Chapitre 12: Retrouvailles et préparatifs.

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Après de longs mois de séparations, les voilà enfin réunis... Ou presque. À peine leurs regards se croisèrent, qu'une émeute vint se placer entre eux. Les recalés étaient si frustrés qu'ils décidèrent de se faire "justice". Bref, si eux ne pouvaient pas participer, ils partaient du principe que les autres ne devraient pas non plus.


En résumé, ils se sont vengés comme des gros cons. C'est exactement pour ça qu'ils ont été recalé.


Alors, notre boulot c'est de les former, et les guider. Pour l'intelligence, je crois pas qu'on ait des bénédictions ou des sorts pour arranger ça.


En effet, mais c'est honteux de gâcher ce merveilleux moment de retrouvailles ! Surtout que nos trios finirent impliqués dans la bagarre.


Notre brave Kendraff n'avait pas dit son dernier mot. Telle une bête enragée, il passait en force au travers de la mêlée !


Imité par une Lirinah en furie qui perçait dans sa direction !


À grands coups de salades de phalanges, ils parvinrent à se rejoindre avec peine. Sauf qu'il y avait tellement de monde dans cette mêlée, que les deux amants manquèrent de se taper dessus par accident. La jambe droite de Lirinah fonça sur Kendraff. Il la bloqua, tout en affichant un air surpris, et l’observa de la tête aux pieds...


Observer ? J'aurais dit reluquer...


Non, il reste un jeune homme sage et décent. Donc, il la regarda sans bouger tandis qu'elle plongeait ses yeux de saphir dans ses iris de braises. Kendraff lâcha alors sa jambe et la serra fort dans ses bras. Pendant que tous cherchaient à s'affronter, deux êtres partageaient un moment d'émotion dans l'arène. Après de longs mois de séparations, ils étaient enfin ensemble . La jeune femme blonde lui donna même un baiser.



  • J'étais sûre que je finirai par te retrouver. Tu m'as tant manqué.

  • Toi aussi tu m'as manqué, mais que fais-tu ici ? Je n'aurais jamais pensé te revoir si loin de chez toi.


Non mais décidément il est long à la détente votre protégé. C'est à se demander comment votre Lirinah a bien pu lui faire comprendre un jour ses sentiments. Ça leur a pris combien cinq, six mois ?


Trois ans...


Trois ans ? Il leur a fallu autant de temps ? Edris et Azéris, quand ils ont commencé à se plaire, ça n'a pas traîné. Ils se sont plus, embrassé et hop la suite dans...


Stop ! On a dit qu'on en parlait pas !


N'empêche que pour Kendraff et Lirinah, c'était un peu particulier. Ils ne pouvaient pas se voir aussi souvent qu'Edris et Azéris. Puis, Kendraff n'a pas mis si longtemps que ça à comprendre. Juste deux ans, pas trois. Après, c'était plus qu'il ne pouvait pas succomber à ses sentiments.


On va quand même pas refaire toute leur histoire ? Surtout qu'elle avait beaucoup de choses à raconter à son amoureux, notre Lirinah. Mais ce ne fut ni le lieu ni le moment, car ils furent bien vite interrompus. Kendraff aurait volontiers démoli l'individu, si celui-ci n'avait pas été Adarius.



  • Pardon de m'immiscer entre vous, mais je vous rappelle que vous n’êtes pas tous seuls ici. Merci d’éviter de nous ignorer.

  • T'es qui toi pour nous déranger ?

  • Adarius, son coéquipier, alors j'ai mon mot à dire.

  • Pas vraiment, je suis prioritaire. Amie d'enfance, et sa bien-aimée. Donc laisse-nous respirer.

  • On aura tout le temps pour ça désormais, l'interrompit Kendraff. Je crois qu'on devoir fêter ces retrouvailles plus tard.


Dixit celui qui ne voulait pas lâcher Lirinah.


Certes, mais il aurait bien d'autres occasions de recommencer. À ce moment, les affrontements se faisant de plus en plus violents, ils durent s'occuper de ce problème en priorité. Après avoir assommé quelques aventuriers, ils durent cependant se replier à l'écart de l'émeute une fois une issue dégagée. Un immense fou rire s'empara du couple scandinave, lorsqu'un spectacle de plus ironique leur fut offert. Ayant réussi à s'extirper de la mêlée, deux Égyptiens en étaient venus à faire comme eux mais de façon plus osée et dépravée. Le plus drôle était que personne ne semblait leur prêter la moindre attention, préférant se taper dessus. Lirinah glissa alors un mot à l'oreille de Kendraff, ne se privant pas de commenter la situation :



  • Ces deux-là, ils ont l'air de s'entendre aussi bien que nous.

