Chapitre 10: Mission morbide et révélation.

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Les trois femmes entrèrent dans l’immense nécropole, qui se composait de nombreuses pyramides servant de tombeau. Elles y trouvèrent également une grande quantité de bâtiments faisant office de demeures funèbres à d’anciens héros, et aventuriers du passé. La vallée abritait aussi plusieurs temples dédiés aux dieux funéraires égyptiens : Osiris, Thot et,


Moi ! Merci de taire mon nom !


Vraiment ? Avec déjà deux de cités, le vôtre devient pourtant évident.


Justement, s'il l'est, autant ne pas le dire.


Puis, il s'agit pas de vraiment de vous, mais plutôt des statues présentes partout dans la vallée, symbolisant les dieux veillant le repos des défunts.


Pour le fait de veiller au sommeil des morts, on repassera, car les défunts n’avaient pas l'air de vouloir le rester.


Et il n’était pas rare d’y croiser des momies. Si ces morts-vivants étaient monnaie courante dans la vallée, c'était bien la présence de squelettes qui était inquiétante. Ces derniers habitaient plutôt les cimetières et catacombes, tout comme les zombies et les goules.


Bon, il y en avait bien quelques un qui sortait des fosses communes du désert, mais la situation avait toujours été sous contrôle.


En effet, ils ne formaient jamais une horde de combats armée. Les trois jeunes femmes avancèrent discrètement dans la nécropole de sable. Azéris voulait éviter les momies le plus possible, car elles étaient tout de même très agressives envers les vivants. Leur mission officielle était simplement d’enquêter dans la vallée : les combats n’étaient donc pas au programme. Lirinah, Télia et Azéris marchaient lentement en se cachant derrière les statues, passant l’un après l’autre lorsque les momies ne les voyaient pas. Cependant, certaines de ces effigies étaient très anciennes.


Architecture locale, d'accord, mais l'entretient, ça en fait partie, non ?


Parce que vous, vous faites entretenir chaque bout de cailloux sacré sur vos sols ?


Touché! Lorsque les trois jeunes femmes passèrent derrière l’une des plus détériorées, Télia en s’appuyant dessus la fit s’effondrer. Le bruit attira alors toutes les momies aux alentours qui, bien que marchant lentement, arrivèrent de tous les côtés rendant le combat inévitable. Les aventurières foncèrent droit sur la dizaine d’adversaires face à elles.


Lirinah se jeta en avant et envoya un coup d’estoc dans une momie, et la décapita avec sa dague à sa main gauche.


Azéris trancha une momie, dont le corps se coupa net sur le passage du cimeterre.


Télia décocha deux flèches dans la tête d’un duo de momie s’approchant de ses équipières. Les traits décrochèrent sans peine leurs crânes pourris de leurs épaules.


Lirinah stoppa une momie sur sa droite en lui enfonçant sa dague en pleine face. Puis, elle la trancha en deux, et en décapita une autre dans la foulée.


Azéris éventra une revenante de plus.


Mais elle fut incapable d'anticiper un adversaire dans son dos.


Télia qui l’abattit d’une flèche, puis en décocha deux de plus sur les momies encore en... Vie ?


Un combat propre, rapide et musclé ! Victorieuses, elles se mirent à courir pour semer le reste des momies de la vallée et éviter les affrontements supplémentaires. Azéris, Télia, et Lirinah avaient parcouru trois kilomètres, lorsqu'elles tombèrent à nouveau sur des momies, plus nombreuses cette fois-ci.


L'ingénieuse Télia décocha une flèche sur une statue à plusieurs mètres. Le bruit du choc attira les momies dans sa direction.


Les trois aventurières continuèrent leur chemin sur plusieurs kilomètres, puis aperçurent enfin quelque chose qui n’aurait pas dû se trouver dans la vallée. Un immense scorpion mesurant plusieurs mètres de haut et de long. Dessus était montée une liche, sa face et son allure squelettique entièrement enveloppée dans une robe à capuche noire, des mains décharnées dirigeant sa monture.


Un adversaire rien qui avait de quoi terrifier n'importe quel aventurier.


Sauf pour la courageuse Azéris, qui s’avança vers l'ennemi !


Mais fut plaqué au sol par Lirinah et son bon sens !


Le tout, sous le regard de Télia qui la laissa faire en attendant qu’une décision soit prise concernant la suite de leur mission. Sauf qu'elle allait devoir patienter le temps que ses équipières aient fini de s'expliquer.


  • À quoi tu joues  ? Lui demanda Lirinah. On a trouvé ce que l’on devait chercher alors on s’en va et on fait notre rapport.

