9h58. Deux minutes d’horreur…deux minutes qui paraissent des heures…tant pis, il craque, il appelle.
Aucune tonalité. Un répondeur automatique. Evidemment. Elle n’aurait pas pris le risque de laisser son nom. Trop prudente. Trop peureuse. Grégoire ne tient plus en place. Son esprit est torturé et il doit savoir si elle va bien.

l y a bien une autre solution…radicale celle-là aussi. Il pourrait appeler les salons de coiffure de sa ville…demander si Fanny est là, juste ça, sans rien dire d’autre…il va le faire, il le faut…Elle vit dans une grande ville, la tâche s’annonce fastidieuse, et il est tout de même au travail, il ne peut pas consacrer tout son temps à ça… En ouvrant un onglet sur son ordinateur, il repense aux premiers échanges avec Fanny. Tout ça ne devait être qu’un jeu, un simple jeu érotique, et voilà qu’il se torture l’esprit pour savoir ce qui arrive à sa partenaire virtuelle…

Sans s’en rendre compte, il est allé chercher les premiers messages…il a ouvert celui du 22 février, il y a 3 ans et demi.

F- Donc, je dois t’exciter, en me dévoilant à travers des photos c’est bien ça ?

G- Oui tout à fait, je te laisse 3 semaines pour me faire bander.

A la relecture de ce message, Grégoire ne peut s’empêcher de sourire malgré la peur qui le tiraille. Trois semaines, la belle affaire, en à peine trois mots échangés il était déjà dans un état d’excitation difficilement qualifiable…Fanny écrivait, décrivait incroyablement bien les situations érotiques, et dès la première photo, il eut bien du mal à retenir une érection franche et directe.