20 novembre 2010

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Mariage de mes parents. Enfin, de ma mère et de mon beau père. Je n’ai jamais compris pourquoi mon vrai père nous avait abandonné ma mère et moi juste avant ma naissance. Ni pourquoi toute cette souffrance gratuite m’a été offerte depuis ce moment. Cet acte d’abandon me semble si injuste et continue de me suivre malgré moi dans chacun de mes actes inconsciemment. Les autres ne s’imaginent pas à quel point ils ont de la chance d’avoir un père, un vrai père qui les aime… La vérité est que j’ai constamment peur d’être abandonné comme je l’ai été autrefois, sans qu’on ne me laisse ma chance.

Alexandre a été invité à dormir chez moi pour cette grande occasion. Je me suis faite jolie, j’ai passé un temps fou à me préparer et à devenir la Violette que j’aimerais être tous les jours. J’ai une nouvelle robe noire et la coiffeuse m’a dompté mes cheveux en les bouclant avec un fer spécial. Je me trouve bien belle pour une fois, j’ai du mal à me décoller du miroir tant je suis surprise de voir que cette beauté sommeille cachée au fond de moi, mon cœur étant comme une chrysalide libre de la faire ressortir ou non à son gré. C’est tellement rare de me voir ressembler à une princesse.

Quand Alexandre arrive, il fait déjà la tête. Soi-disant je ressemble trop à une princesse et ainsi notre couple est mal assorti car il n’a pas fait d’efforts vestimentaires particuliers. J’aurais pris cela pour un compliment s’il n’avait pas fait la tête pendant presque toute la soirée.

Pendant la cérémonie, je ne fais plus attention à lui, je parviens même à l’oublier. J’ai retrouvé le visage angélique de Maxence lui aussi invité alors que je suis auprès de mes parents lorsqu’ils s’embrassent pour s’unir pour toujours par les liens du mariage. Alors pour avoir moi aussi le sourire, je m’imagine que ce n’est pas le visage morne de mon petit ami que je vais retrouver juste après, mais lui.

Je sais que si j’étais avec Maxence plutôt qu’Alexandre, tout serait plus simple pour moi. Il ne m’aurait pas filmé pour ma première fois, il ne m’aurait pas touché s’il avait vu l’expression de mon visage dire non alors même que ma bouche disait oui. Il m’aurait tout simplement attendu et je n’aurais pas eu à me poser la question du oui ou du non pour savoir ce qui lui ferait plaisir à lui. Oui, s’il m’aimait, Maxence m’aurait attendu. Alors pourquoi Alexandre dit-il qu’il m’aime s’il n’en fait pas de même ? Peut être qu’il ne m’aime pas autant que ça et que je me voile la face dans ce cas ? Je ne sais pas, en tout cas je me doute bien qu’il y a un problème quelque part. Je préfère faire comme si je ne voyais pas ce qui se prépare, car la vérité fait bien trop mal à mon goût et je suis encore trop faible pour pouvoir l’affronter. Je sais bien que mon histoire avec Alexandre ne sera pas éternelle, mais plus longtemps elle durera, mieux ce sera pour moi. Du moins, c’est ce que je pense. Seule, j’ai l’impression de ne pas pouvoir avancer, d’avoir besoin de quelqu’un à mes côtés pour le faire. Et ce n’est pas demain la veille que Maxence sera présent pour m’accompagner … Alors même si je trouve exaspérant la façon dont Alexandre se comporte avec moi, je me contenterai de rester avec lui pour le moment. Et ce, même si c’est mal, car c’est bien pour moi.

La fête n’est pas très festive pour un mariage. Alexandre ne fait que bouder, il me gâche mon plaisir de revoir les personnes de ma famille qui vivent loin de moi tout le long de l’année. Alors comme lui, je m’installe à une chaise et attend que le temps passe en mangeant un peu de nourriture quand elle passe à notre table. Je ne prends même pas la peine de me lever pour aller danser avec les autres qui semblent s’amuser. Non, je dois supporter Alexandre, voilà le programme du jour. Programme bien ennuyant en tout cas.

