Chapitre 4 - L'Anneau

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26 février 2009, quelques jours après le meurtre de M. Moretti

Hel, de son vrai nom Frédéric Dumont, reçoit un message sobre.

"FM1967Naples : Preuve non retrouvée. Aucun paiement, contrat annulé".

Il sait exactement ce que cela signifie. Lorsqu'il a épargné Francesca, c'est sa réputation qu'il a mise en jeu. Frédéric est désemparé. Cette confrontation au passé lui a fait violemment reprendre pied dans la réalité. Après Naples, il est revenu pour la première fois depuis longtemps dans sa planque de Metz, la ville où il a acheté plusieurs années auparavant un luxueux duplex resté quasi inoccupé depuis. L'ivresse de ses premiers contrats lui avait fait tourner la tête, et ce n'est que plus tard qu'il avait compris qu'il n'avait pas d'intérêt à posséder d'aussi grandes demeures, vu le temps qu'il y passait. L'appartement de Metz occupait pourtant une place à part. C'était son premier. Il y a laissé des affaires précieuses dans un petit coffre inviolable, en particulier la clé d’un coffre de dépôt anonyme au Luxembourg, dans lequel il a enfermé un ouvrage exceptionnel.

Il se souvient alors du jour du pacte. Il se rappelle combien ce livre, qu'il avait amené lui-même dans le groupe, a changé leurs vies à tout jamais. Il pense furtivement à Johana, à leur rupture, quand il a appris qu'elle avait commencé à fréquenter d'autres hommes, après cette fameuse nuit. À la terreur qu'il a ressentie en trouvant Faucheuse sur son lit. À la solitude qu'il a connue après que le groupe se soit disloqué. Il chasse ces souvenirs douloureux et décide d’agir, d’aller chercher ce fameux livre.

Le pacte a certes changé son existence, mais aujourd’hui, il ne supporte plus que sa vie dépende de ce sceau. Combien d'années lui reste-t-il ? combien de mois ? de jours peut-être même ? Peut-être que le livre renferme la solution ? Les feuilles en vieux papier du grimoire tournent difficilement. Chaque page est comme un pas sur un chemin de croix vers le dix-septième feuillet, vers ce fameux soir, vers ce moment où, tous les sept, ils ont prononcé les mots inconnus. Ce moment où le pacte leur a été proposé. L'odeur de poussière qui se soulève est comme la réminiscence d'un passé qu'il veut oublier. Le point de départ de sa vie vagabonde, de contrat en contrat, de sa solitude, qu'il exorcise avec des filles de passage, professionnelles ou rencontrées en boîte de nuit.

Il fait tourner plus rapidement les pages suivantes, couvertes de textes incompréhensibles qui s'apparentent à du latin. En tous cas c'est ce qu'il imagine. Frédéric était plutôt la tête brûlée du groupe, le gentil bagarreur qui plongeait tête baissée dans les ferias, mais luttait pour finir un rapport de TP. Francesca, elle, c'était l'intello, la grosse tête. Sa compréhension du monde, des langues étrangères et des mathématiques rendaient tous les autres jaloux. Elle n'avait pourtant jamais rechigné à aider un membre du groupe des sept. Certains, dont Frédéric, doivent même la validation de leur diplôme en grande partie à l'aide de Francesca. Après la nuit du pacte, ce n'était même plus seulement un don, mais l'expression d'un pur génie. Elle était devenue une scientifique hors pair, avait connu la gloire, jusqu'à ce qu'elle froisse les mauvaises personnes et que sa vie bascule.

Hel s'arrête sur une page qui représente un diagramme similaire à celui qu'ils ont dessiné le soir du pacte. Le texte, l'orientation des symboles, quelque chose lui donne espoir. Espoir que le pacte puisse être rompu. Mais il est bien incapable de comprendre quoi que ce soit par lui même. En revanche, il lui parait plausible que Francesca puisse comprendre ces écrits. Peut-être qu'ensemble, ils pourraient se défaire du pacte.

Il prend en photo les pages qui lui semblent les plus importantes, puis les envoie en message anonyme à Francesca avec son smartphone dernier cri. Comme une bouteille à la mer, emmenée par l'espoir que sa clémence envers son ancienne amie ait servi à quelque chose.

