51. Le voyeur est éconduit

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Angel

Lorsque je me lève ce lundi matin, je suis encore tout excité des rêves que j’ai faits cette nuit. Je n’ai pas arrêté de revivre des situations d’hier mais non réalisées, impliquant ma sensuelle patronne et moi, dans des actes que la raison ne pourrait que réprouver. Il faut dire que quand elle se détend, Rafaela, elle ne fait pas les choses à moitié. Elle a commencé par une de ses sessions de yoga nue, dans sa chambre. Et bien entendu, la porte était mal fermée, et moi, pervers que je suis, je n’ai pas résisté à la tentation de la mater par la petite ouverture. Sa grâce et sa souplesse, ses formes voluptueuses, son total abandon, je n’ai pas résisté et j’ai dû rapidement aller soulager mes envies pour ce qui s’est révélé n’être que la première séance de masturbation du jour.

Parce que oui, cela a continué quand je lui ai ramené son petit déjeuner dans sa chambre. Elle a tenu à ce que je le partage avec elle afin de discuter des améliorations à apporter sur le scénario. Je ne sais pas si j’ai été très utile vu comme j’étais occupé à admirer ses belles jambes nues et les aperçus rapides sur sa poitrine à chaque fois que son peignoir s’entrouvrait. J’ai dû prétexter un coup de téléphone pour m’échapper discrètement et éviter qu’elle ne capte mon érection si vite revenue.

Je crois qu’elle me cherche, en plus. Sinon, comment expliquer qu’elle a passé l’après-midi à alterner entre la piscine et son transat, vêtue d’un simple bas de bikini ? Elle n’est pas allée jusqu’à me demander de lui passer la crème solaire, mais je crois que c’était encore pire de la voir se masser le corps sans pouvoir la toucher. Et boum, troisième session d’onanisme du jour pour pouvoir affronter le reste de l’après-midi sans trop me faire pincer. J’espère vraiment que la masturbation ne rend pas sourd, parce que des journées comme ça, il y a vraiment de quoi finir doté d’un appareil auditif !

Ce matin, c’est la reprise du tournage après la pause du weekend. Je prépare un café et fais griller du pain tout en lisant sur mon téléphone le message de Morgan qui m’explique que le “beau gosse” s’est installé chez elle pour ses vacances et que sa fille l’adore. Elle s’excuse d’ailleurs dans son message de mettre un peu en pause notre enquête mais elle dit qu’elle est trop occupée à retrouver toute sa féminité dans les bras de son amant. Au moins, eux, ne se posent pas de question, et je suis content de voir qu’ils ont décidé de transformer leur attirance virtuelle en une relation réelle. Morgan le mérite et je lui réponds de prendre la semaine en congés, que l’enquête peut attendre et que ce n’est pas important.

Quand Rafaela arrive, elle a passé une simple robe toute fine, fleurie, et je la devine nue en dessous de ce court vêtement, ce qui a le mérite de réveiller à nouveau mes envies. Je crois que je vais finir par devenir fou si elle continue ainsi à m’exciter sans cesse.

— Bonjour patronne, bien dormi ? Tout est prêt, tu vois ?

— Je vois ça. L’assistant parfait ! Bien dormi, merci, et toi ?

— Ça va. On part dans trente minutes pour le studio, c’est bon pour toi ?

Je ne vais quand même pas lui avouer que j’ai passé la nuit à fantasmer sur elle, sinon c’est sûr, c’est moi qu’elle va prendre pour le fan pervers. Nous finissons rapidement notre petit déjeuner et Rafaela retourne dans sa chambre pour terminer de se préparer. Je suis content de voir qu’elle redescend dans une tenue beaucoup plus sage et me demande à quoi elle joue en m’offrant tous ces différents spectacles à chaque fois que nous ne sommes que deux.

Quand nous arrivons au studio de tournage, Rafaela salue amicalement tous les présents, du simple technicien aux acteurs, et me demande de la suivre dans sa loge. Je referme la porte derrière elle et suis surpris de la voir non seulement enlever sa robe mais se débarrasser aussi de sa culotte pour se retrouver nue.

— Tu fais quoi ? demandé-je, incertain sur ses intentions.

— Je me prépare pour la scène de ce matin, qu’est-ce que tu crois ? Et je te prépare aussi, parce qu’on devrait y passer la matinée. On n’est pas en vacances… Tu sais où est mon peignoir ?

— Oui, il est là, dis-je, heureux de pouvoir me retourner afin de ne pas me faire surprendre en train de la mater.

Je fais quelques pas vers le dressing, récupère le peignoir et me heurte à elle quand je me retourne pour lui donner, ma main venant heurter un de ses seins nus.

