- Sabine ? Vous…vous êtes Sabine ?

- Non Fanny. Non. Peu importe après tout qui je suis. Je dois partir, et j’espère pour toi que je vais revenir enchantée de mon rendez-vous. Je te laisse pour quelques heures. Si tout se passe bien, je te libère à 19h, et tu rentres chez toi retrouver ton mari et tes mioches. Mais…s’il ne fait pas mon bonheur…Ah…s’il ne me satisfait pas….pauvre de toi…petite pute…

La femme s’éclipse en soupirant. Fanny se retrouve seule. Tétanisée. Qui est cette folle ? un rendez-vous ? qui déterminera son sort ? Elle est en pleine tourmente. Une hallucination, elle est aliénée… que se passe-t-il… Fanny prend la tablette et fouille. Hormis les vidéos, il n’y a rien. Elle tente de s’approcher de la porte, fermée, verrouillée. Il faut qu’elle sorte de là. Il le faut.

14h. Encore 5h dans le meilleur des cas à tenir, c’est totalement irréel. Fanny tend l’oreille pour tenter de comprendre où elle se trouve. Si la folle est partie en rendez-vous, quelqu’un peut peut-être la délivrer ! Elle n’entend rien. Le silence est assourdissant et son désarroi grandit encore un peu plus. Elle cogne de toutes ses forces sur la porte, crie, hurle, pleure. Le temps lui semble interminable. Mais rien ne se passe.

Elle n’a d’autres choix que d’attendre le retour de la tarée.

Recroquevillée, elle pense à son mari, ses enfants. Elle jure, promet que si elle s’en sort, elle ne sera plus jamais infidèle. Elle se parle à elle, à un dieu auquel elle ne croit pas, et promet encore et encore d’avoir une conduite irréprochable en tant qu’épouse et mère de famille.

Lasse de prier, elle ferme les yeux jusqu’à s’endormir, en rêvant une dernière fois au corps de Grégoire qui l’étreint de tout son amour.