  • Pas question ! Je vais enfin pouvoir montrer à la Reine ce qu’elle refuse de voir. Je ne suis pas immature et ni une incapable !

  • Et tu penses vraiment le lui prouver ta maturité en lui désobéissant une nouvelle fois ? Répliqua Lirinah, qui tentait de raisonner la jeune femme. Nous ne sommes que trois, et il s'agit d'une mission de renseignement.

  • Je ne cherche pas à faire le contraire de ses ordres. Je veux faire plus que notre objectif de départ. Si on s’occupe de ce monstre nous-mêmes, on aura prouvé qu’on valait mieux à la reine qu’une bande de filles juste bonnes à chercher des informations.

  • De toute façon on ne va pas avoir le choix ! Les interrompit Télia. On est repéré et on va devoir se battre pour s’en sortir !


Effectivement. La chasseresse avait remarqué que la bête se rapprochait d’elles.


Télia lui décocha deux flèches.


Elles ricochèrent sur sa peau résistante sans lui causer le moindre mal. Le scorpion fonça alors en direction des trois aventurières, tandis que Télia continuait de lui tirer dessus sans plus de succès. Elle devait pourtant de le retenir à distance le plus longtemps possible, car la liche avait fait venir des squelettes à leur revers, empêchant Azéris et Lirinah d'appuyer leur équipière temporairement.


Télia changea de stratégie et visa la liche. Elle décocha trois flèches avec célérité !


Mais aucune ne toucha sa cible. La liche était bien trop loin. Pour réussir un tir décisif, Télia allait devoir se rapprocher du scorpion mais elle avait besoin d’être protégée. Elle observa alors ses deux coéquipières combattre contre les squelettes, puis elle constata qu’Azéris était bien plus habituée aux morts-vivants que Lirinah.



  • Liry, viens m’aider sinon on en finira jamais si on ne fait pas tomber la liche en première !

  • Mais, et Azéris ?

  • Je m’en sortirais ! Ces sacs d’os sont trop lents pour moi, je peux les retenir seule. Va aider Télia!


Lirinah s'exécuta, laissant Azéris. Mais celle-ci s’était déconcentrée dans son échange verbal, et avait fait preuve d’inattention. Elle reçut un coup de lance dans la hanche droite. Lorsque Azris hurla de douleur, Lirinah voulut revenir en arrière pour l’aider.


Mais celle-ci, bravant la souffrance avec dignité, retira la lance d’un coup sec, et fit sauter la tête de deux squelettes de son cimeterre.


Elle fit signe à son équipière de rejoindre Télia. Lirinah arriva à toute allure devant la chasseresse, qui avait décidé de prendre le risque de se rapprocher sans attendre de renfort, et fonçait déjà droit sur le scorpion. Il se rua vers elle dès qu’il aperçut les deux jeunes femmes. L’immense créature envoya sa queue tenter de planter son dard sur l’une des deux combattantes. Les deux aventurières l’évitèrent en plongeant sur les côtés et dérapèrent sur le sable brûlant.


Ce fut sans gravité pour Télia qui portait un pantalon, mais Lirinah ayant constamment les jambes à l’air, elle se retrouva avec la cuisse droite rougie et écorchée.


Objection ! Mon confrère exagère les faits et donne une image peu flatteuse de Lirinah !


Accordé, mais on est en plein combat, là. Ce serait possible de régler ce genre de différent après ? Ou mieux, de les éviter? Surtout que cette chère Télia avait remarqué un détail fort utile. L’attaque du scorpion avait failli désarçonner la liche, car celui-ci devant courber son corps pour envoyer son dard vers l’avant. Mais la liche l'avait également compris, et ayant le contrôle du scorpion, elle le fit attaquer à coups de pinces, empêchant Télia de pouvoir tirer à l’arc.


Avec grâce et agilité, Lirinah esquivait la pince gauche du monstre.


Cependant, la taille des pinces était un véritable handicap. Bien qu'elle l'ait évité, la pince était si massive que Lirinah s'en prit l'extrémité dans le visage, et se retrouvant avec le nez ensanglanté. Alors ses attaques avaient presque toutes échoué, le scorpion courba à nouveau son corps vers l’avant. Son dard fonça droit sur Lirinah...


Qui esquiva avec classe !


Qui évita celui-ci de justesse et fut quand même percutée à la hanche gauche, lui laissant un bel hématome. La liche manqua alors une nouvelle fois d’être désarçonnée et cette fois-ci, ce fut Lirinah qui releva le détail. Elle fonça vers Télia pour l’emmener se replier à distance du scorpion.


Ce qui est con. Télia l'avait remarqué, c'est juste qu'elle ne pouvait pas exploiter cette idée.


