57. L'assistant range sa valise

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Rafaela

J’avais oublié l’intensité d’un baiser avec Angel. Comment mon cerveau a-t-il pu mettre cette information de côté ?

Je ne sais pas trop qui de nous deux a craqué en premier, toujours est-il qu’à cet instant, aucun de nous ne s’arrête. Et tout mon corps, enroulé autour du sien, s’en satisfait. Aucune idée de ce qu’il adviendra après ça, seul l’instant présent est important. La fatigue de la journée n’a plus aucun impact sur moi, j’ai la sensation que mes hormones font une salsa endiablée dans tout mon être et me maintiennent dans un état d’éveil et de vivacité parfait pour envisager de faire, une nouvelle fois, des bêtises avec mon assistant.

Comment cette dispute a-t-elle pu en arriver là ? Comment la panique et la colère qui se sont insinuées en moi à l’idée qu’il parte, ont-elles pu se transformer en une envie si intense de le déshabiller et de m’unir à lui ? Je déraille complètement, et le pire à cet instant, c’est que j’adore vriller.

Je resserre mes jambes autour de lui lorsque je sens qu’il relâche un peu la pression de ses bras autour de moi et souris contre sa bouche en sentant ses mains glisser sous mon tee-shirt. Un frisson me parcourt tout entière et ravive notre baiser devenu plus doux. J’ai envie de lui. Follement envie de retrouver cette intimité et ce plaisir que nous avons partagés à Paris. Patrick a beau être un fantasme d’adolescente, je n’ai pas ressenti avec lui un quart de ce que j’éprouve en embrassant Angel.

— Tu permets que je vire cette valise vu que tu n’as toujours pas le droit d’y toucher ? chuchoté-je à son oreille avant de l’embrasser dans le cou.

— T’en fais pas pour la valise, répond-il en donnant un coup de pied dans le bagage pour le faire tomber à terre. Voilà le lit est prêt, patronne.

— Techniquement, tu l’as touchée, pouffé-je en desserrant finalement mes jambes pour retrouver le sol. Tu triches, Angel.

Je n’ai pas vraiment l’occasion de me libérer de son étreinte, mais il se laisse faire alors que j’attrape le bas de son tee-shirt pour le lui enlever. Je vois l’impatience dans ses yeux autant que les interrogations, et j’espère que lui aussi a envie de débrancher son cerveau pour profiter, parce que ça m’ennuierait vraiment de ne pas aller au bout de cet effeuillage, surtout que je ne tarde pas à attaquer les boutons de son jean.

— Tu vas me punir pour ma bêtise ? demande-t-il en souriant alors qu’il m’aide à défaire son pantalon. Tu es une patronne compréhensive, non ?

— Moi, compréhensive ? Tu crois vraiment ? ris-je en crochetant son boxer pour le faire glisser le long de ses cuisses.

Je me colle contre lui et le pousse à reculer jusqu’à le faire tomber sur le lit. J’hésite à la jouer sensuelle, mais l’empressement me pousse à me déshabiller rapidement pour le rejoindre. J’ai l’impression d’être une ado gauche avec son premier petit copain quand je l’enjambe, mais le sourire qu’il m’offre en posant ses mains sur mes hanches pour me presser contre les siennes me rassure. C’est stupide, nous avons déjà passé la nuit ensemble, tout s’est mieux déroulé que je n’aurais pu le rêver, pourquoi me poser ce genre de questions inutiles ?

J’adore la sensation de sa peau contre la mienne et je ne me gêne pas pour quasiment m’allonger sur lui, créant tous les points de contact possibles entre nous tandis que nos lèvres se retrouvent. Je sens son sexe bandé niché contre mon intimité et j’ondule doucement tandis que nos langues dansent ensemble un doux ballet des plus excitants. Pourquoi est-ce qu’on a résisté si longtemps, déjà ? C’est trop agréable pour se priver de tout ce plaisir.

Les mains d’Angel se baladent sur mon corps et enflamment chaque parcelle de peau qu’elles effleurent. C’est un mélange de tendresse et d’empressement qui nous pousse à nous caresser, nous embrasser, nous enlacer comme si c’était un besoin vital. Si bien que nous ne tardons pas à passer à l’étape suivante. Je me soulève finalement et empaume sa hampe humide de mon plaisir pour la masturber, non pas qu’elle ait vraiment besoin de ça, vu sa vigueur, mais tout simplement parce que j’adore déjà le voir serrer les dents lorsque je joue à faire monter le plaisir. Pour autant, mon impatience m’empêche de vraiment chercher à m’amuser, et je ne me fais pas prier pour la glisser entre mes replis, retrouvant cette délicieuse sensation de le sentir me combler en s’enfonçant au creux de mon corps.

Les mains de mon assistant viennent immédiatement se poser sur ma poitrine et je le sens avec délice les empaumer alors que j’entame des va-et-vient sur lui dans une chevauchée qui commence à réveiller un désir profond que j’ai vainement essayé de réprimer depuis qu’il est entré dans ma vie.

Le plaisir enfle dans tout mon corps et je ne peux qu’apprécier ses caresses tandis que j’ondule sur lui à une cadence rapidement augmentée. C’est un peu comme si après cette diète que nous nous sommes imposée, lui et moi avions besoin de connaître l’extase pour relâcher la pression. Pourtant, une partie de moi voudrait que ce moment dure une éternité, simplement parce que les sensations sont intenses et décuplées par ce besoin presque viscéral de le sentir contre moi, d’avoir un point de contact, de plonger mes yeux dans les siens, enfiévrés et plein de désir.

