« Brandon… »

J’ai enfin un nom posé sur cette voix au-delà du mur, celle-là même qui me hante depuis plus d’une semaine.

Et c’est ainsi que le reste de l’après-midi, nous causons, encore et encore. Il me parle de lui. Je lui parle de moi. On se découvre des points communs, mais surtout une complicité qui rivalise presque celle que j’ai avec Léticia.

Il y a alors le rappel du couvre feu et je file vers les dortoirs, impatiente de tout raconter à ma meilleure amie.

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-NON ! m’interromps Léticia les yeux plus ouverts que ceux d’une chouette !

-Chutttteuh ! Si, poursuis-je plus bas, il l’a dit ! Il a dit qu’il arrêterait de fumer pour moi.

-Il se fout de toi. Répond-t-elle sérieuse.

-Léticia !

Je suis choquée, vexée ! Mais par-dessus tout je refuse de croire qu’il m’ait menti.

-Mili Miléva Milélé ma chérie ! Je t’aime et tu le sais. Je me dois donc de te ramener sur terre avant que tu ne t’attaches à ce mec. C’est un fumeur de drogue ! Sérieux à aucun moment ça t’a tiqueté que tu devrais t’éloigner de lui ?

-Mais c’est que…

-Ah il a déjà détraqué ton instinct protecteur. C’est dangereux ça ! Le mal est plus avancé que je pensais !

-Léticia ! gronde-je.

-Non Mileva ! Je sais que je bavarde beaucoup et tout le temps mais souffre de m’écouter encore un peu ce soir ! L’addiction à la drogue c’est pas une blague ! On ne se lève pas du jour au lendemain, comme ça, et on arrête ! Et tu penses vraiment qu’il va changer pour une fille qu’il a jamais vu, qu’il connait pas ? Tu n’es pas stupide Mili, je le sais ! Alors qu’est-ce qui t’arrive ? Pour l’amour du ciel ! Réveille-toi !

-Il a été super sympa avec moi alors que j’étais triste.

-Alors qu’il était shooté Mili ! Ca compte pas !

-Et aujourd’hui ? Hein ? Dis-je sur un ton de défi. Et aujourd’hui ?

Je refuse, je refuse, je refuse d’accepter qu’elle a raison ! Le premier mec que je connais ne peut pas être un salaud !

-Mili chérie… commence-t-elle avec tristesse. Mili tu lui as déjà montré que tu es une fille fragile… Je ne connais pas de mec qui ne sache pas que c’est facile à piéger, une fille fragile…

Alors là….

-Désolée ma ché…

-Okay. Ca va. J’ai compris.

Je me retiens de pleurer alors que je me recroqueville sous ma couette. Quelle cruche je fais !