Chapitre 6: Bataille et infiltration.

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Sonnez la charge, sortez les épées, les haches, et tout le bazar ! C'est l'heure de la bagarre générale !


Ca déboule de tous les côtés, voilà une nuit qui s'annonce prometteuse en termes d'action.


Télia et Lirinah quittèrent également de leur auberge, pour se retrouver au milieu de ce champ de bataille bordélique...


En même temps, c'est vraiment utile de le préciser ? Cela paraît évident que c'est pas avec des aventuriers et des chasseurs de primes qu'on fait une belle bataille rangée et bien ordonnée.


Alors déjà, y'a bien une bataille rangée car le peu de soldats, que comptait encore la garnison, avait aussi été déployé, mais sur un autre front, avec peu d'ennemis. Et puis, il faut bien expliquer dans quelle circonstance Lirinah entamait sa première quête, son premier vrai combat. Sans oublier qu'elle et Télia purent constater que les rumeurs étaient fondées. Ils y en avaient bien des lézards à tailles et à formes humaines, avec une peau écailleuse aux différentes couleurs : des rouges, des verts, ou encore des bleus. Si c'était pas beau, toute cette diversité qui s'exprimait....


Dommage que ça soit les méchants. Votre belle diversité a mal choisi son camp...


Certes, mais là n'était pas la question, car si Lirinah s'était longtemps entraînée auprès de Kendraff, elle comprit bien vite qu'affronter des monstres, ce n'était pas aussi facile que d'assommer ou fuir des gardes endormit. Elle reste figée sur place, jusqu'à ce que Télia lui colle un coup de pied aux fesses. Puis, profitant de la mêlée, la chasseresse l'entraîna vers l'entrée nord de la ville d'où déboulaient les hommes-lézards, éliminant les adversaires qui se trouvaient sur leur passage. Cette première bataille permit à la princesse de constater une chose : elle était assez forte pour battre tous les ennemis sur son chemin. Arrivées là où elles le voulaient, elles se dépêchèrent de chercher des traces pouvant mener au repère des hommes-lézards, mais furent vite rattrapées par le reste des aventuriers. L'un d'eux semblait clairement se démarquer des autres. Un lancier aux cheveux bruns et longs attachés en arrière, avec une carrure très martiale.


Quel hasard pas du tout surprenant. Sans doute encore un protégé de notre ami le maître des chasseurs.


Ha non, celui-là n'est pas à moi. J'aurais bien aimé mais apparemment, il aura préféré la bénédiction de notre consœur des poneys.


Hé ! Les poneys ça peut être très féroce quand on les embête ! Puis, je suis en charge de tous les équidés, pas seulement les poneys ! Et je fais aussi dans la fertilité, alors un peu de respect !


On a quand même vu plus dangereux, plus guerrier que le cheval...


Ha ouais ? Et bien, regardez-le, mon protégé. Admirez comme il força les rangs des hommes-lézards avec une grande facilité, à l'aide de sa lance. Et hop ! Le petit coup de pied de mule en prime ! Toute la puissance de ce noble animal qu'est le cheval !


Et en effet, il fit un sacré ménage, prenant de l'avance sur les jeunes femmes dans la course à la résolution de la mission. Énervées par la situation, elles se jetèrent dans la mêlée afin de se défouler sur les hommes-lézards, mais Lirinah remarqua que Télia avait laissé tomber son arc, pour aller au corps à corps avec son épée. À la fin des combats, l'obscurité de la nuit et les blessures subies par la garnison rendirent toute poursuite impossible pour les soldats. Quant aux aventuriers sur place, beaucoup s'étaient lancés aux trousses des hommes-lézards, à l'exception de Télia et Lirinah. Mais, pour une raison étrange, ce fut également le cas du lancier.


On pourrait donner le nom de ce lancier ? Parce que si on doit passer notre temps à le désigner par sa fonction, on va pas s'en sortir. Et puis, on le connait.


Mais... Et le suspens ?


Sauf que là, ça va pas être possible, et ça l'empêchera pas de se présenter plus tard.


