Pèlerinages…

5 minutes de lecture

Je dois dire que, rapidement, je retrouve avec étonnement le goût pour les études, même si la sollicitude de certains me met encore mal à l’aise, j’arrive à l’accepter. Mes profs, après avoir pris de mes nouvelles, ont compris que j’étais prêt à réussir, et apprécient mon implication et mon travail. Mes résultats s’en ressentent et mes parents sont heureux, soulagés de voir que je n’ai pas trahi leur confiance, bien au contraire. S’ils se rendaient compte du boulot que ça a représenté pour moi pendant ces deux premiers mois…

L’arrivée des vacances me fait le plus grand bien, j’ai vraiment besoin de souffler, de couper avec le lycée, les devoirs, et les cours, mais en même temps je voudrais que ce moment n’arrive jamais, ne jamais avoir à remuer encore tous ces souvenirs douloureux..

'Coucou, mon étoile… T’as vu, c’est beaucoup mieux maintenant pour se voir, je suis moins loin, je peux venir quand je veux, plus souvent, à pied… Tiens, je suis allé cueillir ça avant de venir pour fêter notre rencontre il y a un an… Même si ça a pas été drôle depuis ton départ, je peux te dire que je regrette rien, j’ai aimé te connaître, passer du temps avec toi… En fait, je suis heureux aujourd’hui de venir te voir, je voulais qu’on fête ça tous les deux… Ce soir on va se déguiser avec Cha, et passer la soirée en ville pour Halloween… Je suis sûr que t’aurais aimé… Je penserais à toi, ne t'inquiètes pas… Et on revient te voir demain pour ta fête… Après on part faire une coupure à la montagne quelques jours. Je t’aime ma puce… À demain… '

Le soir venu, nous avons déambulé parmi la foule déguisée, grimés en monstres sortis de film d’épouvante, les terrasses des bars étaient envahies par une foule hétéroclite, l’ambiance musicale différait au fil des rues. Nous trouvons finalement une place dans un pub Irlandais ou nous avons bu, dansé et chanté jusqu’au milieu de la nuit dans une atmosphère bon enfant et joyeuse, pas de gros lourds à l’horizon, et une carte des bières monumentale.

Le retour à pied est assez chaotique, plus habitués à consommer autant d’alcool, nous tenons à peine debout et il n’est pas question de nous demander de marcher droit, ou d’arrêter de rire bêtement. Lorsqu’il s’agit de déverrouiller la porte de l’appartement, après avoir passé avec une réussite relative l’épreuve des escaliers, nous tâchons de rester le plus discret possible, et la lutte est rude, mais j’en sort vainqueur.

Nous nous écroulons sur le lit immédiatement après un passage éclair par la salle de bain pour ôter la tartine de couleur qui recouvrait nos visages.

Le lendemain le réveil est difficile après nos excès de la nuit, et les piverts sont de sortie pour un concert en duo. Nous ingurgitons rapidement un café et quelques tartines, un jus d’orange pressées, une aspirine, et partons au pas de course pour éliminer les toxines, direction le cimetière devant lequel une fleuriste a eu la merveilleuse idée d’installer un stand de chrysanthèmes.

- Coucou Cess, Bonne fête…

- C’est la saint Cécile aujourd’hui ?

- Mais non patate, aujourd’hui c’est la Toussaint, la fête de tous les saints…

- C’est bon Robert… Range ta science…

- Comme tu peux le voir, l’ambiance est encore joyeuse, je crois qu’on est encore saouls d’hier soir…

- Louis ? C’est bien toi ?

- Hélène ? Thaïs ?

- C’est qui ?

- Charlène, je te présente Hélène, la maman de Cess, et Thaïs, sa meilleure amie. Mesdames, je vous présente Charlène…

- Enchantée.

- De même.

- Merci de passer lui rendre visite. Je suis contente que tu ne l’aies pas oubliée…

- Je pourrais jamais oublier ma petite étoile, Thaïs, et c’est pas parce que ma vie a pris une nouvelle direction avec Charlène, qu’elle est pas présente dans mon cœur. Je viens souvent la voir, lui porter des fleurs, lui parler. On habite pas loin, en plus, maintenant.

