37. A Paris, tout est permis

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Angel

Paris est la ville la plus romantique du monde, il paraît. Certains pensent même qu’elle est magique, que tout y est possible et que rien ne peut empêcher l’amour et la passion de s’y exprimer. Je prenais tout ça pour des fadaises, des balivernes. Oui, mais ça, c’était avant. Avant de retrouver cette femme merveilleuse dans mes bras. Avant de sentir les lèvres de ma splendide patronne contre les miennes. Avant que nos langues ne se rencontrent et ne s’apprivoisent. Avant que le petit détective de deuxième classe que je suis ait la chance d’embrasser la star internationale qu’est Rafaela Lovehart. Mais là, star ou pas star, diva ou pas diva, ce sont juste un homme et une femme qui s’étreignent, qui laissent leur envie et leur désir s’exprimer. Et c’est fort, intense, volcanique même.

Quand nos lèvres se séparent, cela fait un moment que la Tour Eiffel a cessé de scintiller et pourtant, j’ai l’impression que c’est le monde entier autour de nous qui scintille. Je m’apprête à reprendre le baiser quand je constate que Rafaela s’éloigne et semble confuse, perturbée par ce qu’il vient de se passer entre nous. Je ne sais pas ce que je dois faire et je reste à ma place, une main encore posée sur son genou. J’ignore comment elle est arrivée là dans le feu de l’action, mais même la bouger et rompre le contact entre nous, j’en suis incapable. J’essaie de comprendre la réaction de la jolie brune à mes côtés mais n’y parviens pas du tout. Si elle remet des barrières, c’est que ce moment n’a pas été à la hauteur, qu’elle n’a pas dû ressentir tout ce que moi j’ai ressenti. Et comme elle m’aime bien, elle ne sait pas comment me le dire sans heurter mes sentiments. Cette pensée agit comme un électrochoc pour moi et, immédiatement, je me recule et enlève enfin ma main de son genou.

— Désolé, Rafaela, je ne sais pas ce qui m’a pris. C’est… C’était vraiment déplacé de ma part. Je te fais ça alors que tu te plains en plus que tes fans ne savent pas garder leurs distances. N’importe quoi. Écoute, on rentre et demain, tu n’entendras plus parler de moi. Promis.

Je m’affole un peu, je me demande si elle va aller jusqu’à porter plainte contre moi, si elle va m’accuser d’avoir abusé d’elle. Je ne sais pas de quoi elle est capable quand elle est fâchée ou en colère et là, clairement, j’ai merdé.

— Quoi ? Non, je… Ça ne change rien, voyons ! Je veux dire… Tu restes mon assistant, j’ai besoin de toi, moi.

— Oh vraiment ? la coupé-je, étonné mais rassuré de sa réaction. Je… Non, rien. Il vaut mieux qu’on rentre, non ?

— Oui, je crois que ça vaut mieux, soupire-t-elle en se levant déjà tout en évitant clairement mon regard.

Dans le silence gêné qui s’installe alors, je m’active pour rassembler nos affaires et les remettre dans le sac que j’ai apporté avant de replier grossièrement les couvertures pendant qu’elle tapote nerveusement sur son téléphone. Je me demande ce qu’elle fait, si elle est en train de prévenir Ben de ce qu’il vient de se passer, si c’est la police qu’elle appelle ou bien si elle fait juste semblant de s’occuper pour ne pas avoir à croiser mes yeux. C’est fou comme cette absence de contact me fait flipper. Quand je suis prêt, elle n’attend pas et reprend le chemin vers l’hôtel, toujours sans avoir prononcé un mot.

Je la suis un instant en silence et essaie de mettre de l’ordre dans mes idées. J’essaie de comprendre son attitude, en complet contraste avec le fait qu’elle ait dit avoir besoin de moi. Et puis, quand je repense à ce baiser, je ne suis pas le seul à avoir participé. Se pourrait-il qu’elle soit aussi perturbée que moi par ce trop bref moment de félicité et de pur bonheur ? Je presse le pas pour revenir à sa hauteur et l’attrape par le bras pour la stopper dans sa marche.

— Rafaela, ne fuis pas comme ça, s’il te plaît. Tu me fais peur, là.

— Je ne fuis pas, je rentre à l’hôtel. Ce n’est pas ce qu’on a prévu de faire ?