Bon, elle nous le présente, son lancier, la dresseuse de poney, ou je le fais ?


La dresseuse de poneys vous zut ! Confrère à la noix. Quant au lancier, il s'appelle Celdan.


Voilà, si vous n'avez pas d'autre objection, on peut reprendre ? Surtout que son nom n'est pas très utile pour l'instant puisqu'on suit avant tout Lirinah. Après avoir combattu toute la nuit, elles se rendirent à l’armurerie du village, afin de refaire de stock de flèches de Télia. Puis elles firent des et décidèrent de commencer leurs recherches, à partir du point d'arrivés les hommes-lézards. Profitant du fait qu'une bataille récente avait eu lieu, la chasseresse pista les empreintes des créatures qu'elles traquaient. Mais la poursuite engagée par les autres aventuriers avait complètement brouillé les pistes, laissant tant de traces qu'elles rendaient celles de leurs ennemies invisibles.


Les deux jeunes femmes rentrèrent rapidement dans la ville remplie où les aventuriers buvaient de la cervoise à la terrasse des auberges.


De la cervoise comme par hasard... Et à votre "lancier" j'imagine qu'il picolait aussi, ainsi que Lirinah et Télia.


Pas du tout, elles se montrèrent sage et responsable. Quant à Celdan, il était resté perché toute la journée sur le toit de son auberge.


Ha, voilà ! C'est ça mon protégé. Beau, calme et mystérieux.


Vous exagérez beaucoup, là.


Pas du tout !


Passons sur cette interruption absolument inutile et dispensable.


La journée se termina dans le calme. Lirinah avait fait le tour des auberges pour questionner les aventuriers sur place. Elle leur demanda s'ils n'avaient pas rencontré un guerrier scandinave à la chevelure rouge sang, mais aucun ne put lui donner la réponse qu'elle espérait. Lorsque la nuit tomba, une nouvelle vague d'homme-lézards attaqua mais ils furent accueillis de façon très musclée par les guerriers sur place, mieux organisés. Cependant, Télia et Lirinah ne firent qu'observer les combats. Fort de la grande quantité d'alcool ingurgitée dans la journée, les aventuriers firent un véritable carnage, ne laissant aucun survivant à poursuivre pour mener l'enquête.


C'est malin ça... Comment pister l'ennemi maintenant ?


Alors, pas de survivant, mais des traces exploitables, il y en avait cette fois-ci. Télia profita de la bataille, et pendant que tous étaient occupés à se mettre sur la tronche avec les hommes-lézards, elle remonta la piste jusqu'à une falaise imposante, au nord-est de la ville, d'où s'élevait un phare. Les traces allaient jusqu’au phare, mais s'en éloignaient dans plusieurs directions, et la taille de la falaise permettait aisément la présence d'une base souterraine. À la fin de la journée, elles rentrèrent bredouille, mais ayant tout de même fait plusieurs fois le tour du phare, intrigué par celui-ci. D'autres avaient eux aussi remonté la piste mais étaient partis sur les traces s'éloignant du bâtiment. La nuit fut identique à la précédente. Les deux femmes furent de nouveau dans la bataille, et étrangement, Celdan.


Télia était persuadé d'être suivit, et n'était pas rassuré, surtout qu'elle n'avait aucune idée de qui. Elle se retournait et observait sans cesse, mais ne voyait que la présence de Lirinah proche d'elle. Après s'être reposées le reste de la nuit, elles reprirent leur enquête à l'aube. Elles se rendirent directement au phare, mais explorèrent toutes les empreintes. Mais la sensation d'être observé et suivi était toujours présente. Télia remarqua que chaque piste indiquait un aller et un retour à travers un bois à proximité. Cela lui confirma ce qu'elle pensait depuis la veille : le phare servait bien de repère. Elles inspectèrent tout le bâtiment, dont le bas était coupé d'un mur porteur en son centre, et les étages étaient reliés par un escalier en spirale. À la fin de la journée, elles n'avaient constaté aucune trace d’activité sur place, ce qui interpella Lirinah alors que Télia persistait :



  • Tu penses qu'on cherche au bon endroit ? On n'a rien trouvé.

