13 - LUI et ELLE

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Pas le temps de réfléchir, c’est surréaliste…mais il n’a pas le choix.

Il l’a vue, il a vu Fanny… Marina le réclame, et bien elle va le trouver… 1h de train, 1h de torture. A faire les cent pas dans les wagons, à tenter d’établir un scénario pour se sortir de cette sordide affaire…

C’est donc ça, le prix de l’infidélité. Il fallait bien que ça arrive un jour. Tout se paye, il le sait. C’est aujourd’hui qu’il doit assumer ses actes. Même si c’est sous la forme de menaces débitées par une folle à lier, c’est son prix à payer.

Jamais il ne se pardonnerait qu’on fasse du mal à Fanny. Il le lui a promis. De toujours veiller sur elle, de toujours la protéger.

Bordeaux. A 100 mètres de la gare, l’hôtel. Grégoire court jusqu’à la réception. Personne. Une clé sur le comptoir. Chambre 100. Il monte quatre à quatre les escaliers. Ouvre la porte de la chambre avec fracas. Marina est sur le lit. Nue.


- Où est-elle ?
- Du calme Grégoire. Vous n’êtes pas si élégant que d’habitude je suis déçue.
- Où est Fanny ?
- Dans un lieu sûr. Elle attend que vous vous adonniez à votre loisir favori, le sexe adultérin.
- Vous êtes complètement malade.
- Si vous me faites la même chose qu’à elle, elle retournera chez elle ce soir, et vous pourrez la retrouver, vous aussi. Mais si vous ne m’honorez pas Grégoire, alors là…là…
- Mais pourquoi moi ? pourquoi nous ?
- Allons Grégoire, ne me dites pas que vous n’avez pas senti, l’électricité, l’attirance physique…le désir Grégoire, l’envie de jouir, vous et moi…
- Non…désolé Marina…désolé mais non.
- Tsss tsss…ne dites pas non…sinon, adieu Fanny…


Grégoire ne sait que faire, comment réagir, il n’a pas pu trouver de solution durant son trajet, aussi horrible que soit la situation, il n’a qu’une seule issue.


- Que…que voulez-vous…
- Ah…voilà mon bel amour…approche, approche toi, je suis toute à toi…je te veux toi, c’est tout…offre toi à moi…


Grégoire approche lentement du lit, la mine aussi décomposée que celle d’un condamné.


- Mon amour…je veux jouir sous tes doigts, sous ta bouche…
- Je…je ne peux pas…C’est…
- Grégoire…réfléchis avant de dire une bêtise, et dépêche-toi, nous n’avons pas la journée. J’attends ce moment depuis tellement longtemps…

Grégoire se sent coincé, piégé, dégoûté. Il a tellement peur pour Fanny…Il ne peut pas concevoir qu’il lui arrive le moindre souci…

Alors, en respirant un grand coup et en pardonnant sa femme dans son esprit, il s’approche de sa tortionnaire, et place sa main sur son ventre.
Marina gémit…et écarte les jambes…non, pas ça, il ne peut pas…Pour Fanny, pour Fanny, il ne cesse de se répéter cette phrase pour se forcer à aller plus loin.

Il descend sa main vers la cavité de cette femme. Tout en imaginant que c’est un robot. Dénué de sentiment, de vie. Oui, c’est ainsi qu’il y parviendra. Elle n’est rien et n’existe pas.
Ses oreilles bourdonnent et il n’entend pas les mots doux et crus qu’elle prononce. Il a deux doigts en elle, mais c’est comme si elle n’était que du vide. Il ne la regarde pas. Le petit bureau en acajou lui sert de point de mire. Il avait posé sa mallette. La mallette qui contenait la si douce nuisette de sa belle.

Sa belle, il fait tout pour elle. Tout. Même le pire. Il repense à sa première photo, à sa masturbation sur ses seins virtuels. L’acajou se trouble, s’embue, des larmes coulent.

Marina a dégrafé le pantalon, et saisit le membre bien mou de celui qu’elle porte aux nues. Il n’y arrivera pas…il ne bandera pas pour elle…Fanny…Fanny ma douce…aide-moi…

Grégoire fait un effort sur humain pour s’exciter…il n’ y a qu’elle qui sait le faire…sa bouche…son sourire après l’amour…tout y passe, Grégoire revoit toutes les images de Fanny, et quand un semblant d’érection apparait, provoqué par les gestes mécaniques d’une horrible femme qui n’en mérite d’ailleurs pas l’appellation, il sent le coup de grâce arriver. Elle se place à califourchon sur lui.

Il a le regard ancré dans le bureau. Et il la voit. Son corps, ses seins, ses tétons qu’il a provoqués ici-même. Son cul, qu’elle déteste tant et qu’il adore embrasser et mordre…Fanny…c’est pour toi, pardonne moi..tout ça sera bientôt fini…

Marina semble en pleine extase et continue de s’empaler sur le sexe de Grégoire, elle crie, jure, rit… Il y a tant d’autres manières de séduire un homme, pourquoi utiliser la peur, la vengeance…Grégoire continue de subir. Elle a placé ses mains sur ses reins. Il est heureux d’échapper à un contact plus intime. Quand il entend un râle grave et long, il retrouve sa vigueur, et se défait rapidement de cette sangsue ignoble.
En se rhabillant, il la supplie d’aller libérer Fanny.


- Hummmm, c’était pas mal. J’imagine que tu es plus doué quand tu es avec elle…mais j’ai eu ce que je voulais. Tiens, voilà la clé qui la libèrera. A côté de son salon, il y a un hangar. Elle est là-dedans. Ton train est dans dix minutes. L’adresse est sur le porte-clé. Bon voyage Grégoire. Et merci…


Complètement sonné, Grégoire dévale les escaliers et arrive à la gare. Sur sa boite mail, le billet de train est arrivé. Il s’écroule dans un fauteuil, le regard vide.


Que s’est-il passé ? Que vient-il de faire ? Va-t-il réellement retrouver Fanny ?


Un nouveau mail arrive.


« Merci cher Grégoire, de m’avoir permis de goûter au plaisir du sexe interdit. Cette expérience m’a prouvée que tous les couples qui viennent dans mon hôtel ont raison de ne pas se priver. Ta pute va bien rassure-toi. Tu n’auras qu’à lui expliquer, elle comprendra, tu l’as trompée mais elle s’en remettra puisqu’elle appartient elle-même à la grande famille des salopes. Et je suis sûre que tu as aimé ce moment toi aussi. Alors merci. C’en est fini pour moi de toi, d’elle, je ne vais pas gâcher ma vie à ruiner la vôtre.»


Grégoire est pris de nausées et c’est dans les toilettes qu’il passe le reste du trajet. Il se lave les mains, le sexe, le visage. Et recommence encore.


Arrivé dans la ville de Fanny, il prend un taxi et lui indique l’adresse située sur le porte-clé. Tout ceci est tellement irréel. Il a tellement peur de ne pas la retrouver.


En payant le taxi, il cherche du regard. Un salon de coiffure est là. A gauche, une porte de garage.


C’est non sans trembler qu’il ouvre la porte…

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