  • Être tous regroupés ici et entre personnes se connaissant déjà, voilà qui ressemble vraiment à une mauvaise blague des dieux, murmura Kendraff à l’oreille de Lirinah.


Mauvaise blague ? Ces deux-là sont enfin réunis et libres de s'aimer ! Ha, bah, bravo les remerciements.


En effet, mais il faut voir les circonstances. De leur point de vue, ça pouvait y ressembler car ils en auront bavé pour être ensemble. Mais ce n'était clairement pas la fin de leurs soucis. Déjà, ils durent, en compagnie d'Adarius, aller interrompre les ébats du couple égyptien.


Enfin, vous exagérez là ! Des ébats ? En publics ? Non, c'était juste une succession de baisers passionnés.


Surtout parce qu'ils étaient en public...


Bon c'est deux adultes qui s'aiment. On peut changer de sujet ?


On ne faisait que détailler les faits, rien de plus. Il faut bien contextualiser ce regroupement entre nos deux trios. Donc, une fois calmé, Edris présenta sa compagne à ses deux équipiers :


Voici Azéris, que je suis moi-même surpris de voir ici. La Reine l’a laissé quitter le palais pour partir à l’aventure. D'ailleurs, comment est-ce possible ? Demanda Edris en se tournant vers Azéris. Elle a toujours été tellement possessive vis-à-vis de toi. Elle a même tenté de me faire tuer, accidentellement, quand elle découvert qu’on se fréquentait.



  • Mais elle ne m’a pas laissé partir, c’est moi qui ai quitté le royaume en secret.

  • Entre temps, Télia avait elle aussi rejoint le groupe mais affichait un air mécontent.


Elle avait de quoi être vexée. Ses copines l'avaient quand même laissé de côté.


Bah vous savez, les histoires de garçons, ça peut avoir ce genre d'effet. Il ne fallait pas être si susceptible.


Puis, c'était un peu les enjeux des voyages de Lirinah et Azéris. Donc, elle aurait dû s'y attendre. Quant à Adarius, il avait adopté un comportement étrange depuis que leur groupe avait commencé à susciter de nombreux regards dans leurs directions.



  • On peut savoir pourquoi tu te caches sous une capuche depuis qu’on est entrée dans le Colisée ? Demanda Edris. On pourrait croire que tu cherches à éviter quelqu’un.

  • Je n’ai pas envie d’en parler. Disons juste que c’est lié à la raison qui fait que je suis parti.

  • Et ça ne serait pas des raisons familiales par hasard ? S'étonna Kendraff.

  • Qu’est-ce qui te fait croire ça ?

  • Peut-être le fait qu’on dépense des sommes colossales en hébergement et nourriture ? Lui rappela Kendraff. Toi qui habites ici normalement, ça aurait arrangé nos affaires de loger chez ta famille.

  • C’est vrai que ce n’est pas possible. Mais je refuse de dire pour quoi, ça ne regarde que moi. Et sinon, vous comptez rester là ? Ou on quitte les lieux avant d'être à nouveau pris dans la mêlée ?


Tandis que l'émeute fut interrompue par la garde...


La garde ?


D'accord, stoppé par les aventuriers vétérans, puisque les gardes se firent démolir comme des bleus. Bref, le petit groupe sortit du Colisée. Une fois dans la rue, Lirinah ne se cachait plus le visage sous sa cape. Kendraff à ses côtés, elle se sentait la force de défier le monde entier. Ils se rassemblèrent tout dans la même auberge, après avoir récupéré les affaires du trio féminin. Puis, ils passèrent la soirée à échanger leur récit de voyage. Si Edris était chagriné par les troubles survenus dans son royaume, il n'était clairement pas convaincu par la conclusion de la mission d'Azéris, et redoutait que le répit ne soit que de courte durée. Cela ne semblait pas inquiéter Azéris, la soirée était plutôt à l’allégresse, trop heureuse d'avoir enfin retrouvé Edris pour se poser des questions. Elle préférait boire et manger...


Comme par hasard...


Objection ! La soirée était propice à la fête avec de si merveilleuses retrouvailles !


Objection retenue !


Vraiment ? Alors qu'en voyant Lirinah faire preuve de modération, elle s'amusait à remplir son verre à son insu ?


On parle bien de la même Lirinah qui s'est saoulée à l'hydromel avec Kendraff ? Parce que là, c'était plutôt pour les apparences qu'elle se retenait.