Ne parvenant pas à maintenir le rythme en étant redressée au-dessus de lui, je me penche et m’appuie de mes mains de chaque côté de sa tête, lui offrant par la même occasion la possibilité de s’occuper de mes seins avec cette bouche gourmande. J’ai bien vu lors de notre première nuit qu’il portait une attention particulière à ma poitrine, et il ne doit pas lui falloir trois secondes pour que, malgré les brumes du plaisir, il s’y attaque. Je sens ses lèvres gober l’un de mes tétons et sa langue tourner autour, tandis que ses mains s’arriment sur mes hanches alors qu’il accompagne mes mouvements des siens. Ses coups de reins francs et amples me tirent des gémissements que je ne tente même pas de retenir, trop préoccupée par la boule de plaisir qui enfle au creux de mon ventre. C’est presque trop, trop vite, trop fort que l’orgasme me fauche tandis qu’il poursuit des mouvements en moi, faisant encore durer cette explosion de plaisir qui fait vibrer tout mon être. Et c’est sans doute aussi brutal pour lui lorsqu’il me plaque contre son corps et m’enserre dans ses bras en se déversant en moi. J’aimerais pouvoir dire que je suis rassasiée, et d’une certaine manière, la jouissance a été si intense que je le suis, mais j’ai aussi le sentiment qu’on pourrait encore faire ça toute la nuit sans que cela ne parvienne à réellement éteindre le feu.

Nous restons un moment lovés l’un contre l’autre à nous caresser et nous embrasser. C’est doux et tendre, presque trop réconfortant d’ailleurs, mais j’essaie de ne pas penser à tout ce qui n’implique pas mes mains sur son corps ou les siennes sur le mien. C’est presque magique de se sentir aussi bien dans les bras d’un homme, quelque chose dont je n’ai pas vraiment l’habitude, que je ne m’autorise pas réellement. Et c’est mon ventre qui gargouille qui me sauve d’un début d’interrogatoire avec moi-même, faisant rire mon amant.

— Je vais aller faire à manger, parce qu’un estomac qui crie famine doit être satisfait, souris-je en me levant. Tu veux quoi ?

— Recommencer ? dit-il en souriant. Ce que tu veux, si c’est toi qui cuisines, je ne vais pas faire le difficile.

— Tu ne m’es pas d’une grande aide, là. Je te laisse te reposer alors, tu me rejoins en bas ? lui demandé-je en ramassant mes affaires au sol.

— Non, je viens avec toi. Enfin, je range ma valise et j’arrive.

— Ah bon ? Tu restes, finalement ? souris-je en le regardant se lever.

— Sauf si la condition pour reprendre nos ébats est de dire que je pars, répond-il en souriant et en se levant à son tour, nu et beau comme un Dieu.

— Je n’ai pas posé de telles conditions.

Je m’échappe de la chambre et passe par la mienne pour balancer mes fringues sur mon lit. Je récupère mon peignoir et hésite à l’enfiler, mais le repose finalement avant de descendre à la cuisine. Il est déjà quasiment vingt-et-une heures et je devrais avoir soupé, être en train de réviser mon texte et ne pas tarder à me coucher, au lieu de quoi je me retrouve à préparer une omelette avec tout ce que je trouve et à laver une salade pour l’accompagner. Angel débarque rapidement dans la cuisine et s’installe sur le bar en me détaillant du regard alors qu’il a, lui, enfilé son caleçon et un tee-shirt. Cela ne change rien à la beauté du gars, même si j’avoue que la tenue d’Adam est encore plus excitante.

— Un problème ? lui demandé-je en m’installant face à lui pour découper les champignons.

— Tu as décidé de passer ton temps à me tenter désormais ? Les vêtements sont optionnels maintenant ?

— J’aime vivre nue, dans l’intimité. Ça te pose un problème ? souris-je. Et puis, ce n’est pas comme si tu ne savais pas ce qu’il y a sous les vêtements…

— Cela ne me pose aucun problème, répond-il en se débarrassant de ses habits à lui, tant que je peux faire de même.

— Ben voyons, pouffé-je en faisant rouler une tomate devant lui. Tu te joins à moi ? Je t’aurais bien dit d’envoyer une photo de moi en train de cuisiner à Ellen, mais je doute qu’elle apprécie de me voir à poil.

— Tout dépend de l’angle de la photo, répond-il en venant se coller dans mon dos pour m’embrasser dans le cou. Je peux faire ça bien, tu sais ?

— Tu peux aussi ne pas bouger de là et ne pas t’occuper des tomates… Ne pas prendre de photo. Juste… continuer ce que tu fais là, c’est parfait.

— A tes ordres, patronne, murmure-t-il à mon oreille alors que je sens son sexe se redresser contre mes fesses.

J’essaie de me concentrer sur la découpe des tomates, mais c’est bien difficile quand il empaume mes seins et continue de picorer mon cou. Je devrais être sérieuse, mais honnêtement, je crois que je vais être encore plus fatiguée demain que je ne l’étais ce matin.

— Mollo, Angel, ris-je sans grande conviction alors qu’une de ses mains descend le long de mon ventre. Il faut dîner, j’ai super faim.

— Cela fait trop longtemps que j’attends ça pour me calmer, tu sais…

— Très bien, mais si on remet le couvert, tu te débrouilles pour préparer le repas. C’est bon pour toi ?

Il ne me répond pas mais attrape le couteau que j’ai dans la main pour le poser sur la planche à découper qu’il repousse avant de me retourner dans ses bras et de me soulever pour m’installer sur le plan de travail.

— C’est un oui ? lui demandé-je en enroulant mes jambes autour de ses hanches.

— Tout ce que tu veux, ma Belle. Tout, entièrement tout…

Je sens que cette fin de tournage va être épuisante, si on se met à se tripoter et se laisser aller au plaisir dès qu’on se voit. En attendant, rien de mieux que les parties de jambes en l’air et les orgasmes pour être de bonne humeur, ça, c’est clair.

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