  • Je suis sûre que l'entrée est reliée au phare. Toutes les pistent montre que c'est d'ici que les monstres partent et reviennent.

  • Mais il faudrait un passage qui puisse le confirmer. On a aucune trace qui indique que l'escalier puisse descendre sous terre.

  • Il faut juste rester ici dans la nuit. Comme ça, on verra forcément par où circulent les ennemis.

  • On ferait mieux de dormir en haut, on ne sera pas visible.

  • Mais à tour de rôle. Si nous dormons en même temps, nous risquons de les rater. Cela serait gênant, car leur base sera plus facilement attaquable si le gros de leur force est loin.

  • D'accord, je prends le premier tour de veille.


Installées à l'étage, elles allumèrent une petite torche afin de s'éclairer pour veiller tout en restant discrètes. Lorsque le tour de garde de Lirinah fut fini, ce fut autour de celui de Télia. Une heure après que la chasseresse ait commencé sa surveillance, un étrange son de frottement de pierre sur le sol se fit entendre. Télia rampa silencieusement vers l'escalier, et observa des formes marcher en direction de la sortie. À la vue des colonnes d'homme-lézards quittant le phare, elle devina que l'entrée de leur repère se trouvait derrière un mur de pierre coupant le rez-de-chaussée en deux. Télia réveilla Lirinah, puis elles descendirent pour inspecter la paroi. Elles s’aperçurent assez vite que celle-ci était très fine. Lorsque Lirinah frappa dessus avec le pommeau de son épée, celui-ci sonna creux, indiquant un espace dissimulé derrière.


En même temps, ça paraissait évident que ça ne pouvait pas être ailleurs. Tous les autres murs du phare donnaient sur l'extérieur.


Certes mais au moins on peut souligner l'ingéniosité de cette chère Lirinah. C'est quand même ça l'important.


Hé bien, il vous faut pas grand-chose pour être fière de votre protégée.


Ce n'est pas la nôtre, on narre juste son histoire.


L'important, c'était surtout qu'elle avait trouvé le passage, mais encore fallait-il savoir où était le mécanisme d'ouverture. Aucun levier ou chaine n'était visible. Ce fut quand Lirinah se laissa tomber contre le mur que la solution leur apparut. La paroi pivota et révéla alors un escalier grossièrement taillé mais très bien éclairé, dans lequel s'engagèrent Télia et Lirinah. Une fois descendues sous le phare, elles explorèrent discrètement une succession de couloir. Elles finirent par arriver devant une pièce peu occupée, sans porte, formée par un creusement artificiel dans la roche. Plusieurs salles semblaient réparties sous la falaise, et leur organisation imposait de les traverser une par une.


Télia et Lirinah attaquèrent les hommes-lézards sans attendre, profitant de l'effet de surprise.


Notre belle chasseresse décocha immédiatement plusieurs flèches avec précision dans la tête des hommes-lézards, afin d'en tuer un maximum d'un coup net.


De son côté, Lirinah trancha avec célérité la gorge de ceux qui avaient échappés aux flèches ! Heureusement qu'elle est là pour protéger les miches de Télia.


Heureusement que Télia est là pour faire le ménage !


C'est ce qu'on appelle du travail d'équipe. Et n’oubliez pas que la chance était de leur côté pour elles car peu d'ennemies à combattre. Elles poursuivirent leur expédition dans la deuxième zone qui faisait office d'armurerie, bien mieux gardée ce qui leur prit plus de temps pour la vider, avec la même méthode. Cette fois-ci, certains de leurs adversaires réussirent à prendre la fuite. À la troisième qui était salle commune, reliée plusieurs petites pièces servant de dortoirs, elles furent accueillies par de nombreux ennemis. Le combat s'engagea, et les deux aventurières se retrouvèrent vite encerclées.


Télia ne put pas longtemps tirer à l'arc, comme quoi, être une archère douée ne suffit pas.


