Un Week end ordinaire

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Sans me faire attendre, je vais rejoindre Maxence, d’un pas joyeux, dans la sacristie pour l’aider à préparer la messe de ce soir. Et comme nous sommes seuls pour le moment j’en profite pour lui demander s’il peut me prendre pour aller à la messe dans un autre village demain matin.

-Pourquoi ? me demande-t-il contre toute attente.

J’aimerais lui dire la vérité. J’aimerais lui dire tout simplement que je l’aime, mais les mots ne veulent pas sortir de ma bouche comme s’ils étaient bloqués au fond de ma gorge. En sortant de la sacristie, je me claquerais bien la tête contre un mur pour les faire sortir.

-Euh… Parce que je m’ennuie le dimanche matin et comme je peux me rendre utile…

Il acquiesce tout en sachant que ce n’est pas la vérité. Et il ne la connaît toujours pas. Peut être que s’il lisait cela, il l’apprendrait en même temps que vous. S’il daigne l’ouvrir bien sûr. Car vous savez, c’est un « grand » mathématicien. Il n’a que les chiffres à la bouche, les lettres … Ce n’est pas trop son truc, disons.

Maxence fait parti de l’immense population qui ne s’est jamais ouvert à l’un de mes écrits, il ne s’est jamais plongé dans l’un de mes mondes imaginaires. Et pourtant j’aimerais tellement qu’il me lise, pour la simple et bonne raison qu’à chaque fois, il se reconnaitrait dans mes personnages masculins.

********************

Donc, du lendemain matin, nous repartons tout les deux à la messe, dans sa petite voiture rouge. Son odeur y est infestée de partout. C’est le paradis pour moi ! Je dois me retenir de ne pas détacher ma ceinture pour coller ces lèvres contre les miennes, de prendre sa main et de la coller contre mon sein pour qu’il entende mon cœur battre pour lui, et de lui hurler que je l’aime. J’aimerais le faire, mais je ne peux pas et je dois m’y en empêcher de toutes mes forces. Je ne peux pas l’aimer, je n’en ai pas le droit. Parce qu’il est vieux, je ne peux pas parce que nous ne vivons pas dans le même monde lui et moi, je ne peux pas parce qu’il ne m’aime pas et je suis incapable de me faire à cette idée.

Alors voilà comment se passe le trajet de la messe du dimanche matin. Un Maxence qui parle à qui veut bien l’écouter, et une Violette discrète qui ne sait plus vraiment comment elle doit parler. Personne ne connait les vrais sentiments que j’éprouve à son égard, si ce n’est Emy, ma petite sœur. Personne ne se doute que cela fait plus de 5 ans que je suis sous son charme. Et ça me fait mal. J’ai mal au cœur de mes sentiments qui ne sont pas réciproques. Et je donnerais n’importe quoi pour faire cesser cette douleur abominable, et faire cesser cet amour sans espoir. N’importe quoi …

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