Chapitre 1: Une évasion étrange .

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Au début de l'année -50 av J.C, plusieurs semaines s'étaient déjà écoulés depuis le départ de Kendraff. Lirinah était toujours bien décidée à le rejoindre, quand bien même elle ignorait où il se trouvait. Puis, une vie d'aventure à le chercher était cent fois mieux, qu'une vie de prison, de malheur et de routine. Elle ne le faisait pas seulement pour lui, mais surtout parce qu'elle n'étant pas du genre à se laisser dicter son avenir, et pour vivre libre.



Dans ce cas-là, elle aurait mieux fait de fuguer avec Kendraff avant tout ce bordel...


Vu la difficulté qu'ils avaient eue à se déclarer l'un à l'autre, vous pensez vraiment qu'ils auraient fait ça ?



Non, de toute façon, ils ne s'attendaient pas vraiment à ce que Kendraff parte au loin, lui-même n'ayant pris les paroles de l'oracle qu'au dernier moment. Mais rêvons-en à cette fameuse soirée, qui marqua un tournant décisif dans la vie de Lirinah, lorsque ses parents partirent vers les terres insulaires du royaume afin d'y rencontrer à nouveau son seigneur avant les dix-huit ans de la princesse. Il n'y avait que la garde nécessaire à la surveillance du palais et de celle de Lirinah. Une bonne occasion pour la jeune femme pour s'évader. Cependant, elle vivait désormais dans la captivité avec la fenêtre de sa chambre condamnée, la porte verrouillée et la clé étaient constamment avec Boldiv. La pièce était suffisamment grande pour y contenir toutes les commodités dont Lirinah avait besoin. Pour l'eau et la nourriture, elle disposait d'une petite trappe sur le pas de porte.



Dit comme ça, on a du mal croire qu'une évasion soit possible.



Mais personne n'a dit qu'elle avait réussi seule, car deux ombres avançaient en silence à travers les ténèbres d'une nuit sans Lune. Malgré l'absence de visibilité, elles savaient comment se diriger vers le palais, alors qu'à l'inverse personne ne pouvait les voir arriver. Quant à l'identité des deux individus, pas la peine d'aller chercher bien loin. Boldiv et Dalna n'étaient pas seulement accompagnés de leurs gardes personnels, mais aussi d'une escorte d'élite menée par Arkar. Cependant, Kilvar était resté au village en compagnie d'Eldah afin d'y diriger le clan. C'était un homme perspicace et très intelligent, qui comprenait aisément les événements, capables de les anticiper avec beaucoup d'avance. Il était persuadé que Lirinah ferait tout pour s'enfuir si le moment opportun se présentait, et il avait déjà deviné que celle-ci essayerait cette nuit. Il prit les devants pour lui faciliter la tâche, et tout en avançant discrètement, lui et Eldah finissaient de peaufiner les détails de leur plan.


  • Tu es sûr que nous n'attirons pas d'ennuis à ton clan ? S'inquiéta Eldah. Libérer Lirinah alors que ses parents ont bâti toute une politique territoriale tout autour d'elle ? On risque très gros là.

  • Pas du tout, il nous suffit d'intervenir discrètement et sans qu'on remarque ta présence. L'important, c'est qu'on croit que Lirinah s'est évadée d'elle-même. Sans preuve ni indice, pas de danger de représailles.

  • J'ai bien compris l'idée, mais je ne suis pas certaine de pouvoir réussir un exploit aussi important. La magie a ses limites, et là on parle d'en user sur tout un palais entier, en incluant la cour.

  • On n’aura pas à viser la cour puisqu'on va s'infiltrer dans un premier temps. Pour le reste ne sois pas si modeste, j'ai confiance en ta magie. Elle est bien plus puissante que tu ne le dis car après tout, n'est-ce pas elle qui nous guide dans les ténèbres ?

  • Soit, essayons ! Mais il faudra plus que quelques tours de passe-passe pour réussir. De plus, est-on vraiment sûr que Lirinah va tenter de s'évader ce soir ?

