Jaguar

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Le téléphone sonna :

- Allo ? Babe ?

- Qu'est-ce que t'as, Al ?

- Faut vraiment que tu arrêtes les frais. Tu as eu de la chance la dernière fois.

- Non, j'ai juste été pro.

- Tu sais, le flic que je connais, il m'a un peu tuyauté, et il y a ce requin là, je sais plus son nom, c'est un commissaire... Parait qu'il est bon." reprend Al en ignorant l'intervention de sa "Babe".

- Quoi, tu veux le débaucher ?" se moque doucement la tueuse.

- Ecoute donc ! C'est lui qui est sur ton enquête et il commence à faire des liens.

- Entre trois affaires différentes en Finlande. Ca va encore...

- Et une en Norvège. Il commence à se mettre en relation avec d'autres pays, Babe. Ca va devenir chaud.

- Alors met des tongs." le coupa la tueuse avant de raccrocher.

°°°

Jackpot'night au Cesar Palace Casino, Las Vegas

Samedi 16 mai

 La Jaguar C-X16 à la peinture rouge rutillante se gara dans un crissement de pneu devant le Cesar Palace. Les voituriers, pourtant habitués à toutes les excentricités en matière de véhicules de la part de leurs clients, retinrent leur souffle et leurs yeux s'arrondirent devant cette merveille. Ils n'étaient, pourtant, pas au bout de leur peine. La portière s'ouvrit et libéra une longue jambe gracile dont la peau pâle était dévoilée par une longue robe d'un noir d'ébène fendue sur le côté gauche. Le reste de la personne suivit, s'élevant de toute sa hauteur, le cou sceint d'un collier de perles et ses long cheveux blonds cascadant sur ses épaules dénudées. Son regard était dissimulé derrière d'imposantes lunettes de soleil et son sourire éclatant était réhaussé par un rouge à lèvre écarlate. Elle s'avanca dans l'allée centrale et déposa ses clés de voiture à un jeune homme ahuri. Ce dernier réajusta son veston pour se donner une contenance avant de monter dans la luxueuse voiture et d'adresser un sourire narquoi à ses collègues, son pourboir ce soir promettait d'être juteux. Une fois à l'intérieur du casino, la sulfureuse jeune femme s'illustra aux jeux. Son favori étant la roulette russe, elle y passa une bonne partie de la soirée. Un homme aux allures de riches donjuans l'avait remarqué. Il l'aborda et eu l'honneur de lui offrir plus d'un verre de vodka. Elle se laissa séduire. Entrainé un peu à l'écart, toujours à porter de voix, il se permit de lui faire des avances. Contre toutes attentes, elle se mit à hurler :

- Au secours ! Au secours !

Les clients se retournaient, les croupiers rassemblaient les cartes et les mises sur le qui-vive d'un vol à mains armés. La femme retenait l'homme contre elle, donnant l'impression qu'il l'empoignait et l'agressait encore. Lui, se débattant, ne comprenait pas ce qui arrivait. Gesticulant, il la cognait pour se dégager mais la femme tenait bon, continuant à vociférer. Les gorilles de la sécurité arrivaient. L'un d'eux fit du zèle, armant son poing, il allait cogner l'homme en pleine face alors que son collègue le saisissait par les bras. D'un geste furtif tout en relâchant son étreinte, la femme fit glisser une très fine aiguille qui transperça le poumon de l'homme et déclencha une hémorragie interne. Pas une goutte de sang ne coula, l'homme ressentit à peine la piqûre alors qu'il était envoyé au sol par le coup de poing du gorille. La femme s'effondra au sol, en larmes, pleurant qu'elle avait eu la peur de sa vie, que l'homme avait promit de lui faire subir les pires supplices. L'homme fut jeté hors du Casino, il rentra à son hôtel, dépité et mourut de son hémorragie en silence, allongé sur le lit kingsize qui aurait espéré une autre soirée. Quant à la pauvre victime désignée, les hommes de la sécurité la rassurèrent, un médecin en vacances lui prit sa tension et un serveur lui offrit un grand verre d'eau avec du citron. La femme les remercia chaleureusement, prétextant avoir eu suffisemment d'émotion pour la soirée, elle récupéra ses gains, fit appeler le voiturier, lui versa le pourboir attendu et quitta la lieu.

Quitte ou double, elle ne comptait pas s'arrêter en si bon chemin.

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