La vengeresse

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Gwenda monte au rez-de-chaussée. Il n'y a personne, à part un Mousquetaire qui lit un magazine de porno. Elle traverse le salon. Elle se trouve derrière lui. Elle lui donne un coup sur la nuque. Il s'évanouit.

Elle le reconnaît : le roux qui voulait la brûler dans un bûcher. Un sourire apparaît sur le coin de ses lèvres. Elle l'attrape par le col et le met à côté d'un radiateur. Ensuite, elle revient avec une chaîne qu'elle a ramassé dans l'un des cachots. Elle l'attache sur le radiateur. Le Mousquetaire roux dort toujours malgré qu’il ressente une forte chaleur sur son dos. Gwenda a presque envie de rire en le voyant.

Elle se dirige vers la cuisine. Elle reconnaît son livreur de plats. Il sort un plat du micro-onde et il s'assied sur un tabouret en posant son assiette sur la table. Il a les écouteurs sur les oreilles. Spaghettis à la bolognaise. Le nombre de fois où il passait un plat sous son nez... Elle va le faire payer très cher !

Elle s'accroupit et elle marche tout doucement vers lui, comme un prédateur qui s'approche de sa proie. Il ne remarque même pas sa présence, trop concentré sur son assiette. Il mange vite. Son assiette est remplie à ras bord. "On ne dirait pas à le voir mais ce fil de fer est un gros mangeur !" s'étonne-t-elle. Elle arrive derrière lui.

Furtivement, elle pose sa main sur l'arrière de sa tête et plaque son visage sur son assiette pleine de spaghettis. Surpris, il se débat en faisant tous les gestes possibles. Gwenda ne se fait pas prier : elle applique toute la force de son bras sur son crâne, afin qu'il n'ait aucune chance de relever sa tête. Elle l'entend crier à travers les spaghettis qui rougissent son visage pâle. Elle n’a aucune pitié : elle exprime toute la rage qu'elle a ressenti durant son incarcération dans la cellule. Elle déteste les rats, le sous-sol, l'obscurité et l'enfermement... Tout ce qui lui fait rappeler son séjour dans la cave de l'orphelinat.

Il arrête de se débattre. Ses bras se relâchent. Il ne respire plus. Elle a réussi à le tuer... Grâce aux spaghettis à la bolognaise. Elle parle au mort :

- Bon appétit, dit-elle au mort.

Elle quitte la cuisine. Elle monte encore trois étages. Elle voit un bureau où il n'y a personne. "Je vais lui faire payer pour ce qu'il a fait !" pense-t-elle encore une fois. Sur la table, est posée son épée. Elle entre dans la pièce pour récupérer son arme. Tout à coup, quelqu'un la frappe par derrière. Elle chute.

- Aïe !

- Tu as perdu, sale chienne ! dit-il.

C'est Sofiane Rougebarbe.

- Pas encore ! répond-elle, déterminée. Je respire encore !

Elle frappe dans ses parties intimes avec son pied. Il se plie en deux. Pendant qu'elle se relève, l'autre profite de prendre sa propre épée !

- Voleur ! s'exclame-t-elle, irritée.

- Voleur ? Oui, sûrement, mais elle ne t'appartiendra plus quand tu seras morte.

- Ne la touchez pas avec vos mains sales ! Vous n'avez aucun droit de la toucher ! Elle a été faite rien que pour moi !

- Rien que pour toi ? Tu parles comme une gamine.

- Non, c'est vrai. Quelqu'un me l'a offerte. Rendez-la moi !

Elle attaque Rougebarbe qui la repousse à une grande vitesse. Elle tombe en arrière. Elle se relève puis contre-attaque. Il esquive ses coups. Gwenda ne peut rien faire grand-chose avec ses poings, mais c'est mieux que rien... Elle évite ses attaques, pour ne pas se faire mal. Même si une épée ne lui fera pas grand-chose, elle encaissera les coups comme d'habitude. Il faut qu'elle trouve une arme ! Un couteau, un balai ou un stylo... N'importe quoi !

