16 h

Une minute de lecture

Très chère « X »,

Il est seize heures.

Les engins de ménage entrent en pleine action, au cas où j'aurais laissé traîner des miasmes.

Quand je suis entrée dans l'appartement, voici (presque) exactement un an, j'ai respiré quelques traces de ton parfum, au-delà des odeurs d'antiseptique : vanille, cannelle, une pointe de jasmin... Pour ma part, je préfère les senteurs fraîches et florales, une peu acidulées. Je me demande si elles s'attarderont et si tu pourras les percevoir à ton tour.

J'en doute.

Le manque de sommeil commence à m'affecter ; il me serait facile de m'allonger et de laisser l'oubli m'emporter, mais je vais dormir bien assez longtemps. Alors je reste là, à écrire au stylet sur du papier-mémoire, assise sur le sol à côté de la fenêtre. Les meubles modulaires ne bougeront pas, mais ils ne m'appartiennent déjà plus. J'écoute le chant du bulleur ; curieusement, il m'apaise.

J'espère que tu l'aimeras aussi.

Ta dévouée...

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