Oups…

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Deux semaines avant la date du mariage, c’est weekend EVG pour moi et EVJF pour Chouchou, je retrouve donc tous mes copains à Gap pour deux jours de fête et de rire, tandis que les filles ont choisi de rester à Briançon pour un weekend bien-être et cocooning.

Nous commençons notre samedi en milieu de matinée par une séance déguisement histoire de ne pas déroger à la tradition, je me retrouve affublé d’un haut à paillettes, d’une mini-jupe en cuir, de bas résilles, et maquillé comme une une voiture volée, puis direction le centre ville de Gap pour continuer avec une promenade compliquée en talons hauts, quelques bières et un sandwich vite avalé. Ensuite nous laissons nos déguisements dans les voitures pour prendre la direction de Veynes pour un baptême d’auto-cross, où l’esprit de compétition est à peine dominé par le plaisir de nous retrouver et d’où nous ressortons couverts de boue, éreintés mais heureux de cet après-midi. J’ai le souvenir notamment d’un passage à trois de front sur la bosse de la ligne droite, tout le monde à dû retenir son souffle, surtout le propriétaire des buggys…

En début de soirée, après une bonne douche à l'hôtel et un coup de fil à nos moitiés pour les rassurer, nous repassons nos déguisements pour un retour au centre ville. Nous déambulons dans les rues, sous les sourires et commentaires de certains passants, prenant la pose avec ceux, et surtout celles, qui le souhaitent pour garder des souvenirs de cette première journée.

Nous sommes passablement éméchés lorsque nous investissons la première boîte de nuit que nous trouvons, après un bon repas au restaurant, nous passons une bonne partie de la nuit à danser et à boire en bonne compagnie.

Je tiens tout juste debout au moment où je regagne ma chambre d'hôtel pour quelques heures de sommeil, et la douche glacée me fait le plus grand bien, avant de me plonger sous les draps. Pour être franc, je ne me souviens pas avoir dormi cette nuit-là, la solitude et la boisson me replongent dans un état de tristesse que je n’ai plus connu depuis longtemps, de nombreuses années à vrai dire, la télévision me regarde, elle me tient compagnie, et je regarde les étoiles par la fenêtre, perdu, cherchant des yeux celle qui veille sur moi.

Le lendemain, nous nous retrouvons tous pour le petit déjeuner et je dois dire qu’on fait plutôt peur à voir, les abus de la veille et le manque de sommeil nous ont marqués, et le parcours sportif au programme de la matinée ne nous fera pas de mal. Nous enfilons donc une nouvelle fois nos déguisements pour nous rendre sur le parcours sportif près de Veynes, où nous enchaînons course à pied, ateliers sportifs mettant en œuvre force, équilibre, endurance, et surtout fous rires mémorables. Les touristes présents comprennent rapidement la situation et quelques-uns n’hésitent pas à participer à nos confrontations, se prenant au jeu de ce concours sans véritable gagnant, si ce n’est l’amitié et le plaisir.

Pause sandwichs, petite sieste revigorante au calme et nous terminons la journée, bien requinqués, à la patinoire de Gap, enfin c’est ici que nous pensions terminer notre journée…

- Mr Gallo?

- Oui. C’est moi.

- Vous pouvez me suivre. Nous allons voir un médecin avant de passer une radio. C’est bon, ça va aller?

- J'ai connu largement pire…

- Allez-y, entrez, le médecin arrive.

- Merci.

- Bon courage.

J’en profite pour envoyer un message à Charlène, pour ne pas qu’elle s’inquiète de notre retard, lui assurer que tout va bien et que je lui expliquerai tout en rentrant. Je pense que je vais avoir droit à une belle scène en arrivant, mais après tout je n’y suis pas pour grand-chose.

- Alors Mr Gallo, qu’est ce qu’il vous arrive?

- Petit accident de patin à glace… Rien de grave… J’espère…

- Bon… Faite moi voir ce bras… OK, vu l’hématome, je pense à une fracture. Vous avez déjà été opéré à ce que je vois?

- Un accident de vélo il y a presque deux ans…

- Vous les cumulez on dirait, je vois que vous êtes coutumier du fait…

- Non, tout en une seule fois. Cheville, tibia-péroné, fémur, double entorse du genou, radius, cubitus, humérus, clavicule, trois côtes, bassin et amour propre…

- Amour propre!!! Vous le prenez bien quand même…

- J’aurais pu y rester ce jour-là, sans mon casque, de la chance et mon ange gardien, alors je relativise… Mais là, j’appréhende le retour à la maison, surtout la réaction de ma future femme…

- Ah! C’est pour quand?

- Dans deux semaines…

- Enterrement de vie de garçon qui a mal tourné?

- On peut le dire…

- Bon, vous allez faire une radio pour confirmer, mais à mon avis, c’est pas trop grave, juste votre ancienne fracture qui était encore fragile… Peut-être même une simple fêlure du radius, vous pouvez remercier le titane…

- Oui… Effectivement…

Les radios ont confirmé le diagnostic du médecin, le chirurgien m’avait prévenu de faire attention, mais là on ne peut pas dire que j’y sois pour quelque-chose. Quand j’ai vu la jeune fille devant moi s’étaler de fort belle manière, mon réflexe a été de vouloir l’éviter, mais c’était sans compter la balustrade en bois que j’ai percuté avant de tomber à mon tour. Je ne sais pas si c’est le choc ou la chute, toujours est-il que la douleur a été instantanée, et que j’ai compris que ce n’était pas juste un hématome…

Je ressors donc des urgences de Gap deux heures après y être entré, le bras en écharpe dans une attelle pour les deux semaines à venir au minimum, et j’appréhende le retour au bercail, et l'accueil que me réserve Charlène, même si tous les copains m’ont attendu et tiennent à me raccompagner avant de rentrer chez-eux.