Elle aperçoit un stylo-plume. Elle le saisit et elle pique l’œil gauche de son adversaire. Il crie. Des larmes rouges coulent sur sa joue. Elle le pousse avec un coup de pied en avant. Il tombe. Au moment où elle s'approche de lui, Rougebarbe touche sa jambe gauche avec l’épée de Gwenda... Et du sang coule !

- Aïe ! crie-t-elle.

Sur le moment, elle perd l'équilibre. Une brûlure se répand dans toute sa jambe et une forte démangeaison apparaît. Elle n'a jamais ressenti une telle douleur ! C'est la première fois qu'elle est blessée ! Paralysée de la jambe gauche, elle rampe jusqu'à une commode. Au-dessus de celle-ci, une épée est accrochée comme guise de décoration.

C'est la première fois qu'elle est blessée ! C'est la première fois qu'elle perd du sang ! Paralysée de la jambe droite, elle rampe jusqu'à une commode. Au-dessus de celle-ci, une épée est accrochée comme guise de décoration.

- Oh ! C'est ça, ton point faible ? Ta propre épée ? Marrant !

Elle esquive son coup de grâce en roulant sur le côté, puis une autre attaque... Son chemin périlleux vers la commode et les attaques incessantes du Mousquetaire lui donnent beaucoup d'adrénaline. Gwenda ne s'est jamais sentie aussi accrochée à la vie. Elle entend son cœur battre contre sa poitrine : "Boum ! Boum ! Boum !" Ses membres deviennent légers comme une plume. Elle accélère sa course vers l'arme de décoration.

Que diraient les autres soldats quand ils apprendront qu'elle a été blessée ? Ils riront et craindront moins la Super Woman parce qu’elle a été blessée par sa propre épée ! Ce serait une vraie anecdote amusante ! "il y a de l'argent dans ton épée, exprès pour toi en plus" lui avait-il dit Gauvain. "Maître, je vous hais !" pense-t-elle, sarcastique. Elle arrive devant la commode. Elle se relève, malgré la douleur et les démangeaisons dans sa jambe.

- Ne pleure pas, ma jolie ! se moque Rougebarbe des agresseurs. C'est juste une égratignure !

- Parlez pour vous ! s'énerve-t-elle. Ce n'est pas vous qui marchez sur un pied !

- Oh ! Je suis bête ! C'est la première fois que tu es blessée, n'est-ce pas ?

- Fermez votre clapet !

Elle saisit l'épée de décoration et touche la jambe gauche de son agresseur.

- AAAAHHHHHHHHH !!!!!!!!!!! hurle-t-il de douleur.

- Ça, c'est pour avoir tué Maître Gauvain !

Elle lui donne un gros coup de poing en plein dans le visage. Il tombe.

- Et ça, c'est pour m'avoir enfermé dans un cachot !

Elle lève l'épée au-dessus d’elle. L'homme, par réflexe, pose ses mains sur son visage, se préparant à l'impact. Crac ! La lame se plante dans le sol en bois, juste à côté de son oreille droit. Le choc l'a surpris sur le coup.

- Quoi ?! s'exclame-t-il, la voix tremblante et le front perlé de sueur.

Gwenda ne dit rien, observant le Mousquetaire qui parait aussi faible qu'un enfant. Pourtant, elle a très envie de planter son épée entre ses deux yeux.

- Pourquoi ne me tues-tu pas ? Tu as la trouille, c'est ça ?!

- Non, loin de là. J'ai envie de vous trancher la gorge, plus que ce que vous imaginez. Mais je suis une personne qui tient ses promesses.

- Pardon ? Quelles promesses ?

- Vous ne vous souvenez pas ? J'ai déjà tenu mes promesses que j'ai faites à vos deux amis.

Ses sourcils se soulèvent d'un coup. Il tremble. Il vient de comprendre.

- Non... Tu ne vas quand même pas... Si...?

Sans qu'il s'y attende, Gwenda lui donne un coup de pied sur le visage. Il s'évanouit. Elle l'observe. Malgré les paupières fermées, du sang coule toujours de son œil gauche. Elle le prend par le col de sa chemise et l'emporte avec elle. Au passage, elle saisit son épée. Même si cette arme lui est dangereuse, elle est soulagée de l’avoir auprès d'elle. Peut-être qu'elle se sent plus normale avec son épée ? Elle ne saurait pas le dire.

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