Chapitre 17

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Ils étaient enfin mercredi soir, ce qui signifiait qu'Alice avait son club d'Art et donc que Kyle pourrait rester un peu après avoir raccompagné Laël. Le couple n'avait pas pu se réunir plus de cinq minutes par-ci par-là, sa meilleure amie ne le lâchant pas d'une semelle suite à son attitude pendant le week-end.

Le métis avait rapidement laissé la blonde devant la porte de sa salle, la fuyant presque pour rejoindre son loup. Celui-ci l'attendait au même endroit que pour leur premier rendez-vous, accompagné de sa moto. Le plus jeune vérifia rapidement que personne ne pourrait les voir et embrassa chastement son homme, profitant de le sentir contre lui.

Après avoir mis le casque tendu par son ainé, le jeune homme monta derrière lui. Ils gagnèrent l'appartement en moins de deux minutes et il ne fallut que trente secondes pour qu'ils s'y engouffrent. Ils s'embrassèrent alors plus passionnément que sur le parking des professeurs, jouissant pleinement de l'autre. Cependant, même si chacun aurait aimé aller plus loin, ils savaient tout deux que ce n'était pas le moment, qu'ils devaient parler de ce qu’il s'était passé le vendredi. Bien que Laël ait clarifié l'état de leur relation, il avait beaucoup de questions pour Kyle.

Laël convia le plus vieux à s'asseoir sur le canapé pendant qu'il allait leur chercher de quoi boire.

— Enfin seuls, soupira son invité après avoir reçu sa boisson.

— Comme tu dis, approuva le propriétaire des lieux. Alice est vraiment trop collante quand elle s'y met.

Le jeune homme souffla avant de s’asseoir à son tour sur le sofa. Il était las du comportement de la demoiselle et commençait à trouver la situation vraiment pesante.

— Viens par ici, fit Kyle en tirant Laël sur ses genoux. Je vois bien que quelque chose te travaille depuis lundi, alors vas-y, pose les questions que tu retiens.

— Tu peux m'en dire plus sur ton monde ? demanda-t-il aussitôt.

— Il y a tellement de choses que je ne sais pas par où commencer, répondit le professeur.

— Pourquoi pas par toi, monsieur le loup-garou ? proposa le jeune homme, ne lui laissant pas le temps de réfléchir.

— Va pour moi alors, accepta l'ainé. Je suis actuellement l'alpha de la meute Woebdon, meute qui régit toute la ville ainsi que la forêt environnante.

— Mais comment tu fais pour diriger ta meute et être prof en école d'ingénieur en même temps ? le coupa Laël.

— Je n'ai pas un très gros emploi du temps à l'école, ce qui me permet d'être assez souvent avec ma meute. Et quand je ne suis pas là, c'est mon second, Sébastien, et quelques autres hauts placés, qui gèrent à ma place.

— Tu as l'air bien entouré, nota le plus jeune.

— On peut dire ça, en effet. Même s'il est vrai qu'il nous arrive d'être en désaccord, ils me sont d'un énorme secours. La meute n’en serait pas là où elle en est aujourd’hui sans eux. Ils sont un peu comme une seconde famille pour moi.

— J’aimerais bien la rencontrer, apprendre à connaître ceux qui t’ont vu grandir.

— Je ne pense pas que ce soit une bonne idée, ils sont tous pires que des gamins, même les plus vieux.

— Ça ne me donne que plus envie de voir dans quel genre d’environnement tu as grandi, rigola Laël.

Le plus jeune se tut, le regard dans le vide et semblant pensif.

— À quoi tu penses joli cœur ?

— Je me disais juste que vous n’êtes pas si différents des humains, mis à part le côté loup, alors que la chose qu’on a vu vendredi ressemblait plus à un monstre dénué de toute humanité.

— Cette chose comme tu dis était un sorcier-démon. Mi-humain et mi-démon, ces êtres perdent leur lucidité s’ils abusent de leur magie et ils deviennent obsédés par l’énergie magique. Il est alors impossible de les ramener des tréfonds de leur esprit et il reste des zombies assoiffés de pouvoir pour le reste de leur vie.

— C’est triste pour eux. Mais je ne vois pas pourquoi il m’a attaqué vendredi. Je ne possède aucune trace de magie dans mon corps, autrement, je le saurais.

— J’y ai réfléchi pendant le week-end, et la seule hypothèse qui me semble la plus probable est qu’il ait senti la magie de la lune dû à mon loup sur toi.

— Donc c’est ta faute, conclut le métis.

— Et j’en assume parfaitement les conséquences, quitte à te protéger au péril de ma vie, joli cœur.

Devant cette déclaration, Laël ne put s’empêcher de sceller ses lèvres à celle du plus vieux. Le baiser fut doux, tendre, rempli d’amour. Un bruit sourd les fit se séparer brusquement et tourner la tête vers l’entrée. Il pouvait dès à présent creuser leur tombe à tous les deux, le dragon blond venant d’arriver avec deux heures d’avance.

— Laël Antonin Wright, je peux savoir ce qu'il se passe ici ? menaça Alice en prenant soin d'articuler chaque syllabe.

— Alice ? hésita Laël. Mais qu'est-ce que tu fais là ? Tu ne devais pas avoir ton club ?

— Ça a été annulé. Réponds immédiatement à ma question.

Le brun regarda son homme qui acquiesça à son interrogation muette. De toute façon, il leur était impossible de cacher leur relation après ce qu'elle venait de voir.

— Je profite de ton absence pour être seul avec mon copain, expliqua le métis d'une petite voix.

— Depuis quand ? Comment ? Pourquoi je ne suis pas au courant ?

— Depuis vingt-cinq minutes. En discutant. Pour éviter que tu me colles et être que tous les deux.

— Ce n’est pas de ça que je parle. Depuis quand vous sortez ensemble ?

— Environ deux semaines, répondit Kyle comme il l’avait convenu avec Laël pour ne pas s’attirer les foudres de la demoiselle lorsqu’elle apprendrait la nouvelle.

— Je ne vous crois pas. Ça fait un mois que tu es beaucoup trop joyeux pour que ce ne soit pas louche Laël, et maintenant que je sais que vous sortez ensemble, j’en ai l’explication, alors ne me dit pas que ça ne fait que deux semaines.

— Alors pourquoi tu demandes si quand on te répond, tu ne nous crois pas ?

— Pour la forme.

Un long silence s'installa dans la pièce. Laël tentait de fuir le regard inquisiteur de sa meilleure amie qui lui faisait bien comprendre ce qu'elle pensait de son mensonge. Kyle avait préféré ne rien dire et se faire discret, ne voulant pas réveiller un peu plus le monstre caché en elle.

— Puisque c’est comme ça, je vais dormir chez les jumeaux, annonça Alice. Ne soyez pas en retard demain.

Moins de deux minutes plus tard, son sac pour la nuit était prêt et elle était sortie de l’appartement.

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