  • J'y mettrais ma main à couper qu'elle le fera. Lirinah n'est pas du genre à se laisser emprisonner sans réagir et si Kendraff est tombé amoureux d'elle, je doute que son caractère sauvage et indépendant y soit étrangé. De plus, c'est le meilleur moment pour elle.


Si ce duo était venu en aide à Lirinah, c'était surtout parce qu'Eldah s'était beaucoup liée d'amitié avec elle, et l'enchanteresse avait fortement insisté auprès de son époux. Ils entrèrent sans un bruit dans la cour, puis s'approcha doucement d'un étang qui y décorait les jardins. L'humidité de l'air ainsi que la présence d'autant d'eau furent l'occasion idéale pour Eldah d'invoquer un immense nuage de brume, pouvant passer pour un phénomène naturel. Lorsqu'il fut étendu jusqu'au palais, elle et Kilvar arrivèrent vers la porte, déserté temporairement pas les gardes partis observer la venue soudaine du brouillard. Ils entrèrent sans soucis dans le bâtiment, puis après s'être faufilé à travers plusieurs couloirs, Eldah lança un sac de poudre dans la plus grande cheminée, après s'être assuré qu'elle et son époux furent protégés de ce sort.



Encore heureux, sinon ils auraient été bien embêtés. Du coup, à quoi bon le préciser ?


La beauté subtile du détail ? Suite à se petit enchantement, la fumée se propagea alors dans tout le palais, provocant cher les personnes présentes, une anesthésie les rendant moue et à moitié endormie. De plus, Eldah avait pris soin d'user de sa magie pour donner à Kilvar et à elle une apparence de garde. Fort d'un camouflage parfait, tous deux explorèrent les lieux afin de trouver la chambre de la princesse. Cependant, ils durent se séparer : Kilvar partit à la recherche d'une armurerie pour y récupérer l'équipement de Lirinah mais il n'y était pas. Bien que la cotte de mailles soit à la taille de Lirinah, Boldiv en avait gardé les armes pour son propre intérêt et Kilvar fut donc obligé de cambrioler les appartements personnels du seigneur de l'Ouest.


Ça, c'était pas vraiment très moral.



Sachant que Lirinah devait s'enfuir ce soir-là, c'est elle qui l'aurait fait si elle avait. Alors disons que c'était un cambriolage par procuration. Puis, c'était la faute de Boldiv. Il n'avait qu'à pas garder les affaires de Lirinah pour sa pomme.




Certes mais il ne faut pas oublier la facilité avec laquelle il commit son larcin et réussi un délit de fuite sans se faire prendre. C'est en cela qu'il fût fier des prodiges de son épouse en matière de magie. Surtout que ce fût la toute première fois qu'il put voir celle-ci faire usage de ses dons. Pourtant il était conscient qu'elle était l'héritière d'un puissant clan d'enchanteur.


De son côté, Eldah peinait à trouver la chambre de Lirinah et Kilvar finit même par la rejoindre avant qu'elle ne sache où était retenue son amie. À force de parcourir et fouiller dans les étages du palais, tout en marchant comme s'ils patrouillaient dans les lieux, ils finirent par trouver sur une porte à la serrure massive, gardée par une dizaine d'hommes. Tout comme les autres, ils étaient plongés dans un état somnolant, effet du sort qu'Eldah avait jeté. En voyant cela, la magicienne se rendit compte de son erreur : si les gardes étaient affectés, alors Lirinah l'était forcément.



Et c'est d'elle qu'on parle comme d'une grande magicienne ? Elle n'a pas pensé un instant que son sort allait toucher Lirinah ?


Oui, bon c'est une erreur, juste une. Ça peut arriver à tous le monde, même au meilleur d'entre nous.


Vous dîtes ça parce que vous êtes sa déesse tutélaire.


Pas du tout !



Puis, faut admettre que le sort était puissant. Sans ça, ils n'auraient jamais pu récupérer l'équipement de Lirinah, ni trouver sa chambre. Par chance, les effets sur la princesse ne furent pas aussi efficaces qu'on aurait pu le penser. Ironie de la situation, le conduit devant chauffer la pièce de la jeune femme fut condamné par Boldiv. Sa paranoïa lui avait fait imaginer tous les scénarios possible, y compris que sa fille passe par là, alors même que c'était impossible avec son gabarit.


