Comment nous nous sommes rapprochés…

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Je chope mon téléphone comme par habitude, et consulte l’écran, rien. J’espérais quoi, qu’elle allait appeler, envoyer un message ?
Je suis déçu quand même, j’aurais aimé…
Je me rhabille, file sous la douche, brulante comme d’habitude, et je fais le vide, j’essaye de remettre en ordre tous les sentiments qui me traversent en ce moment. Je sors, me sèche et m’habille, consulte mon téléphone… Rien, toujours rien…
Petit déjeuner rapide, je préviens mon frère que je bouge en moto, que je le tiens au courant si je rentre manger.
Direction les grottes, besoin de rester seul et de m’isoler en musique… Je triture mon téléphone, hésite, dois-je le faire… ou pas… J’écris plusieurs messages mais n’ose pas lui envoyer. Pourquoi ferais-je le premier pas ?
Je repense à notre baiser d’hier, enfin baiser… Je repense à mon rêve de cette nuit, si réel, j’ai senti ses mains sur ma peau, sa langue dans ma bouche, sa peau sous mes doigts, ses caresses, c’était si physique, tellement troublant…

‘Ai pensé à toi toute la nuit, pas beaucoup dormi, tu me manques petite étoile’

Voilà c’est fait, envoyé, on verra bien ce qu’elle en pense…
Et sa réponse ne tarde pas.

‘Beaucoup pensé à toi aussi, j’espérais pas avoir de nouvelles de toi. Merci encore pour tout. Tu me manques aussi, mon nounours…’

Pas besoin de vous faire un dessin sur l’origine de ce surnom…

‘Merci pour quoi ? Ce n’était rien, appelle quand tu as besoin. Désolé pour hier, je ne voulais pas… enfin si mais bon…Voila quoi…bizzzz’

Je me demande toujours comment j’ai pu écrire ce genre de conneries…
Finalement la journée commence bien, je profite encore du calme et retourne à la maison, non sans vérifier mon téléphone toutes les deux minutes.
La journée de Mardi se termine dans l’attente d’une réponse, mais rien, pas de message, pas d’appel, je me pose des questions, et si mon message de ce matin…

Je m’en veux d’avoir écrit ces conneries, comme si je pouvais pas fermer ma gueule, et réfléchir avant d’agir, plutôt que de laisser parler mon cœur…

Mercredi, retour au lycée pour la matinée, mais toujours aucune nouvelle d’elle, et ça me pèse, les deux premières heures la matinée se passent dans un brouillard d’inquiétude, je suis toujours avec elle, je repense à la nuit que nous avons passé, à son intérêt pour les astres, sa voix dans mon oreille fredonnant ces chansons…
Au contraire, les deux heures suivantes passent à une vitesse folle, deux heures de sport qui me font le plus grand bien, volley, pas besoin de courir, et comme à mon habitude, la bonne humeur prend le dessus durant cette séance intensive. Mes camarades ont senti que quelque chose clochait, mais me voir rire et faire le con avec eux a évité les questions gênantes.
Midi fin des cours, direction le bus pour le retour à la maison, et l’après-midi promet d’être longue… Je mets donc en place mon planning dans ma tête, un plat de pâtes en arrivant, je passe deux heures à bosser avec Mélodie pour mon cours, puis deux sur mes devoirs, et à 18h cours de guitare, finalement ça risque de passer vite en fait.

Un œil sur le téléphone, toujours rien, je soupire…

Lorsque le bus s’arrête, je suis seul à en descendre, vingt minutes que je suis là, perdu dans mes pensées et je n’ai même pas remarqué qu’il ne restait plus que moi dans le bus. Je lance un « Au-revoir ! Bonne journée » au chauffeur et je file vers la maison. Mes parents bossent, mon frère est chez un pote, je suis tranquille pour le reste de la journée.
Ma mère a pensé à me laisser de quoi manger dans le frigo, je mets le plat dans le micro-onde, et le dévore en deux minutes devant la télé.

Une fois le repas terminé, je file dans ma chambre pour bosser mon solfège et quelques compos en cours de création, histoire de montrer au prof que j’ai bossé pendant les vacances. Je teste ensuite les accords sur ma bonne vieille Mélo en lui parlant.

« Tu te rends compte ma belle, bientôt dix ans qu’on est ensemble, et rien, pas un coup de gueule, pas un mot plus haut que l’autre. C’est pas comme avec certaines. »

Une corde qui frise sous mon index. Elle me répond…

« Quoi t’es jalouse ? »

Nouvelles fausses notes…

« Tu penses que j’ai déconné alors? »

Je recommence mon dernier accord avec succès cette fois.

« Tu sais que personne ne pourra te remplacer dans mon cœur. »

Les accords s’enchainent maintenant à la perfection. Signe qu’elle est d’accord avec moi.

« Mais je pense à elle quand même, je suis sûr qu’elle te plait en fait, en plus elle a une jolie voix, et elle a l’air d’aimer t’entendre. Elle me manque… »

Mes doigts volent désormais sur le manche, j’en viens à me demander si c’est vraiment moi qui joue, cette guitare a une âme, c’est pas possible autrement…
Je suis interrompu par mon téléphone, un nouveau message…

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