Puis, elle n'était pas stupide notre princesse scandinave. Elle le voyait bien ce que son verre se remplissait de lui-même, comme par magie. Mais comme ça, elle pouvait jouer les innocentes. À la fin de la soirée, Lirinah ayant légèrement abusé de l'alcool...


Légèrement ?


Oui ! Elle était toujours lucide, et pouvait encore parler à peu près normalement.


Elle ressentait surtout le besoin d’aller dormir. Lirinah se leva et se mit à tituber, et Kendraff décida de la raccompagner. Face à la porte, le jeune homme eut une désagréable sensation, car c'était celle de sa chambre. Et ni lui ni Lirinah n'étaient assez saouls pour ignorer la situation.



  • C'est une plaisanterie ? S'indigna Lirinah. Un seul lit pour nous deux ?

  • Dis-moi, tu n'aurais rien raconté à tes amis à propos de la source chaude ?

  • Jamais j'aurais fait ça ! Et toi ?

  • Impossible, j'ai déjà eu suffisamment d’ennuis pour ça. J'imagine qu'il est trop tard pour changer, je vais voir si je peux dormir dans l'écurie pour cette nuit.


Kendraff s’apprêtait à quitter la chambre, lorsqu'il fut rattrapé par la main de Lirinah, qui avait le visage complètement rouge. Pourtant cela ne semblait pas être dû à l'alcool... Il en connaissait la raison...


Miracles, nous soyons loués ! Il a compris vite et du premier coup !


D'accord, mais laissez cette pauvre Lirinah s'expliquer. Sinon, on ne saura jamais ses véritables intentions.


Certes...



  • Reste, espèce d'idiot. Après tout, on s'est déjà vu et enlacé sans vêtements...

  • C'était différent la dernière fois. Là, il n'y aurait personne pour nous déranger. Je n'ose imaginer ce qu'il serait arrivé à l'époque, si on avait pu avoir toute la nuit devant nous lorsqu'on s'est embrassé.

  • Mais là, on parle juste de dormir ensemble. Ça serait arrivé un jour ou l'autre.


Tous deux passèrent le seuil de la porte. Chacun se déshabilla avec une légère timidité, ne gardant que leur sous-vêtement respectif. Kendraff termina en premier, se glissant sous le drap, rejoint par Lirinah quelques minutes après. La gêne était fortement présente entre eux, les battements de leurs cœurs si audibles pour l'autre. Une chaleur étrange se dégageant entre eux. Si quelqu'un de leurs familles les voyait, ils auraient pu avoir de gros ennuis.


Oui, mais là, il n'y a qu'eux.


Certes, mais cela pouvait quand même engendrer, de gros, et je dis bien DE GROS ennuis !



  • Je ne suis pas gros !


Quoi, encore lui ?


Mais poussez-vous ! On ne voit rien ! dégage l'obèse !



  • Oh ! Monsieur le dieu ! Elle m'a dit obèse !

Hé ! n'insultez pas mon protégé !


Mais on voit rien, on va tout rater !


Ma consœur à raison, on était pas là, à l'époque, on a jamais vu, ni su ce qui était arrivé cette nuit-là.


Ha bon ? Il s'était passé quelque chose ? Moi je dis qu'il n'y a rien à voir.


(Alors faites partir le gros, qu'on constate de nous même !



  • Mais je ne suis pas gros. Je suis juste fort et très musclé !


Voilà, mais revenons-en à nos deux aventuriers qui, ivres d'épuisement et d'alcool, s'étaient endormis enlacés.


Quoi ? Mais, déjà, et...


Rien ! Cher confrère, vous n'oublierez pas de remercier votre moustachu pour moi.


Évidemment. Mais vu la situation, il lui faudra plus que des remerciements.


D'accord, cinq sangliers !



  • Ha non, dix !


Sept, et deux marcassins !



  • Vendu !


Bon vous faites quoi à vous disputer ?


On nous a gâché le spectacle !


Y'en avait pas...


Dommage, nous on est allés voir du côté d'Edris et Azéris, et...


Rien... Enfin si, mais vous ne voulez pas savoir, ça vous rendrait encore plus déçu.


Honteux !


Scandaleux !


Bon... Bah... Tant pis ! Revenons-en à notre histoire. Le lendemain, Lirinah et Kendraff furent les premiers à se réveiller. Ils se rendirent dans la cour de l'auberge, entièrement pavée et clôturée d'un mur de brique. Leur but ? Un entraînement énergique qui fit une étrange impression à la jeune femme. Après toutes ces aventures, ces créatures, combattre face à son ancien mentor lui sembla bien différent. Au bout de cinq minutes d’échauffement, il lui demanda de ranger ses armes et de les déposer à l’écart, tout en le faisant lui-même. Elle s’exécuta mais ne put comprendre la motivation du jeune homme.



