Chapitre 16

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Laël n'était pas sorti de sa chambre à part pour manger, enfin grignoter pour ne pas s'effondrer, l'esprit trop occupé par ce qu'il venait de découvrir. En l'espace de quelques heures, l'univers complet du brun s'était écroulé. En plus du fait que son professeur et petit-ami soit un loup-garou, les dires de son père se révélaient possiblement vrais. Peut-être que sa mère était vraiment une nymphe comme l'affirmait celui-ci et qu'elle avait vraiment dû les abandonner pour les protéger. Et cela expliquerait pas mal de chose quant au fait que beaucoup tombaient sous son charme au premier coup d'œil. Après tout, les nymphes n'étaient-elles pas connues pour leur envoûtante beauté en plus de leurs dons liés à la nature ? Il y avait aussi le fait de savoir ce qui n'était que pure fiction et ce qui ne l'était pas. Les vampires, aucun doute qu'ils existaient. Après tout, ils allaient toujours de pair avec les métamorphes. Pareil pour les sorciers, puisque Kyle avait appelé la chose qui l'avait attaqué comme ça. Mais pour les elfes, les fées, les sirènes, les dragons, les anges, les démons, et bien d'autres créatures, lesquelles étaient réelles et lesquelles ne l'étaient pas ? Et étaient-elles semblables aux histoires ou possédaient-elles des différences ? Tant de questions sans réponses occupaient l'esprit de Laël, et il ne pourrait avoir de réponses que le mardi puisque le lundi, il n'aurait pas le temps de voir Kyle pour autre chose qu'un baiser.

En parlant de lui, le loup était aussi présent dans son esprit. Le métis s'était penché sur ses sentiments pour son aîné, les analysants du mieux qu'il put. Son père avait raison, il l'aimait, et cette nouvelle le concernant n'avait pas diminué cet amour. Au contraire, il se sentait encore plus proche de lui, et sa vraie nature ne l'effrayait pas du tout. Il l'acceptait comme il était, même avec son petit problème de poil. Et qui n'avait jamais rêvé d'avoir un loup comme doudou la nuit ? Bon d'accord, pas tout le monde, mais le métis ne disait pas non devant une immense peluche vivante et toute douce pour lui tenir compagnie dans son lit. Enfin, tout ça pour dire qu'il ne comptait pas laisser tomber Kyle et qu'il voulait même en apprendre encore plus sur lui.

Il avait fallu la moitié du week-end à Laël pour arriver à ordonner ses pensées. Le reste, il l'avait passé à faire ses devoirs, même si le cœur n'y était pas. Il fallait dire qu'Alice savait se montrer très persuasive quand elle le voulait. Mais bizarrement, et heureusement pour le métis, elle n'avait posé aucune question sur sa soudaine attitude renfermée. Cependant, cela ne le rassurait pas plus que ça. Connaissant la demoiselle, ce n'était pas dans ses habitudes de ne pas vouloir savoir ce qui se tramait dans la tête de son meilleur ami. Les rares fois où elle avait été comme ça, c'était quand elle lui préparait un sale coup où il n'aurait aucune échappatoire face à ses questions. Quelque chose n'allait pas et elle ferait tous pour lui tirer les vers du nez.

Le lundi matin arriva finalement, au plus grand soulagement de Laël. Il mourrait d'envie de revoir le loup-garou, le rassurer sur ses sentiments et son envie de le garder près de lui. Ne pouvant attendre la pause de midi pour aller le voir, il décida d'y aller dès son arrivée, avant son premier cours. Il savait qu'il serait là, puisqu'il donnait un cours aux quatrièmes années à huit heures.

— Ne m'attendez pas, je reviens, annonça le métis.

— Et tu vas où ? demanda Alice.

— Aux chiottes, tu veux m'accompagner peut-être ? rétorqua Laël.

— Non, c'est bon, mais dépêche-toi. Si tu arrives en retard, ne compte pas sur moi pour te trouver une excuse, le prévint-elle.

— Tu es la pire meilleure amie qui soit Lili, l'accusa le jeune homme.

— Moi aussi je t'aime, rigola la blonde avant de partir en direction de la salle.

Le métis prit la direction des toilettes et une fois sûr que ses amis ne le verraient pas, il se dirigea vers le bureau de Kyle. Sans attendre de réponse après avoir toqué, il entra dans la pièce. S'assurant rapidement qu'ils étaient seuls, le jeune homme ne laissa pas le temps au loup d'en placer une et se jeta sur ses lèvres dans un baiser passionné, lui assurant qu'il voulait toujours de lui, au cas où l'ainé aurait eu des doutes malgré les paroles de son petit-ami.

— Tu es sûr de toi ? Je ne te fais pas peur ? demanda le professeur, incertain.

— Je t'aime Kyle, et le fait que tu sois un loup-garou n'y changera rien, déclara le métis. Et tu ne m'effraies pas, au contraire, j'ai totalement confiance en toi. Que tu sois humain ou que tu partages ta tête avec un loup, c'est du pareil au même pour moi. Alors arrête de t'inquiéter pour rien. J'ai envie d'être avec toi, et rien ne me fera changer d'avis.

— Tu seras que les loups sont très possessifs avec leur partenaire, l'avertit Kyle.

— Et ? Les humains aussi peuvent se montrer possessifs, signala-t-il.

— Tu as toujours le dernier mot à ce que je vois.

— Toujours, acquiesça le plus jeune avant de se pencher sur les lèvres de son copain.

Il ne dura que quelques secondes, mais cela leur permis de s'échanger tout ce qu'ils ressentaient vis-à-vis de l'autre. Ils s'aimaient d'un amour brûlant et passionné. Cet échange acheva d'effacer tous les doutes de l'ainé, les chassant au loin. Laël finit par s'écarter, mais resta dans les bras musclés de son petit-ami, les yeux plongés dans ceux émeraude du plus vieux.

— Maintenant que tu es rassuré, j'aurais juste une question avant d'y aller. Le soir où Alice nous a enfermés dans la salle d'art, qu'est-ce qui t'as fait dire qu'elle revenait ?

— Je l'ai entendue. Chacun a sa propre démarche, faisant que si je le souhaite, je peux identifier une personne au son qu'elle produit en marchant, ajouta-t-il en voyant l'air septique du plus jeune. Tout comme j'ai su avant que tu n'entres que c'était toi derrière la porte. Allez, file avant qu'Alice ne se doute de quelque chose, à moins que tu ne veuilles lui dire aujourd'hui.

— Je compte bien profiter de toi librement encore un petit moment, alors il est hors de question qu'elle le sache tout de suite. Elle au courant, et tu peux dire adieu à ta tranquillité pour un bon moment. Je te dis donc à plus tard, le salua-t-il.

— À plus tard joli cœur, répondit le loup-garou, le sourire de nouveau aux lèvres.

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