Lors d'une nuit de pleine Lune, car c'est comme cela que commence toutes les histoires. Dans une forêt de frêle chêne plus que centenaires, sur quatre chemins se rejoignait trois Dragons d'une force et d'une posture imposante et un autre plus petit et plus vieillot autour d'une cercle de pierre et de boue. Des hommes, habillés de tuniques traditionnelles de l'Ancienne Religion, avaient tracés des runes, celles que les Hommes du présent avaient oubliés, et creusés une cuve d'un mètre de profondeur environ. Des pics fin et rocheux pointaient en direction des chemins.

Un premier Dragon s'avança. Il n'avait point d'écailles mais des plumes noir comme un corbeau, et des yeux rouges comme le rubis. Il était fin avec des longues ailes et de fortes pattes. A chaque fois qu'il expirait une fumée noir sortait de ses narines et de sa bouche. Il dit ces mots « Pour la noirceur et l'ombre sur son cœur et son âme», sa voix était caverneuse et grave. Il souffla une dernière fois et il s'empala sur un des pics en pleine poitrine. Le sang coula, passa par les runes et les rainures jusqu'à la cuve, qui se remplie de son premier quart.

Un cœur de moines récitaient de vieilles chansons, le nom de l'Originel y était évoqué plusieurs fois.

Un deuxième Dragon s'avança sur son chemin, légèrement semblable en taille au premier mais dont les écailles d'argent avaient perdues de leur éclat. Ses yeux étaient pâle, aveugle même car il avançait toujours la tête levée vers les étoiles et la Lune, son regard serein et son souffle calme, il fit aussi une prière devant un pic, « Pour voir la lumière et pour ne jamais perdre son chemin ». Le sang coula pour remplir un nouveau quart.

Le cœur s’arrêta quelques instants avant de reprendre de plus belle.

Un troisième Dragon rouge comme la lave, brûlant tel un soleil, gros et fort, des écailles comme des dagues incrustées de pierres précieuses et qui renvoyaient les rayons de la Lune. Son tour était venu, celui de verser son sang, le troisième quart, il lança au ciel « Pour que sa raison dirige son armée et que son esprit trouve la gloire ».

Le dernier était beaucoup plus petit que les précédents, il marchait sur ses deux pattes arrières et tenait un bâton pour l'aider dans sa marche. Il avait plus l'apparence d'un vieillard bossu qu'un dragon, avec une longue barbe et des sourcils blancs, un museau arrondi, des narines fumantes et une peau, sans écailles, toute ridée. Il pris la parole, sa voix était emplis de sagesse « Pour sa bonté, sa sagesse et son ouverture sur le monde » il eu un mouvement d'avachissement et rajouta avec beaucoup d'appréhension « Puisse-il apporter l'ombre, la nuit et le renouveau dans un monde qui a trop brillé, et que le soleil puisse s'endormir paisiblement et revenir avec une nouvelle lumière bénie. Que notre sacrifice ne soit pas vain » se furent ses dernière paroles.

Les chants stoppèrent peu à peu pendant que la cuve finissait de se remplir quand la Lune fut parfaitement alignée avec celle-ci. Le contenu se réduisit petit à petit jusqu'à former une boule au centre, elle pris des formes abstraites, s'étirait dans différents horizons, augmentait plus haut que les arbres, diminuait parfois jusqu'à la taille d'un tout petit pois. Puis une peau se format tout autour et un corps apparut, celui d'un petit nourrisson.

Alors un moine descendit, il devait avoir une trentaine d'année mais il avait déjà des cheveux blancs sur les côtés, il était haut gradé car il était bien décoré de petites épingles accroché à son col. Il se nommait Bélasire. Il prit l'enfant, l'examina et enveloppa dans sa tunique. Le reste des moines s'étaient attroupés. Plusieurs demandaient si il était en vie « oui, elle l'est,car c'est une fille, mes frères ! », un murmure s'éleva dans l'assemblée, « une fille... ? » . Un jeune homme avait pris la parole « notre requête pour l'Originel était de nous envoyer un être capable de renverser la tyrannie actuelle, pourquoi un nourrisson et surtout pourquoi une fille, ce sacrifice n'a donc servi a rien ? » il y eu un mouvement d’acquiescement général. Une vieille voix s'éleva à l'écart du cercle, c'était celle de l'Ancien , il se rapprocha du groupe « L'Originel ne fait jamais rien par hasard, Il créer et laisse pousser. Le sacrifice des derniers Dragons n'est pas vain, car Il nous a envoyés un signe, un nourrisson. Maintenant c'est à nous de la former, de lui montrer son but et aussi de l'aider à devenir une femme et une adulte, nous devons car nous l'avons imploré au Dieu et nous ne devons pas l'abandonner, car son existence sera des plus complexe, elle verra ses semblables grandir dans une famille, avec une mère et un père qui les protègent, et un chemin déjà tracé en partie. De plus cette enfant porte en elle le sang de quatre Dragons, leurs pouvoirs et leurs sagesses de leurs corps et de leurs prières coulent en elle, que savons nous, peut-être qu’elle enviera les autres enfants ou peut-être elle portera fièrement le nom de ses quatre pères. Il reprit son souffle. "Messieurs, cela sera pour nous un honneur et une grâce de la voir grandir et s’élever parmi les plus grands. »

Il y eu un long silence, puis les Hommes acquiescèrent, Bélasire reprit la parole, il donna l'ordre de récupérer le bâton du quatrième Dragon, et plusieurs écailles des trois autres avant de brûler les corps et d'effacer les traces du passage. Bélasire, l'enfant endormie et l'Ancien s'en allèrent en direction de l'immense Forteresse de marbre blancs , qui servait de lieu de culte.

La partie inférieur, composée d’une cité de maisons de pierres et de bois, étaient en ruine, recouverte par une nature vivace et dans l'ombre de la supérieur, qui était construite à même la roche d'une falaise, un grand château transformé en monastère, de marbre entretenu et d'une faune et d'une flore vive grâce au pouvoir de la Bannière, siégeait depuis le premier âge.