Sauf que Lirinah ne le savait pas, donc elle avait raison de vouloir partager sa trouvaille.


En effet, car cela n'empêcha pas Télia de lui prêter une oreille attentive. Surtout que ce fut Lirinah qui suggéra le plan d'action à la chasseresse, qui se mit alors à sourire en l'écoutant. Toutes les deux se positionnèrent, et elles repartirent à l’attaque de la créature. Chacune se plaça face à l’une de ses pinces.


Télia sortit son épée pour combattre.


On est sûr de cette idée ?


C'était un plan de Lirinah...


Donc un bon plan !


Heu... Objection ?


Pfff... Retenue... Si ça peut vous faire plaisir...


La bête fit claquer ses pinces, afin d’essayer broyer les deux aventurières. Celles-ci esquivèrent et une fois de plus, le monstre s’emporta et se courba pour attaquer avec son dard. Comme il devait s’immobiliser dans cette position pour utiliser sa queue vers l’avant, Lirinah profita alors de la situation.


Elle lança sa dague dans l’œil gauche du scorpion, et le lui creva.


La créature devint folle de douleur et s’agita dans tous les sens pour tenter de dégager la lame.


Télia saisit sa chance. Elle décocha une flèche dans l’autre œil du scorpion et le rendit aveugle.


Et imprévisible... Complètement désorientée, la bête s’appuya sur ses pinces pour se courber. Il lança son dard de façon plus aléatoire.


Mais le résultat était là, car la liche finit finalement par passer par-dessus la tête de sa monture pour venir d’écraser au sol.


Effectivement, mais lorsque les deux aventurières se précipitèrent sur elle pour l’achever, celle-ci s’évanouit dans un flash de poussière, faisant disparaître les squelettes avec elle. Quant au scorpion, il se replia dans le désert, laissant les guerrières victorieuses mais pas indemnes. Dans sa folie hasardeuse le monstre avait finalement réussi à planter son dard sur le côté intérieur de la cuisse gauche de Lirinah.


Qui l’aurait sûrement reçu dans le ventre si elle n’avait pas esquivé le coup.


La princesse scandinave devint très pâle et se mit à transpirer de toute part avant de s’effondrer au sol. Azéris, qui connaissait très bien les scorpions et leur venin se précipita vers elle pour lui porter secours. Elle écarta les jambes de Lirinah afin de retirer la cuissarde, puis elle posa sa bouche sur la plaie. Azéris commença à aspirer du sang pour le recracher à intervalle régulier et rapide. Télia fut légèrement troublée par la situation.


Seulement parce qu'elle se tenait derrière Azéris, et qu'elle visualisant très mal la scène.


Enfin, pour trouver la situation tendancieuse, il fallait vraiment que son imagination soit très active.


Ce sont des choses qui arrivent ! Lorsque le contour de la blessure eu repris une couleur chair, elle arracha le bas de sa tunique pour bander la jambe de Lirinah. Avec Télia, elles déplacèrent ensuite Lirinah jusqu’à une oasis à proximité de la vallée qu’Azéris connaissait, et y restèrent pour la nuit autour d’un feu. Elles se relayèrent pour veiller Lirinah. Au matin, sa fièvre était tombée mais elle et Azéris étaient en grande difficulté pour marcher.


Elles revinrent sur leurs pas et finirent quelques heures plus à l’entrée de la vallée où se trouvait un temple dédié au dieu Horus. Étant une divinité à tête de faucon, il y avait toujours des volières avec des oiseaux de cette espèce pour envoyer des messages. Azéris insista pour pénétrer dans le bâtiment. Elle prit une plume et de l’encre, puis écrivit sur un papyrus. Elle monta difficilement à l’étage et accrocha le papier à la patte d’un volatile qui s’envola en direction d’Alexandrie. Azéris revint vers ses coéquipières, le sourire aux lèvres.



  • J’ai envoyé mon rapport sur la situation à la Reine.

  • Ça n’aurait pas été mieux de se rendre directement au palais ? Demanda Télia.

  • Le temps que nous revenions à Alexandrie, le faucon aura déjà délivré son message. Surtout que je n'ai pas l'intention de rentrer.

  • Mais dans ce cas-là, que comptes-tu faire ? S’étonna Lirinah.

  • Je vais quitter l’Égypte avec vous. Tu parlais bien de retrouver un homme, non ? Il se trouve que moi aussi.


Copieuse !


Mais non, on en a déjà parlé !


Sauf que là, c'était Lirinah à avoir quitté son royaume la première !


On s'en fout, l'important, c'était qu'encore une fois, la subtilité était passée aux oubliettes.


