Laetitia mène l'enquête.

Le lendemain jeudi un vrai déluge s’abattait sur le petit village de Pont du Fossé et les cours de ski de la journée durent être annulés au grand désespoir des enfants.

Profitant d’une accalmie les animateurs décidèrent d’emmener les enfants au village acheter des bonbons, des timbres, des cartes postales afin que la journée ne fût pas complètement gâchée.

Sous couvert de vanter la beauté du paysage et les merveilles de la montagne, Laetitia trouvèrent le moyen d’interroger discrètement la propriétaire du petit magasin.

- Bonjour madame ! Voilà, j’ai pris trois cartes postales et un chocolat. Je ne pourrai jamais faire d’aussi belles photos, le paysage est beaucoup trop grand !

- Bonjour ma petite fille. C’est bien vrai que le paysage est magnifique ! Même pour nous qui avons l’habitude de le contempler. J’avoue que je ne quitterais mes montagnes pour rien au monde ! Le séjour te plaît ? Tu as une mine resplendissante en tout cas !

- Oh oui le séjour me plaît ! Répondit joyeusement Laetitia. C’est la première fois que je viens à la montagne et j’ai presque envie de redoubler pour revenir l’an prochain !

- Oh non ! Ne fais pas cela tout de même ! S’exclama la commerçante alarmée.

- Non, non ! C’était pour rire ! La rassura Laetitia. En fait le village semble tellement calme on dirait presque que rien ne peut arriver de mauvais ici. C’est presque le paradis sur terre ! La dame parut soudain songeuse et son sourire s’effaça quand elle répondit mystérieusement :

- Le paradis ! Je ne sais pas, mais il ne faut jamais affirmer que rien ne peut arriver. Et si je peux te donner un conseil petite : ne t’éloigne jamais de tes professeurs ou de tes moniteurs!

Ensuite elle s’affaira à servir un vieux monsieur venu acheter son journal et son paquet de cigarettes sans plus se préoccuper de Laetitia.

Intriguée la petite fille se demanda ce que la dame avait voulu dire mais ne trouva pas la réponse à sa question. Lui conseillait-elle simplement de ne pas risquer de se perdre dans un lieu qu’elle ne connaissait pas et qui pouvait se révéler dangereux dans certaines circonstances, ou y avait-il autre chose ? Laetitia aurait juré lire de la peur dans le regard de la commerçante. Mais comment lui poser la question qui lui brûlait les lèvres sans risquer de passer pour une folle s’il ne s’agissait pas de cela ?

Il aurait fallu interroger d’autres villageois mais c’était totalement impossible. Alors que faire ?

Pendant toute l’après midi Laetitia se tritura l’esprit sans trouver de réponse à ses questions.