Parce que Lirinah ne la couvrait pas.


C'est surtout qu'elle ne pouvait pas, seule au corps à corps.


La chasseresse fut donc obligée de combattre à l'épée. Malgré leur habilité, elles ne purent esquiver toutes les attaques.


C'est surtout qu'elles étaient très mal coordonnées. La misent en commun de leurs talents respectifs ne pouvait pas être bien exploité dans cette situation, et leur manque d'expérience n'arrangeait rien.


En effet, au lieu de rester dos à dos et de se protéger mutuellement, elles combattaient loin l'une de l'autre, leurs arrières respectifs sans défense.


Télia tua un adversaire en lui tranchant la gorge, même si elle reçut la lame d'un autre ennemie dans le dos, lui laissant une entaille plutôt profonde.


Quant à Lirinah, elle venait, avec peine, de terrasser deux adversaires dont elle avait embroché les cœurs.


Mais se fit planter la cuisse d'un bon coup de couteau.


Elles reçurent ainsi plusieurs blessures lors de la confrontation mais par chance, non mortelles. À la grande surprise des deux jeunes femmes, une partie des forces ennemies quitta brusquement le combat, fonçant vers l'entrée du repaire. L'affrontement fini, elles en ressortirent avec plusieurs entailles aux bras, et aux jambes.


Et une jolie coupure sur la joue pour Télia


Et une belle entaille à l'arcade pour Lirinah.


CEPENDANT ! Elles restèrent stupéfaites du comportement des hommes-lézards. Elles décidèrent malgré tout de continuer d'avancer, alors que la première des mesures de sécurité pour elles aurait été de revenir en arrière pour voir ce qu'il s'y passait. Elles prirent un moment de repos, durant lequel Télia eut de nouveau cette étrange impression d'être observée. Elle tira plusieurs fois en direction de la salle précédente, puis entendit successivement le son de ses flèches percutant un obstacle de pierre. Face aux résultats, Télia pensa que son imagination lui jouait un mauvais tour. Pourtant, son sentiment pouvait se confirmer par le comportement des ennemies qui avaient quitté le combat...


  • Qui va là ? Montrez-vous !

Le visage hargneux, la chasseresse décocha à nouveau des flèches qui finirent comme les autres. Devant l'étrange réaction de Télia, Lirinah ne comprenait pas la situation :



  • Tu perds la raison, il n'y a rien derrière nous. Sauf si les hommes-lézards reviennent, mais bizarrement ils ont tous détalé vers la sortie.

  • Tais-toi un peu ! Je suis sûr que nous ne sommes pas seules.


À peine ces mots prononcés, qu'une dizaine d'ennemies arriva en furie du couloir menant à la salle suivante. Ceux-ci étaient bien différents, d'un gris très sombre, beaucoup plus grands et massifs que leurs congénères.


Mais aussi mieux équipés avec des lances et des armures lourdes.


Certes, mais ça, on a vraiment besoin de le relever ? La simple différence de taille les rendait déjà plus dangereux.


Oui, et vous savez très bien pourquoi.


Mais il ne faut pas le dire. Parlons plutôt de leur chef qui était tout noir, encore plus imposant, armé d’une épée longue et d'une amure de plaque en acier.


(gr) Et un gros bouclier rectangulaire. Faut le mentionner, parce que des comme ça, on sait que c'est plutôt romain, donc un pauvre type a du le perdre, et sûrement sa vie.


J'allais en parler, surtout que l'important n'est pas vraiment l'origine du bouclier mais plutôt ses conséquences. Avec un tel équipement, le chef des monstres en était aussi le plus dangereux, alors que c'était leur cible prioritaire. Cependant, elles furent obligées d'éliminer tous les occupants de la salle pour l'atteindre, car celui-ci n'hésitait pas à rester derrière sa garde rapprochée. Les ennemis présents étaient bien plus fort que...


Mais ça on l'avait compris, voyons plutôt pourquoi.