Son téléphone vibre.

"Batista Tagme Na Waie, 1949, Bissau, 400.000$".

***

2 Août 2011, deux ans après la disparition de Francesca

Polyphème compose le numéro griffonné au crayon à papier sur un coin de page arrachée. Son propriétaire sait qu'il a probablement joué sa vie en lui donnant. Et pourtant Polyphème l'a obtenu. Il obtient toujours ce qu'il veut. Et de qui il veut. Le numéro est précédé d'un identifiant anglais. Le téléphone sonne. La connexion internationale s'établit, mais à l'autre bout, l'interlocuteur reste silencieux.

  • Êtes-vous bien la Duchess ? demande-t-il avec une voix déformée par un dispositif attaché au combiné.
  • Who's this ? How did you get this number ? (Qui êtes-vous? Comment avez-vous eu ce numéro ?)
  • Je suis Polyphème.

Un court silence.

  • Prouvez-le, répond la voix dans un français impeccable, épicé d'un léger accent anglais.
  • Ce cher Niels, votre bras droit, m'a donné sans broncher votre numéro personnel. Certes, il m'a assuré que vous lui réserveriez un traitement relativement désagréable pour cela. Pourtant il l'a fait. Et puisque apparemment vous me connaissez, vous devez savoir que cela est tout à fait dans les cordes de mes talents de persuasion.
  • Tout le monde vous connaît. Mais sans vraiment vous connaître, et je dois dire que ça a le don de m'agacer. Je sais que vous faites déjà chanter la moitié de la famille royale. Admettons que je vous croie. Qu'est-ce que vous voulez Polyphème ? M'extorquer des fonds ? Des informations ? Vous serez mort avant de poser vos mains dessus.
  • Tut tut, pas de menaces inutiles chère Duchess, je n'ai besoin que d'une seule chose. Que vous retrouviez quelqu'un pour moi.
  • Je ne suis pas un annuaire, débrouillez-vous autrement.
  • Pensez-vous que le Times apprécierait un tuyau exclusif sur le protocole Helios ?

Un nouveau silence interminable se fait au bout de la ligne.

  • Donnez moi le nom. Et si je découvre que quoi que ce soit a fuité sur Helios, il n'existera pas d'endroit sur Terre où vous serez en sécurité.
  • Je vous crois sur parole. D'ailleurs j'ai pris les dispositions nécessaires s'il devait m'arriver quelque chose, ne vous en faites pas. Je cherche Francesca Moretti, née Mancini. Disparue à Naples il y a deux ans.
  • Vous aurez de nos nouvelles sur ce numéro. Ne m'appelez plus jamais.
  • Ça dépend de vous Duchess, ça ne dépend que de vous, conclut Polyphème sur un ton d'une détestable condescendance.

Elle termine abruptement l'appel. Lui se régale d'imaginer celle qui règne sur toute la pègre européenne enrager d'impuissance.

***

8 décembre 2011, quelques mois après l'appel

Le téléphone de Polyphème vibre. Un message d'un numéro inconnu.

"Silvanerweg 8, 78464 Konstanz, DE"

Il comprend. Bouffi d'assurance, l'homme compose à nouveau le numéro de Duchess.

  • Vous jouez un jeu dangereux, Polyphème, prévient la voix féminine sans même le saluer
  • Allons, allons, je voulais vous remercier pour votre formidable travail. Et par la même occasion vous demander si par hasard vous connaîtriez la véritable identité de Hel ?
  • Allez au diable, Polyphème, et restez-y
  • Vous n'avez pas idée de l'ironie de cette phrase, chère Duchess. Je compte sur vous.
  • Nous vous recontacterons

***

12 Décembre 2011, quelques jours après que Polyphème ait reçu l'adresse

À Konstanz, le carillon du 8 Sylvanerweg retentit. Francesca n'attend pourtant personne en particulier aujourd'hui. Elle a changé de nom et vit une vie presque normale depuis près de deux ans. Après un coup d’œil au judas, elle ouvre la porte, et le battant révèle un visage familier. Même si c’était il y a bien longtemps. Le groupe des sept.

