Les bandits

5 minutes de lecture

Dans l'obscurité sylvestre, Gwenda et Louna marchent. Elles entendent des cigales, des hibous et des rongeurs. Elles montent la pente puis descendent. À force de voyager, la vengeresse a mal aux pieds et elle est très fatiguée. Son amie n'a pas l'air de se plaindre. Malgré tout, sa détermination dépasse son envie de se reposer.

La louve tend l'oreille et grogne. La rousse demande :

- Qu'est-ce qu'il y a ? Un danger ?

Louna continue de grogner. Gwenda regarde devant elle. Elle ne voit que l'obscurité.

- Des Mousquetaires ?

Mais elle n'obtient aucune réponse. La louve est toujours en position agressive. Gwenda ne l'a jamais vu comme ça. Alors, elle ordonne :

- Reste ici. J'en ai pour une minute.

Elle s'éloigne de son amie. Tout à coup, elle entend des voix. Elle s'approche tout doucement d'elles. Ce sont des hommes. Leurs yeux luisent à cause de la lumière du feu de camp. Ils tiennent des morceaux de viande grillée. Pas loin, il y a le corps coupé d'un cerf. Ils sont en train de le manger. Un gros coffre est rangé sur une charrette. "Des voleurs." observe Gwenda.

- Mmh ! Que c'est bon !

- Oui, comme d'hab, répond un autre, la bouche pleine.

- Eh ! Chef ! Regardez qui est là ! crie une voix qui vient de derrière elle.

Elle sursaute. Une main attrape ses cheveux roux et l'emmène au centre du groupe. Elle souffre le martyr en étant traitée ainsi. Les autres la regardent, surpris. Elle vient de se faire choper comme une bleue ! Elle les regarde un par un. Ils ne sont pas loin d'une dizaine. Ils prennent son épée pour qu'elle ne puisse pas se défendre. Le détenteur de son arme observe la lame avec fascination, comme un enfant qui découvre pour la première fois une épée. Il a l'air impressionné de voir une guerrière. Son agresseur la relâche par terre, comme un chiffon. Il est grand, fort et sa barbe date de deux semaines. Ses yeux rouges la fixent avec intérêt.

- Une jeune fille ? Mmh... Je me demande ce qu'on pourrait faire d'elle, dit-il en fixant ses hanches du regard.

- Eh ! Regardez ailleurs si j'y suis ! s'exclame Gwenda. Vous n'aurez rien de moi !

- Oh ! Une Britannique ! Ce n'est pas tous les jours qu'on en croise une ! s'exclame un jeune homme.

- Une Britannique ? Ce n'est même pas une vraie ! dit son voisin de droite. T'as vu ses dents ? On dirait des dents de bébé !

Chez les vampires, les enfants n'ont pas de dents pointues. C'est en perdant leurs dents de lait que les canines vampiriques apparaissent. Un homme sort du groupe. Les autres le laissent passer. Il est un plus musclé que celui qui l'a tiré par les cheveux mais il mesure moins d'une tête que lui. Ses yeux rouge-orange la transpercent du regard. "Il doit sûrement être le chef." pense-t-elle.

- Sais-tu qui on est ? questionne-t-il en affichant un sourire mesquin.

- Des braconniers ? répond-elle.

- Bien ! Je vois que tu es intelligente, dit le chef en s'approchant d'elle, mais malheureusement pour toi, tu deviens notre prisonnière.

- Pardon ?! Pourquoi ?! Qu'allez-vous me faire ?!

- Ben... Disons que tu seras notre objet de plaisir...

"Notre objet de plaisir..."

- Je ne suis pas votre esclave sexuelle ! s'exclame-t-elle.

- Oh si ! Que tu en es une ! Tu as de jolies fesses.

- Et des boobs ! dit l'autre, la bouche pleine.

- Vous êtes une bande de cochons ! s'exclame-t-elle, paniquée.

- Oui, nous le sommes et nous en sommes fiers ! blague l'un d'eux.

