Chapitre 7

5 minutes de lecture

— Alors, comment ça s’est passé ? lui demanda l'instigatrice de ce cours forcé, ne lui laissant même pas le temps de reprendre son souffle.

— Alice, tu peux me dire ce que tu ne comprends pas dans laisse-moi un peu de temps pour remettre de l'ordre dans ma tête et donc de ne rien faire ? répliqua le brun, occultant la question de sa meilleure amie.

— Tu n'as pas précisé la durée pendant laquelle je devais te laisser tranquille, argumenta la blonde, son expression la plus angélique sur le visage.

— Sincèrement, tu es désespérante, tu le sais ça au moins ? déprima le métis.

— C'est pour ça que tu m'aimes. Cependant, tu n'échapperas pas à ma question de cette manière, lui rappela la jeune femme.

Cherchant de l'aide auprès de ses amis, Laël tourna la tête vers les jumeaux. Leur seule réaction fut de lever les mains en signe de neutralité. Bande de lâches, pensa le pauvre brun. Ils le laissaient seul, à la merci de cette harpie prête à tout pour obtenir ce qu'elle voulait. Le fil de ses pensées fut coupé court par une voix grave s'élevant dans son dos, le faisant rougir de plus belle.

— Vous n'êtes toujours pas partis manger ? questionna leur professeur de biologie qui venait de sortir de sa salle.

— Nous nous assurions que vous n'aviez pas perdu votre temps, monsieur, lui répondit le blond. Et comme c'est chose faite, nous étions sur le point de partir pour ne pas être en retard cet après-midi.

— Je vois que vous avez des amis qui se soucient de votre réussite monsieur Wright, c'est une bonne chose, le félicita le grand brun, augmentant les couleurs sur les joues du plus jeune. À cet après-midi, et tâchez d'être à l'heure.

— Bien sûr monsieur, assura Makayla, tirant son frère vers le réfectoire qui surprit, s'accrocha au brun toujours maintenu par sa meilleure amie, entrainant tout le petit groupe à la suite de la blonde.

Laël ne savait pas s’il devait être gêné par l'intervention du plus vieux ou au contraire le remercier de le sauver de l'interrogatoire de cette fichue manipulatrice. Et il était sûr qu'Alice n'avait pas maqué le changement de couleur sur son visage, ce qui n'arrangeait pas son cas.

— Y'a de l'évolution dans l'air, voilà que tu rougis maintenant, constata la blonde, un rictus sadique aux lèvres, une fois qu'ils furent arrivés à leur destination, autrement dit une petite table de la cantine. Laël, j'exige que tu me dises exactement ce qu'il s'est passé dans cette salle pendant que tu étais seul avec lui.

— Absolument rien, il m'a simplement expliqué la partie du cours que je n'avais soi-disant pas comprise, selon une certaine personne à qui j'avais expressément demandé de ne pas intervenir, grogna le brun, légèrement énervé contre la jeune femme qui ne semblait pas comprendre la signification du mot non.

Le métis ne risquait pas de lui expliquer que ses réactions face au professeur Howard était dû à son rêve du matin même. Déjà qu'elle ne lui lâchait plus la grappe, là elle serait pire que du scotch double face. Et une Alice aussi collante était souvent synonyme de maux de tête atroces et de plans plus foireux les uns que les autres.

— Je ne te crois pas le moins du monde, Laël, répliqua la demoiselle, le pointant avec sa fourchette d'un signe accusateur. Il s'est forcément passé quelque chose pour que tu réagisses comme ça seulement au son de sa voix.

— J'ai juste été surpris par sa voix grave, c'est tout. Alors arrête de penser qu'il s'est forcément passé quelque chose. Et si ça avait été le cas, vous l'auriez entendu puisque j'imagine que vous deviez être collés à la porte pour tout entendre.