Lirinah était donc bien réveillée, avait fini ses préparatifs de départ, et mit au point son plan d'évasion qui était entièrement basé sur une idée simple : convaincre les gardes qu'elle avait un besoin pressant. Une fois sortie de sa chambre, il lui suffirait les d'attaquer au moment où ceux-ci s'y attendraient le moins. Cependant, quand elle les appela, elle se retrouva alors sans réponse. Elle recommença plusieurs fois tout en tapant du poing, mais toujours pas de réponse.


Eldah entendit Lirinah de l'autre côté, et comprit que celle-ci était prête à passer à l'action. La magicienne posa une petite bille incandescente dans la serrure, puis une fois que son compagnon eut laissé ses affaires devant la porte et les gardes endormies, ils prirent la fuite hors du palais avec lui tandis que la bille fit son office. La jeune fille, surprise de n'avoir aucune réponse essaya de tourner la poignée de sa porte et de l'ouvrir. Celle-ci laissa la voie libre à Lirinah, ignorant que quelqu'un venait d'intervenir en sa faveur. En voyant les gardes le visage rouge, à moitié endormi elle les pensa saouls, et les assomma sans pitié de peur qu'ils donnent l'alerte, avant de se rendre finalement compte de ce qui était au sol devant sa porte.



Elle aurait pu le remarquer plus tôt, ça lui aurait évité de maltraiter les pauvres gardes qui étaient juste victimes d'un mauvais sort alors qu'ils faisaient leur travail.



Après avoir récupéré et enfilé son équipement dans sa chambre, elle se déplaça discrètement dans les couloirs du palais décoré de nombreuses statues habillées d'armes et armures de démonstrations et parcourues d'un tapis gris foncé. Elle continua à assommer des gardes trop amorphes pour être vigilants.



Mais pourquoi faire ça ? Ils peuvent même pas se défendre.


Pour la prudence, au cas où certains émergeraient entre temps, même si elle était un peu déçue de ne pas pouvoir profiter des fruits de son entraînement, considérant son évasion comme une épreuve à passer. Elle comprit qu'elle fut aidée sans savoir par qui, ni pourquoi. Sa seule amie proche était Eldah, mais elle ne pouvait imaginer que celle-ci intervienne si peu de temps après les récents incidents. Cela aurait été de la folie pour son clan et celui de Kilvar.



Alors que c'est pourtant ce qui venait d'arriver ? Puis, qui d'autre l'aurait fait ? Là, c'était de la naïveté.



Certes, certes... Cependant, elle devait saisir l'occasion car elle savait très bien, qu'une telle chance ne se reproduirait jamais pour elle. Donc elle n'y réfléchit pas plus et ne perdit plus son temps à essayer de les assommer. Elle se faufila directement vers le rez-de-chaussée du palais, en direction de la porte de service. Sauf qu'un obstacle imprévu venait de faire son apparition, car Dalna lui fit face avec effroi.


Attendez, elle était pas censée être partie en voyage avec son époux ?



Alors oui, mais non. Pour cela, il fallait comprendre une chose importante. Malgré son ton, et son comportement envers Lirinah, elle l'aimait profondément. Elle était persuadée de faire ce qu'il y avait de mieux pour elle puisque c'était également comme cela qu'elle fut élevée. Dalna, arrivée au port, fit demi-tour en s'excusant auprès de son époux. Elle voulait vraiment la voir, et tout lui expliquer, lui faire comprendre son point de vue. Elle revint ainsi juste à temps pour cette scène, celle où mère et fille allaient se confronter. Encore fallait-il que ce face à face silencieux prenne fin. Puisque Dalna n'avait rien à dire, Lirinah s'avança d'un pas lent mais déterminé. Plus que quelques mètres et elle serait sortie, juste un et elle aurait dépassé sa mère, se retrouvant dans son dos. Toujours aucune réaction de la part de sa mère... Elle passa à côté d'elle, et enfin un geste, une main tremblante la saisissant par la manche.