  • Thomas ?
  • Salut Francesca ! Comment vas-tu ?

Instinctivement méfiante, Francesca se remémore l'incident avec Frédéric, et surtout la raison de son exil. Elle inspecte son visiteur de la tête aux pieds et scrute derrière lui.

  • Ça va bien je te remercie. Mais que fais-tu ici, Thomas ? Comment m'as tu trouvée ?
  • J'ai croisé par hasard Marina. Elle m'a dit que tu étais en Allemagne et vivante. J'ai continué à te chercher avec une photo. J'avais besoin de te parler, je me sens menacé, moi aussi. Ça n'a pas été évident de te retrouver ! dit-il en souriant

Plausible, se dit Francesca. Elle avait effectivement pris contact avec son amie à son arrivée en Allemagne, avant de trouver un logement. Mais elle n'avait pas donné son adresse à Marina. D'un autre côté, c'est Thomas... Soucieuse de faire bon accueil, elle le laisse entrer, tout en restant sur ses gardes.

  • Et bien, puisque que tu as fait tout ce chemin, entre donc prendre un café. Je te préviens, je n'ai que du déca, sinon je ne dors pas. Par contre les gâteaux allemands sont délicieux

Thomas accepte et les deux anciens amis s'installent dans le salon. Elle lui raconte sa rencontre avec Hel et le drame qu’elle a vécu.

  • J'avais lu quelque chose dans la presse, mais c'est vraiment affreux. Comment tu t'en sors ?
  • Je t'avoue que depuis la mort de mon mari, j'ai du mal à remonter la pente. J'en veux tellement à Frédéric ! Mais en même temps, il m’a épargnée, je suis toujours là. Peux-tu t'imaginer être à la fois plein de haine et reconnaissant envers une même personne ?
  • J'imagine un peu, oui, mais pas dans la même mesure que toi je suppose
  • Et pour toi, comment ça se passe ?
  • Ma femme Emilie, l’amour de ma vie, est en phase terminale d'un cancer agressif. Une vraie saloperie, elle n'en a plus pour longtemps. C’est pénible, très éprouvant, pour elle et pour moi aussi. Tu t'es déjà retrouvée confrontée à un proche atteint d'une maladie incurable, et totalement impuissante ?
  • Oh, je suis désolée Thomas, est-ce qu'elle souffre ?
  • Tu n'as pas idée, c'est terrible. Je suis au bout du rouleau. Je donnerais tout pour quelque chose dans ce monde qui pourrait la guérir.

Ses yeux rougissent, il a le regard dans le vague. Francesca se lève pour aller chercher des gâteaux dans sa cuisine américaine. Elle fait le tour de l'îlot et ouvre son placard à confiseries. Tomas continue :

  • Cela me fait tellement souffrir de la voir décliner comme ça. J'ai tout tenté. Contacté les meilleurs médecins du monde, en vain. J'en suis venu à chercher des solutions dans des endroits auxquels je n'aurais jamais songé auparavant.

Francesca a l'impression que le ton de la voix de Thomas a changé. Son instinct de survie se remet en alerte.

  • Je suis même allé jusqu'au Vatican. Dans les archives secrètes. Et j'y ai trouvé une mention des sceaux.
  • Comment as-tu pu y avoir accès ? demande Francesca en faisant mine de chercher dans le placard.
  • J'ai demandé aux bonnes personnes.
  • Et qu'as-tu trouvé à propos des sceaux ?

Thomas chausse ses lunettes, son ton devient inquiétant.

  • Il y en aurait sept, et l'un d'eux soignerait toutes les maladies

Il sort une paire de gants de sa poche, et entreprend de les enfiler minutieusement. Francesca sent son cœur s'emballer, les battements accélèrent et résonnent dans ses tempes. Ils ne devaient pas mentionner les sceaux. Sous aucun prétexte. Quelque chose ne va pas. Et l'attitude de Thomas est étrange.

  • Est-ce que tu sais qui pourrait avoir reçu ce sceau, Francesca ?

Son ton est devenu inquisiteur.