— Si, mais je… j’ai besoin de parler de ce qu’il vient de se passer, me lancé-je. Je voulais juste te dire que…

Et merde, voilà que nos regards se croisent et que la tension entre nous revient immédiatement et ça me fait perdre tous mes moyens et toute mon assurance.

— Que ? C’était sympa mais qu’on ne peut pas dépasser les limites ? Tu as raison, oui, aussi agréable que ça ait pu être, il faut que chacun reste à sa place, sinon ça ne pourra pas fonctionner.

“Sympa”, c’est tout ce qu’elle peut en dire ? Et je sais bien qu’il ne faut pas dépasser les limites, mais c’était tellement plus que ça…

— Non, j’allais dire que j’ai adoré ce trop rapide échange, que c’était encore mieux que n’importe quel baiser que j’aie jamais pu recevoir, mais bon, si tu trouves que c’était juste sympa, je vais arrêter avant de passer encore plus pour un débile.

— Tu ne passes pas pour un débile, tu dis n’importe quoi, soupire-t-elle. Je… Peu importe comment c’était, ça ne change rien à la situation.

— C’est quoi la situation ? m’énervé-je, incapable de maîtriser mes émotions, avant de me reprendre. Au-delà de nos rôles particuliers, on est aussi un homme et une femme, non ? Enfin, non, excuse-moi. Je… je m’emballe toujours et c’est toi qui as raison. Sache juste que j’ai trop apprécié ce bref moment pour l’oublier aussi facilement que ça. Ne m’en veux pas s’il me faut un petit moment pour redevenir uniquement ton assistant et ne rester que sur le plan professionnel. T’inquiète pas, ça va passer, mais merci pour ce bref instant magique. Paris est vraiment une ville incroyable, je trouve quand de tels moments peuvent s’y produire…

— Je suis désolée, Angel, je ne voulais pas te blesser… C’était génial, vraiment. Mais… si tu penses que je suis juste une femme, là, tu te trompes. Enfin, non, je suis une femme, mais aussi une personnalité publique. Ça veut dire que demain, ce baiser peut être affiché sur Internet, tu vois ? Et, pire, tu es mon employé. Tu vois le bordel ?

— Oui, je vois. Désolé d’avoir mis en danger ton image, soupiré-je. Si ce que tu as dit tout à l’heure sur le fait que ça ne changeait rien entre nous est toujours valable, restons-en là et rentrons à l’hôtel. De toute façon, ce qui se passe à Paris reste à Paris, non ?

— C’est pas simplement mon image, je… Tu as recréé un équilibre dans ma vie de dingue et j’ai peur de tout perdre, là. Juste avant un tournage, ça me fait flipper.

— Oui, ça va, ne t’inquiète pas, j’ai compris. Restons collègues, amis peut-être, et oublions le reste. Rentrons et demain, on aura tout oublié.

— Ça vaut mieux…pour toi comme pour moi, grimace-t-elle en reprenant sa marche. Tu n’es pas prêt pour l’avalanche de problèmes en devenant le boyfriend de Rafaela Lovehart.

Je préfère ne pas relever ce qu’elle vient de dire parce que moi, je n’avais en tête que ce baiser et la voilà qui parle de devenir son petit ami. Je sais bien qu’elle ne m’est pas accessible de toute façon. Mais maintenant qu’elle a dit le mot, mon esprit recommence à chauffer et à se lancer dans plein de scénarios tous plus fous les uns que les autres.

Lorsque nous arrivons à la réception, je refile tout ce qui m’avait été remis pour le pique-nique à la jeune Lucie en la remerciant pour leur service irréprochable, quoi que l’on demande. Je me tourne vers Rafaela qui s’est dirigée vers l’ascenseur.

— Tu veux à nouveau privatiser la piscine pour ce soir ou ce n’est pas la peine ?

— En voilà une bonne idée. Je ne dis pas non à une baignade avant d’aller au lit.

— Je m’en occupe alors. Va chercher ton maillot, c’est comme si c’était fait.

— Parfait. Commande-moi du champagne aussi, s’il te plaît, me demande-t-elle en appuyant sur le bouton de l’ascenseur.

— Vous avez entendu, charmante Lucie, indiqué-je à la réceptionniste qui me sourit. C’est bon pour vous, j’espère ?

— Ai-je le choix ? Mon patron m’a dit “on ne dit pas non à Rafaela Lovehart”, alors j’exécute. Comme vous, j’imagine, sourit-elle en me tendant une clé. La clé de la piscine, et je vais chercher le champagne.

