En danger

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En danger

Tout à leurs pensées les enfants n’entendirent pas la porte s’ouvrir. A leur grande surprise un homme pénétra à l’intérieur de la pièce. Il était assez grand, les cheveux grisonnants peignés avec une raie sur le côté. Son regard bleu perçant semblait transpercer les deux enfants. Il était vêtu d’un cache poussière blanc comme en ont les médecins et tenait une sorte de classeur à la main.

- Alors les enfants on est réveillés ?

- Professeur Lussac ! S’exclama Quentin. Ainsi c’était bien vous notre ravisseur !

- Et oui c’était bien moi mon cher Quentin ! C’est une aubaine qu’en fouillant la montagne hier soir à la recherche du Yéti, mes hommes et moi ayons pu vous repérer. Grâce à votre petite escapade vous nous avez permis de faire d’une pierre deux coups : découvrir le territoire du Yéti. Ainsi nous ne tarderons plus à le récupérer et dans un deuxième temps vous nous offrez deux otages de choix qui nous serviront à forcer les autorités à nous permettre de quitter le pays définitivement. En menaçant ton père et les Services Secrets de vous liquider, je peux vous garantir à coup sûr qu’ils nous fourniront sans hésiter un avion affrété spécialement pour transporter notre laboratoire en Amérique du Sud. Là, nous pourrons poursuivre nos travaux en toute quiétude.

- Espèce de lâche ! Explosa Quentin. Cela ne vous suffit donc pas d’être un traître et un voleur, vous voilà devenu un kidnappeur d’enfants et un preneur d’otages ! Un grand scientifique tel que vous ! Vous rabaisser à cela ! Alors qu’en réalité votre mission est d’approfondir les connaissances humaines et médicales ! Vous n’avez pas honte ?

- Honte ! Ricana le professeur ! Te voilà aussi idéaliste que ton père ! Et de quoi aurais-je honte ? Dans le monde actuel chacun ne recherche que son profit et sa gloire personnelle. Les rares exceptions à cette règle comme ton père sont des espèces en voie de disparition et sont d’ailleurs bien mal récompensés de leur dévouement. La recherche n’est pas une branche très lucrative mon petit Quentin !

- Mais les vrais chercheurs ne cherchent pas à être récompensés ! Ils souhaitent simplement aider leurs semblables. Leur but est de faire avancer la médecine. Les progrès scientifiques ainsi que le recul de certaines maladies sont de bien plus belles récompenses que de l’argent ! S’écria Quentin furieux.

- Bravo mon garçon ! C’est bien ! Ricana le professeur. Tu as retenu la leçon prônée par ton idéaliste de papa. Ce n’est pas plus mal après tout. Les idéalistes purs et durs comme ton père et toi ne risquent pas de devenir un jour des concurrents. D’un côté c’est dommage pour ton père et sa famille. Avec ses connaissances il pourrait gagner de l’or en barre et mettre sa famille à jamais à l’abri du besoin si seulement il acceptait de travailler pour les gens qui m’emploient. Mais d’un autre côté cela m’arrange car il est plus doué que moi ! Il prendrait rapidement ma place s’il le souhaitait. Et cela je n’y tiens pas trop vois-tu, car dans ce monde-là lorsqu’un concurrent est évincé, il l’est définitivement, si tu vois ce que je veux dire! Alors finalement, ton père a raison de persister à effectuer des recherches mal payées, maigrement subventionnées par le gouvernement dans un trou perdu au fin fonds de la France.

Et maintenant assez discuté ! Je ne suis pas venu ici pour polémiquer avec toi au sujet de la nature humaine. Je suis venu prendre de vos nouvelles ainsi que vous exposer mon plan. En effet, mon laboratoire secret installé ici est peut-être sûr car personne n’ose plus s’aventurer dans cette mine abandonnée depuis des années mais je n’ai nullement l’intention de moisir ici. En dérobant les embryons mon but était de filer à l’étranger. Malheureusement, la fuite de l’un de mes spécimens a retardé mes projets. Aussi je veux le récupérer au plus vite…

- Je vous souhaite bonne chance ! Ironisa Quentin. Sa capture ne sera pas aussi aisée que la nôtre l’a été !