  • À quoi bon ? Je croyais que tu voulais qu’on s’entraîne autant que possible avant le tournoi.

  • C’est le cas mais en repensant aux règles qui ont été annoncées, j’ai bien réfléchi à un exercice bien utile.

  • Que veux-tu faire exactement ?

  • C’est très simple, on va retravailler le combat à main nue. Vu que les armes ne seront ni tranchantes ni perforantes, on pourrait en tirer un certain avantage sur nos adversaires. Je pense que beaucoup vont miser sur cette solution.

Après plusieurs échanges de coups, Kendraff comprit vite qu'elle était plus forte et plus rapide qu'avant. Mais même plus expérimentée, elle manquait encore de précision dans ses gestes. Il décida de reprendre sa bien-aimée sur ses lacunes pour la semaine. Kendraff épingla des morceaux de tissus de couleur à sa tunique, ainsi qu'à celle de Lirinah. Chacun correspondait à un point sensible du corps. La jeune femme eut beaucoup de mal à faire cet exercice. Cela n'avait rien à voir avec le fait qu'elle n'aime pas l'affronter: elle avait bien remarqué que Kendraff lui cachait quelque chose.


Lirinah dut remettre à plus tard le moment des questions. Ils partirent tous deux au Colisée pour s’inscrire aux tournois et ils ne furent pas les seuls, car beaucoup pensaient qu'il valait mieux être parmi les premiers enregistrés. Une fois de retour à leur auberge, Kendraff insista pour reprendre l'entraînement.


La jeune femme ne put exprimer cette question qui lui hantait pourtant l'esprit. La journée elle passait son temps à s'exercer. Lors des repas, l'ambiance était surtout à la convivialité et aux histoires de voyages et de romance. Même le soir, elle et Kendraff étaient bien trop fatigués pour en parler, et profitaient de leur vie de couple.


Profitaient ? Vraiment


Ils passaient leurs nuits à discuter, enlacés, et rien de plus. Vous le savez bien.


Sauf pour l'autre nuit...


Tant pis pour vous. Donc, ils agissaient ainsi car ils conscient très bien que cette idylle pourrait prendre fin dès le week-end, avec l'arrivée des parents de Lirinah à Rome. La semaine se termina, et Lirinah s’apprêtait à quitter la cour pour aller se laver. Elle fut retenue par Kendraff, et la jeune femme ne put s'empêcher d'éclater de rire. Habituellement, c'était elle qui le retenait ainsi. Ce dernier, plus mature, comprit aisément sa réaction et il s'en amusa quelques instants avant de redevenir sérieux.



  • Je ne pense pas qu'on puisse en faire plus pour se préparer.

  • Je sais, même s'il nous reste du temps, il vaut mieux se reposer. Alors pourquoi on reste ici ?

  • Parce que j'avais une dernière chose à te dire concernant les combats qui t'attendent. Tu ne l'as peut-être pas remarqué, mais ta façon de combattre a plus changé que progressé.

  • Ha bon ? Pourtant toi aussi, alors c'est quoi la différence, si ce n'est l'expérience ?


Kendraff resta stupéfait qu'elle l'ait remarqué. Le voyage de Lirinah l'avait bien plus formé qu'il ne l'avait imaginé. Celle-ci avait fait un grand pas sur la voie pour devenir une redoutable guerrière.



  • Vu que tu es passée par le labyrinthe, tu y as sûrement acquis certains objets ?

  • C'est exact, bien que j'aurais préféré qu'ils ne remplacent pas les beaux cadeaux que tu m'avais faits.


La jeune femme tira alors sa dague et son épée d'argents de leur fourreau. Kendraff fut émerveillé en contemplant les runes et la qualité de l'ouvrage. Lui-même n'aurait jamais pu lui en forger de meilleurs. Il esquissa un sourire, lui faisant comprendre qu'il n'était pas vexé.



  • Tu dois savoir que ces armes ont des restrictions selon que l'on affronte des créatures maléfiques ou de simples humains.

  • Merci, mais je suis déjà informé. J'ai eu le droit à la petite explication avant de pénétrer dans le labyrinthe. Donc, où veux-tu en venir ?

  • Il existe une autre forme de pouvoir spécifique que l'on peut recevoir des dieux, et qui lui ne souffre pas des mêmes contraintes. Mais pour cela, il faut choisir un dieu et lui jurer fidélité en échange de sa bénédiction, ou comme c'est mon cas avec Fenrir, être sous sa tutelle depuis la naissance.