- Je me demandais de qui venaient les fleurs, je comprends mieux maintenant. Thaïs et moi on vient aussi de temps en temps, mais c’est encore douloureux…

- Je te comprends Hélène, j’ai eu du mal à m’en remettre aussi, sans elle, et sans Charlène je serais surement plus là aujourd’hui… Et toi tu vas comment?

- Je vais, c'est déjà pas mal... C'est pas facile tous les jours, mais je dois pas lacher... Pour ma fille...

- Si vous voulez, on pourra se revoir, un de ces jours, si t’as encore nos numéros.

- Avec plaisir, ça nous fera du bien… À bientôt…

- A bientôt… Charlène, je sais pas ce que vous lui avez fait, mais il a l’air en pleine forme, merci…

- De rien… On vous racontera… Au revoir.

J‘embrasse son nom gravé sur le marbre, et nous filons. Je suis ému de les avoir croisées toutes les deux, et intérieurement je m’en veux d’être resté silencieux aussi longtemps, mais j’en avais besoin pour faire mon deuil. Aujourd’hui je suis soulagé d’avoir pu discuter avec elles, et d’avoir repris contact.

- Ça va aller mon cœur ?

- Oui, je suis content de les avoir revues, je m’y attendais à chaque fois que je venais en fait... Hélène a l’air en forme, Thaïs un peu moins, mais c’est peut-être la surprise de nous croiser.

- En tout cas, ça m’a bien calmée…

- Moi aussi… On fait la course pour rentrer ?

- Tu tiendras pas la distance…

Elle prend son allure rapide, tandis que je reste en retrait, pour mater ses jolies petites fesses qui se dandinent à quelques mètres devant moi, la laissant prendre de l’avance. En vitesse pure, mon léger surpoids m’handicape encore, mais sur la distance, j’ai encore l’espoir de pouvoir lutter, je ne me trompe guère, lorsque nous entamons la dernière côte, son avance se réduit rapidement, et je la rattrape à une bonne centaine de mètres du but, une bonne claque sur les fesses au passage, et je pique un sprint pour la devancer devant la porte de l’immeuble.

- Ben alors… Mamie… Tu te traines !

- Ta… Gueule… Petit… Con…

- Je t’ai… Brulée…

- Tu parles… Je t’ai laissé… Passer…

- Mais… Bien sûr…

Après quelques étirements et une bonne douche bien méritée, nous prenons nos bagages et la route en direction des montagnes pour quelques jours où nous retrouvons Sabrina, Magali, les beaux-parents, le centre et notre petit nid douillet.

Ces quelques jours nous permettent de retrouver calme et tranquillité, Sab nous accompagne tout au long du séjour dans nos visites ou promenades et je découvre la véritable complicité qui unit les deux filles.

Je prends, de mon côté, un moment pour retrouver Magali au centre, histoire de faire un petit bilan des deux mois qui se sont écoulés, même si nous nous sommes téléphoné plusieurs fois, c’est toujours agréable de discuter en face à face. Elle me félicite pour mes progrès, pour mes résultats scolaires aussi, me fait part de quelques points à travailler encore, notamment mes visites régulières à Cécilia, me conseillant de les espacer un peu plus pour éviter de ressasser le passé.

Le séjour fut beaucoup trop court pour tous les deux, et après six jours, nous retrouvons notre appartement, la ville et son agitation.

- Merci de nous avoir supporté toutes les deux mon chéri, ça m’a fait du bien de retrouver Sab.

- J’ai passé un bon séjour avec vous deux, j’adore Sabrina, c’est un plaisir de passer du temps avec elle. Vous êtes tellement complices, on dirait deux sœurs.

- On a pas été trop chiantes ?

- Pas du tout, je te l’ai dit, j’ai adoré… Ça change un peu de notre train-train habituel… La prochaine fois, tu l’invites ici, je pense qu’on va passer de grands moments…

- Bonne idée… Merci mon amour, t’es vraiment… Un amour…

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 3 versions.

Vous aimez lire L-Boy ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0