Présentation

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On s'est connus avant d'exister... Mais ça, pour le savoir, il a fallu que je le connaisse à nouveau...

Je l'ai rencontré dans un rêve. Je n'avais vu ni son visage ni son corps, mais de lui je savais tout. Car lorsque je l'ai connu, il était tout ce dont j'avais toujours rêvé.

Je suis Mileva et je vis dans un château avec des gardes...

Mais non, je blague. J'ai beaucoup d'imagination. Quand on vit en pensionnat, c'est la seule distraction valable qu'on ait en toute circonstance, du moins c'est mon avis.

J’ai 16 ans et brune de teint. Je ne sais pas si je suis belle, mais j’ai des formes plutôt moyennes alors je suppose que je suis normale.

Depuis la sixième je suis dans cet internat, telle une prisonnière. Toute ma puberté, tout le peu d’adolescence que j’ai eu à vivre jusqu’à présent, c’était entre les murs de cet internat féminin. Autrement dit, je n’ai plus vu de garçons depuis au moins cinq ans. Quoique même lorsque je voyais des garçons plus jeunes, c’était depuis la fenêtre de ma chambre.

Ma mère n’a jamais voulu de moi car j’ai tué mon père. J’ai été le fruit de l’unique amour qu’elle ait connu et qui ne lui a rapporté qu’une fille : moi. Mileva (c’est moi) est le nom qu’avait choisi mon père pour moi, juste avant de mourir. Après cela, ma mère mettait une distance de sécurité entre nous et alors, la seule personne dont j’ai jamais été proche chez moi était ma nounou.

En grandissant, c’est devenu d’autant plus difficile avec ma mère que j’étais la photocopie de mon père. Au début elle essayait ! Vraiment ! Mais au fil du temps, ne serait-ce que me croiser dans la maison lui était pénible. Et voilà comment j’atterris ici à 11 ans avec des consignes strictes. Pas de sortie. Les retours en famille pendant les vacances ou les weekends, je ne connais pas !!!

Du coup, ma seule famille ici, c’est Léticia. J’ai toujours été renfermée sur moi-même jusqu’à son arrivée dans cette prison il y’a trois ans. Je ne sais pas si j’aurais pu tenir encore longtemps sans cette fille ébène aux muscles fins qui ouvrait maintenant la porte, arborant un tel large sourire que ses pommettes ressortaient encore plus que d'habitude.

-C’est quoi cette tête ? je lui demande.

-Devine ce que j’ai pour toi !

-T’as les yeux qui brillent alors ça doit être de la nourriture.

Léticia adooooorait manger et encore, c’était peu de le dire ! Bizarrement elle ne prenait pas un gramme, comme moi. Ca faisait partie de nos ressemblances. Elle me regardait maintenant avec un air pincé et je me sentais gênée.

-C’est pas ça ? dis-je d’une petite voix.

-Ah non ! Me fais pas la petite voix ! Je suis blessée, dit-elle d’une voix dramatique. Après tant d’années d’amitié dans cette cloison qui me sert de seconde maison.

Est-ce que je vous ai dit qu’elle a le sens du théâtre ?

-Ah wow j’ai fait une rime, se reprend elle fière d’elle d’un coup !

-Bravo ? tentais-je dans un élan de paix.

-Bien essayé !

-Mais comprends moi aussi ! Tu vas pas nier que t’adores manger et puis dans ce trou y’a pas grand-chose que tu puisses m’offrir aussi !

Elle réfléchit un moment et hausse les épaules.

-Pas faux ! Bon bref !

Elle fouille alors dans la poche arrière de son jean slimé à en étouffer comme d’hab et en sort un téléphone qu’elle me tend.

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