— Merci, vous êtes un ange.

Dès que je récupère la bouteille et les deux coupes qu’elle me tend avec un sourire, je vais à la piscine où je suis rapidement rejoint par Rafaela qui me sourit quand je lui tends les coupes.

— Tu veux que je te laisse tranquille ou je peux admirer le spectacle ?

— Tu fais comme tu le sens, mais il y a deux coupes… A toi de voir, murmure-t-elle avant de siffler son verre d’une traite et de le déposer au bord de la piscine. Et il est délicieux, ce champagne.

— C’est vrai qu’il est bon, la France est vraiment un pays merveilleux et Paris semble être le lieu de tous les possibles, dis-je en buvant à mon tour, mais plus lentement.

— Sans doute, oui, si on y passe plus de deux jours, j’imagine, sourit-elle en laissant tomber son peignoir à ses pieds.

— Tu n’as pas mis de maillot ? m’étranglé-je presque en la voyant apparaître nue devant moi.

— J’ai passé mon après-midi nue, il n’y a pas mieux comme tenue. Et puis, l’eau t’empêchera de passer ton temps à me mater, j’imagine.

Sans un autre mot, elle se retourne, me permettant d’apprécier l’envers qui est aussi attirant que le devant, avant de plonger dans la piscine. J’ai envie de la rejoindre, mais j’hésite à faire comme elle. Je n’ai pas de maillot et si je me dénude, mon état d’excitation sera visible. Il va me falloir être stratégique et j’attends qu’elle fasse une longueur en s’éloignant de moi pour me dévêtir à mon tour et me dépêcher de plonger. J’apprécie immédiatement la sensation de l’eau tiède sur mes muscles et ma peau nue. Je ferme un instant les yeux et suis surpris quand je les rouvre de me retrouver devant Rafaela qui m’observe intensément.

— Je suis désolé, bafouillé-je… Je n’ai pas de maillot et…

— Et ? Et donc, tu viens squatter la piscine ? Tu penses que je vais t’engueuler, peut-être ?

— Franchement, je n’arrive pas vraiment à penser là. Je… j’ai juste envie d’oublier que tu es ma patronne et de profiter sans penser au lendemain. Sans penser à rien… Et comme je n’ai pas bu assez de champagne pour être ivre, je crois que c’est toi la cause de mon émoi.

Je n’attends pas sa réponse de peur de la voir me rejeter et, hypocritement, je préfère l’ignorance sur ce qu’elle en pense à l’assurance de la voir se mettre en colère contre moi. Je plonge et passe sous l’eau à côté de ses jolies jambes que je frôle avant de ressortir derrière elle. Je me mets à nager pour m’éloigner d’elle mais suis surpris quand elle se lance à ma poursuite. Rapidement, j’arrive contre le bord de la piscine où je me retrouve piégé. Elle se relève en approchant et la vision qu’elle m’offre n’aide pas à calmer mes ardeurs. On dirait une naïade tout droit sortie d’un conte des mille et une nuits. L’eau s’écoule le long de son corps, sur ses seins dont les tétons se dressent fièrement.

Nous restons ainsi à nous observer sans oser bouger, sans vouloir rompre la magie de cet instant qui me semble hors du temps. Mon regard se porte sur le haut de ses cuisses que j’ai envie de caresser, sur son entrejambe qui laisse apparaître une douce toison à peine visible. Mais ce qui retient le plus mon attention, ce n’est pas ça, ce n’est pas non plus cette lèvre qu’elle est en train de mordiller, non, ce sont ses yeux magnifiques qui parcourent tout mon corps nu. J’ai l’impression qu’elle apprécie autant que moi ce qu’elle voit et je ne sais pas lequel des deux fait le premier pas, mais nous nous retrouvons à nouveau enlacés, comme nous l’étions aux pieds la Tour Eiffel.

Sans vêtements, nous nous montrons beaucoup moins raisonnables. Impatiente, elle s’est saisie de mon sexe bandé et je sens ses doigts en apprécier la longueur et la fermeté. Aucun moyen de lui cacher le désir qu’elle m’inspire et d’ailleurs, à cet instant précis, je n’en ai pas du tout envie. Je retrouve avec délice ses lèvres et sa langue joueuse tout en laissant mes mains vagabonder sur son corps qui est l’expression même de la perfection. Ses fesses rebondies que certains trouveraient peut-être trop larges sont juste faites pour mes grandes mains, sa poitrine qui se presse contre mon torse est idéale pour les caresses et les baisers que je veux lui prodiguer.

