Prélude

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En 2014, P130X911 a été découverte, ce fut la première planète habitable autre que la Terre. Ce fut une révolution dans le domaine de l'astronomie. En cent ans, on a découvert des millions d'autres, mais on était incapable d'y accéder.

Aujourd'hui, nous sommes en 2137. On a les moyens d'y mettre les pieds, j'ai nommé Courtepaille… Une planète accueillante aux eaux turquoises et à la végétation verdoyante. L'air est pur, aucune pollution n'est présente, seule la verdure est omniprésente.


Extrait d'une allocation du Premier Ministre





La ville était polluée et bruyante. Le crépuscule venait tout juste de tomber. Un homme mystérieux rentra furtivement chez lui. Il avait avec lui essentiellement de la nourriture volée.

— Enfin, tu rentres ! Je me suis fait du soucis pendant toute la journée. J'ai peur sans cesse depuis trois ans maintenant...

— Je suis là, la réconforta l'homme, j'ai de la bonne nourriture. On va bien de régaler ce soir.

Le couple avait leur appartement en plein centre-ville, dans un quartier plutôt pauvre. Leur appartement se trouvait au cinquième étage.

La femme choisit les bons ingrédients pour mijoter un petit festin. Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas eu un aussi bon repas depuis la crise alimentaire sur la viande il y avait de ça trois ans. Cela faisait donc trois ans de maintenant que la population de New-York ne mangeait plus de viande. Une grosse épidémie avait ravagé tous les animaux, entraînant une grosse dépression, une misère...

***

— Comment je vais faire si je ne peux pas accoucher dans de bonne condition ! Cria Anita.

— Ne t'inquiètes pas, je connais des amis qui pourront t'aider à le faire, dans de vrais hôpitaux.

Samuel voulait réconforter sa femme, mais il y avait des jours où il ne pouvait pas et, à ce  moment-là Anita pleurait. Plus les jours passaient, plus la femme désespérait pour son enfant, lequel elle ne savait pas encore si c'était un garçon ou une fille.

Ce jour-là Samuel partit très tôt de chez lui. Il embrassa sa femme sans la réveiller, enfila sa tenue de camouflage, puis s'enfuit par la fenêtre. Il descendit très rapidement par les escaliers de sécurité. L'homme se crut dans un désert. Il ne voyait personne à l'horizon. Les rues se trouvaient dans un sale état et elles puaient le fennec. Mais Samuel s'était habitué à cette odeur macabre. Il entra dans des appartements par infraction sans trop de difficultés. L'homme avait depuis bien longtemps un tire-bouchon en forme de clé qui permettait d'ouvrir presque toutes les portes. Pour Samuel, c'était toujours un jeu de hasard quand il découvrait l'intérieur d'un appartement.

La grosse ampoule du salon était allumé et un homme dormait profondément avec la bouche ouverte. Plus loin, dans la cuisine, Samuel entendit des sons de casseroles et de pas. Sans doute la femme de l'homme. Le voleur se déplaça furtivement vers la chambre, espérant y de trouver des objets de valeur.

Il tira un à un sur les tiroirs grinçants. Samuel fit très attention au bruit qu'il faisait pour ne pas attirer l'attention de la femme. Il récupéra quelques bracelets sans grande valeur. C'était mieux que rien. Il fuit par la fenêtre de la chambre.

Samuel entendit les neufs coups de l'atroce horloge de l'église. Les magasin commençaient à ouvrir. Le voleur cacha son butin près de chez lui.

Il se faufila entre les personnages. En passant, il fit quelques vols à la tire mais sans plus. Maintenant, son objectif était de voler de la nourriture. Il se dirigea, non pas vers le rayon des légumes, mais plutôt vers le bac de produits périmés. Là où aucune vigilance ne se trouvait. Samuel choisit des aliments qui n'allaient se périmer que dans deux ou trois jours. Malgré l'habitude, le voleur ressentait toujours l'adrénaline et la peur. Avant de rentrer, il fit un détour pour vendre ses bijoux au prêteur sur gage.

— Bonjour Samuel, qu'est-ce que tu as aujourd'hui ?

— Rien d'exceptionnel, seulement des bracelets.

L'homme à la longue barbe fouilla dans le sac à Samuel où il cachait ses objets volés.

— C'est de plus en plus difficile de voler à cause de la crise, mais comme tu es un client je vais te faire un prix.

Il se gratta la barbe. Le stress monta chez Samuel. L'attente fut longue.

— 200$ que je te propose.

— Je vais les prendre.

— Bonne chance et à une prochaine fois !

Samuel était tellement content d'avoir pu tirer autant de profit. Il s'imaginait la réaction de sa femme et cela le rendait heureux. Il voulait lui en faire la surprise. Les cloches sonnaient midi quand le voleur rentra chez lui. Il entra discrètement chez lui et vit sa femme sur le canapé en train de regarder la télé. Intrigué, il baissa sa vigilance. Le couple avait arrêté de payer la facture pour la télévision l'année dernière. Anita suppliait toujours son mari pour garder la télé. Elle avait finalement réussi...

