Les copains sont de retour…

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Les premiers jours de colocation furent plutôt épiques entre les voyages chez mes parents, chez Patrick et Caro pour continuer à ramener nos affaires, le rangement, le ménage, les balades de découvertes en ville, les essais chronométrés des trajets en bus, et Charlène qui tenait à ce que tout soit nickel dans l’appart, pour une rentrée sereine.

Tous les matins nous prendrons chacun notre bus pour rejoindre nos établissements respectifs, le soir je rentrerai souvent avant elle, qui restera bosser au calme, à la fac, j’en profiterai pour étudier, rattraper mon retard ou m’occuper de l’appartement.

Bizarrement, je n’appréhende pas cette rentrée de terminale, je sais que je vais retrouver les mêmes camarades et les mêmes profs que l’année dernière, le seul changement concerne le switch Français/Philo. Je vais aussi retrouver mes potes du lycée après presque trois mois de séparation, et on a tout un tas de choses à se raconter.

- Hey mister Lou !

- Salut les copains, je suis content de vous revoir…

- T’as l’air en pleine forme…

- Ça fait plaisir de te revoir sourire…

- Enfin de retour !!!

- La fine équipe enfin réunie… Je suis heureux de vous retrouver… Vous m’avez manqué…

- Ben alors c’est quoi ce sourire ? T’es amoureux ?

- J’ai tellement de choses à vous raconter…

- Ben commence…

- On a pas trop le temps là… On voit ça ce midi…

Nous convenons donc de nous retrouver pour manger tous ensemble, puis retrouver notre petit coin de verdure, à l’ombre d’un chêne, assis dans l’herbe.

- Vous êtes prêts ? Bien assis ?

- C’est bon, déballe…

- Alors, Nana, pour répondre à ta question de ce matin, oui je suis amoureux… Fou amoureux… Mais c’est pas tout…

- Tu m’étonnes…

- Je vous résume ça rapidement. J’ai rencontré Charlène début juillet, on a traîné ensemble quelques jours comme des potes, puis pour l’anniversaire de son cousin, Will, on s’est vraiment rapprochés, mais je pensais que c’était juste pour la soirée, ou un flirt de quelques jours tout au plus. Au final, elle m’a emmené me soigner à la montagne, son père dirige un centre pour personnes dépressives vers Briançon, on a cohabité tout l’été dans son studio, je passais mes journées au centre pendant qu’elle y bossait, j’ai découvert la montagne, la rando, le vélo, j’ai arrêté de fumer, j’ai perdu du poids, et je me suis rendu compte que je pouvais aimer quelqu’un de nouveau… Bref elle m’a remis sur les bons rails…Et lundi dernier, on a emménagé ensemble dans son appart sur Aix, elle est en première année de psycho à la fac, c’était prévu que je retourne chez mes parents après mon séjour, mais on a pas trouvé le courage de rester éloignés…

- Ah ouais… Quand même… Tu fais pas semblant toi…

- Je suis content pour toi mon pote… Après ce que t’as vécu, tu mérites d’être heureux… T’as l’air d’avoir remonté la pente…

- Merci… C’est pas tout rose non plus avec Chou, mais j’apprends un peu tous les jours…

- Et tu te tapes les trajets tous les jours ?

- D’Aix ou de chez mes parents, c’est pareil, même un peu plus court maintenant, je dois gagner bien dix minutes…

Je retrouve donc avec sérénité ma classe, mes profs, mon lycée, et mes vieilles habitudes.

Quand je rentre, nous nous installons autour d’un verre et nous racontons notre journée.

- Alors cette première journée ? Pas trop dur ?

- Pas du tout, je suis content de retourner au lycée même si j’ai eu un peu du mal ce matin… Tout le monde se soucie de moi… Ça me gonfle un peu, mais je pense qu’ils vont vite comprendre. J’ai retrouvé tous les copains aussi, ils se languissent de te rencontrer… D’ailleurs on doit se retrouver en ville samedi après-midi pour passer un moment ensemble, tu viendras ?

- Pourquoi pas, j’aime bien flâner au centre-ville, c’est vivant, y’a plein de monde…

- Et toi ta journée?

- Pas mal, je suis allé visiter la fac aujourd’hui, j’ai baladé en ville au retour, puis je suis allé courir cet après-midi… Mais c’était long la journée sans toi, vivement la rentrée…

- T’as qu’à jouer un peu de guitare… Tu sais que t’as pas besoin de me demander…

- Je suis pas sûre…

- Profites-en pour essayer, je suis pas là pour t’entendre, t’es tranquille…

- T’as peur pour tes petites oreilles, c’est ça ?

- Non, mais je me rappelle qu’au début, je jouais que quand j’étais seul chez moi, je me sentais plus à l’aise si personne pouvait m’entendre.

Le samedi matin, nous prenons la direction de la campagne, pour notre séance de sport hebdomadaire, Charlène profite de la colline pour se dégourdir les jambes tandis que je découvre d’une nouvelle façon les routes autour de chez mes parents, à la force de la pédale. Je dois dire que même si j’aime ma région, et j’apprécie de la redécouvrir, je suis un peu déçu par le manque de dénivelé, mauvaise habitude de la montagne.

Une heure et demie d’efforts plus tard, je rejoins Charlène qui papote tranquillement avec ma mère sur la terrasse, me glisse sous la douche et après un repas en famille, nous regagnons la ville où nous rejoignons la bande.

Je suis étonné, en les retrouvant, de voir à quel point ils ont changé en quelques mois, ils semblent plus matures, moins foufous, et Charlène se fond rapidement au milieu de la joyeuse troupe. Nous errons au grès des rues puis nous nous installons à la terrasse du “Four Courts”, pour déguster une bonne bière et discuter un peu plus tranquillement.

- Alors Lou, ça te fait quoi de vivre comme un adulte ?

- Adulte ? Lou ? C’est pas parce qu’on vit ensemble qu’il est adulte…

- Merci ma puce, ça fait plaisir à entendre… Mais tu peux pas dire que je gère pas un minimum…

- En fait il est au top, ménage, cuisine, y’a que la lessive où ça coince…

- Sans déconner ? Tu le drogues ?

- Ben c’était la condition pour qu’il vienne avec moi cet été, donc il s’est vite mis au pli…

- À ce sujet, c’est génial ce que tu as fait pour lui, tu nous l’as retapé… Merci beaucoup pour ça...

- J’étais pas seule, heureusement, mais c’est surtout lui qui a fait le boulot… On l’a seulement accompagné. Il a juste fallu le bouger un peu au début…

- Maintenant c’est moi qui te bouge…

- Ouais, il paraît que t’es sportif maintenant ?

- Sportif ? Non, je me dépense un peu c’est tout. Si je veux la garder, il faut que je sois au top de ma forme.

- Tu parles…

Nous finissons l’après-midi par quelques parties de bowling, avant de nous quitter.

Malgré notre matinée sportive, et les quatre kilomètres qui nous séparent de chez nous, nous décidons de rentrer à pied, pour apprécier encore l’atmosphère décontractée et joyeuse du centre-ville, main dans la main, au grès des rues et ruelles, nous promettant de venir en profiter dès que possible.

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