  • Lirinah... Que... qu'est-ce que tu fais ?

  • C'est évident, je m'en vais. Je n'ai plus aucune raison de rester ici.

  • C'est de la folie... Tu... Tu te rends compte des conséquences d'un tel geste ?

  • Pour vous, ou pour moi ? Personnellement, je ne vois pas en quoi ma situation pourrait être pire. Si, je pars, au moins je serais libre de vivre ma vie comme je l'entends. Alors, à moins que vous ne trouviez une bonne raison de me convaincre du contraire, je m'en vais sur-le-champ.

  • Tu ne comprends donc pas ? Tout ce qu'on fait ton père et moi, c'est pour ton bien ainsi que celui de notre domaine. Nous ne vivrons pas éternellement. Il viendra un jour où ce sera toi qui gouvernera l'Ouest. Nous ne faisons que t'y préparer dans ton intérêt...

  • Régner ? Qui ça ? Moi ou mon futur époux choisi par vous ? Je n'ai pas l'impression que vous dirigiez quoique ce soit ici.


Voilà qui est bien dit. De toute façon, Lirinah n'a jamais vraiment exprimé le souhait de régner. Elle ce qu'elle veux, c'est l'aventure, et Kendraff, les deux allant parfaitement ensemble.



En effet, sauf que sa mère ne semblait pas vouloir l'entendre, mais elle ne le faisait pas par méchanceté. Non, elle était persuadée de faire ce qui était le mieux pour Lirinah.



  • Tu as tort... C'est juste que tu ne le vois pas.

  • Qu'importe, de toute façon, je m'en vais que vous le vouliez ou non. Je doute que vous puissiez m'en empêcher par la force, donc je vous conseille de ne pas vous opposer à moi ici. Aucun garde ne viendra vous prêter main-forte, ils sont tous assommés.


Et Lirinah dégagea sa tunique de la main de Dalna, qui la regarda impuissante se diriger vers la porte. Elle avança en silence, un pas après l'autre, le cœur se serrant dans sa poitrine. Bien sûr qu'elle ne renoncerait pas à son voyage mais elle la quittait, et ne la reverrait sans doute pas avant longtemps. Peut-être même jamais. Elle s'arrêta un instant, pris sa respiration, puis repartie...



  • Attend ! Ne pars pas... Je t'en supplie...


Lirinah se retourna, et fit face à sa mère en pleur, genoux au sol. Cette vision de Dalna la laissa sans voix. Jamais elle n'aurait cru la voir ainsi, et pourtant c'était la dernière image qu'elle aurait sûrement d'elle. Cela ne suffirait pas à compenser tout ce qu'elle avait perdu à cause d'elle. Sa liberté, son grand amour, ses rêves, tout lui avait été retiré en quelques instants. Elle lui jeta un dernier regard, puis tourna les talons. Sa mère tenta une ultime fois de la convaincre de changer d'avis.



  • Tu ne peux pas faire ça ! Tu es encore trop jeune... J'ai encore tant de choses à t'apprendre... à te dire... Re... Reste !

  • Tu peux me rendre Kendraff ? Non ! Tu peux me promettre que je ne serais jamais l'objet d'un mariage arrangé ? Non, père et toi avez pris votre décision ! Tu peux me laisser être moi-même ? Non ! Alors je pars. Au revoir.

  • Lirinah !


Celle-ci s'éloignait déjà vers la sortie. Pourtant elle pouvait encore sentir l'humidité des larmes de sa mère. L'entendre supplier...



  • ... Li... Lirinah....

Trop tard, elle avait franchi la porte, son choix était fait et il était définitif. Lirinah mit sa cape de voyage noire, offerte par Eldah il y a plusieurs années, et sortie rapidement avant l'arrivée du reste de la garde. Lirinah avait pris soin de dérober de l'argent avant de quitter le palais. Son visage caché, elle prit la route vers la côte ouest mais fut confrontée à sa véritable épreuve : fuir les patrouilles qui étaient à sa poursuite. Bien que le printemps approche, lorsque la jeune femme sortit, ce fut pour y être accueillie par une forte pluie. Elle se retrouva ralentie par un déluge d'eau tombant du ciel, la forçant à traverser un tapis, d'herbes et de terre, devenus rapidement boueux et glissants.