— Pour qui tu nous prends ? lui demanda Jezekael, un air faussement outré sur le visage. Nous, t'espionner, toi, jeune gay de 20 ans, célibataire, en train de discuté avec un homme séduisant pour qui tu as un faible. Jamais ça ne nous aurait traversé l'esprit.

— Tu t'enfonces là Jek, le prévint sa jumelle.

— C'est bien ce que je disais, aucun respect pour la vie privée des autres, souffla le métis. Puisque vous avez écouté aux portes, vous savez très bien qu'on a fait que parler du cours.

— Et rien d'autre, pas un seul petit geste, par un seul regard de sa part ou de la tienne, insista Alice.

— Rien du tout, confirma le brun en insistant sur chacun de ses mots. Alors lâchez-moi et manger avant que ce ne soit froid.

— Dis plutôt que tu ne veux pas arriver en retard au cours de ton beau brun, le taquina le blond.

— Jek, mange au lieu de dire des bêtises, c'est toi-même qui as assuré à monsieur Howard que nous serions en l'heure cette après-midi, le réprimanda sa jumelle. Alors je te préviens, si tu nous mets en retard, je n'aurais aucun scrupule à t'abandonner et te livrer au prof.

Le reste du repas se passa alors dans le calme, aucun n'osant parler de peur de s'attirer les représailles de Makayla. Heureusement pour son jumeau, ils arrivèrent à temps en projet où le grand brun les attendait, un air amusé sur le visage. Il ne dit aucun mot et ferma la porte derrière eux, signifiant qu'ils étaient les derniers. Les deux heures passèrent relativement vite, à la plus grande joie de Laël qui rêvait d'enfiler sa tenue de sport et de se défouler sur le terrain. Il avait besoin de se vider la tête et le hand l'y aidait fortement. Lorsque la sonnerie retentit, le brun n'attendit même pas son ami et traça au gymnase, voulant éviter toute autre question.

— Mec, tu aurais pu m'attendre au moins, lui reprocha Jezekael en entrant dans les vestiaires.

— Désolé, j'avais besoin d'être seul cinq minutes parce que sérieusement, entre Alice et toi, j'étouffe, expliqua le métis. C'est incroyable comme vous êtes collant.

— Excuse, je n’avais pas réalisé. Juré, ce soir, on oublie et on se concentre sur le sport, lui promit le blond.

— Merci. Et maintenant change toi avant que le coach ne vienne te chercher par la peau du cul, il a été très clair mardi au sujet des retards, le prévint Laël en sortant.

Comme le leur avait dit l'entraîneur trois jours plus tôt, le jeune homme commença les tours de terrain pour s'échauffer. Après dix petites minutes de course, le coach leur fit faire divers exercices pour réveiller complètement leurs muscles, tel que des montées de genoux, des pas-chassés, replis arrière et bien d'autre.

— Bien, la séance d'aujourd'hui ne sera pas bien différente de celle de la dernière fois. J'ai besoin de savoir parfaitement votre niveau pour vous entraîner au mieux. Alors je vais refaire des équipes et vous allez vous affronter pendant quinze minutes, et après ça tourne. Lorsque toutes les équipes se seront rencontrées, on modifiera les groupes et vous recommencerez.

Les équipes furent annoncées et le premier match commença tranquillement, le temps de connaître un peu ses coéquipiers. Le premier se termina et ce fut au tour du métis d'entrer sur le terrain. Le début se déroula comme précédemment, les uns apprenant à connaître les autres.

La fin des quinze minutes approchait lorsque Laël intercepta la balle et partit en contre-attaque. Il remonta le terrain entier tout en évitant les joueurs adverses. Arrivée aux neuf mètres, il stoppa son dribble, fit trois pas et sauta pour tirer en extension. Le coach siffla la fin du jeu lorsque le ballon pénétra dans la cage.

Le brun ne s'était pas senti aussi bien depuis longtemps. Faire de l'exercice était vraiment la chose qui lui avait le plus manqué pendant ces deux années de classe prépa.

Annotations

Vous aimez lire Talhiam ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0