— Oh désolé. Tiens, le voilà. C’est vêtement optionnel, ce matin ?

— On tourne la première fois où les persos couchent ensemble, donc je dirais qu’il est interdit, même, me dit-elle en enfilant son vêtement.

Je ne réponds pas et essaie de me préparer mentalement à l’idée de la voir faire l’amour à un autre. Je sais qu’elle ne va faire que jouer, que c’est du cinéma, mais quand même. Tous les présents vont pouvoir la mater, tout le monde va la voir bécoter ce Patrick qui ne le mérite sûrement pas… Je sens que ça va être horrible.

Quand nous retrouvons les autres, le réalisateur a la bonne idée de faire sortir toutes les personnes dont la présence n’est pas indispensable. Alors que je me joins au mouvement général et me prépare à sortir, Rafaela m’interpelle.

— Non, non, toi tu restes, Angel, ne t’en va pas. Je risque d’avoir besoin de toi.

— D’accord, dis-je en me dirigeant alors vers l’endroit où se situe le réalisateur alors que Patrick arrive, nu comme un ver et visiblement déjà bien excité par la scène qui arrive.

Moi qui pensais qu’au cinéma, sur ce genre de scènes, les acteurs portaient des maillots de bain au moins, je suis surpris. Mais tous les autres ont l’air de trouver ça normal et, même s’il ne reste qu’une quinzaine de personnes dans la pièce, je trouve l’ambiance très étrange. Surtout que Patrick agit comme s’il était au milieu d’un dîner mondain. Il a juste fait une petite bise à Rafaela et je crois que je suis le seul à avoir surpris son regard appréciateur sur le corps de ma jolie patronne. Il discute pendant que la maquilleuse est en train de lui… poudrer les fesses ! Vraiment ? On maquille aussi ces parties-là ? Tu m’étonnes qu’il n’ait pas mis de sous-vêtements ! Ça doit être étrange, comme sensation.

— Allez, en place ! crie Beckman. On tente une première prise. Je sais que ces moments sont souvent inconfortables pour vous, alors essayez d’être bons dès la première fois et on passe à la suite ! Rafie, tu me la joues sensuelle et conquise. Patrick, tu n’oublies pas d’avoir l’air un peu hésitant, comme un mec qui est incrédule alors qu’il vient de remporter le gros lot. Je compte sur vous surtout pour que ça ait l’air le plus réel possible !

Le gros lot, c’est sûr qu’il vient de le remporter… Rafaela s’installe dans le lit et se met sous les draps qu’elle resserre autour d’elle pour souligner ses formes plantureuses. Un technicien s’approche et ajuste le drap pour laisser apparaître ses fesses et un bout de sa jambe alors que Patrick reste debout à ses côtés. Je pense qu’il apprécie ce qu’il voit car son sexe est désormais bien dressé. Je dois me faire violence pour ne pas intervenir et l’empêcher de toucher à Rafaela, et je réalise que c’est clairement de la jalousie que je ressens. Comme si je la considérais comme m’appartenant alors que je ne suis que son assistant et un coup d’un soir pour elle.

— Je sais que je n’ai pas toujours été à la hauteur, Emily, énonce Patrick, très convaincant dans son rôle. Mais j’ai changé. Toutes les épreuves que nous avons vécues ensemble m’ont fait comprendre que c’est toi que j’aime, toi que je veux dans ma vie. Est-ce que tu me pardonnes vraiment tout ce passé qu’il faut oublier ?

Tu parles qu’elle lui pardonne. La voilà qui, avec une sensualité affriolante, fait descendre lentement le drap qui la recouvre, dévoilant ainsi son corps non seulement à Patrick mais aussi à toutes les caméras et personnes présentes. Quand elle se mordille la lèvre inférieure et fait signe à Patrick de la rejoindre sur le lit, je crois que tout le monde a envie de prendre la place de l’acteur. Je regarde avec une curiosité malsaine, incapable de détourner les yeux du spectacle qu’ils offrent alors qu’ils font des mouvements laissant penser à une chaude étreinte, même s’il n’y a pas pénétration. Je suis sûr qu’ils sont tous les deux bien émoustillés car ils émettent en même temps un grognement de frustration quand Beckman crie : “Coupez !”

Il demande à un technicien d’aller modifier les lumières alors que Patrick se relève et reprend sa place près du lit. Il bande fièrement; comme tous les mecs de l’assistance je pense, et je suis énervé de voir le regard gourmand de Rafaela sur son attribut viril. Je m’approche d’elle alors que l'accessoiriste remet le lit en place et m’adresse à elle pour essayer de calmer un peu ses ardeurs.