Si la princesse devait braver les éléments pour avancer, il en était de même pour les gardes. Continuant sa progression, Lirinah finie par sortir des jardins et eu la bonne idée de se diriger vers l'immense forêt, qui la séparait de la plaine menant au port. Courant aussi vite qu'elle le pouvait, elle s'enfonça dans la marée végétale mais avec seulement quelques minutes sur les gardes à ses trousses. Les entendants tout justes derrière elle, Lirinah plongea sans hésiter dans un amas de fougères, profitant du sol boueux pour amortir le bruit. Restant immergé dans la marre, la jeune fille se fit disparaître dans la végétation luxuriante, elle put entendre les gardes s'inquiéter.



  • Retrouvez là vite ! Elle ne doit sûrement pas être loin !

  • Mais si elle s'est enfonçait dans la forêt, on ne la trouvera jamais, même avec des torches les lieux sont bien trop sombre !

  • Il vaudrait mieux pour nous qu'on lui mette la main dessus ! Sans ça, le seigneur Boldiv nous le fera payer très cher !

  • Il faut absolument qu'on y arrive avant son retour, je n'ai pas envie d'avoir la tête coupée !


Les gardes restèrent un moment à fouiller les environs, puis a pensant plus loin, ils se répartirent par groupe de deux. Lirinah, se souvenait très bien des toutes les astuces, que lui avait enseigné Kendraff pour survivre en milieu sauvage. Elle regrettait seulement que le jeune homme ne soit pas là, ressentant une grande nostalgie de leurs années d’entraînement, ainsi qu'un manque affectif qui la déprima sur le coup.



Comme quoi, il n'avait pas fait les choses à moitié Kendraff. Elle était complètement accro à lui, même dans les moments critiques.


Elle n'en avait pourtant pas le luxe. Les gardes étaient toujours dans les environs.



Mais vous oubliez le plus important : cette forêt, c'était justement son terrain de jeu à elle, et à Kendraff. Lirinah avança en rampant dans la boue pour ne pas être repérée . Après des heures de traque improductive, ils finirent par se rendre au grand port de l'Ouest, comprenant que la jeune fille les y avait peut-être devancées. Cependant, Lirinah avait rampé toute la nuit dans une autre direction, vers un petit port marchand vers le sud-ouest, sachant qu'elle serait trop facilement repérable dans les grandes villes de la côte.


Ayant enfin réussi à semer ses poursuivants pour un long moment, la princesse passa plusieurs jours dans ses vêtements trempés, et alourdis par la boue. Cela avait joué en sa faveur car son corps son visage et ses cheveux sales recouverts de terre lui donnait l'apparence d'une vagabonde et la rendant impossible à identifier. La jeune femme décida de rester ainsi le temps nécessaire pour aller sur la côte, mais dut cependant renoncer à s'alimenter correctement: même si elle avait réussi à bluffer et semer ses poursuivants, Lirinah n'osa pas faire le moindre feu. Elle commença dès le premier soir à souffrir de la faim de ses maigres repas, et du froid des nuits de printemps dans les royaumes du Nord.


Affamée, les cheveux et la peau immaculée de boue, la jeune femme avait réussi l'exploit, enfin pour elle, de parcourir une centaine de kilomètres en trois jours. Elle arriva dans le port et alla dans la première auberge qu'elle trouva, afin de s'y reposer et de s'y laver. Le lieu était petit, mais elle présentait l'avantage d'être la plus proche de l'océan. Pourtant, il lui restait une dernière difficulté à franchir pour enfin être hors d'atteinte de la juridiction officielle de son royaume : prendre la mer loin des terres scandinaves. Après mûre réflexion, elle opta pour la Bretagne car, beaucoup de marchands circulaient entre les deux contrées. Après avoir dormi toute la journée pour essayer de partir sur un bateau en pleine nuit, Lirinah quitta l'auberge encapuchonnée à la recherche d'un navire.

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