  • Je sais que tu as revu Marina et... Frédéric ?

Francesca réalise qu'elle a involontairement vendu la mèche de son altercation avec son ancien ami plus tôt. Elle se tourne vers le salon, pose ses mains tremblantes sur le plan de travail derrière elle, et tente de rester le plus naturelle possible.

  • Je ne sais pas, Thomas, nous ne devions pas parler des sceaux.

Thomas se lève, le visage fermé, presque menaçant, et se dirige vers la cuisine. Francesca ouvre discrètement le tiroir à couverts derrière elle et essaie de se rappeler où se trouve le plus gros couteau.

  • Tu sais, je pense que tu as accepté le pacte. Je pense que tu as un sceau. Et que ce sceau pourrait sauver Emilie. Veux-tu bien me le montrer ?
  • Je... je ne l'ai plus, je m'en suis débarrassée
  • Tut, tut, tu sais aussi bien que moi que ce n'est pas vrai. Nos vies sont liées aux sceaux. Et je sais parfaitement que tu l'as sur toi.
  • Comment ?

Thomas tapote de l'index sur la branche de ses lunettes.

  • Personne ne peut me mentir. Ni rien me cacher.

Il continue d'avancer vers la cuisine. Francesca est acculée entre l'îlot et les meubles du mur. Elle tend vivement face à elle le couteau qu'elle a récupéré dans le tiroir. La lame tremble. Thomas lève ses mains gantées.

  • Allons, allons, Frances', tu vas vraiment me planter avec un couteau, comme ça dans ta cuisine ? Je veux juste que tu me dises où est ton sceau. Quel est son pouvoir, Francesca ?

Elle commence à agiter la couteau dans le vide pour essayer de stopper l'avancée de son ami. La plupart des mouvements glissent dans l'air sans résistance. Soudain, elle sent un impact. Le couteau a fini par taillader l'avant bras de Thomas. Il recule et grimace de douleur. Il lève les yeux vers elle, rageur, puis saisit une planche à découper suspendue contre la crédence. Francesca continue ses mouvements pour le tenir à distance avec la lame ensanglantée. Elle se met à pleurer

  • Arrête Thomas, s'il te plaît
  • Ton sceau, Frances', c'est tout ce que je veux.

Son regard est devenu sadique

  • Si tu le prends, je meurs, et tu le sais, répond la jeune femme en redoublant de sanglots.
  • Tu es déjà morte finalement, non ?

Thomas profite d'un moment d'inattention de sa victime pour frapper violemment le couteau avec la planche à découper. L'arme glisse sur l'îlot et tombe sur le sol du salon, produisant un fort bruit métallique. Francesca, surprise, recule jusqu'à heurter la fenêtre. Thomas jette la planche et se précipite vers elle. Il passe ses mains autour du cou fragile de la jeune femme, et serre. Francesca frappe de ses deux poings sur la poitrine de son agresseur pour le repousser, mais il est plus fort.

Francesca donne des coups de pied dans les tibias de Thomas, cherche de ses mains quelque chose pour le frapper. Sans succès. Elle finalement jette sur lui le rouleau d'essuie-tout, puis un magazine qui traînait là. Sa vue se trouble, elle suffoque. Elle attrape les avant-bras de son agresseur pour les écarter, mais il est trop tard. A court d'air et de force, elle sent le trou noir arriver. Sa conscience vacille, et elle perd connaissance. Thomas maintient la force sur le cou de son ancienne amie. Il sait tout ce qu'il avait besoin de savoir. Quand le corps sans vie de Francesca glisse contre la fenêtre et s'effondre sur le sol, il cherche des yeux son sceau. L'anneau. Elle le porte en pendentif. Thomas arrache la chaîne et enlève son gant pour le mettre à son doigt.

À l'instant où l'anneau glisse sur ses phalanges, il se sent investi de son pouvoir. Ses pensées se précipitent, son intelligence décuple et ses souvenirs oubliés deviennent accessibles. Il revit toute sa vie en accéléré. De nouvelles corrélations entre des événements oubliés se font. Des réponses à des mystères jamais résolus font surface. Une intense céphalée l'étreint. La combinaison de ce qu'il a lu en Francesca et de son nouveau formidable pouvoir de déduction lui suggère une nouvelle piste.

