L'arrivée

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Après la halte du matin au cours de laquelle élèves et professeurs en avaient profité pour prendre une légère collation et se rafraîchir un peu, l’autocar reprit sa route pour la dernière étape du trajet.

Le voyage avait été plus long que prévu à cause de l’attente assez longue à Grenoble, due aux vérifications approfondies des autorités suite à l’épidémie de fièvre aphteuse qui sévissait alors en Europe. Néanmoins on approchait du but : le paysage devenait de plus en plus montagneux une fois que l’on eut passé Grenoble mais hélas la neige ne semblait pas au rendez-vous.

Tous les jeunes voyageurs étaient maintenant éveillés et l’autocar bourdonnait comme une ruche en folie. Bien entendu quelques plaisantins ne manquèrent pas de taquiner Laetitia au sujet de son cauchemar de la nuit précédente.

- Alors Laetitia ! Comme ça tu as failli te faire dévorer par le Yéti cette nuit !

- Peut-être que ton rêve est prémonitoire qui sait ? Tu vas peut-être réellement te faire dévorer !

- Ça m’étonnerait ! Rétorqua Laetitia vexée, Le Yéti vit au Tibet et non en France !

- Il vit peut-être au Tibet mais qui sait, toi tu as peut-être le pouvoir de faire sortir les créatures de tes rêves comme dans le film d’horreur « Freddy, les griffes de la nuit ! »

- Oh zut ! Laissez-moi tranquille à la fin. Vous n’êtes vraiment pas drôles ! Lança la petite fille au bord des larmes.

- C’est vrai. Elle a raison. Fichez-lui la paix vous n’êtes pas amusants du tout ! Vous vous croyez toujours très malins et très courageux mais à la moindre frayeur vous appelez votre maman à l’aide ! Explosa Sabrina venant au secours de son amie.

Laetitia se désintéressa de la conversation pour admirer le paysage qu’elle trouvait magnifique. Elle n’avait jamais été à la montagne de sa vie si ce n’était une petite grimpette sur le Mont Ventoux l’été dernier et où maman avait d’ailleurs eu très peur car elle souffrait d’un vertige quasi maladif. En songeant à la frayeur de sa mère ce jour-là Laetitia ne put s’empêcher de sourire en se disant qu’il était heureux qu’elle ne soit pas présente dans le car et qu’elle ne voie pas le paysage que traversait sa fille. Néanmoins elle devait se l’imaginer car avant de partir elle lui avait glissé à l’oreille qu’il serait très long pour elle d’avoir à attendre les informations du soir pour savoir si le groupe était bien arrivé à destination !

Enfin l’autocar s’arrêta. Il était environ onze heures trente et le ciel était brumeux. On était enfin arrivé au but du voyage mais malheureusement au village non plus il n’y avait pas de neige. Comment allait-on faire pour skier ?

Les instituteurs eurent du mal à maintenir le calme et à canaliser sans trop de précipitation les élèves qui voulaient tous sortir de l’autocar en même temps et le plus rapidement possible.

- Doucement les enfants, doucement ! Vous ne passerez pas tous à la fois par la porte. Calmez-vous, chacun son tour !

La clarté du jour éblouissait les enfants dont certains étaient encore mal réveillés après une nuit difficile dans l’autocar. Il faisait frais mais pas trop froid néanmoins l’on était heureux d’avoir sa veste et un gros pull. Monsieur Verdier et madame Friset durent employer toute leur énergie pour obtenir que les élèves se calment tant ils étaient surexcités et ne tenaient pas en place.

- Et où est la neige ?

- Oui c’est vrai ça ! Comment va-t-on faire pour skier sans neige ?

- Allons les enfants ! Ça suffit ! Mettez vous en rang et tenez vous calmes. Nous allons entrer au centre et vous êtes priés de vous conduire en enfants bien élevés et respectueux des autres ainsi que de votre entourage.

Les récalcitrants matés, les élèves pénétrèrent relativement calmement et bien rangés au centre La Pousterle où allait se dérouler leur séjour.

- Enfin on va prendre le petit déjeuner !

- Pas trop tôt, on a une de ces faims !

En effet le voyage ayant été plus long que prévu les enfants étaient littéralement affamés. Mais le petit déjeuner n’était pas encore pour maintenant. Il fallait d’abord monter dans les chambres que monsieur Verdier et madame Friset désignèrent à chacun afin qu’ils aillent ôter vestes, bonnets, gants et surtout les après-skis boueux afin de ne pas salir le parquet bien propre de la salle à manger. Vite ! On enfila ses pantoufles, on rangea sagement ses affaires ensuite on se dirigea vers le réfectoire où les propriétaires du centre souhaitèrent la bienvenue aux enfants ainsi qu’un magnifique séjour en classes de neige.

Après quoi repus par un copieux petit déjeuner et réconfortés par un excellent chocolat chaud bien sucré, les élèves prirent possession de leur chambre, choisirent chacun et chacune le lit qu’ils allaient occuper et commencèrent à déballer leurs valises ainsi qu’à ranger correctement leurs vêtements dans le placard. Le tout dans un calme tout relatif :

- Moi je veux ce lit-ci !

- Ah non ! J’étais la première et je préfère le lit qui se trouve près de la fenêtre !

- C’est pas juste ! Je ne veux pas dormir près de la porte! On entend certainement tous les bruits du couloir !

- Et moi je suis sûre que son lit est plus confortable que le mien !

- Si vous ne parvenez pas à vous entendre ainsi qu’à choisir sans vous disputer c’est moi qui désignerai à chacun et à chacune le lit qu’il occupera ! Intervint sévèrement monsieur Verdier et le calme revint comme par magie… du moins durant quelques instants !

- Hé ! Chacun n’a droit qu’à deux étagères ! Retire tes pulls de là !

- Qui a déposé ses après-skis boueux sur mon couvre-lit?

- Zut ! Je ne retrouve plus mes gants, j’étais pourtant sûre de les avoir déposés sur la commode !

- Et cette chaussette puante sur mon oreiller à qui appartient-elle ?

Finalement les affaires furent rangées tant bien que mal et les valises remisées dans le petit débarras réserver à cet effet. Ensuite monsieur Verdier et madame Friset firent le tour des chambres afin d’apprécier le rangement et de relever les bonbons que chacun avait apportés. On mettrait tout en commun afin que chacun ait quelques friandises chaque jour et aussi pour éviter les indigestions aux petits gourmands susceptibles de tout manger en cachette dès le premier jour la totalité de leurs réserves de bonbons ! Il y eut bien quelques grognements de désapprobation car certains n’aimaient pas partager mais finalement ils plièrent tous d’assez bonne grâce.

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