Nous oublions toute raison dans cet endroit dont je suis le seul à posséder la clé, ce soir. Nous laissons chacun place à notre désir de l’autre sans modération, sans arrière-pensée. Et quand je la soulève pour l’installer sur le rebord de la piscine, elle n’oppose aucune résistance et écarte de manière impudique les jambes, n’attendant que ma bouche pour la faire décoller. Je m’y emploie en glissant ma langue dans son intimité et goûtant ainsi à son délicieux goût malheureusement mêlé au chlore de la piscine. Je décide donc de me concentrer sur son petit bouton déjà bien gonflé et utilise mes doigts pour lui donner ce plaisir qu’elle me réclame par ses gémissements qu’elle ne retient pas. Lorsque ses jambes se referment sur mon dos et que ses mains s’enfoncent dans mes cheveux, j’aspire son clitoris entre mes lèvres et le tète jusqu’à ce qu’elle jouisse dans un cri qui résonne dans ce lieu où je suis ravi de me retrouver en sa compagnie.

Alors que sa jouissance se calme un peu, elle se recule sur le bord de la piscine et me fait signe de la rejoindre. Je m’exécute en prenant appui sur le rebord avant de m’avancer et de la surplomber, debout à ses côtés, le sexe fièrement dressé devant la beauté qui se trouve à mes pieds. Provocante, elle s’appuie sur ses coudes et écarte à nouveau les jambes avant de me tirer par la main pour me faire allonger contre elle. Elle referme immédiatement ses jambes sur mes fesses et je sens mon sexe inexorablement attiré par son antre que je commence à pénétrer légèrement, écartant ses lèvres intimes sans rencontrer aucune résistance.

Alors que je vais protester en invoquant le fait que je n’ai pas de préservatif, elle m’agrippe par le cou et se remet à m’embrasser avec une passion et un désir qui me font tout oublier. Je m’enfonce jusqu’à ne plus faire qu’un avec elle et je la sens m’intimer l’ordre de ne pas bouger tout de suite, le temps qu’elle s’habitue à me sentir tout en elle. J’en profite pour l’embrasser, pour déposer mes lèvres dans son cou et sur ses seins que je caresse et empaume avec envie. Lorsqu’elle relâche un peu la pression sur mon postérieur, je commence à lentement me mouvoir en elle, découvrant le bonheur de la sentir épouser chacun de mes mouvements, de répondre à chacune de mes avancées par un gémissement, de souffler de frustration quand je ressors totalement et tarde à revenir là où elle le désire. Elle s’abandonne totalement à moi et je la sens lutter contre la montée du plaisir, ce qui ne fait qu’intensifier mon désir de la faire jouir et l’intensité de mes coups de reins. Quand enfin elle craque et pousse un cri de délivrance alors que son vagin se contracte frénétiquement sur mon membre, je me laisse à mon tour aller au plaisir qu’elle provoque chez moi. Jamais je n’ai connu un orgasme aussi puissant et je me déverse en elle dans un sentiment de plénitude encore jamais atteint.

J’essaie de me retirer pour la libérer de mon emprise, mais Rafaela maintient sa pression sur mes fesses. Elle vient se lover contre moi lorsque je l’attire sur mon corps et pose sa tête sur mon torse en laissant ses doigts parcourir mes abdominaux. J’ai la nette impression qu’elle n’est pas entièrement satisfaite et effectivement, le sourire suffisant qui se dessine sur son visage quand mon sexe reprend vigueur en elle prouve qu’elle ne souhaite pas en rester là.

— Je vais rendre la clé à la réception et je te retrouve dans ta chambre ? demandé-je en continuant à la couvrir de petits baisers.

— Oui… Fais vite, même si la petite réceptionniste te plaît bien.

— Ne t’inquiète pas, je ne vais pas faire attendre la femme que je désire et qui me rend fou.

Lorsqu’elle se désengage de mon étreinte et enfile son peignoir, je suis à deux doigts de ne pas attendre mais je me fais violence, enfile mon short et me dépêche d’aller rendre la clé pour aller la retrouver. Une nuit dans ses bras, je pense que ce sera la meilleure nuit de toute mon existence et je ne vais pas bouder mon plaisir.

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