60. Massage pas sage

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Angel

Je suis content de voir que Rafie a accepté de se joindre à moi pour cette petite sortie plaisir que je nous ai organisée pendant cette journée de relâche sur le tournage. Il n’y en a pas beaucoup, je crois que Beckman ne les donne que quand il est légalement obligé de le faire, et c’est aussi notre dernière journée avant le retour de Ben, c’est pourquoi il nous faut en profiter. J’ai tout préparé dans mon coin sans lui donner aucun détail. La seule chose qu’elle sait, c’est qu’elle devait prendre un maillot de bain, tout le reste est une surprise. Cette ignorance sur notre destination la rend folle et je m’amuse de son impatience.

— Tu m’as l’air de trouver le temps long, m’amusé-je à lui dire en détournant un instant mon attention de la route. Ma compagnie ne te plaît plus ?

— Je me demande où tu m’emmènes et j’espère que tu as prévu un coin tranquille. Je déteste les surprises comme ça, tu sais ? J’aime tout contrôler, surtout quand il s’agit de protéger ma vie privée, alors tu as intérêt à avoir géré les choses comme il faut…

— Oh la la, revoilà la Diva, souris-je. Est-ce que ton assistant préféré a déjà manqué à ses obligations ?

— Après, si tu veux être affiché dans la presse en maillot de bain avec la gaule, libre à toi, hein ? Mais perso, ma vie privée est justement privée. Alors, oui, j’avoue que je joue la Diva, mais je préfère ça plutôt que de voir des photos de moi qui sors de l’eau, le maillot de bain mal ajusté, et plein de pervers qui vont se branler dessus, soupire-t-elle en posant sa main sur ma cuisse.

— Là où on va, on ne craint rien de tout ça. C’est un endroit que j’ai privatisé juste pour toi. Enfin, techniquement, ce sera pour nous deux, mais seulement si ma patronne veut bien me faire partager son expérience.

— Je vais y réfléchir, alors, rit-elle.

J’ai l’impression que mes remarques l’ont un peu détendue et elle profite du paysage de manière plus apaisée. Nous regardons la plage qui défile sur notre droite, et la vue sur la mer est magnifique. Enfin, moi, je m’arrête à son profil à elle, mais je suis sûr que derrière son si joli visage, le paysage est splendide. Quand nous arrivons au Spa Resort, je vois un sourire se dessiner sur son visage.

— Madame est-elle prête à ce qu’on s’occupe de son joli corps ? Une journée de détente, ça ne se refuse pas, n’est-ce pas ?.

— Oh, Madame va adorer ça, oui ! En voilà une bonne idée !

Je suis content de constater que j’ai bien choisi et j’adore la voir bondir ainsi hors de notre voiture et se diriger vers l’entrée. Elle ne s’arrête qu’une fois à la porte du bâtiment, réalisant que j’ai pris un peu de retard, et m’attend en souriant.

— J’ai privatisé tout l’espace et toute l’équipe va être à ton service. Tu as le choix de la Reine ! Spa en toute intimité, massage par un ou une professionnel, piscine chauffée, professeur de yoga, nue ou habillée, tout est possible.

— Tu veux tenter le yoga nu ? me demande-t-elle, amusée. J’avoue que je ne dirais pas non à tout ça, mais je ne sais pas par quoi commencer… De quoi est-ce que tu as envie, toi ?

— Ah, mais c’est ta journée, voyons. Moi, je suis prêt à tout essayer avec toi. Et rien ne nous empêche de tout faire, si on veut. On a tout le temps du monde. Les professionnels ont ordre de nous laisser tranquilles au moindre signe de ta part, en plus. Elle n’est pas belle, la vie ?

— OK, je dois bien admettre que tu me sembles être un excellent assistant, sourit Rafaela. J’ai bien envie d’un massage. Ça te tente ? C’est notre journée, tu es là aussi il me semble.

— Va pour un massage, ce sera une bonne entrée en matière.

Nous pénétrons dans l’établissement et une jeune femme habillée d’une blouse blanche nous accueille avec un sourire. Elle prend note de notre demande et je n’ai pas le temps de poser mon sac par terre qu’une autre jeune femme nous demande de la suivre, ce que nous faisons avec empressement.

— Déshabillez-vous, mettez-vous à l’aise, une de mes collègues arrive et nous allons vous faire oublier tout votre stress.

Sans hésiter, Rafaela se met à nu devant mon regard étonné alors que la masseuse se contente de sourire.

— Eh bien, je croyais que c’était le yoga qu’on allait faire nus ! ris-je en ôtant à mon tour mes vêtements.

— Tu veux te faire masser habillé ? Quoique… Vu qu’apparemment, c’est une femme pour toi aussi, tu peux garder tes fringues.

— Nous ne sommes que les assistantes, Madame, ici, c’est vous et votre compagnon qui pratiquez les gestes, indique la jeune femme en montrant les deux lits qui en effet se rapprochent et peuvent se coller l’un contre l’autre.

Je me débarrasse de mes habits avant de m’installer près d’elle sur le lit mitoyen du sien. La deuxième assistante arrive et nous écoutons leurs consignes dans un silence presque religieux.
— C’est une façon agréable de profiter d’un massage, tu ne trouves pas ?

La jeune femme s’empare de mon bras et me contraint à poser mes mains sur le dos de ma star et patronne tandis que sa collègue fait de même avec Rafaela. Nous nous retrouvons dans une étreinte un peu étrange mais très agréable où nos mains redécouvrent nos corps, où nos jambes s’entremêlent alors que des mains étrangères se joignent à nos caresses pour créer un massage à huit mains loin d’être déplaisant.

