- C’est l’heure du déjeuner ! Lavez-vous les mains, faites un brin de toilette et repeignez-vous correctement les cheveux, ensuite on descendra dans le calme au réfectoire. Annoncèrent les professeurs.

- Et surtout tenez vous convenablement. Après le déjeuner nous ferons une petite sieste d’une heure. Cela ne fera de mal à personne car nous sommes tous épuisés par le voyage et l’air de la montagne auquel nous ne sommes pas habitués.

Le petit déjeuner n’était pas loin mais cela n’empêcha pas les élèves et même les instituteurs de se ruer sur le repas de midi avec bon appétit. Les voyages et l’air de la montagne fatiguaient mais ouvraient également l’appétit.

Après le déjeuner Laetitia s’endormit comme une souche et cette fois ne fit plus de cauchemar. La petite fille ne rêva même pas car elle était bien trop fatiguée pour cela. Elle eut même beaucoup de peine à s’éveiller ainsi qu’à s’arracher de son lit pour suivre ses camarades dans la promenade prévue pour l’après midi. Si Marine ne l’avait pas énergiquement secouée Laetitia aurait bien continué à dormir jusqu’au dîner.

- Debout fainéante ! Il faut que l’on aille essayer nos skis. Ensuite on ira faire une promenade. Allez dépêche-toi !

Un peu endormie Laetitia essaya ses bottines ainsi que ses skis comme dans un rêve. En revanche l’air vivifiant du dehors acheva de dissiper de son cerveau les dernières brumes du sommeil et c’est bien éveillé cette fois que la petite fille suivit ses amis pour la promenade.

Il faisait un temps magnifique. La brume du matin s’était dissipée et avait fait place à un soleil magnifique qui étincelait au dessus des cimes des montagnes et éblouissait les enfants. Il faisait chaud également, un vrai temps de printemps. On aurait pu se promener en tee-shirt.

La promenade était magnifique, les paysages superbes. Les enfants en profitèrent pour faire connaissance avec Stéphanie et Timothée, les deux sympathiques animateurs qui devaient s’occuper d’eux durant tout le séjour.

C’est en revenant vers La Pousterle que Laetitia eut le regard attiré par une ombre qui semblait se dissimuler entre les arbres du petit bois qui longeait le sentier. Une ombre qui semblait épier le groupe d’enfants car elle avançait, puis s’arrêtait comme pour regarder passer le rang. Personne ne semblait s’apercevoir de l’espion qui observait les élèves car tous riaient, discutaient ou se chamaillaient.

Intriguée Laetitia se laissa distancer par ses camarades mais les moniteurs veillaient au grain : pas question de laisser un enfant à la traîne.

- Laetitia ! Laetitia ! Allons dépêche-toi ! Que fais-tu?

La petite fille jeta un dernier regard vers le petit bois où d’ailleurs l’ombre s’était évanouie puis se mit à courir pour rejoindre ses camarades. - Et bien ! Que faisais-tu là plantée comme un piquet ? Tu risques de te perdre si tu restes en arrière. Lui reprocha Stéphanie.

- J’ai vu quelque chose là-bas dans le bois ! Répondit la fillette.

- Tu as vu quelque chose et quoi donc ? Questionna la monitrice.

- Le Yéti ! Elle a vu le Yéti ! S’esclaffèrent les garçons.

- Oh que vous êtes bêtes ! J’ai vu une ombre là bas dans le bois, on aurait dit quelqu’un qui nous observait. Et puis il est parti.

- Ça devait sans doute être un promeneur. Allons ce n’est pas grave. Avançons maintenant, sans quoi nous serons en retard pour le goûter. Conclut Stéphanie.

- Au fait Laetitia qu’est ce donc que cette histoire de Yéti? Questionna Timothée le second moniteur.

Laetitia devint rouge de confusion tandis que ses camarades s’empressèrent de relater le cauchemar que la fillette avait fait dans l’autocar. La chose amusa beaucoup les deux moniteurs qui partirent d’un grand éclat de rire… qui vexa profondément Laetitia. La petite fille s’était remise à marcher à l’allure du rang mais restait bonne dernière. Elle ne pouvait s’empêcher de jeter en arrière de fréquents regards intrigués sans écouter ce que racontaient ses amies ni les explications des moniteurs au sujet de la première leçon de ski du lendemain.