Le Voyage 

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« C’est le grand jour ! Dès que je rentre c’est promis, je te raconterai tout. »

« C’est le grand jour ! Dès que je rentre c’est promis, je te raconterai tout. » C’est ce qu’avait dit Lucie à Rachel sur le quai de la gare de Quimper avant de monter dans le TGV qui conduit vers Paris. Après le départ, dans la nuit encore profonde, Rachel restée plantée droite comme un i sur le quai, eut un mauvais pressentiment. A l’arrivée à Paris, une amie, Aude qui a quitté la Bretagne à la fin de l’été pour poursuivre ses études dans la capitale l’attendra. C’est chez elle que Lucie passera la nuit avant de prendre le lendemain le TGV pour Lyon.

Comme Lucie a hâte d’arriver enfin à Lyon et de rencontrer pour la première fois Marie avec qui elle échange sans arrêt depuis le mois de mars ! Au point qu’en descendant du TGV à Paris-Montparnasse, elle est toute à ses pensées et ne remarque pas les grands signes que lui fait Aude au bout du quai.

— Lucie. Tu as fait bon voyage ? Tu as l’air ailleurs.

— Salut Aude, pardon. Oui très bon merci.

— Je t’ai préparé un petit programme cool avant de t’accompagner demain Gare de Lyon. Ça te va ?

— Oui bien sûr je te suis. Paris te plaît ? Penmarc’h ne te manque pas trop ?

— Non. Je me suis très vite adaptée à la vie parisienne. Et puis je n’ai pas le temps de m’ennuyer. Il y a plein de choses à faire ici. Allez viens, on va prendre le métro et poser tes affaires chez moi.

 — OK.

Dans le métro, elles poursuivent leur discussion.

— Comment va Rachel ?

— Bien. C’est elle qui m’a accompagné à la gare.

— Dis-moi ?

— Oui ?

— Pourquoi Rachel n’est pas venue avec toi ?

— A Lyon ?

— Oui, à Lyon !

Lucie ne sait quoi répondre.

— C’est là.

Lucie la suit en silence. Aude ne reconnait pas son amie. Avant, avec Rachel, elles formaient un trio inséparable, elles se racontaient tout.

Après avoir déposé les affaires de Lucie à l’appartement, les deux filles vont déambuler dans les rues parisiennes. Aude a très envie de faire découvrir le quartier du Marais à Lucie. Comme un petit air de Bretagne en plein Paris, Aude conduit Lucie Chez Suzette, pour le dîner. Fatiguée de la première partie de son voyage, Lucie ne veut pas trainer et veut rentrer directement chez Aude pour ce coucher. Aude note que cela ne ressemble pas du tout à Lucie.

Une fois rentrée, Lucie s’affale dans le canapé de son amie et sort son smartphone, ignorant totalement son hôte.

A 23 heures, Lucie s’endort jusqu’à ce que Aude la réveille le lendemain matin sur les coups de dix heures en lui apportant un petit déjeuner copieux.

— Bonjour Lucie, bien dormi ? Je t’ai apporté ton petit déjeuner.

— Bonjour, bien, merci et toi ?

— Pas vraiment, depuis hier pour être franche avec toi, je ne te reconnais pas. Tu as vraiment changé. J’y ai pensé toute la nuit. Quelque chose ne va pas ? Tu sais, si c’est le cas tu peux m’en parler.

— Non je t’assure tout va super bien. Tout le monde me trouve bizarre, je sais, mais tout va bien.

— D’accord, si tu le dis. Il est à quelle heure ton train cet après-midi ?

— 14 heures 56.

Pour le déjeuner vu l’ambiance que faisait régner Lucie depuis son arrivée, Aude a revu son programme et a finalement décidé de rester dans son appartement du troisième arrondissement à deux pas de l’ancienne Place Royale qui s’appelle aujourd’hui Place des Vosges.

Lucie reste le nez vissé à son téléphone car Marie et elle s'échangent des SMS. Le portable de Lucie vibre sans arrêt. Aude se sent de trop.

À l’heure de se rendre à la gare pour prendre le TGV, Aude accompagne Lucie dans un silence de mort. Sur le quai, entre les deux jeunes femmes, les au revoir sont brefs et froids. Aude quitte la gare sans attendre. Elle appelle immédiatement Rachel pour lui faire part de ses inquiétudes concernant le comportement de Lucie. Le mauvais pressentiment de Rachel envahit les pensées d’Aude.

Dans le train, Lucie a encore et toujours le nez collé à son téléphone et échange des dizaines de Textos avec Marie qu’elle va retrouver pourtant bientôt à la sortie du TGV. Toutes deux ont cette sensation unique et étrange, comme si elles s’étaient toujours connues. Tout en échangeant ces SMS, Lucie écoute de la musique pour canaliser son excitation. Les 2 heures 04 du trajet ont passé à une allure folle lorsqu’elle entend la voix de la SNCF que tout le monde connait :

« Ici, Lyon - Perrache. Terminus, assurez-vous de n’avoir rien oublié à votre place. »

Une fois le TGV à l’arrêt, Lucie reconnait immédiatement à travers la vitre Marie qui l’attend sur le quai.

Lucie prend sa valise, descend du train…

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