Alexandre et moi sommes les deux premiers à rentrer à la maison, bien qu’il soit déjà très tard. Je ne suis pas habituée à me mettre au lit à une heure pareille, alors je tombe presque de fatigue. Lui, je ne sais pas ce qu’il ressent, il ne me parle pas. Il ne m’a pas adressé un mot de toute la fête.

Ma mère nous dépose très vite à la maison pour aller rechercher les plus jeunes qui sont restés au restaurant. Alors, encore une fois, je suis seule avec mon copain à la maison. Il ne m’a plus touché depuis la dernière fois, sans doute parce que nous n’avons plus eu aucun moment intime comme maintenant. Mais j’appréhende la fois suivante où il recommencera à nouveau. Je ne veux plus avoir mal. Rien que le souvenir de cette affreuse douleur me donne encore la nausée.

Alors qu’il se met à l’aise, je me rends aux toilettes. Vu toutes les boissons que j’ai avalé, je crois que je vais passer ma nuit ici … Mais je ne suis pas tranquille très longtemps. Alexandre m’ouvre discrètement la porte, et moi je suis furieuse après lui. Je suis prête à lui en mettre une pour qu’il me laisse tranquille, mais il essaie de me calmer en me disant qu’il voudrait essayer quelque chose.

-Ecarte les jambes, ça ira mieux.

Je ne sais pas à quoi m’attendre, mais même s’il m’a déjà vu nue, je ne suis pas tranquille dans cette position. Surtout quand on pense que mes parents ne vont pas tarder à arriver…

J’écarte mes jambes, laissant mon sexe en évidence. Il me regarde comme un chien affamé. Il s’approche doucement comme s’il allait embrasser mes lèvres intimes. Ce qu’il fait d’ailleurs. Je trouve cela étrangement bon. Toute douleur ayant disparu, laissant place à un plaisir infini. Je sens sa langue faire des va et viens en moi et j’en envie de hurler de plaisir quelques minutes plus tard tellement ça me fait du bien. Je ne sais comment appeler cela, mais je suis tremblante de partout, je suis obligée de me toucher, de me mordre les lèvres pour que mon désir ne cesse d’augmenter, pour qu’elle daigne s’apaiser. Le moment ne dure qu’une demi-seconde et j’en veux encore plus quand il s’arrête. Je ferme les yeux alors qu’il continue à me toucher et pour me donner plus de plaisir encore, je vois le visage de Maxence accomplir la pratique miraculeuse à la place d’Alexandre. Mais la réalité nous rattrape bien vite quand nous entendons les portes de la camionnette se refermer. Dans les vapes, nous courrons nous réfugier à l’étage encore sous le coup de cette excitation sorti de nulle part. Il essaie de m’attirer à lui, mais malgré toute l’envie qu’il me procure, je lui dis que nous ne pouvons pas parce que mes parents me veulent vierge jusqu’ à mon mariage et qu’il ne faut pas qu’ils aient connaissance de nos ébats sexuels. Il dit qu’il comprend, pourtant j’ai l’impression qu’il fait à nouveau la tête. Alors je lui prépare son lit pendant qu’il va sous la douche.

C’est la première fois que nous passons autant de temps ensemble, et surtout, c’est notre première nuit ensemble. Enfin, ensemble pas vraiment. Ma mère souhaite que nous fassions lit à part. C’est déjà un miracle de pouvoir dormir dans la même pièce que lui. Je sais bien que tout ça, elle le fait pour mon bien, mais je ne peux m’empêcher de me dire qu’elle en fait un peu trop et qu’à mon âge, on connait déjà ses propres limites.

Je n’arrive pas à fermer les yeux. C’est à la fois plaisant et terrifiant de savoir son petit ami à ses côtés. J’ai envie de faire mieux qu’à mon habitude, de faire genre de vivre d’une certaine manière beaucoup plus passionnante qu’à mon habitude. Ma vie me semble nulle, et j’ai très envie de la rendre intéressante. Alors je fais genre d’être une autre personne que moi-même. J’imagine ce que ferait Laura à ma place. Et de mon imagination à la vraie vie de tous les jours, le mur est tellement fin que je l’écrase et me met à agir comme la Violette de mon imagination me dicte de le faire.

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