Et voilà un coup de lance si rapide et puissant, qui part droit sur Lirinah qui esquive de justesse.


Et encore un autre, puis un de plus.


Les attaques des hommes-lézards s'enchaînaient si vite que Lirinah ne pouvait que les éviter.


Et malgré la situation périlleuse de sa partenaire, Télia ne fit rien pour l'en extirper. Au contraire, elle se mit en retrait et utilisa Lirinah comme appât pour tenter d'abattre les hommes-lézard.


Et ça marchait !


Même si Télia s’acharna sur un adversaire tellement bien protégé qu'il fallut plus de cinq flèches à l'archère pour enfin lui en planter une à travers le cou.


En effet, Télia était si absorbée dans sa stratégie personnelle, qu'elle ne put empêcher un homme-lézard d’enfoncer sa lance la cuisse droite de Lirinah.


Qui malgré la douleur en profita pour planter son épée dans la bouche de son adversaire ! Celle-ci lui ressortit du côté de la nuque. Dans la foulée, elle utilisa même le cadavre pour se protéger de l'attaque d'un homme-lézards, et lança sa dague dans la tête de son assaillant, le tuant sur le coup.


Mais la situation devint rapidement désespérée pour les deux jeunes femmes. Télia abattit son second adversaire mais n'avait plus de flèches après ça. Lirinah ne pouvait plus se relever à cause de sa jambe blessée. Seulement quatre monstres avaient été vaincus, il en restait encore six et le chef. Cependant, une chose improbable se déroula sous leurs yeux.


Une lance d'argent traversa la salle, à toute vitesse ! Elle s’empala dans le torse du chef des hommes-lézards et le laissa mort sur le coup !


Devant ce scénario imprévisible, le reste des hommes-lézards fut dérouté par la chute de leur leader, et prit la fuite par un passage secret dans l'un des murs de la pièce. Un homme entra alors, puis se dirigea vers le chef ennemi un long couteau à la main.


Et il n'était pas difficile de connaître l'identité de celui-ci, notre consœur ayant commenté son geste avec tant d'ardeur...



Certes. Lorsque Télia regarda passer Celdan, elle le reconnut et constata qu'il était couvert de sang, de ses propres blessures mais surtout de celui de ses ennemies.


Le jeune et beau lancier breton !


Cela suffit le favoritisme !


Vous le faîte tous, alors moi aussi.


Sauf moi, qui apparemment est le seul à savoir rester neutre et objectif. Donc elle reconnut Celdan qu'elle avait vu à plusieurs reprises en ville et près du phare. Elle su enfin par qui elle se sentait observée. Elle conclut que c'est lui qui avait incité une partie des hommes-lézards, à rejoindre les premières salles le stopper. Celdan arrêta devant le cadavre du chef , et quand il trancha la tête du monstre, Télia comprit alors la raison de sa présence ici. Il n'était pas venu dans l'idée d'aider les deux jeunes femmes, mais pour leur prendre l'objet de la récompense sous le nez. Avec la tête, il empocherait le butin à leur place. La chasseresse lui barra le chemin de la sortie, son épée à la main. Elle était bien décidée à ne pas se faire voler son objectif par un inconnu.



  • Pose cette tête à terre et disparaît ! Tu es qui pour oser venir profiter de notre dur labeur ?

  • Je n'ai pas à te donner mon nom, je ne compte pas vous revoir.


Alors qu'on le connait tous, c'est un peu exagéré.


C'est son droit. Puis, votre protégée n'est pas vraiment en mesure de le forcer à décliner son identité.


Mais laissez-le s'exprimer et s'expliquer lui-même ce pauvre Celdan.



  • Je vous ai sauvé la vie, à toutes les deux, il me semble. Alors voilà mon prix.

  • Hors de question ! C'est nous qui avons tout fait pour arriver jusqu'ici. On aurait réussi même sans toi ! Si tu t'obstines, je devrais te tuer.

  • Vraiment ? T'es à court de flèches, ta copine est incapable de se battre plus longtemps, et tu n'es pas une guerrière mais une archère. Sans moi, vous seriez mortes ici. Et c'est ce qui arrivera si tu ne renonces pas à me combattre.