- Bonsoir mon amour…

- Ah non!!!

- Ben si!!!

- Vous avez abusé les gars!!! Je vous avais dit de me le rendre entier!!!

- C’est bon, y’a tous les morceaux Cha, j’ai vérifié ses radios avant de te le rendre… Enfin, peut-être quelques neurones en moins, mais tu verras pas la différence avec avant…

- C’est bon Cédric! Ça me fait pas rire moi!!! On doit se marier dans deux semaines, t’as oublié?

- C’est de ta faute ça, t’avais qu'à pas lui dire oui aussi!!!

- Petit con!!! Barre toi avant que je m’en prenne sauvagement à toi!!!

Nous éclatons tous de rire suite à cet échange et je me rends compte, à son sourire, qu’elle ne semble pas contrariée plus que ça par mon bras.

- Et toi? Tu pouvais pas faire attention?

- J’y suis pour rien… Je suis tombé en évitant quelqu’un à la patinoire…

- Et donc, on va devoir se marier comme ça?

- Normalement non, c’est juste fêlé, d’ici deux semaines ça devrait être bon. De toute façon pour les photos je l'enlève et je ferai attention…

- T’es pas possible… Toujours à positiver… Quoi qu’il arrive…

- Bien sûr… Avec tout ce qu'il m’est arrivé je suis toujours là, et dans deux semaines je dois me marier avec toi… Pourquoi tu voudrais que je me prenne la tête?

- Ouais, c’est toi qui a peut-être raison… Sinon, t’as passé un bon weekend?

- Grave, mais j’en peux plus là… Ils m’ont crevé les artistes… Apéro, buggy, apéro, resto, boite, hôtel, parcours sportif, apéro, patinoire, urgences… Et déguisé en plus!!! Et vous?

- C’était trop bien… Jaccuzzi, hammam, sauna, apéro, resto, massages, soins du corps, apéro, resto, strip-teaseurs, dodo dans mon lit, yoga, apéro, resto, et petite rando…

- Strip teaseur?

- Strip-teaseursssss… Pourquoi? Pas vous?

- Non, j’en voulais pas… Pas intéressé… Ils étaient moches au moins?

- Heu… Je dirai pas moche… Pas attirants, plutôt… Trop de gonflette pour moi, pas assez naturels, par contre Sab et Emma en ont bien profité.

- Tu m’étonnes!!! Merci ma puce… Ça m’a fait du bien ce weekend entre potes…

- De rien, c’était pas désagréable non plus… Regarde mes jolis ongles…

- Et tu comptes qu’on répète comment cette semaine?

- Ben… Et toi?

- Je déconne, j’aime bien… Puis on a pas vraiment besoin de répéter, on est au point sur l’intro, et le set on le connait par coeur…

- C’est clair…

Après un rapide souper en tête à tête, nous avons profité de nos retrouvailles sous la douche puis sous les draps, dans un concert de baisers, une symphonie de caresses, pour terminer par un hymne au plaisir.


Au boulot, difficile de me débrouiller sans mon bras droit, mais Emma est là pour le suppléer avec son efficacité habituelle, c’est même elle qui propose de me conduire à Aix le weekend suivant pour les derniers essayages des costumes avec Livio. Je suis content d’avoir ma binôme avec moi pour m’aider à m’habiller, mais aussi pour m’aider à habiller mon petit prince, qui passe encore son temps à sourire et rire, les ajustements sont parfaits et je repars en fin de matinée avec nos tenues que je confie à mes mes parents, jusqu'à la veille du jour J.

Je leur laisse aussi Livio pour l'après-midi et la soirée, et entraîne Emma pour une visite au cimetière, où, assis sur la tombe en marbre, je prends le temps de lui raconter mon histoire avec Cécilia, a qui je glisse ensuite quelques mots en tête à tête, avant de filer vers le centre-ville pour le faire visiter à mon équipière.

- C’est bizarre Lou, j’ai du mal à t'imaginer avec quelqu’un d’autre que Charlène, vous êtes tellement complémentaires, tellement attachés l’un à l'autre, tellement fusionnels…

- Tu sais… Même moi j’ai du mal, parfois, pourtant dans une semaine on sera mariés… Mais tu vois avec Cess, on est liés à jamais… Par notre histoire… Et par ma fille… Et par Thaïs… Je la vois comme une petite sœur maintenant, je l’aime toujours autant, mais différemment… Comme toi…

- Merci Grand Frère… C’est gentil… Ca me fait bizarre de t’entendre te confier, de te voir aussi sérieux, aussi calme… J’ai pas l’habitude…

- Et oui, je peux être “pas drôle” parfois… Surtout quand je viens ici…

- Je comprends… Mais j'aime aussi ce côté sensible chez toi…

- Tu parles… Même moi je me trouve chiant quand je suis comme ça… En tout cas merci de m’avoir accompagné ce weekend, t’es vraiment adorable Petite Soeur… Fais gaffe à Thaïs quand même, elle risque d'être jalouse…

Nous retrouvons quelques amis au Four Courts pour passer la soirée ensemble et immédiatement, les moqueries sont de sorties, tant sur ma blessure que sur la présence d’Emma, seule, à mes côtés, mais je sais qu’ils ne pensent pas mal et Emma, habituée à ce genre d’humour, semble elle aussi passer outre.

Pas d'excès ce soir pour nous, et nous rentrons assez tôt chez mes parents, pour pouvoir reprendre la route le lendemain, dès le début d'après-midi.

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