Oui, bon... Il fallait bien trouver une solution. Et ces jeunes bourrés d'hormones étaient tellement faciles à manipuler... Je veux dire, à guider dans la bonne direction...



  • L’homme dont vous avez parlé avec la Reine ? Demanda Lirinah.

  • Exactement. Et si j’étais rentré au palais pour y faire mon rapport, la Reine aurait tout fait pour me garder enfermé.

  • Et tu ne penses pas qu’elle aura de la peine sans toi ? S’inquiéta Lirinah.

  • Toujours persuadé que je partage un lien maternel avec la Reine ? Mais je t’ai dit qu’il n’en était rien ! Et puis, si elle ne l'avait pas chassé du royaume, je n'aurais pas à faire ça.

  • Cela aurait fini de la même façon, déclara une voix chevrotante et âgée, dans un parfait latin.

Un vieil homme chauve au visage entièrement ridé


Un vieux, quoi...


Mais chut ! Donc il était présent dans le temple et s’était fait discret, tout en écoutant la discussion des trois jeunes femmes, et avait choisi ce moment pour intervenir. Et pourtant Télia, Lirinah, et Azéris étaient constamment sur leur garde, et n’avaient pas perçu la présence de l’ancien dans la pièce.



  • Vous êtes qui pour vous mêler de notre conversation ? Demanda Azéris. Et de quoi parlez-vous quand vous dîtes qu’il serait parti quand même ?

  • Pour que vous puissiez mieux comprendre la situation, vous devez savoir que je suis le prêtre de ce temple. Depuis plusieurs mois, de nombreuses destinées se sont mises en mouvement. Les vôtres le sont également.

  • Nos destinées ? S’étonna Lirinah. Je ne vois que nos propres volontés, moi.

  • En êtes-vous bien sûre jeune princesse scandinave ?


Lirinah se figea de stupeur mais elle ne fut pas la seule. Azéris se tourna immédiatement vers elle et la regarda un long moment avec surprise. Lirinah se mit alors à paniquer que son identité soit si facilement révélée.



  • Qu’est-ce qui vous fait croire que je puisse être une princesse ?

  • Je ne le crois pas, je le sais tout simplement. Vos destinées à toutes les trois me sont connues.


On l'avait surtout informé et utilisé le pépé. Parce que vu son état, pas sûr que la cervelle fonctionnait très bien.


Et encore, on ne lui avait pas tout dit, c'est surtout lui qui en rajoute.



  • Enfin je ne sais pas tout, mais plutôt ce que vous devriez faire et où.

  • Je suis perdu, moi je suis juste là en quête d’argent, intervint Télia.

  • Et pourtant, les choses se passent bien différemment de votre objectif. Quant à vous mesdemoiselles, vos compagnons seraient partis car nul ne peut échapper au destin quand il se met en route.

  • Mais enfin, pourquoi  ? Demanda Azéris.

  • Parce que tout comme vous, leurs destins étaient scellés à l'avance quand ils furent choisis par les dieux pour vivre comme des aventuriers à leur service.


Bon, là il exagère vraiment. Dit comme ça, on pourrait croire qu'on les a exploités sans scrupule.


Alors que non! C'était juste parce qu'il fallait bien que ça tombe sur quelqu'un. Bah, ce fut eux.


  • Vous devez désormais quitter ce royaume en quête de vos destinées et vous rendre à Rome. Mais en passant avant par l’île du Roi Minos, où vous comprendrez mieux la situation.


Les trois jeunes femmes dormirent au temple afin de se reposer et soigner convenablement les blessures d’Azéris et de Lirinah. Puis, il leur fallait décider si oui ou non elles devaient croire aux paroles du prêtre.


Parce que même si c'est le destin et tout, c'est pas une raison pour faire confiance au premier vioc qui se la joue grand sage dans un temple.


On va faire comme si on avait rien entendu... Azéris en profita pour demander à Lirinah si ce qu’il avait dit à son sujet était vrai. Celle-ci confirma à contrecœur, et la décision fût certaine : le prêtre disait la vérité, donc elles allaient suivre son conseil. Pendant la nuit, Azéris n’arrivait pas à dormir, pensant à la Reine. Cependant, pour elle la priorité était de quitter le royaume afin de retrouver la personne dont elle fut privée et elle envisagea alors son départ comme un test vis-à-vis d’elle-même en tant que femme adulte, mais aussi de la Reine. Si à son retour en Égypte, la souveraine montrait envers elle le moindre signe d’affection ou d’inquiétude et qu’elle-même éprouvait un sentiment de chaleur familiale en revenant vers la Reine, alors elle considérerait comme une réalité son lien mère-fille avec la dirigeante du royaume. Les trois jeunes partirent à l’aube pour en direction de la Grèce.

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