— Ce début te plait, j’espère ? demandé-je en empaumant ses seins recouverts d’huiles essentielles et qui réagissent à mon toucher de manière encore plus forte que lors de nos étreintes habituelles.

— C’est loin d’être désagréable, mais je ne suis pas sûre que cette partie de mon corps ait besoin d’être détendue, tu sais ?

Je ris, pris la main dans le sac, enfin la main sur le sein.

— Désolé, je vais me concentrer sur le reste alors, dis-je en faisant glisser mes mains dans son dos.

— Ça peut être une bonne idée, sourit-elle en nichant son nez dans mon cou tout en caressant mon dos plus qu’elle ne le masse.

Ce massage est vraiment exceptionnel, toutes ces mains qui caressent, mais seuls nos deux corps comptent, seules nos deux envies s’expriment réellement. Ce n’est pas sexuel, c’est juste sensuel. C’est fort et doux, puissant et tendre. Nous poussons tous les deux de petits gémissements de bien-être. Lorsque les deux assistantes cessent de nous toucher et que la lumière qu’ils avaient tamisée s’intensifie à nouveau, c’est comme si nous nous réveillions d’un joli rêve.

— Souhaitez-vous que nous vous laissions ou bien passons-nous à l’étape suivante, soit le spa ou la séance de yoga ?

— Un spa te tente, bel assistant ? Ou tu veux être bien frustré avec une séance de yoga nu, peut-être ? Personnellement, je ne dirais pas non à du yoga, mais tu as déjà pratiqué ?

— Je t’ai vue le faire, mais je n’ai jamais pratiqué. Ils ont aussi un sauna, si tu veux. En tout cas, où tu iras, j’irai.

— Tu peux aussi aller au sauna pendant que je fais du yoga, si c’est ce que tu as envie de faire. Je te promets de ne pas fuir. Je vais juste aller vérifier si c’est un prof ou une prof de yoga… Tu t’es fait tripoter par une autre, je peux bien avoir ma dose, moi aussi, non ? murmure-t-elle à mon oreille.

— Laissez-nous, dis-je d’une voix forte afin que les assistantes quittent la pièce avant de reprendre plus doucement. Et toi, si tu veux ta dose, il faut que ce soit moi qui te la donne. Le yoga attendra.

— Quel dragon ! s’esclaffe Rafaela. Et c’est moi, la Diva ? Fais attention, on dirait bien que je déteins sur toi.

Je la fais taire d’un baiser passionné en la plaquant sur le lit et nos corps excités ne tardent pas à s’imbriquer de nouveau l’un dans l’autre. Je prolonge le massage commencé en parcourant sa peau de mes mains tout en allant et venant dans son intimité.

— Le Dragon est en feu, tu vois, dis-je d’une voix un peu rauque. J’ai trop envie de toi.

— On a bien fait d’éviter le yoga alors, sourit-elle en faisant courir ses mains sur moi. Je ne veux surtout pas te frustrer.

Comment être frustré quand on fait l’amour à une femme comme elle ? Elle n’est que sensualité, désir et envie. Et nos corps semblent avoir déjà tout compris de l’autre car ils se répondent sans besoin de mots. Sur la banquette étroite, nous ne pouvons beaucoup manoeuvrer, mais cela ne nous empêche pas de varier les positions et j’ai l’impression que nous commençons la séance de yoga quand elle s’enroule, féline, autour de moi, ses mains sur mes fesses. Notre étreinte est longue et intense, le prolongement de la séance de massage. Rafaela s’offre à moi totalement, sans retenue, et j’en profite goulûment, sans limite. Lorsque je jouis en elle, elle doit sentir mon sexe se tendre et pulser car elle pousse à son tour un petit cri et s’arque contre moi. Son orgasme est profond et long, et je ne stoppe mes mouvements que lorsqu’elle rouvre enfin les yeux et qu’elle m’attire tout contre elle pour un divin câlin.

— Prête à m’initier au yoga nu ? Ou un petit spa pour nous remettre de nos émotions ? demandé-je en la couvrant de bisous.

— Un petit spa me tente bien. On testera le yoga en tête à tête à la maison.

— À tes ordres, jolie patronne.

Je me relève et ne lui laisse pas le temps d’en faire de même. Je l’attrape dans mes bras et elle noue les siens autour de mon cou alors que je la mène vers la petite pièce où se situe le jacuzzi, juste à côté du sauna. Une des assistantes vient régler la musique et la luminosité et, ensemble, nous pénétrons dans le petit bassin où les bulles commencent déjà à apparaître.

— Cela fait du bien d’avoir un assistant parfait, non ? demandé-je en l’embrassant à nouveau.

— C’est agréable de passer du temps avec toi, surtout. Range l’assistant au placard, Angel, c’est juste toi et moi, là, non ?

— Oui, c’est juste toi et moi. Un homme, une femme qui se désirent et veulent envisager un futur ensemble, quelles que soient les difficultés. Je ne sais pas si cela va te faire peur ou pas, mais je crois bien que je suis amoureux de toi, Rafaela. Follement amoureux, en plus.

— Amoureux ? Vraiment ? Mais… je suis une emmerdeuse, une diva, un dragon ! Une patronne chiante, non ? Qu’est-ce que… Tu es fou surtout, tu le sais, ça ?

— Il faut croire que je le suis réellement, rétorqué-je, sans préciser si c’est amoureux ou fou car je crois qu’il s’agit des deux.

C’est bien la première fois depuis que je la connais que je me dévoile ainsi, que j’exprime mes sentiments. Le moment passé à deux doit aider aux confidences. Elle ne m’a pas vraiment répondu, mais toute son attitude démontre qu’elle partage mes sentiments. Non ?

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