Aigle

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Atlanta, Capitale de la Géorgie, USA.

Mercredi 22 Avril.

 Le gérant d'un hôtel malfamé nommé "Le clot" du quartier des affaires s'interrogeait toujours sur l'étrange personne dont il avait fait l'admission quelques heures plus tôt. Il n'avait pas pu déterminé s'il s'agissait d'un homme ou d'une femme. La carure était masquée sous un long manteau noir avec une large capuche dissimulant le visage. Le gérant, un homme bedonnant à la calvicie étendue, aurait pourtant jugé avoir aperçu deux yeux d'un vert flamboyant encadrés de longs cils grâcieux. Les grosses boots de cuir noir semblaient cependant de grandes tailles et il ne pouvait imaginer qu'une femme puisse porter une telle poiture. La personne avait signé le registre: "Mike Jameson". Un nom d'homme. De plus, il avait payé d'avance pour quatre heures et éxigé une chambre donnant sur la rue dont le brouhaha incessant des klaxons et des moteurs de voitures empêchaient les clients de profiter d'un quelconque repos. Il avait donc choisi une des chambres les moins chères et seulement pour quelques heures. Le gérant n'attendait plus qu'il lui demande d'appeler de la compagnie, charmante de préférence, peu chère contre tenu de la qualité de l'hôtel.

Loin de ces préoccupations, dans la chambre 208, une tasse de café froid reposait sur un vieux bureau en bois. Quelqu'un avait eu la délicatesse de placer une sous-verre. Détail illusoire. L'Aigle avait eu le temps de se préparer. Avec minutie comme toujours. La chambre 208 se composait d'un lit au matelas défoncé, d'une vieille table de nuit qui abritait une bible décrépie dans le tiroir du haut, d'un bureau d'un autre âge qui avait été déplacé devant la fenêtre. Cette dernière revêtait tout l'intérêt de cette chambre. Elle donnait sur les bureaux d'une grande société américaine. L'Aigle avait observé sa cible, ses habitudes, ses rituels... Mais aussi le comportement de son entourage. Comme prévu, les derniers collègues quittaient le bâtiment. La cible salua la jeune femme qui était venue spécialement dans son bureau pour lui proposer d'aller boire un verre. Comme prévu, la cible déclina l'invitation. La jeune femme quitta le bureau. Comme à son habitude, la cible se déplaca jusqu'à sa fenêtre pour observer la jeune femme sortir du bâtiment et se perdre dans le flot des passants. C'était le moment idéal. Depuis sa fenêtre ouverte, l'Aigle ajusta son fusil à lunette sur son épaule, prêt à encaisser le recul. Il plaça son oeil dans l'alignement du viseur lui conférant une vue perçante, inégalée. Après les derniers ajustements, son doigt pressa presque amoureusement la détente. Le coup partit, l'épaule absorba le choc et de l'autre côté de la rue, une fenêtre vola en éclat, la cible s'écroula, touchée en plein front.

Abstraction faite de toute chose, c'était une bonne soirée.

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