— Chéri ! appela sa femme, on capte la télé de nouveau !

L'homme n'en crut pas ses propres oreilles et ses yeux, il comprit presque tout de suite que c'était une information très importante au niveau planétaire. Anita monta donc le son pour mieux entendre...

Bonjour chers citoyens, nous avons une information très spéciale pour vous! La planète Bastharya, découverte l'année dernière, est maintenant accessible grâce à nos navires interstellaires et nous vous donnons l'opportunité d'y aller. Cette planète est recouverte de forêt et de végétation, de l'eau chaude et turquoise ainsi que de magnifiques îles... Pour cela rien de plus simple, vous venez vous inscrire sur la liste et, si le destin vous souris, vous serez pris. Tout le monde, j'ai bien dit TOUT LE MONDE peut s'inscrire. Même les plus miséreux. Voici quelques images de cette fabuleuse planète... Bonne chance...

Samuel resta silencieux, alors qu'Anita était sur le bord des larmes tellement elle était émue. Elle voulait tellement que ce rêve se réalise ! Elle voulait recommencer une nouvelle vie ailleurs. La femme se tourna vers l'homme.

— Tentons notre chance ! On n'a plus rien ici ! À chaque moment on peut se faire prendre. Pense à l'avenir du bébé ! Il aura une nouvelle vie sur la nouvelle planète. Ça à l'air trop beau !

— Je n'y crois pas ! C'est trop beau pour être vrai ! Mais je veux bien le croire. Pour toi et pour l'enfant que tu portes. Je ne supporte plus cette vie où on doit se cacher de tout le monde ! De toute façon, nous luttons pour la chose seule qu'il nous reste : Notre enfant.

Samuel prit sa femme dans ses bras et cette dernière pleura de joie. Au bout quelques minutes, la télévision se grisa. Le rêve pourrait bien finir là !

Le couple prépara ses affaires, puis il se dirigea vers la mairie pour postuler afin de pouvoir vivre sur la nouvelle planète. Des militaires armés jusqu'aux dents se trouvaient devant et dans la mairie pour éviter toutes fraudes ou attaques. Anita se cramponnait durement à son mari. Elle avait peur.

— Sois sans crainte, tout va bien se passer, chuchota Samuel à sa femme.

Ils se rapprochèrent du guichet. À cette heure, très peu de monde était présent. Une femme plutôt accueillante se trouvait derrière le le comptoir

— Bonjour, nous voulons candidater pour vivre sur la nouvelle planète ? Demanda le voleur.

— Nous proposons plusieurs tarifs : une seule personne, deux personnes ou bien le pack famille.

— Le pack famille ?

— Très bien, 200 $ !

Anita regarda Samuel, l'air désespéré...

— On n'a pas tout cet argent ! Chuchota-t-elle.

— Si, si...

Samuel sortit tout l'argent qu'il avait gagné aujourd'hui. Il paya leur ticket. Anita fondit en larmes, son rêve se réalisait. Elle se blottit contre la poitrine de son mari.

— Maintenant, je vous explique comment cela va se passer. Vous serez logés dans de beaux appartements, puis vous allez passer un examen médical pour savoir si vous êtes aptes à voyager. Pour finir, si vous êtes pris, vous pourrez embarquer dans le navire stellaire. Suivez-moi.

Le couple suivit la femme jusqu'aux appartements. Ces appartements luxueux se situaient dans le quartier des riches. Un quartier complètement inconnu du couple. La femme expliqua que la visite médicale aura lieu le lendemain. La journée passa vite ! La nuit était bien plus silencieuse que dans leur quartier d'origine.

***

— J'espère de tout va bien se passer, dit Anita.

— Je te le promets, la réconforta Samuel.

Le couple se trouvait devant la salle d'examen. Ils durent se séparer. La femme prit son courage à deux mains et elle entra dans la salle. La pièce était lumineuse et blanche.

— Anita, annonça une l'infirmière, je vais t'injecter un liquide violet qui me permettra de voir si tu peux embarquer dans un navire spatial. Ne t'inquiète pas, tu vas t'endormir et je m'occuperai du reste, OK ?

— Je ne sais pas si vous êtes au courant, mais je suis enceinte. Cela ne va pas fausser les résultats ?

— Non, ne t'inquiètes pas !

L'infirmière utilisa la seringue sur Anita. Celle-ci tomba rapidement dans l'inconscience.

***

Anita se réveilla dans une pièce qu'elle ne connaissait pas. Elle regarda autour d'elle et vit son mari. Samuel se leva, ils étaient tous les deux en pleine forme. Une infirmière arriva.

— Bonjour, vous êtes en bonne santé et l'enfant aussi ! Je vous prie d'accepter mes sincères félicitations. On vous a accepté pour le vol vers Bastharya.

Anita se jeta dans les bras de Samuel. C'était le plus beau moment de sa vie. Ils restèrent un moment ensemble.

— Veuillez me suivre, ordonna l'infirmière.

Le couple suivit la femme. La pièce devint progressivement noire...

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