— Tu veux un verre d’eau fraîche, Rafaela ?

— Non, ça va pour l’instant, merci. Comment c’était ? Tu penses que ça va, toi ?

— Oui, vous êtes magnifiques, tous les deux. Même si ton script est un peu léger, je trouve, dis-je en m’efforçant de sourire malgré la jalousie et l’envie qui me rongent.

— Eh bien… c’est d’autant plus cool de réussir à transmettre des émotions sans dire un mot. Enfin… cool, je ne sais pas, en fait, mais quand ce ne sont pas des scènes de sexe, c’est sympa de voir le résultat.

Je n’ai pas le temps de répondre car déjà l’action reprend et je suis obligé de me reculer pour observer une nouvelle fois Patrick s’excuser avant de lui sauter dessus. Cette fois, la scène va jusqu’au bout et les petits cris qu’elle pousse sont si réalistes que j’en viens à douter de ce qu’elle a pu ressentir quand nous avons passé la nuit ensemble. Comment savoir quand elle joue ou quand elle est sincère ? Franchement, c’est impossible, vu son talent.

Malheureusement pour moi, ils reprennent à nouveau la scène et sont obligés de l’interrompre quand Patrick finit par jouir en ayant juste eu le temps de s’écarter de Rafaela. Il se confond en excuses, mais les techniciens doivent être habitués car ils se contentent d’aller tout nettoyer avant que la scène ne reprenne. Rafaela ne proteste même pas et se contente de lui sourire avant de reprendre sa position initiale J’ai hâte que ce cauchemar se termine et je suis comme anesthésié devant ce que j’observe.

Quand enfin la torture se termine et que Beckman est satisfait de ses prises de vue, il libère tout le monde pour la journée, arguant qu’après tant d’émotions, personne ne sera en capacité de jouer normalement. Je récupère le peignoir de Rafaela et m’avance vers elle pour le lui remettre.

— Tiens, tu vas pouvoir te rhabiller. C’était particulier, quand même.

— Merci, sourit-elle en l’enfilant. Particulier, hein ? Disons que ça dépend avec qui tu tournes… Enfin, tourner ce genre de scènes, dans tous les cas, c’est particulier, mais… Patrick fait partie des acteurs que ça excite, quand d’autres n’apprécient pas plus que ça.

— Il ne peut pas cacher que ça lui a plu, ça, c’est sûr ! Et toi, tu vis ça comment ? demandé-je.

Elle n’a pas le temps de répondre à ma curiosité que Patrick, qui a enfilé un pantalon de jogging, vient s’incruster entre nous.

— Bravo Rafaela ! Quelle scène ! Tu as assuré. Je ne suis pas surpris, hein ? Mais quand même, je tenais à te féliciter ! Un bonheur de jouer avec toi.

— Merci, Patrick. Les années d’expérience, ça aide. On se voit demain matin, bonne fin de journée à toi.

— Oh, je me disais que comme on a quartier libre pour le reste de la journée, on pourrait en profiter pour aller manger un morceau, juste toi et moi. Et profiter de notre après-midi en fonction de nos envies. Tu es partante ?

J’espère qu’elle va refuser parce que j’imaginais déjà le reste de la journée en sa compagnie et attends qu’elle l’envoie bouler.

— Oh… Heu… Pourquoi pas, oui. Ça va être sympa, sourit-elle pendant que j’essaie de cacher mon air dépité.

— Super ! Je m’habille un peu et j’arrive. A tout de suite, Partner !

— Oui, à tout de suite, lui répond-elle en le regardant s’éloigner avant de rentrer dans sa loge à son tour.

— Tu as besoin que je vienne t’aider ? demandé-je avant qu’elle ne me referme presque la porte au nez.

— Non, ça va. Je prends une douche vite fait et je me prépare. Tu peux… Eh bien, il semblerait que tu aies un après-midi de libre, Angel ! me dit-elle à travers la porte. On se voit plus tard à la maison !

Eh bien, les choses sont claires. Madame a envie de passer du temps avec Patrick et moi, je n’ai clairement qu’à fermer ma gueule et à m’éclipser. J’ai l’impression que les scènes de ce matin l’ont un peu chamboulée et qu’elle est tentée par les propositions de son partenaire de scène. Je ne sais pas pourquoi je suis jaloux comme ça et surtout pourquoi j’ai l’impression que mon cœur est lacéré par son éviction. On ne s’est rien promis, on n’est rien l’un pour l’autre. Et vu le temps depuis sa dernière partie de jambes en l’air avec moi, elle doit être en manque. Qui suis-je pour m’opposer si elle veut aller s’amuser ?

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