Ha bon ? Qui lui a dit ?


Sûrement un oracle ou une prêtresse...


En faîte, personne ne lui avait rien dit. Il a dû le comprendre par lui-même, tout comme Edris en voyant qu'il ne pouvait pas mourir de blessures pourtant très graves.



  • Pourquoi ne pas me l'avoir mentionné plus tôt ? J'ai encore le temps de faire ça ?


Bah, en fait non, puisque comme on l'a dit, l'autre l'avait déjà pris sous sa coupe.


Mais il ne le savait pas, lui...


Il aurait pu le remarquer ?


Il va vite le faire. Pour l'instant, il mettait surtout ça sur les progrès que Lirinah aurait pu faire en voyageant. Il continua donc son explication, comme si de rien n'était.



  • Il est préférable de ne pas te précipiter. Premièrement, il faut le faire dans un lieu sacré au court d'une cérémonie.

  • Qu'est-ce qu'on attend pour que j'aille le faire ? À moins qu'il ne soit obligatoire que le lieu soit dédié à la divinité souhaitée ?

  • Non, tu pourrais même le faire à Rome peu importe la divinité. Mais il ne faut surtout pas te précipiter. C'est un choix important qui doit être mûrement réfléchi. Une filiation à des conséquences, avantages et inconvénients. Me concernant, je pense que mes réflexes, ma vitesse et ma force sont plus proches du loup que de l'homme. Je combat mieux la nuit que le jour. Et durant les phases de pleine lune, mes capacités physiques sont grandement augmentées.

  • Intéressant ça. Mais j'imagine que la contre-partie doit être importante ?

  • Mais lors de phases de nouvelle Lune, je suis aussi fort qu'un enfant, et j'ai besoin de beaucoup de viande et régulièrement pour conserver ma force.

  • Mais... Mes adversaires auront ce genre de pouvoir spécifique ? Je serais désavantagé si on ne s'occupe pas de ça ?

  • Pas nécessairement. Seules celles ayant une filiation. .

  • Et alors ? On ne peut pas changer ou arrêter si on le souhaite?


Ha ça, non ! Sinon, j'en connais une qui ne se serait pas privée pour mettre la main sur Lirinah.


Exactement. Mais ça ne marche pas comme ça. On a des principes, et des règles à respecter, ce qui veut dire que nos protégés également. On ne change pas de divinité aussi facilement.


Cela, Kendraff l'avait bien compris. Comme quoi, il était plutôt futé, dès qu'on ne parlait pas des choses de l'amour.



  • Parce que je pense que les dieux n'apprécieraient pas beaucoup le manque de loyauté envers eux, surtout qu'ils nous aident et nous protègent en retour. Puis, je soupçonne qu'un dieu ou une déesse soit déjà derrière toi, puisque tu as pu passer de ta vie de princesse à celle de guerrière sans trop de difficulté.

  • Sans trop de difficulté ? Et l'entraînement ? Et la fugue ? Et notre séparation ? Et puis...

  • Alors ça, j'ai fini par comprendre que c'était inévitable, et c'est cela qui me fait penser à une volonté autre que la tienne. Même si je ne remets pas en cause ta propre force de caractère.

  • Donc, tu me dis d'attendre, et de voir comment les choses vont se passer par la suite ?

  • Exactement. Il vaut mieux prendre le temps d'y réfléchir. Je ne pense pas que ça fera grande différence durant le tournoi.


Après cette longue discussion, tous deux repartirent dans l'auberge pour se reposer et se détendre. Kendraff se coucha tôt ce soir-là, comme Edris et Adarius, car les hommes combattraient durant le premier jour des festivités. Lirinah de son côté, passa une dernière nuit un peu plus arrosée avec ses amies, esquivant autant que possible les questions douteuses d'Azéris concernant sa vie de couple. Une fois qu'elle eût rejoint Kendraff, elle se glissa sous les draps en essayant ne pas le réveiller. Elle ne trouva cependant pas le sommeil, repensant sans cesse à cette histoire de filiation. Si son aimé avait vu juste, quel dieu pouvait bien se pencher sur sa destinée ?


Cela me parait tellement évident que je n'ai jamais compris comment elle avait fait pour ne pas s'en apercevoir.


Parce que, malgré les explications de son amant, ses voyages et ses épreuves, tout cela restait encore nouveau pour elle. Elle désirait tant en savoir plus concernant les raisons de tout ce qui lui était arrivé depuis sa première rencontre avec Kendraff.

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