Une discussion très instructive...

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Assise sur son lit, ses écouteurs sur les oreilles, Laetitia ne parvenait pas à se concentrer sur son livre. Ses camarades étaient partis depuis une bonne demi-heure lorsque le propriétaire du centre vint prendre de ses nouvelles, s’assurer de ce qu’elle n’avait besoin de rien, ainsi que lui proposer de descendre regarder la télévision si l’état de son pied lui permettait de descendre les escaliers.

Ravie, la fillette accepta la proposition avec joie et s’installa confortablement dans un fauteuil avec un excellent chocolat chaud et quelques biscuits. Elle profita de ce que le propriétaire cherchait un programme susceptible de lui plaire pour lui tenir à peu près le même genre de propos qu’à la commerçante du village hier matin et ne fut qu’à moitié surprise lorsque l’homme lui tint à peu près les mêmes paroles : ne jamais sortir seule même au village, ne jamais s’éloigner des moniteurs ou des instituteurs et surtout ne jamais sortir à la tombée de la nuit…

Laetitia voulut en savoir plus mais curieusement l’homme s’éloigna rapidement, coupant court à cette conversation qui semblait l’embarrasser au plus haut point en prétextant des comptes à faire et la petite fille en fut une nouvelle fois pour ses frais.

Mais que se passait-il donc à la fin dans ce village ? Quel était ce mystère qui planait ?

Car cette fois Laetitia en était sûre : que cela ait un rapport ou non avec le Yéti, il se passait bien quelque chose de louche ici ! Mais quoi ? Allait-elle l’apprendre un jour ou retournerait-elle à Bruxelles sans avoir résolu le mystère ?

Un commencement de réponse à ses questions lui vint de la manière la plus imprévisible qui soit une heure plus tard sous la forme d’un jeune garçon d’une quinzaine d’années venu faire une commission de la part de son père, avec qui il vivait plus haut dans la montagne, aux propriétaires du centre.

Entendant le bruit de la télévision dans le salon à une heure où les pensionnaires du centre auraient normalement dû être en train de skier, le jeune garçon intrigué passa la tête dans l’entrebâillement de la porte.

- Salut toi ! Que fais-tu là ? Tu es malade pendant ton séjour en classe de neige ? Ça c’est vraiment ce qui s’appelle ne pas avoir de veine ! Lança-t-il à l’adresse de Laetitia.

C’était un grand garçon aux cheveux blonds en broussaille, aux yeux bleu pétillants de malice et au visage bronzé, constellé de taches de rousseur. Il était vêtu d’une doudoune et d’après-skis rouges qui pour le moment dégoulinaient sur le plancher.

L’ayant jugé sympathique Laetitia lui rendit son sourire.

- Salut ! Non je ne suis pas malade, je me suis simplement tordu le pied hier après-midi et le docteur veut absolument que je me repose aujourd’hui toute la journée, ainsi que demain, avant de pouvoir reprendre le ski lundi ! Mais j’enrage parce que j’ai raté la leçon d’aujourd’hui. On ne reste déjà que treize jours et on n’a pas pu skier tous les jours à cause du mauvais temps!

- Tu veux aller skier ? Rien de plus facile ! Je peux t’emmener si tu veux ! Proposa le jeune garçon.

- Tu es fou ! Rétorqua Laetitia. Je ne peux pas quitter le centre, le groupe va revenir à dix sept heures et puis les propriétaires…

- Les propriétaires ! Le jeune garçon balaya l’obstacle avec désinvolture. La patronne et la cuisinière sont parties faire des courses en ville, quant au patron il fait ses comptes dans le bureau. Autant dire que tu es seule ici ! Et il est à peine dix heures du matin. Je te ramènerai bien avant dix sept heures. Je t’ai proposé d’aller skier pas de t’emmener en expédition au Pôle Nord !

- Mais je ne te connais même pas ! Objecta la fillette.

- Oh je te rassure je ne suis pas un gibier de potence ! Tu ne me connais pas ? D’accord. Faisons connaissance : je m’appelle Quentin Morel, j’ai 15 ans, j’habite un peu plus haut dans la montagne avec mes parents, mon père fait des recherches et il a besoin de calme. C’est pour cela que je fais les courses moi-même avec ma moto. Ça te dirait un tour en moto jusque chez moi ? Là on prendrait mes skis, je te prêterais une paire.

- Oh ce serait génial ! Exulta la fillette. Mais sur les pistes on risque de rencontrer les autres élèves.

- Pas de danger ce n’est pas sur ces pistes là que je me propose de t’emmener ! Tu me prends pour un idiot ou quoi?

- Tu ne vas pas à l’école ? S’enquit Laetitia.

- Si bien sûr que je vais à l’école, mais aujourd’hui je te signale qu’on est samedi ! Allez dépêche-toi. Prends ta veste et suis moi. Et n’oublie pas tes après-skis. Tu ne vas tout de même pas sortir en pantoufles ? Pour les skis et les bottines ne t’en fais pas, j’ai ce qu’il te faut dans la cabane. J’ai une petite sœur de dix ans et elle fait à peu près ta taille. Allons dépêche-toi.

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