La maison

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Quand je rentre à la maison, je me sens déjà mieux. Ma mère me dit qu’elle me trouve pâle, mais je lui dis que c’est parce que je n’ai pas beaucoup dormi, le matelas n’était pas très confortable. Il semble qu’elle me croit. Je suis contente de la retrouver. J’aurais aimé qu’elle me sert dans ses bras. Juste un contact qui ne me voit pas comme un objet sexuel. Mais elle n’en fait rien. Chez nous, nous ne nous montrons pas nos sentiments.

Je lui souris, je ne veux pas qu’on se pose de question sur mon séjour chez mon petit ami. Alors je fais genre que tout va bien, même si la douleur au ventre n’est pas encore totalement atténuée. Cette douleur qui me rappelle que quelques heures auparavant je souffrais le martyre à cause d’un garçon.

Et si j’étais avec Maxence, m’aurait-il fait pareil lui aussi ? Est-ce que c’est normal qu’un garçon profite autant du corps de sa copine ? Est-ce normale que moi je n’aime pas ça, que je n’en ai pas envie ? Non, en faites, je pense que c’est moi le problème.

Je monte dans ma chambre et m’enferme à double tours. Je branche ma chaine hifi et je mets à fond la musique de Muse. Au départ, c’était le groupe préféré d’Anaïs et je ne les aimais pas trop, mais au fil du temps, c’est devenu mon groupe de musique préféré à moi aussi.

Pendant un moment, j’ai envie de me mettre à danser pour tout oublier, mais j’oublie bien vite et me décide à ne pas pratiquer cela. J’ai trop mal pour faire quoique ce soit. Alors je prends un bout de papier et je commence à écrire une histoire. En faites, je ne sais pas trop ce qu’elle va devenir, j’ai juste envie d’écrire.

J’aime encore Maxence malgré tout l’amour que j’éprouve pour Alexandre. J’aimerais encore que ce soit Maxence qui m’embrasse le soir avant d’aller dormir, j’aimerais que ce soit avec lui que je passe mes nuits.

Je prends un bout de papier, et j’imagine que les rôles sont inversés. Je m’imagine entrer dans le corps de Maxence et je m’imagine que c’est lui qui m’aime et que moi je ne l’aime pas. J’écris au rythme de la musique. Ce que j’aimerais que lui m’aime à ma place.

Puis ma mère m’appelle et me dit qu’il est temps de partir pour l’église. Aujourd’hui, les enfants du caté doivent répéter pour la crèche vivante de la veille de Noël. Et étant donné que je fais le caté avec Maxence, je dois aller donner un petit coup de main.

J’entre dans l’église, dans mon église, celle que j’ai toujours côtoyée. Et je n’y trouve pas ma place. Je suis devant Jésus et j’ai l’impression que je n’ai plus à me trouver là. C’est fini, tout est fini. Je suis sale, je suis souillée et je ne trouve plus ma place ici. J’aimerais partir, mais je ne peux pas, je ne peux pas parce que je me suis toujours sentie chez moi ici. Et si je ne suis pas bien ici, je ne serais bien nulle part.

Je suis chagrine aujourd’hui, j’ai envie de pleurer. Je n’ai jamais eu envie de pleurer autant de toute ma vie. Mais il faut être forte. Il faut que je sois forte, il ne faut pas que je pleure.

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