Ils s'esclaffent de rire. L'homme musclé la reprend par les cheveux pour l'emmener sous une tente. À l'intérieur, il l'attache avec une corde. Gwenda observe l'environnement. Elle voit une couchette pour deux personnes et une lanterne. Elle a un noeud dans l'estomac ! L'homme malveillant la menace avec un couteau en disant :

- Reste bien sagement ici, minette. Sinon, tu seras punie.

Même si cette arme paraît menaçante, Gwenda ne cille pas, car le couteau ne peut rien lui faire. Elle affiche un petit sourire aux coins des lèvres.

- Pourquoi souris-tu ?! gronde-t-il.

- Vous n'êtes pas très convaincant, lui dit-elle.

- Gare à toi, jeune fille : je ne suis pas indulgent, lui prévient-il.

Il sort de la tente. Comment s'est-elle retrouvée ici ? Pourquoi s'est-elle approchée d'une bande de hors-la-loi ? Et pendant ce temps, Louna l'attend. Elle se rendra compte de son absence et elle prendra des risques, car une louve sans meute contre un groupe de bandits mène tout de suite vers l'échec ! Elle lance un juron :

- Shit !

Elle essaie de trouver un moyen de s'échapper. Elle peut sortir de la tente en douce, avec les mains liées. Cet imbécile a oublié d'attacher ses pieds ! Elle va dehors. Les bandits sont en train de rigoler comme des enfants. Ils tiennent des bouteilles en verre. Elle s'éloigne tout doucement, sans faire de bruit. Soudain, une voix s'exclame :

- Eh ! Où vas-tu comme ça ?!

Elle se retourne. On la plaque sur un tronc d'arbre. Surprise, elle tente de s'échapper de l'emprise. Une main caresse son visage. Ce contact la met mal à l'aise ! Elle sent le souffle lui effleurer le nez : il sent l'alcool. C'est celui qui l'a attaché et qui l'a amené sous la tente.

- Tu ne vas quand même pas m'abandonner, alors qu'on vient à peine de se connaître ?

- Oh si ! Je vous abandonne ! répond-elle. Bye ! Bye !

Elle donne un coup de genou sur ses parties intimes. Il se plie en deux. Elle fuit à toute allure. Après qu'elle ait parcouru une bonne dizaine de mètres, quelqu'un d'autre la rattrape. Elle tombe en avant. Boum ! Elle faille de se casser le nez.

- Alors, jeune fille ? Tu fuis ? Ce n'est pas bien de partir sans dire au revoir !

Elle a bien reconnu sa voix : c'est le chef des bandits. Elle ne résiste pas car elle sait que ça ne sert à rien avec ses mains attachées. D’autres bandits arrivent derrière lui.

- Et si on la niquait ce soir ? propose l'un d’eux. Ça bouclerait bien notre soirée !

- Oui ! crient les autres en chœur.

- Oui, pas con..., reconnaît le chef.

- Allez tous vous faire foutre ! s'exclame Gwenda. Le premier qui me touche le regrettera !

- Ah oui ? Que feras-tu ? la questionne le chef.

- Une grosse baffe !

Pour la corriger, le leader lui donne une claque sur la joue, qui rougit peu après. Le chef secoue sa main : lui-même, il s'est fait mal en la frappant. Il lui dit :

- En tout cas, tu es drôlement... Forte. Je pense qu'on devrait attacher tes pieds et ta bouche. Puis, on te déshabillera.

Les bandits approuvent sa proposition. Gwenda n'en revient pas : elle va se faire violer ! Que faire ?! Son coeur bat à tout rompre. Elle regarde partout. Tous les violeurs l'entourent. Elle n’a aucune issue! Le chef s'approche doucement de son cou... Pour la sentir.

- Mmh... Tu as une odeur particulière. Je n'en ai jamais senti auparavant. J'ai déjà senti l'odeur des femmes vampires, des anthropomorphes, des naines, des sirènes mais des femmes comme toi, jamais. Ton odeur est... Exotique, dit-il en inspirant du nez encore plus fort. Tu es quoi ?

- Ton pire cauchemar, sale vampire !

Annotations

Vous aimez lire BlueMoon_83 ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0