Vengeance

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Lorsque j’ouvre les yeux, je suis dans le lit d’Alexandre. Il est à côté de moi, il ronfle encore. Il semble si inoffensif à ce moment là, je n’ai pas envie de me rappeler de la veille au soir. Pourtant, la réalité me rattrape très vite lorsque je passe ma langue pour m’humecter les lèvres. Je sens le goût amer du sang. J’essaie de bouger mes membres, mais chacun d’eux me fait souffrir. Je retire la couverture et y découvre mon corps nu. Malgré moi je me souviens et je m’étonne d’être encore en vie ce matin. Je me lève, j’ai mal partout. Je me dirige vers le miroir et y découvre un tout autre visage que celui de la veille. J’ai la lèvre gonflé et sanglante, et un très gros bleu qui s’étale de sous mon œil gauche à mon nez.

-Tu diras à tes parents que tu t’ais pris la clinche de la porte en te relevant.

Comme quoi c’est bien clair : il prend les gens pour des cons. Comme si mes parents allaient avaler cette explication bidon. Je suis vraiment hideuse ainsi. Quoique, j’ai l’habitude d’être hideuse, mais pas à ce point là. Je ne sais comment je vais réussir à cacher ce bleu au monde entier. Sur le coup, ça me semble impossible.

-On va se laver ? Me demande-t-il alors que je suis en train de déprimer en voyant mon visage.

J’aurais préféré qu’il me dise « Va te laver », mais je suppose que je n’ai pas le choix. C’est à deux ou rien du tout. Alors que la maisonnée dort encore d’un profond sommeil, je traverse toute la maison sans aucun vêtement pour me cacher. Il n’est pas plus de 5h lorsque nous nous retrouvons à nouveau enfermés dans la salle de bain. Je n’essaie plus de le dissuader de quoique ce soit, je fais ce qu’il me demande, point.

Nous entrons dans la douche tous les deux. Il n’y a guère de place, nos deux corps sont collés l’un contre l’autre.

-Mmh j’ai envie de toi ! T’es excitante !

J’aimerais ne pas l’être pourtant. J’aimerais être aimable, pas excitante. Il prend du gel douche, et il me lave comme un bébé. Il me touche doucement, comme si c’était la première qu’il découvrait mon corps, comme si mon corps était merveilleux à ces yeux. Quand il a terminé, il me tend le gant de toilette et me dit :

-A toi.

Je n’ai plus peur de regarder son corps à présent, il m’est totalement familier. Lorsque je m’abaisse pour lui savonner les jambes, je me retrouve en tête à tête avec son sexe. Il m’inspire une telle répugnance que ça m’en donne la nausée. Je le regarde avec cette affreuse haine… C’est à cause de cette chose si je suis sale. Une idée brillante me vient à l’esprit. Tellement brillante que je m’étonne de ne pas avoir une ampoule illuminée au-dessus de ma tête. Sans qu’il ne me demande de faire quoique ce soit, je commence à lui faire une fellation. Il gémit de plaisir comme un animal. Ayant une partie de son sexe dans la bouche, il ne se doute de rien. Je referme la mâchoire et je le mords de toutes mes forces, espérant de tout cœur lui causer autant de mal qu’il m’en a fait à moi. Je l’entends crier silencieusement, gardant bien en tête de ne pas réveiller son père et sa mère. Puis je sens un coup violent sur ma tête. Et une bosse de plus. Je perds ma prise. Il sort de la douche, et je me retrouve assise, toute seule, en ayant l’eau brulante coulant sur moi. Je lui ai fait mal, et je l’ai vexé aussi. J’éprouve une certaine fierté.

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