Il monte en titubant dans le bureau de la scientifique où il trouve après une fouille rapide des photos imprimées des pages du livre que Frédéric a apporté le soir du pacte. Elles sont annotées au crayon à papier de nombreux commentaires de la jeune femme.

"Les sceaux ne sont apparus que parce que tout le monde a accepté le pacte ... Les sceaux ont choisi leurs porteurs d'après leurs aspirations ... Il est possible de se défaire du pacte en rassemblant tous les sceaux ... Rassembler les sceaux fera ressortir le meilleur ou le pire de chacun d'entre nous... La restitution des sceaux rend une vie..."

Et un dessin de Faucheuse.

Thomas prend toutes les notes et les plie les feuillets avant de les glisser dans sa poche. Il retourne à la cuisine, ouvre le gaz et plante un magazine dans le grille pain. Il se hâte vers l'extérieur pour disparaître. Quelques minutes plus tard, la maison de Francesca Mancini explose. Thomas se retourne furtivement pour constater le nuage de fumée noire qui s'élève, et émet un soupir de soulagement.

***

9 Juin 2020, 22h

Après douze heures de voyage, et de multiples correspondances, Helena et moi arrivons rincés à la gare de Kalsruhe. J'ai pourtant dormi pendant une bonne partie du trajet. Il est vingt-deux heures, et le jour vient à peine de se coucher. Je m’apprête à régler le taxi en piochant dans ce qui reste dans le portefeuille. À la vue de son contenu, je reste coi pendant quelques secondes. Je me reprends, essayant de ne rien montrer, et tends le plus naturellement possible le prix de la course au conducteur en lui disant de garder la monnaie. Si ce que je viens de voir est vrai, je pense avoir trouvé le sceau de mon père.

  • Helena, est-ce que tu as remis l'argent que je t'ai confié dans le portefeuille?
  • Heu, non pourquoi ? me répond-t-elle en me montrant discrètement les billets dans son sac
  • Regarde, lui dis-je en lui montrant le contenu du portefeuille

Il contient une grosse liasse de billets, bien plus que ce que nous y avions laissé.

  • Viens, on va regarder ça à l'intérieur

Helena monte l'allée qui mène à la maison de sa mère. Ou peut-être la sienne maintenant, je ne sais pas vraiment. Toujours est-il que le bâtiment est incroyable, dans un style moderne, isolé au milieu d'un jardin de plusieurs centaines de mètres carrés. La maison est rouge brique, en forme de L, surplombée d'un toit terrasse plat noir. Une immense baie vitrée d'une dizaine de mètre de long et près de deux mètres de haut laisse apparaître le salon à gauche de la porte d'entrée vers laquelle se dirige Helena. De plain pied, avec un superbe jardin délicat au gazon impeccable et aux buissons savamment taillés, c'est typiquement l'idée que je me fais d'une maison d'artiste célèbre.

Helena pousse la lourde porte noire blindée, et nous nous installons dans cette maison qu'elle a quittée il y a quarante-huit heures. J'ai pourtant l'impression que tout cela a commencé il y a des semaines. Ma compagne d'aventure est déjà partie chercher la boîte à chaussures dans lesquelles sont rangées les correspondances de nos parents. Pendant ce temps, je vide sur le plan de travail de l’îlot le contenu de l'écrin de cuir que m'a légué mon père, et je compte les billets. Il y a à nouveau deux mille euros. De l'argent est littéralement apparu dedans. Tout compte fait, ce n'est pas plus étrange qu'une montre qui fige le temps. Mais je reste tout de même ébahi. Le sceau de mon père était donc un portefeuille inépuisable. Voilà qui explique bien des choses.

Helena revient avec les lettres, et je lui partage mon observation. Le premier moment de surprise passé, elle baisse le regard sur Siegel, puis revient sur moi, me sourit et renverse avec enthousiasme le contenu de la boîte à côté des billets.

  • Allez, il n'y a plus qu'à chercher ce Dimitri

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