- C’est justement pour cela que vous allez m’être utile. Vous avez approché le Yéti. C’est lui qui vous a amenés à la cabane de la vieille. C’est une sorcière d’après les bergers du village d’en bas. J’avoue ne pas avoir l’habitude de croire à ce genre de balivernes mais en voyant ce que j’ai vu dans mes jumelles infrarouges j’ai révisé mon opinion sur la question. Pour parvenir à apprivoiser ce genre de monstre et l’amener à vous récupérer en montagne comme un toutou bien dressé, il faut être un peu sorcier quelque part. J’ai donc décidé que vous serviriez d’appât à cette créature afin que nous puissions enfin la récupérer et passer à la phase B de notre plan, c’est à dire réclamer un avion sanitaire aux autorités afin de pouvoir quitter définitivement le pays !

En écoutant les explications du professeur Lussac Quentin conclut que celui-ci ne connaissait pas la réalité des choses et était d’ailleurs bien loin de s’en douter. D’ailleurs comment l’aurait-il pu ? Pour lui la vieille sorcière du village abandonné avait tout simplement apprivoisé l’abominable homme des neiges grâce à ses dons. Il ignorait totalement qu’en réalité l’un et l’autre ne faisaient qu’un.

- Et, vous comptez nous emmener avec vous en Amérique du Sud ? Interrogea le garçon

- Bien sûr. Rétorqua le professeur. Je vous garderai tant que je ne serai pas en totale sécurité dans mon laboratoire installé au plus profond de la jungle amazonienne. Lorsque ce sera le cas, un de mes collaborateurs vous confiera à une personne de confiance qui à son tour vous conduira à l’ambassade de France d’où on vous rapatriera. Comme vous pouvez le constater vous ne courrez pas le moindre risque. La rapidité de votre libération dépendra de votre coopération à m’aider à retrouver le Yéti ainsi que celle des autorités à m’offrir le plus vite possible ce que je leur demande.

- Vous êtes vraiment gonflé ! Lança Quentin d’un ton méprisant. Vous n’êtes qu’un traître et un kidnappeur et vous osez imposer vos conditions !

- Je ne t’ai pas demandé ton avis ! Répliqua le traître touché malgré lui par le mépris affiché par l’adolescent. Toi, tu vas te contenter de m’obéir sans faire de commentaires. Mes collaborateurs sont en train de préparer la cage qui servira au transport du Yéti. Elle sera montée sur un traîneau et solidement fixée. Nous allons la placer sur le territoire du monstre que nous sommes parvenus à délimiter. Ensuite vous serez installés dans cette cage et appellerez de toutes vos forces la vieille sorcière. Celle-ci finira par vous entendre et enverra la créature à votre recherche. Au moment où celle ci pénétrera dans la cage, la porte se refermera derrière elle. Le Yéti sera ainsi prisonnier d’une cage en métal tellement solide que dix monstres tels que lui ne parviendraient pas à en écarter les barreaux ! Une fois dans la cage nous pourrons endormir la créature à l’aide d’une dose massive de somnifère. Une fois dans la cage seulement car la bête est tellement lourde que nous serions incapables de la transporter dans la cage si nous agissions à l’extérieur. Nous ne sommes pas assez nombreux. Au moment où nous aurons l’accord des autorités pour monter dans l’avion il nous faudra faire venir un hélicoptère pour l’emmener à l’aéroport !

- Et nous ? Interrogea Laetitia qui ne s’était pas encore manifestée. Vous comptez nous laissez enfermés dans la cage avec le Yéti ?

- Bien sûr que non ! Répondit le professeur. Vous sortirez par la petite trappe au fond de la cage dès que le Yéti y sera entré ! Bien maintenant assez discuté ! Levez vous et allons-y ! La cage doit être installée maintenant et le trajet est assez long jusque là.

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