curieuse de savoir ce qu’il jouait, mais surtout de voir Mickaël jouer. Elle sourit en voyant le visage de Mickaël s’illuminer, cela lui faisait tant plaisir qu’elle l’accompagne ?

- J’ai trop hâte de te montrer ! Tu nous donneras ton avis ?

- Oui, je ne sais pas si je vous serais d’une grande aide, mais je pourrais. Les deux jeunes rentrèrent, dans une ambiance un peu plus détendue, jusqu’au lotissement. La jeune femme avait l’impression d’avoir réussi à apaisé Mickaël sans vraiment savoir comment, mais elle était heureuse d’avoir contribué à le calmer. Elle avait laissé sa main sur son bras et le sentit lorsque Mickaël attrapa sa main, la serrant.

- Punaise ! Tu as encore les mains gelées ! S’exclama-t-il, comment tu fais ? Mets des gants !

- J’ai des gants Mika… J’ai toujours les mains froides… Depuis toute petite.

- Je vais t’offrir des chaufferettes, c’est pas possible d’être aussi froide. Talia éclata de rire,

- Tu sais que tu es le seul que cela dérange ? J’ai tellement l’habitude d’avoir froid ou le corps froid que je suis habituée…

- Mais… Il serra la main de Talia, tu veux venir boire un truc chaud chez moi avant d’aller à la répète ? Y’a personne.

- D’accord… dit Talia, se demandant ce qu’il voulait dire avant de se raviser. Elle le suivit, la fin du trajet ce faisant silencieusement jusque chez Mickaël. Une fois chez lui, il prépara des thés.

- Thé menthe ça te va ? Demanda-t-il en mettant l’eau à chauffer.

- C’est parfait… Je peux t’aider ?

- Nop, tu t’assoies et tu restes tranquille. Talia eut un rire nerveux. Elle, rester tranquille ? C’est comme demander à un fleuve d’être aussi calme qu’un lac. Elle tritura un fil de sa jupe, mal à l’aise. Elle ne se sentait pas très à l’aise à rester assise à ne rien faire. Finalement, Mickaël posa deux tasses fumantes devant eux.

- Bon. Et toi, tu vas me dire ce qui te tracasse ? dit Mickaël en croisant les bras sur la table une fois installé.

- Il n’y a ri…

- Stop les bobards Talia, je le vois qu’il y a quelque chose, dis-moi. Tu peux tout me dire, je te retourne ta phrase, c’est pas bon de tout garder pour toi. La jeune fille aux cheveux argents se mordilla la lèvre. Elle avait peur. Elle savait que Mickaël ne la jugerait pas, l’aiderait même, lui-même avait des dons mais… Savait-il d’où il les tenait ? Elle était curieuse.

- Et bien… Commença-t-elle, cherchant ses mots, tes… dons, tu sais d’où ils viennent ?

- Pas vraiment, j’ai toujours entendu les pensées des autres, d’autres se sont développé à l’adolescence mais je n’en n’ai jamais parler, j’ai pas l’impression que ma mère ou ma sœur en ait…

- Et… ton…

- Nan, il a rien non plus, juste la main lourde.

- Je vois, dit Talia. Elle le regarda, d’où venait ses pouvoirs ? Etait-il un des enfants que la Magie avait choisi ? Son oncle lui avait dit que lorsqu’un merlinois mourrait sans enfant, sa magie, allait à un nouveau-né, même si la famille n’avait à la base aucune affinité avec le surnaturel. Etait-il l’un deux ? Etait-il lui aussi un enfant de l’Ombre ? Elle n’osait pas poser cette question-là. Elle ne savait pas si elle en avait le droit d’une part et s’il lui répondrait d’autre part.

- Talia…, dit Mickaël d’une voix un peu pressante, parles.

- Je suis inquiète pour mon oncle, je suis inquiète parce que j’ai l’impression que je vais le perdre. J’ai peur parce que c’est la seule famille qu’il me reste. J’ai découvert des choses sur mes origines… Que je ne pensais pas possible, le monde dans lequel j’ai grandi… J’ai l’impression qu’on m’a toujours cachée qui j’étais.

- Comment ça ? demanda Mickaël regarda Talia, le plus sérieusement du monde. Elle hésita avant de finalement lui expliquer. Ses dons, ses origines, Mickaël l’écoutait et au fur et à mesure qu’elle parlait…. Tout s’éclairait pour lui, il comprenait un peu mieux pourquoi Samwell lui avait « envoyé », toutes ses connaissances pour aider Talia, pour que lui-même puisse se former.

- Je te crois. Je... Le savais… Ton oncle me l’a… Transmit ?

- Comment ?

- Le jour où il s’est réveillé, il m’a tout transmis, je n’avais pas compris sur le moment mais maintenant que tu me parles… Tout s’éclaire, en quelques sortes, répondit-il un peu pensif. Les deux jeunes amis discutèrent ainsi jusqu’à ce qu’il soit l’heure de se rendre à la répétition. Là, Talia écouta le groupe, les conseillant, les aidants du mieux qu’elle pouvait. Elle n’était pas certaine de leur être d’une grande aide. Et puis elle avait chantonné, à mi-voix sur certaine de leur chanson et elle s’en voulait parce qu’elle n’osait pas faire ça habituellement. Elle ne chantait, ni jouait en public.

- Attend je comprends pas, quel tempo tu veux que je fasse ? dit Samiael à la batterie.

- Celui de Goner, dit Mickaël.

- Tu pourrais te concentrer ! râla le bassiste du groupe, on peut pas démarrer si le tempo est mauvais ! Encore moins quand on aura trouvé un ou une chanteuse.

- Le chanteur est censé commencer avant, a capela, bougonna Samiael. Talia ! Tu veux pas chanter ? Comme ça je sais quand démarrer ! s’écria Samiael un sourire malicieux aux lèvres.

- Moi ? dit Talia en sentant le stress l’envahir.

- Ouais ! Tu chantes bien et tu la connais ! Viens !

- Je…

- Ca nous aiderait beaucoup, dit Mika, ça ne t’engage à rien, promis. Talia se mordit la lèvre. Oui elle en avait envie mais elle avait surtout une peur bleue. S’il te plait, lança la voix de Mickaël dans son esprit, j’aimerais beaucoup t’entendre chanter pleinement… Talia rougit avant de finalement hocher la tête.

- D’accord…

Elle chanta, et les autres oublièrent de commencer.

- Putain… jurèrent-ils en cœur et Talia s’arrêta.

- Pardon… Je chante faux ? demanda-t-elle d’une petite voix en rougissant.

- Non… c’est magnifique, recommence, on a juste été surpris, dit Mickaël. Talia s’exécuta après un petit instant et la répétition dura jusqu’au soir, bien après le coucher du soleil.

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