Refusant d'écouter, Télia se jeta sur Celdan en furie. Celui-ci esquiva aisément, lui attrapa les cheveux, et lui porta un violent coup de genou dans l'estomac, la laissant à terre le souffle coupé. Puis, il quitta les lieux. Après plusieurs minutes, la chasseresse se redressa en larme, se sentant humiliée, et frappa le sol avec rage. Elle aida Lirinah à se relever. La princesse avait elle aussi un goût amer à l'idée de s'être fait doubler. Toutes les deux sortirent avec peine du souterrain, et rentrèrent en ville se reposer. À leur réveil, continuant l'humiliation, Celdan avait confié à leur attention une bourse au patron de leur auberge, et que Télia trouva sur sa table de chevet. Avec, un mot où étaient écrits ces quelques mots : «pour votre participation ». Bien que la somme de trois mille sesterces fût plus que ce que Télia avait espéré, cela ne lui passa en rien son sentiment de honte et d'impuissance. Elle fut saisie d'une rage incontrôlable, puis se mit à hurler et à démolir tout le mobilier de sa chambre sans que cela ne la calme pour autant.


C'était pas très malin. Celdan avait eu la décence de partager. Et Télia casse tout, de quoi lui faire perdre une partie de sa part.


En même temps, il aurait au moins pu s'excuser. Là, ça faisait vraiment sarcastique comme partage.


Elle fut quand même maîtrisée par la garde de la ville, à la demande de l'aubergiste, et fut forcée de payer pour les dommages causés.


En effet, et cela ne lui laissait quasiment rien sur sa part de la récompense, après avoir aussi donnée cinq cents sesterces à Lirinah pour son voyage, comme promis. Mais une idée germa rapidement dans l'esprit de la princesse. Elle avait compris qu'elle ne pourrait pas retrouver seule Kendraff, et une aide lui serait pratique. De plus, Télia connaissait sa véritable identité et pouvait très bien viser celle sur sa tête pour se rembourser.


Ha non ! Là vous êtes vraiment dur avec cette pauvre Télia. Elle est une bonne amie et camarade. Jamais elle n'aurait fait.


On est jamais trop prudent dans la vie, et Lirinah ne connaissait pas encore suffisamment Télia pour exclure cette idée.


C'est surtout que Lirinah n'avait aucun moyen d'être rassurée, même si elle appréciait beaucoup Télia. Afin d'éviter tout risque, elle se devait de garder la chasseresse de son côté. Elle décida de retenir la jeune femme bretonne lorsqu'elle prit la direction de la sortie de l'auberge.



  • Pourquoi tu as tant besoin d'argent, ça te regarde. Mais j'aurais une proposition à te faire.

  • Laquelle ?

  • Tu as besoin d'argent, non ? Or, j'ai besoin de deux choses que je compte te payer.

  • Et pourquoi ?

  • Tu es la seule à connaître mon secret pour l'instant, et j'aurais besoin d'aide pour ce que j'ai à faire. Donc je vais louer tes services et acheter ton silence.

  • D'accord. Mais toi, tu n'as pas envie d'avoir beaucoup d'argents ?

  • Je me contenterais du nécessaire pour voyager. Le reste est pour toi.

  • Cela m'arrange-moi. Si tu veux trouver ton amant, je te conseille de chercher vers le Sud, vers l’Égypte et la Grèce, ainsi que Rome. Ces régions attirent beaucoup les aventuriers, et de plus tu as de la chance, un navire part demain pour l’Égypte.

  • Donc, je commencerais par là. Allons dormir pour nous remettre de cette horrible nuit.


Après une bonne nuit de sommeil, Télia et Lirinah se retrouvèrent au port comme prévu. Elles avaient pris le temps de soigner leur blessure, et de faire réparer leur équipement avant l'heure du rendez-vous. Une fois prêtes, elles embarquèrent pour l’Égypte et de nouvelles aventures.

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