Aujourd’hui nous sommes le 21 pensa Noël en se réveillant sans problème à minuit !

Le Père Noël les attendait au pied de l’escalier, prêt à partir…

« Allez, enfants, la nuit sera courte, nous devons partir immédiatement, je vous ai préparé quelques sandwichs et du chocolat dans des thermos. Allons-y ! »

Il neigeait à gros flocons. On n’y voyait pas à deux mètres. La neige étouffait tous les bruits et on entendait à peine, les rennes gratter le sol de leurs sabots.

Les enfants médusés, observaient ce spectacle. « Comment savoir où l’on va quand il neige de la sorte ? » pensaient-ils sans oser poser la question.

Le vieux Noël sourit légèrement :

« Oui, je sais il neige gros, pourtant nous allons partir quand même. Quel que soit le temps, les enfants attendront leur cadeau le jour de Noël, il faut se lancer ».

Noël monta le premier, suivi de quatre autres. « Tiens, il en manque encore quatre » calcula-t-il. La neige qui tombait drue l’empêcha de voir correctement les présents. Au fond, était-ce si important ? Lui était bien présent et c’était ce qui comptait vraiment.

On embarqua. Le vieil homme prit les commandes puis, alors que la neige se calmait un peu tendit les rennes à Noël. Celui-ci, comme la veille, s’en tira admirablement. Son assurance avait grandi sans jamais devenir de l’arrogance. Avec précaution, il négociait les virages et se posait avec adresse sur les toits de toutes les demeures.

« Père Noël, comment savoir s’il y a des enfants dans une maison ?

- Ecoute ton cœur répéta le vieil homme un fois de plus.

- Ils ne peuvent pas nous entendre ? demanda la fille Noël

- Ils dorment… et pour m’en assurer, j’ai toujours sur moi un détecteur de sommeil. Il sonne lorsqu’un enfant veille et nous éviterons donc de descendre.

- Même le nuit de Noël ?

- Même » : répondit Le Père Noël.

Toute la nuit, en alternant les pilotes, le traîneau se posa. Les jeunes, tour à tour descendait dans la cheminée. Lorsque c’était impossible, ils se faisaient tout petits et se glissaient dans les maisons par un conduit, par la chatière ou par le trou de la serrure. Ils reprenaient leur taille ordinaire en reprenant place près du Père Noël.

Soudain, deux ombres furtives attirèrent leur attention. « Que font ces enfants ? » » Pourquoi se faufilent-ils ainsi ? » s’exclamèrent les jeunes.

- Ca, mes amis, ce sont des voleurs de sapins !

- Des vo.. voleurs de sapins ?

- Oui, ils subtilisent les arbres de Noël partout où ils peuvent : dans les parcs, dans les magasins, dans les écoles... Chaque année j’en attrape. Ils s’imaginent que s’ils ont beaucoup de sapins, ils auront plus de cadeaux, les sots. Vous allez voir comment je m’y prends ! ».

Le Père Noël mit les gaz et l’attelage fit une descente en piquet vers les voleurs. Ceux-ci, surpris, se retournèrent et restèrent bouche bée...

"Vous allez IMMEDIATEMENT remettre ces sapins à leur place et vous rentrerez vous coucher illico !"ordonna-t-il grondeur." A votre réveil, demain matin, vous ne vous souviendrez de rien mais vous ne recommencerez JAMAIS plus !"

les deux vauriens ne demandèrent pas leur reste et obéirent immédiatement.

« Voilà qui est fait et bien fait ! » savoura l’équipage.

On repartit. Bientôt on survola de vieilles masures délabrées, des tentes déchirées.

« Et Ici, on fait comment ? s’inquiétèrent les apprentis.

- Comme ailleurs, les enfants dorment, j’ai vérifié. Pour eux, Noël est encore plus important que pour les autres. »

En bas, les chiens regardèrent le curieux équipage sans grogner, sans aboyer, les chats cessèrent de courir après les souris. La voie était libre, on descendit.

Jusqu’au petit matin, l’entraînement continua. A cinq heures, tout le monde avait regagné le pensionnat.

Noël se sentait prêt à présent. Il n’avait toujours pas pu repérer les absents, mais cela n’avait guère d’importance !

On finirait bien par savoir et chaque jour qui passait était passionnant, alors, autant se laisser porter !

Il faisait jour maintenant et Noël s’endormit serein.