L'affaire Carpenter : Changer le passé.

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Plus rien. Je n'entends plus le grésillement du haut-parleur de Thot. Un vrai psychopathe celui-là ! Je suis sûr qu'il est en train de prendre son pied à me voir résoudre son casse-tête stupide...

Bon reprenons : je me trouve dans l'un des anciens immeubles du Block Omega. Aucune idée de sa taille. En supposant que je me trouve au dernier étage...

- Il faut que je trouve un moyen de descendre.

Je cherche du bout des doigts un interrupteur sur le côté de la porte que je viens de franchir. Je les retire immédiatement, le mur bouge ! J'entends un crissement métallique et un affreux raclement, comme des ongles sur un tableau. Je sens mon estomac se soulever. Pas de doute, l'étage entier est en train de s'effondrer ! La vitesse augmente de plus en plus ! J'ai du mal à rester debout, mes pieds commencent à décoller du sol. Je hurle :

- Thot ! Arrête ça, tout de suite !

Je suis projeté en avant d'un seul coup. Instinctivement, je me mets sur le côté et protège mon visage en espérant que les anciens résidents appréciaient les tapis confortables. Pas de chance, la chute est rude et mon bras droit encaisse tout le choc.

- Merde !

J'entends un claquement sec et une douleur lancinante me traverse tout le côté droit du corps. Je lâche encore un juron :

- Où est cette putain de lumière ?

Soudain, la pièce se retrouve éclairée comme en plein jour. Je lève le bras pour ne pas être éblouis mais la douleur me rappelle à l'ordre. En plus, mon Colt m'a échappé des mains au moment du choc. Je tourne la tête sur ma droite, il est à quelques centimètres de mon visage. Je tends mon autre main pour le ramasser et je décide de le ranger dans son étui à mon flanc. Je remarque un bout de papier glacé là où mon arme est tombée. Une photographie. Bon Dieu ! Cet immeuble date au moins du début du XXIe siècle ! Elle représente une famille lambda de l'époque : un homme, tout juste la quarantaine, une femme à peu près du même âge et deux enfants, un jeune homme brun et souriant et une petite fille blonde avec des taches de rousseur. Ils ont l'air heureux, il y a même un petit chien !

- Charmant n'est-ce pas ?

- Te revoilà fils de pute...

- Comment peut-on être à la fois aussi retors et grossier ?... Enfin. Vous êtes dans leur appartement. L'homme possédait quelques ouvrages intéressants, sa femme était institutrice.

- Qu'est-ce que ça peut me foutre ? À part la gamine, ils doivent être tous morts de vieillesse.

- Si seulement... Vous vous souvenez de ce que je vous ai dit tout à l'heure ?

- Tu vas encore me rebattre les oreilles avec tes mots ?

- Amusant. Mais vous avez raison. Je parlais de cette époque si particulière où il suffisait d'un seul mot pour qu'une ville s'élève plus haut que les nuages... et encore un pour qu'elle soit réduite en cendres. Vous ne trouvez pas cela fascinant ?

- Je trouve que tu es fou. Maintenant excuse-moi, mais j'ai une sortie à trouver pour venir te botter le cul.

- Faites Edouard, faites. Je me demande si vous pourrez accomplir le souhait enfoui en chaque être humain. Serez-vous capable de changer le passé ?

Le haut-parleur se coupe de nouveau. Mais je sais que ce maniaque m'observe en permanence. Je suis cependant sûr d'une chose : cet immeuble réagit quand je parle. Encore plus incroyable, il faut que je prononce un mot précis. Je fais, du regard, un rapide tour de la pièce. Je suis dans un salon, peint en blanc, les meubles sont éparpillés sur le sol de béton. Ma chute n'a pas dû arranger l'état de l'appartement. Ça y est, j'ai trouvé la sortie. Je me dirige vers le mur blanc délavé sur ma gauche. Mon épaule me fait souffrir. Une fois face au mur, je me rend compte que ce que je croyais être une porte camouflée est en fait un autre mur sur lequel on a posé les contours d'une porte, il y a même les gonds. Mais c'est étrange, le mur qu'encadre cette fausse sortie me semble plus enfoncé et il n'est pas peint, c'est du métal blanc.

J'ai une idée. Je recule.

- Tourne.

J'avais vu juste, je sens le sol bouger et je vois le faux mur glisser lentement en émettant un léger chuintement. Au bout de quelques secondes, je fais face à la véritable sortie. Mais la pièce continue de pivoter.

- Stoppe !

C'est bon, je peux passer. Mais d'abord, je regarde attentivement là où je me prépare à entrer. C'est un couloir, éclairé. Il y a une deuxième porte ouverte de l'autre côté.

Pas le temps de me poser plus de question, il faut que j'en finisse avec ce jeu idiot. Je m'engouffre dans le corridor.


À SUIVRE...

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