4 -ELLE

3 minutes de lecture

« Enfonce-toi ça dans la chatte ». La voix est feutrée, enrouée et glaçante.
« Ne fais pas ta mijorée salope, tu l’as voulu, tu l’as. Allez, dépêche-toi j’ai pas que ça à faire. »


Fanny pleure, mais aucune larme ne coule. Depuis combien de temps est-elle là ? Elle a faim, soif, se sent sale, et cette voix qui lui ordonne des choses horribles. Cachée derrière un énorme spot, la voix n’a pas de visage. Elle est juste un son dans un silence insoutenable. Un cri qui déchire de peur l’esprit de la jeune coiffeuse.


« Sens le, sens le ! tu sens, tu reconnais son odeur ? tu reconnais l’odeur de sa queue que tu as léché ? »


Fanny ne peut pas parler, sa bouche est sèche, ses lèvres soudées par le manque de salive.

« Regarde, je vais te rafraichir la mémoire sale pute »


Au sol, près du tapis où jonche Fanny, est posée une tablette, qui se met à diffuser une vidéo. Terrifiant…Fanny se voit, à genoux entre les cuisses de Grégoire. C’est quoi cette horreur ? Elle est où ? Qui est la voix ? Qui a pu les filmer ? C’est un cauchemar, une incompréhension totale, le moment le plus épouvantable de sa vie.


« Tu vois, tu vois comme tu as aimé le sucer…regarde vous, vous êtes sublimes, dans l’extase…il te caresse tellement tendrement, je suis sûre que tu mouilles en revoyant ça ! »


Non, Fanny ne ressent rien en se voyant, si ce n’est une honte incommensurable.
La porte claque. La voix est partie. La vidéo tourne toujours, Fanny voit sa tête monter et descendre sur le membre de son amant. Elle se souvient.

L’hôtel à Bordeaux. Chambre 100. Impossible d’oublier. La réceptionniste de l’hôtel les avait dévisagés lourdement, ce qui avait mis Fanny plus que dans l’embarras. C’était leur troisième rencontre, et elle voulait offrir à Grégoire la meilleure fellation de sa vie, elle voulait son sperme sur la langue, et qu’il l’embrasse ensuite. Elle voulait sentir son jus et sa salive courir sur son corps, elle désirait plus que tout qu’il la lèche, la suce, en mélangeant tous ces fluides. Ils en avaient longuement parlé, et ils l’ont fait. C’est un souvenir incroyable cette journée.


Malgré elle, elle saisit la cravate que lui a jetée La voix. La porte à ses narines, et ferme les yeux. Oui, c’est bien lui, son odeur. Vêtue uniquement de sa nuisette, elle sent son corps réagir à ses souvenirs olfactifs et visuels.

Alors qu’elle s’affaire sur les bourses gonflées de Grégoire, celui-ci déboutonne sa chemise, enlève son soutien-gorge, caresse son dos, sa nuque… Qu’il était bon de l’avoir en bouche…

La cravate est nouée, Fanny se met à lécher le nœud, par petits coups de langue, tout en se regardant… Elle ne peut pas résister, il est trop bon... Le râle de Grégoire la rappelle sur la vidéo, elle cesse son jeu de succion et regarde, admire le spectacle. Il s’est agenouillé près d’elle, et est venu poser ses lèvres sur les siennes. Elle se souvient avoir hésité à les ouvrir, de peur qu’il ne veuille plus…mais sa langue à lui a ouvert sa bouche, venant à la recherche de sa propre semence brulante.

Fanny s’est enfoncée la cravate, avec deux doigts en elle, elle ne maitrise plus son envie. Grégoire lèche la bouche, mordille les lèvres, il a du sperme partout, Fanny gémit de plus en plus fort…Et elle le voit, le sperme dégouline lentement de sa bouche rouge et attérit sensuellement sur sa poitrine. Avec ses lèvres et sa langue, il étale, tourbillonne, lèche, recrache, suce, elle est recouverte de lui et elle adore ça.

Oui, elle a adoré ça, et même plus que ça encore. Ca l’avait mise en transe, elle ne voulait pas s’arrêter et en demandait encore. Encore, encore, elle s’entend demander, et demande en même temps…la cravate en soie est trempée, elle a mélangé son odeur à la sienne, comme ce jour-là.

La vidéo s’arrête avant l’orgasme. Fanny aussi.

Quelle horreur, elle est là, seule, allongée par terre, dans une pénombre effroyable et elle prend du plaisir. Elle est malade, elle le sait. Malade du sexe, c’est sa drogue, son addiction, sa folie incontrôlable. Elle ne peut s’empêcher de fantasmer, de séduire, et de se soulager.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Quisait ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0